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30/04/2009

_Who shaped science fiction ?_

Who shaped science fiction ? : Robert SABELLA : Kroshka Books : 2000 : ISBN-10 1-56072-520-6 : 281 pages (pas d'index, bibliographie secondaire) : une vingtaine d'Euros en neuf pour un HC.

Who shaped science fiction.jpg

Pour cet ouvrage, l'auteur est parti d'une idée très originale. Plutôt que de faire une n-ième liste des 100 meilleurs auteurs ou des 50 meilleurs livres ou des 350 meilleures nouvelles, pourquoi ne pas essayer de déterminer quels ont été les 100 personnages les plus influents de la SF, sachant qu'il s'est délibérément restreint à une perception américaine du genre. Histoire de corser la difficulté, Sabella a en plus décidé de classer ces 100 acteurs du genre par influence décroissante.

Ces principes nous donnent donc un ouvrage au schéma assez simple. Il y a exactement 100 articles classés par ordre d'importance, du premier et plus important (John W. Campbell) au centième (Kim Stanley Robinson). Chaque entrée consiste en une mini-biographie de la personne (entre une et deux pages) suivi d'une mini-chronologie (une demie-page). La biographie est clairement orientée afin de permettre au lecteur de comprendre pourquoi son sujet est crédité d'une influence sur le genre. Sabella inclut dans ses 100 sélectionnés des auteurs (la grosse majorité), des éditeurs, des rédacteurs en chef, des cinéastes ou des hommes de télévision, assurant ainsi une couverture large du genre. En seule annexe, on notera la présence d'un bibliographie secondaire squelettique (voir plus bas).

La machine suprême (RF 1963).jpg

Ma première réaction à ce livre a été de trouver l'idée excellente, particulièrement originale et courageuse, la plupart des best-of de ce type n'osant jamais aller jusqu'au classement réel.

Bien sûr, on pourra toujours discuter justement de ce classement dont je vous livre les dix premiers : 1) Campbell, 2)Wells, 3)Heinlein, 4) E. R. Burroughs, 5) Gernsback, 6) E. E. Smith, 7) Verne, 8) Stapledon, 9) Wollheim et 10) Clarke. En ce qui me concerne, je le trouve parfaitement cohérent avec la perception du genre (de son histoire, de ses mouvements ou de ses fondateurs) telle qu'elle est aux USA. Par exemple, à la différence de la France, les éditors y ont été beaucoup plus influents (on en trouve logiquement trois dans les dix premiers). On peut aussi noter l'ombre de RAH et d'auteurs prisés des américains. On sera donc surpris si l'on compare avec la situation de la SF traduite en francophonie de ne trouver Dick qu'en 15ème place, Van Vogt en 69ème et Vance en 70ème alors que leur influence sur le genre est, chez nous, nettement plus marquée.

Le dieu venu du Centaure + bandeau (OPTA 1974).jpg

Je suis nettement plus dubitatif en ce qui concerne les entrées elles-mêmes. Pour être franc, elles m'ont fait l'impression, à la lecture, de n'être constituées que de collages de divers éléments d'analyse ou biographiques pris çà et là dans une minorité d'ouvrages de référence. Cette regrettable impression est hélas confirmé par la bibliographie des ouvrages utilisés qui se réduit à une petite demie-douzaine d'ouvrages (le C&N, Trillion year spree, le 20th century SF writers de Curtis Smith et les oeuvres complètes de Sam Moskowitz). Les notes relatives à chaque article confirment d'ailleurs le fait que quasiment aucune autre source n'a été utilisée.

20th century sf writers 2nd edition.jpg

Même si ces sources sont généralement excellentes (on mettra un bémol pour les Moskowitz), je trouve un peu dommage que Sabella ne soit pas allé plus loin que la paraphrase. Il ne manque pourtant pas d'ouvrages pointus sur ces cent personnes, ouvrages qui auraient pu permettre à l'auteur (s'il les avait synthétisés) de faire la différence en apportant sa propre analyse.

