25/01/2014
_Les écofictions_
Les écofictions : Mythologies de la fin du monde : Christian CHELEBOURG : 2012 : Les Impressions Nouvelles (série "Réflexions faites") : ISBN-13 978-2-87449-140-5 : 253 pages (y compris bibliographie) : coûte 19.50 Euros pour un TP non illustré, peut-être disponible chez l'éditeur.
Après la fin de la guerre froide, il est manifeste que les visions apocalyptiques déployées par la SF ont changé de registre. Elles sont passées d'une "classique" fin du monde sous les bombes atomiques à un spectre plus large de catastrophes terminales dont on peut dire que le point commun est un caractère d'origine écologique (au sens large). Les changements climatiques, les mutations provoquées ou induites par la pollution, les épidémies (naturelles, d'origine militaire ou terroriste) sont autant de moyens imaginés par les acteurs du genre pour nous éliminer de la surface du globe. Christian Chelebourg (un professeur de littérature) s'est donc attelé à une recension de ces catastrophes que l'on nous prédit.
L'auteur pratique donc une approche taxonomique et a donc divisé son ouvrage en cinq parties principales de taille assez équivalente et couvrant chacune une typologie de catastrophe précise. Il commence donc par la pollution (et les réponses de la planète à ces agressions) puis enchaîne avec le dérèglement climatique (de la sécheresse aux inondations en passant par un nouvel âge glaciaire). Suivent ensuite les catastrophes globales comme les météores tueurs, les épidémies et l'évolution naturelle qui pourrait nous remplacer par une autre espèce. Chacune de ces parties est segmentée plus finement en sous-thèmes qui sont illustrés par diverses œuvres (dans leur immense majorité cinématographiques). Une bibliographie et de volumineuses notes terminent un ouvrage qui n'offre pas d'index.
A la simple lecture de la bibliographie, il est clair que l'amateur de SF littéraire (au sens de "sous forme écrite") risque d'éprouver une certaine frustration en lisant cet ouvrage. En effet, toute l'argumentation et le recensement de Chelebourg sont basés sur des références cinématographiques et particulièrement sur les films-catastrophes hollywoodiens (du type 2012 ou Outbreak). On peinera à trouver quelques romans (une demi-douzaine au plus) alors que la matière écrite est probablement d'une richesse sans commune mesure (de Bacigalupi à Brunner en passant par Brin, Barnes, Ballard ou Burton pour ne rester que dans les B et dans les romans).
Outre ce net manque d'une culture science-fictive autre que celle que l'on peut acquérir dans son vidéoclub (si cela existe encore), le long défilé de références à des navets de seconde zone à la rigueur scientifique assez sidérante (Stonehenge Apocalypse, sérieusement ?) rend l'ensemble particulièrement indigeste et d'un intérêt fort limité d'autant que l'auteur ne prend guère de recul. On est loin d'une analyse sociologique ou structurelle de l'évolution du genre que l'on appelait post-apocalyptique (un genre qui s'est quand même profondément renouvelé en passant de Level 7 à Soft Apocalypse). Tout cela donne un résultat qui ressemble plus à un catalogue de jaquettes de DVD qu'à une réflexion aboutie et basée sur un échantillonnage significatif. A réserver à ceux qui veulent perfectionner leur bagage cinématographique ou télévisuel.
Note GHOR : 1 étoile
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