28/06/2010
_The pale shadow of science : Recent essays_
The pale shadow of science : Recent essays : Brian W. ALDISS : 1985 : Serconia Press : pas d'ISBN : 128 pages (pas d'index) : pas de prix connu pour ce HC avec jaquette.

Publié en conjonction avec la convention Norewescon 8 (sise à Seattle), cet ouvrage est l'un des nombreux recueils d'essais de Brain Aldiss. Outre son importante production de fiction, cet écrivain mène en effet une volumineuse réflexion sur le genre qui se trouve régulièrement rassemblée en volume parus chez divers éditeurs (This world and nearer ones, The detached retina, The lurid glare of the comet,etc.), volumes qui se recoupent parfois. A noter que ce titre a été nominé au Hugo 1986 de la non fiction.

Ce bref recueil rassemble donc douze essais généralement assez courts (une petite dizaine de pages). Il s'agit de textes récents (cf. le sous-titre) parus entre 1981 et 1984 dans des magazines, comme introductions à des romans ou sont des transcriptions de discours. On remarquera la présence d'un article inédit (sur la conception de sa trilogie Helliconia). L'ouvrage se divise en trois parties, une première plutôt autobiographique (sa jeunesse, ses années de guerre), une deuxième consacrée à des écrivains précis (Shelley, Blish, Harrison, Dick, Stapledon et Orwell) et enfin une dernière abordant des thématiques plus générales (la science dans la SF, les fondateurs du genre). Ce volume n'offre ni index ni bibliographie.

On retrouve dans cet ouvrage l'habituelle verve de l'auteur et sa grande connaissance du genre ce qui est toujours un atout. On y retrouve aussi les mêmes références aux mêmes auteurs (Stapledon, Shelley) et les mêmes positions quand à l'histoire du genre et à ses origines (la fameuse théorie développée dans Billion/Trillion year spree qui intronise Mary Shelley comme "mère" de la SF). Il est dommage que tout cela sente un peu le réchauffé et que les réfutations des théories concurrentes soient remarquablement tautologiques et d'une vacuité impressionnante : je cite "The argument that sf began with Gernsback hardly needs refuting anymore, and I will detain no one with the obvious counter-arguments.", ce qui est objectivement un beau refus de toute discussion.

Hormis la partie strictement biographique (qui n'est d'ailleurs pas fondamentalement originale), c'est au total un recueil d'essais dont l'intérêt est quand même assez limité. Il s'agit là plus d'un hommage à Aldiss rapidement concocté que d'un ensemble de textes destinés à faire date dans l'étude du genre. C'est un peu dommage.

Note GHOR : 1 étoile
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25/06/2010
_Over my shoulder : Reflections on a science fiction era_
Over my shoulder : Reflections on a science fiction era : Lloyd Arthur ESHBACH : 1983 : Oswald Train : pas d'ISBN : 416 pages (y compris index) : coûtait 17 USD pour un HC avec jaquette illustré de photographies en N&B.

Cet ouvrage est une sorte d'hybride assez peu fréquent. En effet, il s'agit du mélange d'une autobiographie, d'un livre d'anecdotes et d'une bibliographie de certaines small press. Eshbach était (il est décédé en 2003) probablement un des seuls acteurs du genre a pouvoir l'écrire. Fan de la première heure (il fait partie du "First Fandom"), écrivain de SF, editor du premier ouvrage sur l'écriture du genre (Of worlds beyond), on se souviendra surtout de lui comme le fondateur de Fantasy Press (et plus tard de Polaris Press), une des premières maisons d'édition amateur à fournir sous forme durable les textes attendus par les fans.

Après une introduction de Budrys, le livre aligne une quinzaine de chapitres de longueur variable. Entremêlé avec le récit de sa vie, l'auteur évoque successivement les principaux éditeurs amateurs de l'immédiate après-guerre. On y croise des maisons aussi légendaires que (bien sûr) Fantasy Press, mais aussi Arkham House, Gnome ou Shasta. On y rencontre aussi de nombreux professionnels comme Bradbury ou E. E. Smith. Le volumineux dernier chapitre (50 pages) est une bibliographie sommaire (année de parution et nombre d'exemplaires) des livres produits par les small press couvertes par Eshbach. Un index clôture le livre. A noter la présence d'un cahier central de 16 pages de photos en N&B.

C'est un ouvrage sans prétention qui semble bien restituer l'ambiance qui régnait dans ce milieu de gens à la fois passionnés (et il en fallait pour publier en HC des textes de science fiction) mais aussi parfois tellement attirés par l'appât du gain qu'ils en perdaient toute mesure. Il s'agit donc, outre l'aspect anecdotique de certaines scènes, d'un document historique (comme les livres de Warner) sur le fandom à ses débuts et sur la (première) transformation des conditions de publication du genre (des pulps aux HC).