Au final un ouvrage décevant (il y a aussi quelques erreurs comme le fait de parler à longueur de livre de Brian STAPLEFORD) gâchant une bonne idée par une réalisation trop superficielle même si son classement est parfaitement valable. Il peut être utilisé pour faire découvrir rapidement les principaux acteurs du genre mais n'est pas assez fouillé pour permettre d'aller beaucoup plus loin.

Note GHOR : 1 étoile

01/04/2009

_The science of fiction and the fiction of science_

The science of fiction and the fiction of science : Collected essays on SF storytelling and the gnostic imagination : Frank McCONNELL (rassemblés par Gary WESTFAHL) : McFarland (série "Critical explorations in SF&F" #12) : 2009 : ISBN-13 978-0-7864-3722-1 : 222 pages (y compris diverses bibliographies et index) : une trentaine d'Euros pour un TP neuf.

The science of fiction and the fiction of science.jpg

Cet ouvrage rassemble principalement les essais présentés par Frank McConnell lors des "Eaton conferences", un rassemblement annuel d'universitaires autour de la SF. Frank McConnell était un professeur de littérature américain (il est décédé en 1999) et surtout l'un des premiers membres du corps académique à s'être intéressé à la SF pour en dire autre chose que du mal.

Invité régulier et figure marquante des Eaton conférences, ses interventions étaient fort prisées et ont été compilées par Westfahl afin de rendre hommage à leur auteur.

Tout d'abord, on trouve donc dans ce livre 16 essais d'une dizaine de pages chacun correspondant à autant de présentations dont la plupart (toutes ?) ont déjà été publiées dans les divers ouvrages qui compilent les minutes de ces conférences (une bonne partie ayant été évoquée sur ce blog).

Intersections.jpg

Même si les conférences avaient chacune un théme imposé (la nourriture, les aliens, la médecine...), McConnell poursuivait dans son style si particulier (passant du coq à l'âne, de La créature du lagon noir à Derrida, de Peanuts à Levi-Strauss) l'approfondissement de ses théories sur la SF. Tout d'abord, il trouvait la notion de genre était inutile, au sens que la seule différence faisable était entre bons et mauvais textes. Ensuite, si on le poussait dans ses derniers retranchements en faisant quand même référence à la SF comme un genre, il la voyait comme l'expression moderne du Gnosticisme (l'idée que nous sommes prisonniers de nos corps et d'un monde imparfait).

Ces textes de McConnell sont suivis de quelques pages d'appréciations posthumes par divers universitaires liés au genre (Benford, Slusser, Rose, Rabkin...) et d'une bibliographie complète (essentiellement des essais et quelques fictions policières).

Je ne voudrais pas passer pour un insensible après la lecture des témoignages si émouvants et si laudatifs de la dernière partie de l'ouvrage, mais la lecture de la prose de McConnell telle qu'elle rassemblée ici me donne une autre vision, moins admirable.

Hard science fiction.jpg

Il m'apparait en fait comme un type de personnage assez classique, celui d'un homme d'une grande culture (capable de citer de tête de nombreux auteurs et de bâtir un discours vraiment multimédia) et d'une grande intelligence, mais qui a choisi d'amuser la galerie plutôt que parler théorie. Une sorte de brillant excentrique capable de mettre les rieurs de côté par des positions outrées ("la SF ça n'existe pas") et de faire le spectacle en racontant ses chutes dans les parkings.

On trouve des gens qui jouent ce rôle dans toutes les conventions et c'est tant mieux parce que leur 'show' vaut toujours le déplacement, on y rit beaucoup et on y est amené à parfois se poser des questions pertinentes.

Hélas, ce genre d'intervention, quand elle devient une méthode systématisée passe difficilement la barrière de l'écrit. C'est le cas ici où la réunion de tant de textes coulés dans le même moule n'est pas flatteuse pour l'auteur.

