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27/04/2009

_Sci-Fi art : A graphic history_

Sci-Fi art : A Graphic history : Steve HOLLAND (et al.) : Collins Design : 2009 : ISBN-13 978-0-06-168489-0 : 192 pages (y compris index) : une vingtaine d'Euros pour un assez gros TP avec rabats (pour la solidité voir plus bas).

Sci-Fi art.jpg

Cet ouvrage se veut un panorama historique des diverses formes d'art SF de ces 150 dernières années sous l'angle graphique. C'est une collaboration entre divers spécialistes sous la direction de Steve Holland, qui est lui un expert de la SF (et de la littérature populaire) britannique (on lui doit l'excellent The mushroom jungle chez Zeon).

The mushroom jungle.jpg

Physiquement l'ouvrage est à mi-chemin entre le coffee-table book et le recueil d'illustrations et adopte un format carré. Il est organisé en six parties principales d'une longueur variable qui abordent chacune un des pans de l'art graphique dans la SF :

- "Foundations of SF art" qui traite des pionniers, ici dans un sens assez large puisque allant du 19ème siècle jusqu'à la fin de la 2GM. Logiquement (faute de matière en terme de livres de SF), cette partie se concentre sur les magazines puis sur les pulps spécialisés.

- "Book covers & magazines" prend le relais et couvre la production d'illustrations SF depuis 1945. Ici la proportion s'inverse puisque le livre devient le support principal des oeuvres.

A hole in space (Orbit 1975).jpg

- "Comic books" passe dans le monde de la bande dessinée (pour nous autres francophones) et aborde l'ensemble de cet univers dans ses déclinaisons "locales" (comics, manga).

- "Concept art" est une partie un peu fourre-tout où se mêlent les dessins astronomiques de Bonestell, les projets de décors pour le cinéma ou la SF télévisuelle.

- "Cinema art" ne s'occupe que de la partie illustration et non pas du cinéma en général, essentiellement par le biais des affiches et des films d'animation.

- "Other media" rassemble, comme son nom l'indique, tout ce qui est illustré et en rapport avec la SF mais ne rentre pas dans les catégories précédentes : boîtes de jeux vidéos, jouets, pochettes de disques...

Chacune de ces parties se subdivise en petits chapitres (souvent sur une double page) qui sont soit consacrées à une partie de l'histoire globale du domaine en fonction des tendances saillantes (les pulps des années 30 & 40), soit à un thème encore plus précis, souvent un artiste (Powers, Foss, Paul, Hardy, Berkey, Freas) ou une oeuvre (Dan Dare,le RPG Final Fantasy).

Astounding 1954-03.jpg

Cet ouvrage remplit parfaitement le rôle qui lui est assigné, à savoir brosser un histoire des représentations graphiques de la SF. Il est servi par une iconographie de qualité qui présente des reproductions de bonne qualité (sur un bon papier) mises en valeur par le choix d'illustrations pleine page et l'usage très limité de vignettes ce qui permet d'apprécier le travail des artistes, y compris pour les planches de BD.

On appéciera la grande maitrîse du sujet par les intervenants (du moins pour les domaines que je connais), puisque le nombre de coquilles ou d'erreurs est minime. De plus, cette histoire est véritablement internationale au sens où elle ne se borne pas aux USA. La partie britannique est developpée et elle fait aussi une large part à des artistes francophones, en particulier dans la BD (on nous parle de Mezières, Robida, Moebius, Topor/Laloux, Druillet).

Sur les terres truquées.jpg

Le seul gros grief que j'ai est de l'ordre de la technique et de la qualité physique du produit. En effet mon exemplaire neuf, pourtant manié avec précaution (lu une seule fois), est en train de déjà partir en lambeaux : la couverture est presque désolidarisée et les cahiers se séparent. Le collage de l'ouvrage est visiblement d'une légèreté impressionnante et incongrue pour un recueil d'illustrations que l'on peut penser destiné à être ouvert à plat afin d'en profiter au mieux. A cela s'ajoute l'utilisation de pages de gardes noir mat du genre de celles qui gardent bien les traces de doigts.

Il est vraiment dommage que la qualité ne soit pas au rendez-vous pour cet ouvrage qui n'est pas vraiment donné. Il reste à espérer que cela n'affecte que mon exemplaire. C'est en tout cas un bonne initiation à l'histoire graphique du genre, très agréable à lire mais qui reste évidemment très schématique compte tenu de la faible quantité de texte.

