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29/12/2008

_Theorizing fandom : Fans, subculture, and identity_

Theorizing fandom : Fans, subculture, and identity  : Cheryl HARRIS (1961- ) & Alison ALEXANDER (1949- ) : Hampton Press : 1998 : ISBN-10 1-57273-115-X : 253 pages (y compris biblio, index classique et par sujet) : une grosse dizaine d'Euros pour un TP.

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Les années 90 ont été propices aux études académiques sur le phénomène des fans particulièrement lorsqu'il existait un fandom structuré, importante source de matière exploitable. Cet eldorado de sujets d'articles a donc été miné par divers universitaires qui, par la force des choses, se sont surtout intéressés aux genres ayant donné naissance à des manifestations ou des créations à caractère fanique marqué. Logiquement, la SF et plus spécialement la SF "visuelle" (TV ou cinéma) s'est souvent retrouvée au coeur des ces études (voir Jenkins par exemple http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/07/17/textual-poa...).

Cet ouvrage ne déroge donc pas à cette habitude et, au fil de la dizaine d'articles qu'il contient, revient souvent sur le genre.

Sont donc abordés divers fandoms, certains faisant partie de la SF (les fanfics K/S, Code quantum, la série TV War of the worlds) ou en étant proches (les comics, la série Dark shadows, le slash en général) alors que d'autres nous sembleront plus ésotériques (celui des amatrices de catch dans les années 50 ou celui des coupons promotionnels).

Ils sont traités sous divers angles comme celui du pouvoir (une étude sur la migration vers un forum usenet, ici rec.sf.tv.quantum-leap, qui finalement ne fait que conserver les hierarchies qui existent dans tout fandom), du genre (lire sexuel), de l'impact de l'informatique (usenet et les ML)ou l'angle économique (les collectionneurs de comics et le coût de la préservation des fascicules).

On notera le dernier article qui applique la Q-methodolgy (des expressions à évaluer par un panel générant des groupes corrélés) qui permet aux auteurs de discerner divers types de lecteurs de SF, soit suivant leur pratique (Impliqués, Loisir, Sérieux et Immergés) ou suivant leur esthétique (Émotionnels, Intellectuels et Héroïques). A noter qu'un même test effectué sur des auteurs permet juste une séparation SF/Fantasy.

 

Même si la fandom SF n'est pas le seul analysé dans cet ouvrage, les mécaniques qui y sont à l'oeuvre y sont (AMHA) bien représentées, même si elles doivent être transposées d'un autre domaine.

La mesure de la part réelle des femmes dans les fandoms est à ce titre assez intéressante puisqu'elle se révèle être parfois très importante. Les auteurs en concluent d'ailleurs que la répartition par sexe du fandom (et des collectionneurs) SF (plutôt masculin) est plus dûe au sujet lui-même qu'à des causes structurelles réservant ce type d'activité aux hommes.

On pourra peut-être regretter une certaine emphase donnée au slash (des fictions homo-érotiques entre héros de séries TV, SF ou pas), dont la part importante dans l'ouvrage me semble peu en rapport avec la réalité des fanfics, mais il est vrai que je ne suis pas un expert de ce domaine et que le sujet en lui-même a toujours exercé une grande attirance pour les universitaires (Kirk embrassant Spock, c'est vendeur).

L'essai le plus intéressant, parce que appuyé sur une méthodologie explicitée, reste celui qui tente de classifier les lecteurs du genre. Il est un peu dommage que l'échantillon choisi ait été si limité (27 lecteurs à peine), une telle étude sur une plus grande échelle aurait pu donner des résultats fascinants.

De la même façon, il serait pertinent de pouvoir savoir si cette esquisse du paysage fanique resterait identique dix ans plus tard.

Un livre loin d'être déplaisant même s'il s'éloigne parfois du genre.

Note GHOR : 2 étoiles

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