Outre le fait que la SF ne soit que peu présente dans les discours de McConnell (gênant pour un ouvrage paru dans une collection qui s'intitule "Critical explorations in SF&F"), la juxtaposition des essais fait ressortir les redites (des citations reprises d'une année sur l'autre), les tics de langage et les obsessions (comme la haine de l'école littéraire Française). Surtout, la lecture à tête reposée rend nettement moins sensible au côté pyrotechnique de l'auteur qui apparaît justement comme ce qu'il est, une technique. La trentième mise en relation pseudo-sérieuse de Calvin & Hobbes et Camus ou de la poupée Barbie et Sigmund Freud (ce sont des exemples pris au hasard) n'arrive guère plus qu'à arracher un vague sourire au lecteur.

Attack of the deranged mutant killer monster snow goons.jpg

A cela s'ajoute le fait que l'idée de la SF comme littérature gnostique, le seul vrai apport de l'auteur et probablement le seul sujet qui aurait mérité une analyse approfondie, est presque seulement mentionnée "en passant". Contrairement à ce que pourraient laisser croire le sous-titre du livre, l'introduction et la quatrième de couverture, il n'y a pas plus d'une demi-douzaine de pages sur le sujet.

Il est dommage que la volonté de rendre hommage à l'un des leurs, même s'il était un homme formidable, ait conduit les universitaires proches de la SF à cautionner un tel ouvrage. Les essais de McConnell sont certes aimables, érudits et parfois amusants mais il y a tromperie sur la marchandise puisque ce n'est pas un ouvrage de réflexion sur la SF (ou si peu). A trente euros la plaisanterie, cela fait un peu cher même si certains essais (les premiers par exemple, sur le cinéma ou Wells) montrent un auteur plus focalisé sur l'étude du genre et donc plus percutant.

Note GHOR : 1 étoile

27/03/2009

_100 mots pour voyager en science-fiction_

100 mots pour voyager en science-fiction : François ROUILLER : Les empêcheurs de penser en rond (série "100 mots pour...") : 2006 : ISBN-10 2-84671-115-1 : 528 pages (y compris index) : 18 Euros pour un TP à la solidité potentiellement très moyenne.

100 mots pour voyager en SF.jpg

Le principe de ce livre (et de ceux de la même série) est assez simple : l'auteur choisit cent mots (caractéristiques ou non du domaine considéré) et les prend successivement comme thèmes de mini-chapitres (de 3 à 8 pages). L'auteur parcourt donc le genre en allant de ADN (en fait une analyse du film Bienvenue à Gattaca) à Zut (l'exclamation poussée par le lecteur constatant les oublis éventuels de l'ouvrage) en passant par des mots parlants (Amateur, Chiffres, Cyber...) et d'autres plus intrigants (Trois, Presse-citron...).

Ce mode de fonctionnement libre ou par association couvre l'ensemble du genre et s'aventure même dans des contrées rarement explorées comme la photographie de SF ou de design quand il est inspiré par cette dernière. Chaque mot choisi est alors la source d'une promenade parfois assez vaste et même assez théorique mais aussi parfois centrée sur une seule oeuvre, comme par exemple l'entrée Sables qui est uniquement consacrée à Vermilion sands de Ballard.

Vermilion sands (LDP 1979).jpg

Cet ouvrage a d'évidentes qualités : il est fort plaisant à lire, il fait preuve d'une grande érudition et d'une grande ouverture d'esprit dans ses exemples et il est aussi exempt d'erreurs factuelles. Toutefois, malgré la préface et divers appendices qui tendent à expliquer le pourquoi de ce livre (ce qui montrebien qu'il n'est pas aussi clair que cela), je n'ai pas été convaincu par le projet. Je trouve (ici plus que jamais c'est un avis strictement personnel à mettre en relation avec ma pratique de la SF) que cette suite de billets d'humeur n'offre, malgré ses qualités, pas grand intérêt. C'est un esprit proche de celui des chroniques radiophoniques régulières (type France-Inter), une sorte d'écume littéraire, jolie sur l'instant mais qui n'est qu'éphémère. C'est tellement léger que, en le (re)parcourant pour reprendre cet avis (publié en 2006 dans le newsgroup fr.rec.arts.sf), je me suis aperçu que j'avais certes retenu le principe du livre mais que j'étais incapable de me rappeler d'un seul des thèmes ou oeuvres abordés ou des points marquants.