Bien sûr, on ne trouvera pas dans cet ouvrage une approche historiographique rigoureuse (certaines des affirmations de Eshbach contenues dans ce livre ont d'ailleurs été contestées par la suite) puisqu'il est résolument personnel. De la même façon, il ne s'agit là pas d'un outil bibliographique sur un domaine (les small press des années 40-50) assez obscur et aux enjeux financiers importants (en tout cas pour les collectionneurs). C'est finalement un peu dommage que ce livre, physiquement très bien fait, reste dans le superficiel.

Note GHOR : 1 étoile
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21/06/2010
_One hundred years of science fiction illustration 1840-1940_
One hundred years of science fiction illustration 1840-1940 : Anthony FREWIN : 1974 : Jupiter Books : ISBN-10 0-904041-04-2 : 128 pages (y compris bibliographie) : coûtait 4 GBP pour un HC grand format avec jaquette (fragile) illustré en N&B et couleurs qui se trouve assez facilement d'occase.

Cet ouvrage est un contemporain (il est en fait légèrement postérieur à la VF) du livre de Sadoul Hier l'an 2000 et correspond à une époque où ce type de "coffee-table book" basé sur l'exploitation du vaste fond iconographique de la SF était assez fréquent. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'un ouvrage de référence mais d'une promenade dans l'univers visuel de la science fiction entre 1840 et 1940.

Divisé en sept chapitres plus ou moins thématiques, soit consacrés à un illustrateur (Granville, Robida), soit à un magazine précis (Amazing, Astounding), ce livre suit un certaine progression chronologique. La quantité de texte proprement dite est limitée puisqu'il n'y a au mieux que deux pages d'introduction par chapitre. Par contre, les légendes sont copieuses et détaillées. Le livre est richement illustré, en N&B (la majorité), en couleurs (sur 32 pages) et dans plusieurs sortes de sépia (un classique marron mais aussi un violet assez vif). On trouve en appendice des reproductions des publicités si particulières parues dans les pulps et une courte bibliographie.

Il ne faut donc pas chercher une grande profondeur d'analyse dans un tel ouvrage, ce n'est d'ailleurs pas son but. Par contre, pour le pur spectacle visuel, c'est un régal. Reproductions maîtrisées et choisies avec soin, légendes détaillées et pertinentes, mise en page agréable, tout concourt au plaisir des yeux, ce qui est conforme au projet avoué de ce livre.

On pourra juste regretter quand même deux choses. Tout d'abord l'amateur de SF pourra trouver la place dévolue à la proto-SF un peu trop disproportionnée (avec en particulier un chapitre sur Granville certes intéressant mais qui concerne plus la satire ou l'allégorie que la science fiction stricto sensu), ensuite l'option de présenter certaines pages dans cette sorte de sépia violet est assez agressive (même pour les illustrations intérieures initialement en N&B) et ne rend pas forcement justice à certaines couvertures originellement en couleurs. Un ouvrage qui n'est donc pas un sommet de la réflexion sur le genre mais une agréable plongée dans l'imagerie ancienne de celui-ci.

Note GHOR : 1 étoile
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16/06/2010
_Olaf Stapledon : Speaking for the future_
Olaf Stapledon : Speaking for the future : Robert CROSSLEY : 1994 : Liverpool University Press (série "Science Fiction texts and studies" #1) : ISBN-10 0-85323-388-8 : xviii+474 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 32.50 GBP pour un volumineux HC avec jaquette, illustré en N&B.

Sous la plume d'un professeur de littérature américain (qui est aussi un spécialiste de Wells) ce gros livre est une biographie de l'auteur britannique Olaf Stapledon. Il n'est pas surprenant qu'un éditeur universitaire anglais prenne cet auteur comme sujet de son premier ouvrage d'une collection après tout consacrée à la SF. Stapledon est en effet un des ces écrivains de SF qui, comme Wells ou Lewis, n'ont jamais été "tâchés" par une association trop étroite avec les pulps ce qui lui assure une certaine respectabilité et le place dans le camp des auteurs fréquentables malgré une production SF indiscutable et non négligeable.

