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20/01/2022

_Science Fiction and Catholicism_

Science Fiction and Catholicism : The Rise and Fall of the Robot Papacy : Jim CLARKE : 2019 : Gylphi (série "SF Story Worlds: Critical Studies in Science Fictio") : ISBN-13 978-1-78024-084-8 (la fiche ISFDB du titre) : x+281 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 17.99 GBP pour un petit tp non illustré, disponible chez l'éditeur.

anglais,3 étoiles

Paru dans l'intéressante (et plutôt britannico-centrée) collection d'ouvrages de références de Gylphi, ce récent ouvrage part du constat fait par Clarke qu'une partie disproportionnée des textes de SF comporte comme acteurs des prêtres ou l'institution catholique elle-même dans sa structure ou ses symboles. En effet, sur ces thématiques viennent immédiatement à l'esprit de nombreux exemples avec des textes d'auteurs comme Simak, Silverberg, Farmer, Blish, Clarke, Simmons ou Mary Doria Russell. Il faut noter que cette présence très forte du catholicisme est sans plus surprenante pour des anglo-saxons (on va dire plutôt chrétiens mais pas forcément catholiques) que pour des latins, d'où le constat de Clarke.

anglais,3 étoiles

L'ouvrage s'ouvre par en une longue introduction qui détaille un peu l'historique des rapports entre SF et catholicisme sous l'angle des territoires culturels ou sociétaux (le futur, le sublime...) que ces deux entités se discutent depuis longtemps. Suivent ensuite quatre longs (une cinquantaine de pages) chapitres qui abordent successivement 1) l'opposition entre les deux, l'une étant qualifiée de "counter-narrative" de l'autre; 2) les rapports entre le catholicisme et la question de l'intelligence ou l'âme de la machine ou de l'ordinateur (ce qui mène aux robots-papes du sous-titre de l'ouvrage); 3) la même problématique mais vis-à-vis des extraterrestres et 4) le cas particulier des uchronies (souvent dystopiques) décrivant des sociétés catholiques. Une très courte conclusion, une bibliographie globale et un index complètent l'ensemble.

anglais,3 étoiles

Après un début que j'ai parfois trouvé un peu trop wikipediesque sur l'histoire croisée de la SF et du catholicisme, j'ai rapidement été séduit par les thèses de Clarke. Il reprend en gros la position développée par Adam Roberts dans cet ouvrage, à savoir que la SF, même si elle est culturellement chrétienne, est plus protestante (ou anglicane ou réformiste) que catholique, à l'inverse de la fantasy. Comme dans la culture et la société anglo-saxonne il semble y avoir en permanence une espèce de peur d'un complot catholique pour reprendre le contrôle et que la SF est un genre lui-aussi anglo-saxon (n'en déplaise à une certaine frange d'universitaires français), il s'est presque naturellement créé un antagonisme entre les deux, chacun jouant le repoussoir pour l'autre (obscurantisme fanatique contre athéisme iconoclaste).

anglais,3 étoiles

En ce qui me concerne, outre la pertinence du discours de l'auteur, que je trouve très juste, j'ai aussi été séduit par la vaste culture SF de Clarke (on y croise même Charles Duits) et par une focalisation sur la SF écrite qui nous change agréablement des auteurs dont l'érudition s'arrête à Dune ou Star Trek (même si Clarke fait référence aux deux dans son livre). Sur le fond, on pourrait sans doute argumenter que la position de la SF face au catholicisme est plutôt celle d'une superbe ignorance (ou d'une certaine incompréhension) que d'une détestation active telle que la postule l'auteur. En tout cas, une jolie démonstration dans laquelle il est agréable de se plonger même si certains élans mystiques peuvent surprendre l'athée que je suis.

anglais,3 étoiles

Note GHOR : 3 étoiles

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