J'ai même été frustré parce que, de temps en temps, se glissent des analyses extrêmement fines (sur la question des origines de la SF par exemple) ou des positions tranchées auxquelles je souscris complètement (comme sur le fait que le livre de Hougron Science-fiction et société ne soit qu'une la merde méprisante).

Science-fiction et société.jpg

Il ne s'agit donc pas d'un mauvais livre, loin de là, mais d'un livre dont la finalité m'a complètement échappé. L'auteur est d'ailleurs probablement conscient de ce problème de positionnement puisqu'il essaie à plusieurs reprises d'expliquer l'attrait de ce livre pour le néophyte et pour le fanatique. En fait, mes attentes vis-à-vis de l'auteur étaient celles d'un ouvrage moins primesautier et finalement plus proche de son Stups & Fiction, à savoir un livre certes moins léger, moins facile d'accès mais nettement plus solide.

Stups & fiction.jpg

Il serait injuste de reprocher à cet ouvrage de ne pas être un autre, il n'en reste pas moins que ce côté 'jetable' n'est pas ce que j'attends d'un ouvrage sur la SF, à fortiori quand on prend en compte le prix non négligeable de l'objet.

Note GHOR : 1 étoile

26/03/2009

_Alien constructions : Science fiction and feminist thought_

Alien constructions : Science fiction and feminist thought : Patricia Melzer : University of Texas Press : 2006 : ISBN 978-0-292-71307-9 : 325 pages (y compris index thématique complet, notes et bibliographie) : une vingtaine d'Euros pour un TP.

Alien constructions.jpg

Cet ouvrage traite de l'intersection des théories féministes et des oeuvres de Science-Fiction. Ecrit par la directrice des Woman's studies d'une université de Philadelphie, il se concentre sur un nombre limité d'oeuvres appartenant au genre : des romans comme Dead Girls de Richard Calder, Shadow (of) man de Melissa Scott; des cycles tels que 'Patternist' ou 'Xenogenesis' d'Octavia Butler et des films récents comme Matrix ou Aliens 3. Ces oeuvres servent de base à une exploration des théories sur l'identité sexuelle qui leur sont sous-jacentes, la démarche de l'auteur conduisant ensuite à une confrontation avec l'état de l'art en matière de théories féministes.

Aliens 3 (JL 1993).jpg

Après une étonnament longue introduction (35 pages) qui sert à la fois de cadre historique très sommaire et de présentation générale des théories manipulées, ce livre est organisé en trois grandes parties. La première est une analyse de l'oeuvre de Butler sous l'angle féministe, la deuxième se concentre sur les films de SF et sur la représentation de la relation ambigüe entre le corps physique et la technologie (essentiellement sous l'angle de la 'cyborgisation' et du fétichisme du corps féminin) et la troisième ouvre vers les possibilités évoquées par le genre de transcender notre identité sexuelle (transexualité, androgynie). Suivent plusieurs (35 !) pages de notes, une bibliographie et un index sophistiqué (par nom et par concept).

De par son approche, ce livre nécessite donc une bonne connaissance des divers courants de pensée qui forment la réflexion féministe théorique et de ses nombreuses chapelles (divisées par exemple sur les différentes attitudes à adopter face à la technologie : l'embrasser pour vaincre, la nier, la subvertir...). Il faut aussi, vu leur très faible quantité et variété, une bonne connaissance des oeuvres discutées.

N'étant dans aucun des deux camps (j'ai juste vu Matrix et lu quelques textes de Calder et Butler), je n'ai guère accroché à l'ouvrage, même si j'ai été impressioné par le fait que l'on arrive à tirer 50 pages (avec photos à l'appui) sur les rapports entre Matrix (le 1 seulement) et le féminisme. L'usage d'un jargon théorique envahissant est un autre point négatif (à mon niveau) qui place ce livre plutôt dans le rayon 'Etude sur le féminisme' que 'Etude sur la SF'.