Note GHOR : 2 étoiles (en ne tenant pas compte de l'auto-destruction de mon exemplaire, 0 étoile sinon) 

24/04/2009

_Aldiss unbound_

Aldiss unbound : The science fiction of Brian W. Aldiss : Richard MATHEWS : Borgo Press (série Milford/Popular writers of today #9) : 1977 : ISBN-10 0-89370-213-7 : 64 pages (y compris bibliographie sommaire mais pas d'index comme d'habitude) : 2 USD à l'époque pour un TP, semble pouvoir se trouver assez facilement d'occase mais à des prix assez élevés.

Aldiss unbound.jpg

Cet ouvrage fait partie de la longue série (il doit presque y en avoir une centaine) des guides Borgo consacrés à divers auteurs de SF. A ce titre il en partage globalement le format, à savoir une analyse se fondant essentiellement sur les textes de l'auteur plus que sur des éléments biographiques ou sociétaux. 

Dans son essai, Richard Mathews fait le choix d'une approche plus thématique que chronologique. Après une courte introduction, il aborde d'abord les premiers recueils de nouvelles (comme Who can replace a man ?) puis passe en revue les romans d'Aldiss en les groupant par affinités (le chaud et le froid, les satires, les revisitations de textes canoniques comme Frankenstein...). Il finit par The malacia tapestry, un roman qui n'appartient pas vraiment au genre. Je ne puis être plus précis parce que cet ouvrage présente la particularité de ne pas être organisé en chapitres puisque les 61 premières pages forment un bloc monolithique juste interrompu par des sous-titres.

Who can replace a man (Signet 1972).jpg

La fin du livre est consacrée (comme le veut l'usage de la série) à une micro-biographie (expédiée en 10 lignes) et une bibliographie succincte qui recense uniquement les livres d'Aldiss (y compris les anthologies qu'il a édité) dans leur édition originale. 

Frankenstein délivré (OPTA 1975).jpg

Comme souvent avec cette série, les contraintes du format choisi, très (trop) court pour des auteurs à la production importante comme Aldiss, font que l'on peut ressentir une impression de superficialité, impression renforcée par la part importante prise par les relations des intrigues des textes discutés. Malgré tout et vu sa date de parution, ce petit opus permet de lire des analyses sur des textes rarement abordés dans les études ultérieures sur Aldiss qui ont tendance à se focaliser sur les classiques (Hothouse, Helliconia ou les textes aux limites du genre). Il est donc intéressant dans son traitement poussé de romans 'mineurs' comme The interpreter (aka Bow down to nul) ou The primal urge.

The interpreter (Four Square 1970).jpg

On pourra regretter une lisibilité plutôt faible tant le texte est (physiquement) dense avec l'utilisation d'une petite police et un manque total d'aération. La bibliographie est squelettique mais c'est recurrent chez Borgo (pour d'évidentes contraintes de place), on pourra toutefois y remédier en utilisant The work of Brian W. Aldiss chez le même éditeur.

The work of B W Aldiss.jpg

Au final, une bonne introduction à l'auteur offrant logiquement une analyse peu fréquente des oeuvres de son début de carrière. Malgré tout, il ne faudra pas oublier l'âge du livre (plus de trente ans) si l'on veut se faire une idée correcte de la trajectoire de l'écrivain.

Note GHOR : 2 étoiles

23/04/2009

_Age of wonders : Exploring the world of science fiction_

Age of wonders : Exploring the world of science fiction : David G. HARTWELL : Tor : 1996 : ISBN-10 0-312-86235-0 : 319 pages (y compris diverses annexes mais pas d'index) : 16 USD à l'époque pour un TP.

Age of wonders.jpg

Cet ouvrage est dû à la plume de David Hartwell, un des editors US les plus respectés, en particulier pour son travail chez Tor, un éditeur qui est probablement le meilleur sur la place. Il compile tous les ans son best-of (série Year's best SF XX, qui aura sa 14ème livraison cette année) et participe à la revue critique NYRSF.

