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24/06/2009

_The battle of the sexes in science fiction_

The battle of the sexes in science fiction : Justine LARBALESTIER : Wesleyan University Press : 2002 : ISBN-10 0-8195-6527-X : 295 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait à l'époque 20 USD pour un TP au pelliculage défaillant.

The battle of the sexes in sf.jpg

Malgré un titre que l'on pourrait trouver un peu racoleur, ce livre est plutôt une histoire croisée du féminisme et de la SF ou du féminisme dans la SF ou plus simplement de la place des femmes dans le genre (ce qui pour l'auteur semble être la même chose). Ce livre utilise comme fil rouge les textes de SF du type "bataille des sexes" pour déployer une histoire commentée de l'évolution du positionnement de la SF sur les problématiques de genre (au sens sexe), à la fois par l'apparition de producteurs féminins et par un changement d'attitude vis à vis des aspirations féministes.

Etoile double 12 (Denoel 1984).jpg

L'ouvrage est divisé en sept volumineux chapitres (entre trente et quarante pages chacun) qui suivent un vague ordre chronologique pour les premiers d'entre eux. Ils tentent de brosser la trame de l'évolution du genre dans son positionnement par rapport aux aspirations féministes tant par l'évolution des mentalités et des textes produits que par l'intégration d'auteurs femmes et/ou de thématiques connotées fémininement. Le sixième se focalise sur le personnage de Alice Sheldon/James Tiptree/Raccoona Sheldon, dont la complexe existence a toujours fasciné les universitaires. Le septième et dernier évoque l'histoire du prix littéraire homonyme pour lequel l'auteur a été jurée. Le livre possède un riche ensemble d'annexes : une comparaison sémantique de deux scènes de baiser (par Cooper et Bond), plusieurs pages de notes, un glossaire, une copieuse bibliographie (une trentaine de pages) et un index. 

Who needs men (Coronet 1974).jpg

On sent bien derrière cet ouvrage la quantité importante de travail fournie par Larbalestier. Il faut dire que pour quelqu'un qui en 1992 et selon ses propres dires, se trouvait compétente en SF mais ignorait par exemple qu'il existait des magazines de SF, la marge de progression possible n'était pas négligeable. Elle a donc épluché des quantités de fanzines et de vieux pulps pour pouvoir bâtir son argumentation qui est du coup largement étayée. Son histoire de l'émergence d'une sensibilité féministe au sein de la SF est plutôt consensuelle, donnant la parole tant à Russ qu'à Willis. Elle est d'autant plus intéressante qu'elle plonge aux racines du genre dans le fandom et ne se contente pas des quelques lieux communs habituels sur le machisme éditorial et autres histoires de pseudonymes masculins.

The girl who was plugged in (Tor Double 7).jpg

Je suis plus réservé sur la partie relative à Tiptree, qui souffre (maintenant) de la comparaison avec la biographie de Phillips ainsi que sur le Tiptree award qui nous est un peu présenté comme un conte de fées bien gentillet offrant des objets en chocolat (la liste nous en est même fournie) alors que les enjeux de pouvoir et d'influence sur le genre sont au coeur de sa création.

L'impression générale est en fait celle d'un ouvrage assez brouillon avec un plan peu lisible qui multiplie les allers-retours chronologiques et les digressions. Ceci est peut-être dû à la masse d'informations rassemblée par Larbalestier, d'une telle richesse qu'elle prend parfois le pas sur la clarté d'exposition. 

 

Note GHOR : 2 étoiles

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