Le maitre du réseau (PC 1977).jpg

Le point le plus génant pour l'amateur de SF que je suis est l'impression diffuse que l'auteur n'arrive pas à dépasser le stade de la réflexion sur quelques oeuvres choisies un peu au hasard ou pour faire 'mode'. Ce point étant assez flagrant au vu de la faible contextualisation dans le genre des oeuvres étudiés et de leur très faible nombre. La bibliographie est révélatrice d'une certaine méconnaissance (voulue ou subie) du genre puisque ne listant qu'une minorité (10% tout au plus) de textes de SF. 

En fait, au lieu d'une vaste reflexion sur les rapports entre Féminisme & SF considérés comme champs d'étude d'une importance égale, on a plutôt le sentiment que l'auteur (qui n'est effectivement pas du sérail SF) a décidé de se 'farcir' quelques livres ou films de SF pour écrire son quota de publications. Du coup, si la partie 'féministe' semble solide, la partie 'SF' est visiblement négligée ce qui induit un doute sur la validité des démonstrations de l'auteur, démonstrations qui se veulent d'une portée générale mais qui sont basées sur un échantillon non pertinent ou pour le moins incomplet.

D'une façon strictement anecdotique, j'ai été gêné dans ma lecture par les notes qui, reportées en fin de livre, ne facilitent guère la lecture (il faut avoir deux marque-pages) et surtout, vu leur volume (15% du texte de l'essai est constitué de notes), peuvent indiquer une structuration du discours insuffisante.

Note GHOR : 1 étoile.

20/03/2009

_Worldcon guest of honor speeches_

Worldcon guest of honor speeches : Mike RESNICK & Joe SICLARI : ISFiC Press : 2006 : ISBN-13 978-09759156-3-9 : 309 pages : une grosse vingtaine d'Euros pour un HC avec jaquette.

Worldcon guest of honor speeches.jpg

Ce livre rassemble les discours d'une trentaine des 'GoH', prononcés lors des conventions mondiales (Worldcons, où sont décernés les Hugos). Le plus ancien date de 1939 (Frank R.Paul) et le plus récent est celui de 2005 (Christopher Priest).

Les 'GoH' (Guest of Honor) sont les invités vedettes des conventions mondiales, des gens que l'on honore tout au long d'une Worldcon et qui prononcent généralement au moins un 'grand' discours qui est assez suivi. Au début, celui-ci se déroulait juste avant les Hugos, maintenant c'est durant la convention et sans lien avec les Hugos (celui de Priest était le dimanche, c'est à dire le dernier jour de la convention).

Autant le dire tout de suite, ce livre n'est pas un ouvrage indispensable pour la connaissance de la SF ou son étude. En effet, ces discours sont généralement assez formatés ("La SF c'est bien.", "Les fans sont supers.", "C'est trop d'honneur.", "Merci à mon papa.", etc...). De plus, la transcription d'un discours ne passe pas aussi bien que l'écoute du même texte "en direct" dans une salle pleine d'amateurs enthousiastes.

En eux-mêmes, les discours rassemblés dans cet ouvrage sont assez inégaux, allant du sérieux au grandiloquent en passant par le comique ou l'anecdotique.

Ils permettent toutefois de bien voir les péoccupations qui agitaient le monde et/ou le microcosme de la SF lorsqu'ils ont été prononcés. En ce
sens, ils sont de précieux indicateurs de l'état du genre à des instants précis.

On y trouve aussi des morceaux complètement loufoques : Van Vogt expliquant les diverses zones cérébrales et leur activation, Gernsback suggérant d'envoyer les revues SF à l'INPI américain pour toucher des royalties sur des inventions à venir. On peut aussi découvrir des témoignages de première main sur les carrières de certains auteurs et surtout, répartis un peu partout, plein de petits bouts d'information qui
font le délice des amateurs (comme Sturgeon racontant l'extraordinaire bonté de Heinlein).

Un livre à lire (malgré des discours parfois soporifiques ou complètement à coté de la plaque) comme une série d'instantanés délicieusement rétros mais qui ne fera certes pas avancer la réflexion sur le genre.

Note GHOR : 1 étoile.