Year's best SF (HarperPrism 1996).jpg

Ce fin connaisseur du genre nous propose autre chose qu'un ouvrage historique au sens strict du terme. Il nous convie plutôt à une promenade dans le genre à ses côtés. Cet ouvrage de 1996 est une version revue et étendue d'un précédent livre de 1984 (qui portait le même titre). Organisé en douze chapitres d'une vingtaine de pages groupés en quatre parties (l'attrait de la SF, les mondes de la SF, les principaux acteurs et l'avenir du genre), il balaye les différents aspects de la SF. Pêle-mêle et entre autres, il présente une histoire schématique du genre (tendance Gernsbackienne), il s'attarde sur son côté prédictif, consacre un chapitre spécifique à la new-wave, s'intéresse pas mal au fandom et à ses rélations houleuses avec la critique littéraire "officielle" (un chapitre est d'ailleurs titré par la célèbre citation "Let's get SF back in the gutter where it belongs") ou explore les origines du terme "science fiction".

Hartwell nous fournit en fin d'ouvrage plusieurs bonus : un glossaire du fanspeak, une bibliographie secondaire très sélectionnée (7 titres seulement, un record de concision), les 165 meilleurs livres de SF, et trois articles visiblement rajoutés (un sur la Hard Science, un sur la Fantasy et un sur le métier d'editor).

Northern suns (Tor 1999).jpg

Ce livre est en fait une sorte d'hommage à la SF et à sa capacité à nous émerveiller, comme l'indique bien le titre du premier chapitre "The golden age of Science Fiction is twelve". Ce n'est donc pas un ouvrage critique ou froidement analytique même si le théoricien qu'est Hartwell (il possède un doctorat en littérature) perce toujours sous l'amateur. Cela donne un livre qui se parcourt avec plaisir et qui, malgré sa légèreté de surface, livre des analyses pertinentes sur les rapports de force autour du genre, que ce soit en interne avec l'épisode de la new-wave et du contrecoup des années 80 ou en externe avec les universitaires voulant s'occuper de nous.

On regrettera juste les appendices finaux, un peu légers (bibliographie), incongrus (un dictionnaire du fanspeak pour un ouvrage qui n'en contient guère) ou simplement mis bout à bout sans être intégrés à l'ensemble (les trois derniers articles).

Finalement un livre très plaisant à lire, qui n'apportera pas de révélations ni de précisions essentielles mais permet de se remémorer pourquoi nous lisons de la SF.

Note GHOR : 2 étoiles 

22/04/2009

_The age of chaos : The multiverse of Michael Moorcock_

The age of chaos : The multiverse of Michael Moorcock  : Jeff GARDINER : The British Fantasy Society : 2002 : ISBN-10 0-9538681-1-7 : 115 pages (y compris bibliographie mais sans index) : coûtait à l'époque 8 GBP pour un TP à la couverture qui se dépellicule déjà, semble aussi exister sous forme de HC. 

The age of chaos.jpg

Publié sous les auspices de la BFS, une organisation de fans britanniques, cet ouvrage nous propose un parcours dans le fameux multivers de Moorcock. Sous ce terme de son invention, Moorcock tente de bâtir un ensemble cohérent de textes qui partagent un même cadre et offrent de nombreuses inter-connections, parfois au prix d'altérations des textes initiaux par l'auteur (comme par exemple la modification de la fin de The steel tsar).

Le tsar d'acier (OPTA 1985).jpg

Cet essai est organisé d'une façon assez classique en une dizaine de chapitres faisant souvent moins de dix pages. Les deux premiers sont le récit de la carrière littéraire de Moorcock (sa période New Worlds, sa période Heroïc Fantasy...) et abordent les textes de l'auteur que l'on ne peut pas facilement rattacher au multivers. Les chapitres suivants s'attachent parfois à une seule oeuvre (Gloriana) mais traitent le plus souvent un des nombreux sous-ensembles du cycle par le biais de leur héros récurrent (Jerry Cornelius, le colonel Pyat, Elric, Von Bek).

L'ouvrage se termine par un bibliographie essentiellement basée sur les omnibus publiés par Millenium/Orion et la présentation de quelques sources secondaires.

Le seigneur des airs (OPTA 1976).jpg

Il est clair qu'avec un univers aussi vaste, riche de plusieurs dizaines de romans, cet ouvrage ne peut que survoler l'oeuvre de Moorcock. Du coup, Gardiner se trouve contraint, faute de place, à une analyse très légère et qui ne sort guère des sentiers battus (Elric comme agent du chaos, Gloriana comme métaphore de la Grande Bretagne, Cornelius comme James Bond négatif...). Seule la partie consacrée à Gloriana est plutôt originale et approfondie avec une louable attention portée aux révisions révélatrices du texte faites par Moorcock entre les diverses éditions.

