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15/02/2012

_SF Horizons_

SF Horizons : Brian ALDISS & Harry HARRISON : 1975 (pour ce volume) : Arno Press : ISBN-10 0-405-06270-2 (notez que cet ISBN semble être utilisé pour un ensemble de titres) : 64+64 pages : coûtait quelques USD pour un HC sans jaquette.

Science fiction horizons.jpg

Cet ouvrage a été publié par Arno Press dans sa collection "Science Fiction", un ensemble de livres à la présentation standardisée qui comprenait des textes de fiction et des ouvrages de référence et dont le contenu semble avoir été extrait de la bibliothèque de Robert Reginald, le pilote de ce projet. Dans ce cadre, ce volume est consacré à la reprise des deux seuls numéros de SF Horizons. Ce fanzine a vécu sa brève existence en 1964 et 1965 sous la houlette des déjà célèbres Brian Aldiss et Harry Harrison. D'une façon assez logique, son focus principal était la critique littéraire et son aire géographique limitée à la Grande-Bretagne.

New worlds 46.jpg

Ce volume contient successivement les reproductions du Numéro 1 (1964) et du numéro 2 (1965) du fanzine éponyme. On y retrouve dans les deux magazines les plumes des éditeurs mais aussi celles de James Blish et C. Lewis, en un mot le gratin de la critique SF du Royaume-Uni des années 60. Chaque numéro comporte un petit nombre d'articles de fond (Aldiss sur The legion of Time ou l'état de la SF britannique, Doherty sur le langage dans le genre, Blish sur les ouvrages de référence SF, etc.), quelques interviews (Amis Burroughs) et diverses pièces plus courtes (Biamonti sur la SF italienne), parfois même de simple fillers qui font penser à la "Thog Masterclass" de Langford. On trouve aussi quelques illustrations en N&B mais pas de matériel supplémentaire en dehors des deux numéros (donc pas d'index ni d'éléments de contextualisation).

The legion of time (FP 1952).jpg

En fait, malgré le côté relativement "consanguin" de l'ensemble (s'agissant là de l'oeuvre d'une petite coterie qui se connaissait très bien, on se souviendra par exemple que Biamonti a livré une bibliographie de Harrison), le résultat est d'une tenue qui a plutôt bien résisté au temps. Essentiellement portée par les textes d'Aldiss, la réflexion menée dans les pages du fanzine reste d'actualité pour qui s'intéresse à l'histoire du genre et n'est pas dépourvue d'un certain piquant (comme la partie consacrée à Donald Malcolm et Lan Wright) assez courant dans la critique de SF britannique.

The detached retina.jpg

Même si l'ambition de ce fanzine était clairement littéraire puisque l'on avait déjà droit à l'époque aux habituelles cautions venues du Mainstream (K. Amis, William Burroughs), on a du mal à comprendre les raisons qui peuvent justifier de le reproduire dix ans après et sous format relié "luxe". Une partie des articles étant dispensable (comme les fillers ou le poème de C. S. Lewis publié dans le numéro 2) et le reste ayant parfois été réédité, cet ouvrage n'offre finalement pas grand intérêt, si ce n'est dans l'amélioration de la conservation offerte par un format plus durable.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 1 étoile

10/02/2012

_Murray Leinster : The life and works_

Murray Leinster : The life and works : Billee J. STALLINGS & Jo-An J. EVANS : 2011 : McFarland : ISBN-13 978-0-7864-6504-0 : vii+219 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 40 USD pour un TP illustré de photographies en N&B.

Murray Leinster The life and works.jpg

Dans la lignée de l'ouvrage sur Piper par Carr, McFarland nous propose une nouvelle biographie d'un auteur de SF de midlist. Le sujet en est ici Murray Leinster (ou plus précisément Will F. Jenkins), un écrivain à longue carrière à qui l'on doit des nouvelles aussi influentes que Sidewise in time (apparition du concept des univers parallèles), A logic named Joe (première prédiction de l'Internet en 1946) ou First contact (qui a popularisé le thème homonyme). Honoré comme l'un des doyens de la SF, cette biographie est l'un des premiers ouvrages entièrement consacrés à cet auteur. Il est à noter que cet ouvrage a la particularité d'avoir été écrit par deux membres de la famille de l'auteur (ici ses filles).

This world is taboo (Ace 1961).jpg

Après une très courte préface de James Gunn, l'ouvrage suit le cours chronologique de la vie de l'auteur, de sa naissance en 1896 dans le Sud des USA à son décès en 1975 en passant par sa période New-Yorkaise. Illustrée d'un certain nombre de photos de famille en N&B, l'ensemble est divisé en une dizaines de chapitres de taille inégale qui couvrent à peu près une décennie chacun avec un focus logique sur la période la plus productive de l'auteur (en gros de 1920 à 1960). Un dernier chapitre rassemble les conseils d'écriture de l'écrivain. L'ouvrage est riche en annexes puisqu'il nous propose successivement la fameuse nouvelle A logic named Joe; To build a robot brain, un article scientifique paru dans Astounding en 1954; une bibliographie classé par genre (première parution seulement) et un index.

Leinster,1 étoile

Je dois avouer que malgré la sympathie que m'inspire l'auteur et la place indéniable qu'il occupe dans l'histoire du genre, j'ai été plutôt déçu par cette biographie. Sans doute parce que écrite par des descendants de l'auteur, l'ensemble du texte est finalement relativement peu intéressant à lire. Desservies en plus par une écriture sans grand relief, les interminables histoires familiales des Jenkins ont eu beaucoup de mal à me passionner. Les listes de prétendants, de cousins éloignés ou d'épiciers du coin comme les récits de pêche au crabe dans la rivière proche ou les exploits scolaires de la fratrie ne peuvent toucher qu'un public somme toute limité.

Leinster,1 étoile

Ce livre étant donc plus une histoire de la famille Jenkins, on peut se demander pourquoi son titre fait clairement référence à Murray Leinster, l'écrivain de Science Fiction. Sachant que la partie dévolue aux problématiques de l'écriture est réduite à la portion congrue (malgré le court chapitre 11), cette question est d'autant plus pertinente que l'autre absent du livre est justement le genre SF. En effet, comme parfois avec ce type d'ouvrage, les facettes spécifiques du métier d'auteur de Science Fiction sont généralement passées sous silence et on dirait que les biographes en viennent parfois à oublier dans quel domaine leur père était le plus reconnu (même si la SF n'était pas forcément majoritaire dans sa production). De plus, les aspects "techniques" (relations avec les editors, contrats, parutions dans divers supports, adaptations, etc.) sont à peine esquissés. Au final ce livre est plutôt l'histoire d'un père racontée avec amour par ses enfants (même si le tout est délayé avec quelques écrits de l'auteur) qu'une étude sur un écrivain de SF. Ce n'est pas en soi répréhensible mais ne correspond pas forcément au produit attendu par les amateurs.

Leinster,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile