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30/07/2019

_Lingua Cosmica_

Lingua Cosmica : Science Fiction from Around the World : Dale KNICKERBOCKER (editor) : 2018 : University of Illinois Press : ISBN-13 978-0-252-083337-2 (la fiche ISFDB du titre) : xxi+236 pages (y compris index) : coûte 29.95 USD pour un tp non illustré qui existe aussi en hc (-04175-4) et ebook (-05042-8), disponible chez l'éditeur.

anglais,2 étoiles

Cet ouvrage s'inscrit dans le mouvement actuel qui voit le monde universitaire anglo-saxon es-SF découvrir qu'il existe tout un territoire vierge riche de nouveaux papiers à écrire : la SF hors des USA et de la Grande-Bretagne (cf. ce titre par exemple). Bien évidemment, ceci est une caricature de ma part puisqu'il faut reconnaître une certaine "internationalisation" du genre tel qu'il est perçu aux USA (voir le Hugo reçu par Cixin Liu). En tout cas, cet ouvrage nous propose un aperçu de ces "autres" SF, non pas au travers d'essais sur tel ou tel pays mais au travers de portraits de praticiens du genre (ce point n'est pas d'ailleurs vraiment évident au premier abord).

anglais,2 étoiles

Ce recueil est donc constitué de onze chapitres de longueur variable (plus une introduction), chacun d'entre eux étant consacré à un auteur (et donc d'un certaine façon à un pays). Sous diverses plumes (Vas-Deyres pour la France), sont donc évoqués dans l'ordre : Diana Chaviano (Cuba/USA), Jacek Dukaj (Pologne), Jean-Claude Dunyach (France), Andreas Eschbach (Allemagne), Angélica Gorodischer (Argentine), Sakyo Komatsu (Japon), Liu Cixin (Chine), Laurent McAllister (Québec), Olatunde Osunsanmi (Nigéria), Johanna Sinisalo (Finlande) et les frères Strugatski (URSS/Russie). Les essais font une bonne dizaine de pages, brossent systématiquement un état des lieux de la SF dans le pays concerné et se focalisent soit sur la carrière complète des auteurs (sachant que Olatunde Osunsanmi est un réalisateur) soit seulement sur certains textes. A noter que chaque essai comporte ses propres notes et sa propre bibliographie et qu'un index général est aussi fourni.

anglais,2 étoiles

Une fois relativisée une certaine emphase (une partie des auteurs évoqués sont parfois présentés comme étant du calibre de Le Guin, Egan, PKD ou Ballard réunis), les essais sont de bonne facture et permettent généralement d'avoir une certaine idée de la SF "locale" plutôt d'une façon indirecte. Comme il y a autant de contributeurs que d'essais, on se trouve face à une nette hétérogénéité de traitement qui fait que les textes sont d'intérêt variable, le moins concluant (et le plus long) étant celui par Brooks de Vita (une universitaire spécialiste de la diaspora africaine) sur le réalisateur nigérian Olatunde Osunsanmi qui s'embourbe parfois dans le pamphlet politique bien pensant.

anglais,2 étoiles

L'écueil majeur de ce type d'ouvrage reste toutefois l'accès aux textes étudiés sachant que certains n'existent qu'en VO (en français par exemple) ou seulement en VO et traduction anglaise (donc inaccessibles à la majorité du public francophone). Il est toujours un peu frustrant de lire des analyses sur des textes que l'on ne pourra jamais lire (sauf à apprendre le polonais). Il s'agit là des limites de ce type d'exercice qui nous présente des écrits bien tentants à découvrir mais qui risquent, pour des raisons economico-éditoriales de rester longtemps hors de notre portée.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

28/07/2019

_Carrier Aviation in the 21st Century_

Carrier Aviation in the 21st Century : Thomas NEWDICK (editor) : 2017 : Harpia Publishing : ISBN-13 978-0-9973092-2-5 : 252 pages (pas d'index) : coûte 35.95 € pour un grand tp largement illustré en couleur, disponible chez l'éditeur.

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Cet ouvrage est un recueil d'essais (donc des auteurs différents) qui passe en revue les forces aériennes aéronavales et les navires correspondants des neuf pays qui possèdent un ou plusieurs porte-avions (sont donc exclues les nations n'ayant que des porte-hélicoptères comme le Japon ou l'Egypte). La pluralité d'auteurs fait que certains essais sont plus ou moins intéressants et/ou construits de façon différente. Malgré tout, c'est une bonne (et récente) base pour déterminer les forces en présence à un moment précis sachant que le domaine peut évoluer assez vite (cf. les projets de la Chine ou de l'Inde). A noter une iconographie soignée et plusieurs appendices.

26/07/2019

_Dis-Orienting Planets_

Dis-Orienting Planets : Racial Representations of Asia in Science Fiction : Isiah LAVENDER III (editor) : 2017 : University Press of Mississippi : ISBN-13 978-1-4968-1152-3 (la fiche ISFDB du titre) : x+267 pages (y compris index) : coûte 65.00 USD pour un hc non illustré (sans jaquette, possible POD), semble exister aussi en ebook (-1154-7), disponible chez l'éditeur.

anglais,2 étoiles

Au fur et à mesure de l'extension du domaine des études sur le genre et de leur métissage avec d'autres domaines universitaires (feminist studies, postcolonial studies, queer studies...), la question de la représentation des diverses minorités a été étudiée par "vagues". Historiquement (pour le domaine anglo-saxon) on s'est d'abord intéressé à la place des femmes dans le genre (dès les années 70), puis on s'est penché sur celle des afro-américains (au tournant du siècle), sur celle des personnes LGBT (il y a quelques années). La présence de plus en plus visible de minorités asiatiques aux USA et l'intérêt porté à la SF "orientale" (qu'elle soit située en Asie, qu'elle soit écrite par des citoyens asiatiques ou les deux) font que l'on se penche maintenant de plus en plus sur les représentations de l'Asie (et des ses habitants) dans le genre.

anglais,2 étoiles

Sous la direction d'Isiah Lavender III, un professeur d'anglais à l'université de Louisiane à qui l'on doit plusieurs ouvrages explorant l'angle racial dans la SF, ce livre est un recueil d'une petite vingtaine d'essais relativement courts (une dizaine de pages en moyenne). Il est divisé en trois parties inégales (First Encounters, Fear of a Yellow Planet et Dis-Orienting Planets) dont la logique interne est parfois peu évidente. Les contributeurs sont, hormis quelques plumes connues (Lyau, Gordon, Hollinger), plutôt des nouveaux dans ce type d'exercice et sont généralement des universitaires dans des disciplines connexes (cultural studies, media studies, humanities...).

anglais,2 étoiles

A la lecture, le résultat ressemble plus à un joyeux fourre-tout qu'à un ouvrage structuré et "pensé". En effet, on y trouve pêle-mêle des textes de fond sur la SF chinoise (Hollinger) ou indienne (Mehan) ou sur le Cyberpunk japonais (Posadas), des études sur des auteurs précis (Gordon sur Kij Johnson, Murphy sur Vandana Singh, Ransom sur M. P. Shiel), des critiques d'œuvres isolées (Wine de Yoon Ha Lee, Super Sad True Love Story de Shteyngart, On Such a Full Sea de Chang-rae Lee, les films Cloud Atlas et Pacific Rim) ou d'ensembles romanesques (la trilogie Remembrance of Earth's Past de Cixin Liu), et des choses inclassables comme un essai sur la géopolitique asiatique, un autre sur la lutte via internet contre le "Whitewashing" dans les médias ou des choses dont je n'ai pas saisi l'intérêt ou le propos (un texte sur l'humour noir et les races ou un autre sur Percival Lowell et l'orientalisme).

anglais,2 étoiles

Du coup, on peut aisément penser que le sous-titre de l'ensemble est plutôt trompeur puisque la question de la race est loin d'être au centre des diverses contributions (à la différence d'autres livres de Lavender comme Race in American Science Fiction). Il n'est reste pas moins que l'ensemble est très intéressant à lire et apporte des informations et un éclairage bienvenu sur une partie de la world-SF qui reste assez peu connue. L'ouvrage soulève quand même un vrai problème qui est celui de l'accès aux textes évoqués (qui sont -presque- tous traduits en anglais mais pas forcément très communs) et qui a d'ailleurs pour corollaire celui du filtre de la traduction (Que connaît-on vraiment en Occident des SF asiatiques ?). En tout cas, cet ouvrage est une bonne introduction à ces SF exotiques.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

25/07/2019

_Guide Jaguar_

 

Guide Jaguar : Bernard VIART : 1990 : E.P.A. Editions (série "Guides") : ISBN-10 2-85120-352-5 : 127 pages : prix d'origine inconnu pour un HC largement illustré en n&b qui se trouve d'occasion.

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Paru dans la série des guides par marque (Ferrari, Porsche, Peugeot, etc.) au format presque carré de chez EPA, cet ouvrage en suit le format habituel. Il propose donc une présentation de tous les modèles de la marque Jaguar du moment où elle s'est apellée ainsi (juste après la 2GM) à 1990, année par année avec de nombreuses photos et les divers indices permettant de différencier les millésimes. Un ouvrage essentiellement utile pour dater un véhicule précis et s'y retrouver un peu dans la jungle des appellations utilisées par Jaguar qui a eu parfois jusqu'à cinq types de berlines en production la même année.

24/07/2019

_Science-fiction & histoire_

Science-fiction & histoire : Collectif Change : Mars 1981 : Seghers/Laffont (revue Change #40) : pas d'ISBN (inconnu de l'ISFDB) : 212 pages : coûtait 40.00 FRF pour magazine broché au format A4 non illustré, trouvable (par hasard) d'occase.

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Cet ouvrage est d'un type relativement fréquent, à savoir un numéro "spécial SF" d'une revue (généralement savante). Ici c'est donc la revue du collectif Change (un groupe dont l'idéologie semble plutôt contestataire) qui consacre cet opus aux rapports de la SF et de l'histoire et ce sous l'égide des deux "initiateurs" (je cite) que sont Gérard Klein et Daniel Riche.

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Comme d'habitude, le format choisi est celui d'une série (moins d'une dizaine au total) d'essais relativement courts (moins d'une dizaine de pages, parfois nettement moins) et la liste des contributeurs est à peu près intégralement constituée du gratin francophone de la réflexion sur la SF (à l'exception de Faye, visiblement le chef de la revue et des anglo-saxons Shippey & Le Guin). On trouve aussi quelques fictions et un certain nombre de choses inclassables à la fin d'un numéro qui ne propose ni bibliographie ni index.

The encyclopedia of SF (Granada).jpg

Vu le faible nombre de contributions, il est possible de les passer en revue en totalité. Les deux premiers textes (Faye et Riche) sont des introductions convenues, celle de Faye dans le genre "collage" celle de Riche essayant de justifier l'originale thématique choisie. Bizarrement, le texte suivant est la reprise à l'identique de l'entrée History in SF de l'Encyclopedia of Science Fiction (la première du nom) due à Tom Shippey, un texte qui a visiblement été traduit par une personne peu familière avec le formalisme de celle-ci et les termes propres au genre (la mention fix-up dans le texte original devient par exemple remise à jour). On trouve ensuite un texte de Giulani sur les années 20 (en fait c'est sans doute un texte politique bien dans l'esprit de l'époque dont le propos exact et le rapport avec la SF est -pour moi- peu clair), un essai assez général de Douay (pas mal) puis une fine étude de Bozzetto sur l'appartenance de Lucien de Samosate à la SF.

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En changeant de partie, on retrouve avec plaisir Shippey avec un texte paru dans Foundation (celui-là) avec la même traductrice que précédemment qui ne connaît toujours pas grand chose au genre. Suivent quatre articles d'auteurs francophones (Gouanvic, Rio, Fernandez et Chambon) qui sont d'une bonne tenue et thématiquement pertinents à l'exception de celui de Fernandez (qui est bien trop général). On a ensuite un essai militant de Le Guin (sans doute celui-là) court et sans aucun rapport avec le sujet. On continue par trois fictions qui s'insèrent visiblement dans le dossier SF & Histoire : un "collage" (encore) de Faye et deux inédits de Gene Wolfe (Three Million Square Miles) et de Carol Emshwiller (Chicken Icarus) mais qui ne sont pas vraiment de la SF et pas non plus dans le thème choisi. Le reste de la revue est constitué de textes inclassables (fictions et simili-articles).

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Sur la partie essais, l'ensemble, bien que daté, est plutôt de bonne tenue mais parfois sans grand rapport avec le sujet. Les textes de fictions ne sont, bien évidemment, pas vraiment des textes de SF et s'inscrivent dans l'habituelle stratégie de travestissement du genre afin d'essayer de plaire à une certaine intelligentsia (et généralement sans succès). Au final un produit typique de son époque et de son format qui ne permettra certainement pas de mener une vraie réflexion sur les rapports entre la SF et l'histoire.

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Note GHOR : 2 étoiles (parce qu'il y a pire dans le genre)