Elric le nécromancien (TF 1981).jpg

Il est aussi dommage que la partie bibliographique proprement dite soit si succincte tellement le sujet est complexe. On se reportera plutôt à la bibliographie de Bilyeu (The Tanelorn archives) ou au guide de lecture de Davey. Ces ouvrages, même s'ils sont plus anciens (1981 & 1995 respectivement), montrent la grande technicité nécessaire pour aborder un tel sujet.

The tanelorn archives.jpg   Michael moorcock A reader's guide.jpg

Au final, ce petit opus est une bonne introduction à cet immense multivers mais sa faible longueur et ses prétentions bibliographiques limitées le cantonnent dans ce rôle de point d'entrée.

Note GHOR : 2 étoiles

21/04/2009

_Against the night, the stars : The science fiction of Arthur C. Clarke_

Against the night, the stars : The science fiction of Arthur C. Clarke : John HOLLOW : Ohio University Press : 1987 (il s'agit d'une réédition augmentée d'un ouvrage paru chez HBJ de 1983) : ISBN-10 0-8214-0862-3 : 217 pages (pas d'index mais courte bibliographie primaire et secondaire)  : valait à l'époque 10 USD pour un TP.

Against the night, the stars.jpg

Il existe plusieurs ouvrages consacrés à A. C. Clarke, chose logique vu son statut comme l'un des trois ou quatre "grands" de l'âge d'or. On pensera au Rabkin chez Starmont ou à l'ouvrage collectif chez Taplinger (leur titre étant à tous les deux simplement Arthur C. Clarke). Ces textes datent des années 70 (79 et 77 respectivement). Le livre de Hollow est donc l'une des plus récentes (tout est relatif) tentatives de traiter l'oeuvre de l'écrivain britannique.

Arthur C Clarke (Starmont).jpg

Ce livre se divise en 10 chapitres d'une vingtaine de pages chacun. Dans les deux premiers, John Hollow commence par placer Clarke clairement dans la sphère anglaise tant en matière de thématiques (comme la grandeur perdue d'un empire) que d'influences littéraires en soulignant tout particulièrement les rapports entre Clarke et Wells. Dans les chapitres suivants, il se penche plus particulièrement sur des romans précis (Childhood's end, The songs of distant earth), des groupes de textes partageant une même approche (l'anticipation spatiale proche comme dans Prelude to space) ou un même héros (la série "Tales of the white hart"). Bien évidemment, un chapitre est consacré à 2001 (plus une courte analyse de 2010). Un nouveau chapitre propre à cette édition de 1987 couvre The songs of distant earth et 2010 (le film).

Tales from the white hart (Ballantine 1970).jpg

Le livre se termine par une bibliographie primaire très sommaire (aucune référence d'édition) et une bibliographie secondaire non commentée.

L'ouvrage n'est pas très long et bénéficie d'une mise en page assez aérée (pas de notes par exemple), ce qui fait que la quantité de texte à lire n'est pas phénoménale. Dans l'ensemble c'est une bonne approche de l'oeuvre de Clarke. Hollow n'évite pas les évidences (quel auteur de SF britannique n'a pas été influencé durablement par Wells ?) mais sa thèse (à savoir que Clarke est un écrivain de l'optimisme raisonné et scientifique) est présentée de façon correcte et suffisamment argumentée.

Reach for tomorrow (Ballantine 1963).jpg

On lui saura aussi gré de ne pas trop s'appesantir sur les habituels incontournables de Clarke (Rendez-vous with Rama ou The fountains of Paradise) et de porter une attention bienvenue aux nouvelles de l'auteur qui sont souvent négligées par les diverses analyses de son oeuvre qui se concentrent le plus souvent  sur les romans des années 70. Pourtant ces nouvelles contiennent toutes les thématiques de Clarke et sont d'une qualité AMHA supérieure aux romans. On se souviendra par exemple que The hammer of god a d'abord été une nouvelle avant de devenir une baudruche.

The hammer of god (Orbit 1995).jpg

Un bon petit livre, qui a la chance d'avoir été écrit avant que Clarke ne passe du statut d'écrivain à celui d'auteur de synopsis. Ce n'est toutefois pas l'ouvrage définitif sur l'auteur.

Note GHOR : 2 étoiles