Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/12/2008

_The cross, the plow and the skyline : Contemporary science fiction and the ecological imagination_

The cross, the plow and the skyline : Contemporary science fiction and the ecological imagination  : Ernest J. YANARELLA : Brown Walker Press : 2001 : ISBN-10 1-58112-402-3 : 319 pages (y compris index et bibliographie après chaque chapitre) : une grosse dizaine d'Euros pour
un TP.

The cross, the plow and the skyline.jpg

 

Cet ouvrage est basé sur un ensemble de textes produits par l'auteur sur une assez longue période (12 ans). Son propos général est de montrer que les traditions apocalyptiques (the cross), pastorales (the plow) et urbaines (the skyline) sont des éléments fondateurs de la culture occidentale et ont exercé une influence fondamentale sur la culture américaine (lire US). Yanarella retrouve ces éléments dans la SF et tente de démontrer leur centralité dans le genre par l'existence de structures narratives récurrentes (le post-apo, la catastrophe, la ville tentaculaire...) qui leur sont directement liées.

Ce livre est organisé en une dizaine de chapitres qui traitent alternativement de ce que l'on peut voir comme une sorte d'histoire générale ou littéraire des USA  (avec des titres comme "Literary responses to the crisis of the 1890s and the populist challenge") et de leur partie science-fictive correspondante dans la démonstration de l'auteur ("Images of the city in contemporary science fiction").

On remarquera que les deux derniers chapitres (sur la théorie de Gaia et la terraformation) marquent une transition vers un discours plus écologique (qui donne d'ailleurs son titre à l'ouvrage) alors qu'il était plus politique (Yanarella faisant partie, me semble t-il, de l'école marxiste de Suvin ou Jameson) dans les premières pages.

Red Mars (Harper Collins 1983).jpg

Je suis assez partagé sur cet ouvrage. En tant qu'amateur de SF, je dois avouer que les parties du livre (une petite moitié) qui traitent de l'histoire culturelle des USA ne m'ont pas vraiment intéressé. Un jargon omniprésent et un style plutôt alambiqué m'ont fortement incité à sauter des passages entiers avec des sous-titres comme "Plutocratic america and pastoral altruria : The christian pastoral utopia of Howell's Altrurian romance". Le plaisir de lecture a donc été assez peu présent dans certaines parties alors qu'il l'a plus été dans d'autres.

Sur la partie proprement SF, je suis aussi de nouveau partagé. Tout d'abord, il y a clairement chez Yanarella de gros emprunts à Wolfe (The known and the unknown) sur l'imagerie propre à la SF et sa signification, qui vont jusqu'à une structuration parfois similaire du discours. En plus, je n'ai pu me défaire durant toute la lecture du sentiment diffus et difficile à justifier objectivement que la SF n'est pas forcément le point fort de l'auteur. Sans doute parce que son spectre d'ouvrages cités est assez limité, avec des oeuvres (Woman on the edge of timepar exemple) qui reviennent trop souvent et pas forcement d'une façon pertinente. Sans doute aussi parce que la SF en tant que genre avec une histoire, des acteurs, des révolutions, des modes et des mouvements n'apparaît presque pas du tout dans cet ouvrage. Elle est réduite à une suite de romans (il n'est presque pas fait mention de nouvelles) qui ne s'articulent jamais entre eux (alors que c'est une des forces du genre) et ne sont pas contextualisés.

Earth (McDonald 1990).jpg

Et c'est alors qu'au milieu de ce discours souvent convenu et assez général surgissent des passages très intéressants (par exemple une analyse de Earth de Brin sous l'angle écologique), carrément jouissifs (un torpillage en trois pages des derniers "fondation") ou glorieusement obscurs (qui aurait pu s'attendre à voir une discussion de The million cities, livre quasi inconnu d'un auteur oublié -J. T. McIntosh- dans un tel ouvrage ?). Heureusement, ces passages se concentrent dans les chapitres sur la SF (et à la fin) ce qui permet d'éventuellement les sélectionner.

The million cities (Pyramid 1963).jpg

Un livre qui présente trop de scories (du fait de sa construction par petits bouts ?) et qui aurait gagné (AMHA) a être resserré sur la partie SF.

Note GHOR : 1 étoile

Les commentaires sont fermés.