Après une préface d'Aldiss, le premier des dix-neuf chapitres de cette biographie est une rapide ébauche de l'importance de Stapledon. Il est étonnamment suivi par le récit des tracas rencontrés par l'auteur lors de sa venue de l'auteur à New-York pour une conférence sur la paix en 1949, l'année précédent son décès. C'est seulement ensuite que la chronologie reprend son cours normal avec à peu près un chapitre par période de cinq ans (ou parois moins). S'appuyant à la fois sur le journal de l'écrivain et une volumineuse correspondance, Crossley nous raconte la vie de l'un de ces penseurs britanniques fascinés (ou tracassés) par le futur. L'ensemble est illustré d'une trentaine de documents, essentiellement des photographies reproduites en N&B. Après une cinquantaine de pages de notes, on trouve une bibliographie primaire et secondaire (partielle) et enfin un index.

Il s'agit d'une véritable biographie et non d'un ouvrage de circonstance. Un livre longuement documenté et qui est visiblement fruit d'un très dur labeur, la taille des notes l'attestant aisément. Malgré tout ce soin, cette minutie, j'avoue m'avoir être plutôt ennuyé à la lecture de la vie de ce personnage dont le portrait qui en est fait n'est parfois pas très flatteur sur le plan moral.

Malgré le fait que ses écrits de SF de l'auteur soient au coeur de l'ouvrage, on ne peut pas dire qu'il en soit rendu plus intéressant pour autant. Ce n'est certes pas de la faute de Crossley mais c'est plutôt dû au fait que Stapledon n'était pas vraiment immergé dans le milieu naissant autour du genre et, en tant que représentant de la haute culture, n'avait guère de contacts avec celui-ci (sauf sur le tard avec Clarke et la BIS). En bref, malgré ses qualités, ce livre n'est pas vraiment pertinent dans une optique historique du fait que les trajectoires littéraires de la SF comme genre et de Stapledon ne se sont jamais rencontrées et que l'oeuvre de l'auteur est pratiquement presque indépendante du reste du genre (hormis évidemment pour Wells l'admiré précurseur).

Note GHOR : 1 étoile
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15/06/2010
_Of worlds beyond_
Of worlds beyond : The science of science fiction writing : Lloyd Arthur ESHBACH (editor) : 1971 (pour cette impression) : Advent : ISBN-10 0-911682-14-7 : 104 pages (y compris index) : coûtait 2 USD pour un TP illustré de quelques portraits en N&B, se trouve assez aisément d'occase et même parfois en neuf, existe aussi en HC (-05-8).

Ce livre est une des légendes du monde des ouvrages de référence. Initialement paru en 1947 chez Fantasy Press, il s'agit d'un ensemble de textes sur le genre rassemblés par Eshbach et qui regroupait le gratin des auteurs de l'époque. C'est pratiquement LE premier ouvrage de référence (ex-aequo avec le Bailey me semble t-il) qui marque les débuts de la longue famille des livres consacrés à la SF. Pratiquement, cet exemplaire est une réimpression de 1971 (la troisième) qui est elle même issue de la seconde édition Advent de 1964 ressortie par cette small press suite à la faible disponibilité de l'édition originale.

Ce recueil d'essais regroupe donc sept textes relativement courts (une dizaine de pages) écrits par des stars de l'époque, à savoir dans l'ordre du livre : Robert A. Heinlein, John Taine, Jack Williamson, A. E. Van Vogt, L. S. De Camp, E. E. 'Doc' Smith et John W. Campbell. Chacun de ces chapitres est précédé d'une courte introduction de son auteur par Eshbach, illustré d'un portrait photographique en N&B. Les essais abordent surtout l'écriture de la SF (ou de la Fantasy pour Williamson) sous l'angle pratique, faisant de cet ouvrage un précurseur des nombreux titres destinés aux apprenti écrivains. Un index clôture ce volume.

Il est important de replacer ce livre dans son contexte. En effet, sur un plan purement pratique, les conseils donnés en 1947, même par d'aussi éminents professionnels que ceux rassemblés ici, sont difficilement applicables soixante ans plus tard ne serait-ce que pour des raisons d'évolution du marché. Cette partie là est donc d'un intérêt assez limité vu la progression sensible du niveau "technique" d'une partie des écrivains en devenir, même si certains conseils basiques restent toujours valides.

La plus-value de cet ouvrage de nos jours est à la fois de rassembler des textes théoriques devenus mythiques (celui de Heinlein où il propose pour la première fois le terme de Speculative Fiction, celui de Van Vogt sur la complexification ou celui de De Camp sur l'humour) et aussi de nous donner une idée de ce qu'était l'état d'esprit dans lequel se trouvait le genre (ou du moins ses principaux auteurs) après la deuxième guerre mondiale. Des éléments qui permettent de pouvoir discerner certaines des évolutions futures de celui-ci telles qu'elles étaient pensées par des acteurs stratégiques de celui-ci. Un livre qui est un témoignage important de l'âge d'or mais qui est quand même à réserver aux historiens de la SF.

Note GHOR : 1 étoile
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