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28/05/2010

_A multitude of visions_

A multitude of visions : Cy CHAUVIN (editor) : 1975 : T-K Graphics : pas d'ISBN : 67 pages (pas d'index) : coûtait 4.25 USD pour un TP à la couverture cartonnée proche d'une production fanzinesque, difficilement trouvable.

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Cet ouvrage est paru chez T-K Graphics, une maison d'édition à qui l'on doit un certain nombres de fascicules de ce format (on pensera à celui sur MZB ou sur PKD) produits au milieu des années 70. Sous la direction de Cy Chauvin (le patron de la firme), il s'agit d'une collection d'essais critiques qui rassemble des textes parus entre 1971 et 1974 dans divers supports (professionnels ou amateurs) et mêle d'une façon délibérée écrivains (ici Disch, Blish, Le Guin et Lem) et fans.

Ubik (JL 1975).jpg

Après une courte introduction de Chauvin, ce recueil rassemble huit essais de taille très variable (de trois à dix pages). On peut les répartir en une première moitié constituée de textes de portée "générale" (Blish sur les arts dans la SF, Gillepsie sur les nouvelles des années 70, Disch et Le Guin sur des thèmes plus personnels) et une seconde moitié consacrée à des études d'oeuvres (Rickard sur la tétralogie After such knowledge de Blish, Lem sur Ubik, Smith sur Arrive at Easterwine de Lafferty et Clark sur Frankenstein Unbound d'Aldiss). Le recueil n'offre pas d'index et pas non plus de véritable bibliographie hormis quelques notes.

Tous à Estrevin ! (PP 1981).jpg

D'une façon lapidaire, je dirais que l'ouvrage est plutôt sympathique mais que sa logique est difficile à appréhender. On passe donc un moment relativement agréable mais le projet (si tant qu'il ait existé) de Chauvin n'est jamais apparent. Cette impression d'une certaine légèreté est renforcée par le fait qu'une partie des textes des professionnels (sauf ceux de Blish et Lem) ne dépasse pas le stade de l'anecdote et que les essais des amateurs soient parfois assez mal amenés.

Frankenstein délivré (PP 1978).jpg

Au total, un petit livre sans prétention, certes lisible mais qui ne peut au mieux que servir à conserver des traces historiques d'écrits voués à l'oubli (même si certains comme le texte de Blish seront repris aussi dans d'autres supports).

Le lendemain du jugement dernier (PP 1977).jpg

Note GHOR : 1 étoile

26/05/2010

_Richard Bessière, une route semée d'étoiles_

Richard Bessière, une route semée d'étoiles : Divers Auteurs (y compris Richard BESSIERE) : 2005 : L'oeil du Sphinx #22 (collection "La bibliothèque d'Abdul Alhazred" #7) : ISBN-10 2-914405-27-8 : 380 pages (pas d'index véritable mais des publicités) : coûte 26 Euros en neuf pour un TP illustré de quelques photos en N&B.

Richard Bessière, une route semée d'étoiles.jpg

Cet ouvrage est une sorte d'hommage à Richard Bessière, un auteur avant tout populaire et connu pour avoir été un des piliers de la collection Anticipation du Fleuve Noir dont il écrira d'ailleurs les quatre premiers volumes dont bien sûr le mythique No 1 : Les conquérants de l'univers. Paru chez un éditeur qui opère dans les domaines de la littérature policière et de l'ésotérisme, il s'agit là d'un des seuls ouvrages de ce type consacré intégralement à un auteur du FNA et plus généralement à un auteur de SF français.

1973 et la suite (FN 1973).jpg

Après de courts textes introductifs de Philippe Marlin et Rémy Lechevalier (qui semblent être les coordinateurs de ce volume), la première importante partie rencontrée est une longue autobiographie de Richard Bessière qui s'étend sur plus d'une centaine de pages agrémentées de quelques photographies (+ annexes). On trouve ensuite une longue interview de l'auteur, quelques textes de sa plume (poèmes ou saynètes), une galerie de couvertures, un texte sur ses romans historiques, un sur ses traductions dans d'autres pays et un sur sa réception par les critiques de la revue Fiction. Suit une assez longue étude thématique et une volumineuse bibliographie commentée (classée par genre et ordre chronologique de parution) où chaque livre se voit résumé et (parfois) évalué sur une demi page. Deux index sont fournis (un alphabétique et une chronologie) avant que le livre ne se termine par le catalogue de l'éditeur.

Croisière dans le temps (FN).jpg

Même si l'initiative est louable et mérite d'être soutenue, cet ouvrage souffre d'un certain nombre de handicaps. Les premiers sont d'ordre purement technique : une mise en page perfectible avec des saut de paragraphes assez mal maîtrisés dans la partie bibliographique (titre sur une page, texte sur la suivante), des reproductions photographiques somme toute assez moyennes (le papier étant probablement à blâmer), un index difficilement exploitable puisque ne donnant pas les numéros de pages et une section publicitaire un peu envahissante.

Agent spatial No1 (FN 1966).jpg

Plus gênant parce que plus fondamental, le contenu même de l'ouvrage n'est pas franchement passionnant. L'autobiographie est par exemple assez vaine (l'auteur en ressort comme assez imbu de lui-même) et surtout centrée sur le côté show-biz (rencontre avec les stars). Quand elle traite (rarement) de sujets liés à la SF, elle souffre d'un défaut assez répandu à savoir que les éléments factuels (comme par exemple la simple identité des personnes en cause) sont soigneusement oubliés. C'est toujours très lisse et consensuel comme pour la partie des relations de Bessière avec Richard (le patron initial du FNA) qui est expédiée en trois lignes alors que, semble t-il, il y aurait pas mal à écrire. La bibliographie commentée souffre elle aussi d'un défaut de matière puisqu'il ne s'agit principalement que du résumé des intrigues (et encore pas de toutes les oeuvres de l'auteur), une chose déjà lue dans d'autres supports (on pensera immédiatement au Catalogue analytique du FNA de Collas). En fait, seuls les "petits articles" sauvent un peu un ensemble rendu globalement assez fade par un évident manque de recul et d'analyse.

Les survivants de l'au-delà (FN 1982).jpg

Note GHOR : 1 étoile

21/05/2010

_Les mondes de la science-fiction_

Les mondes de la science-fiction : Juillet 1981 : Revue Phosphore #6 : pas d'ISBN (titre presse) : 80 pages (pas d'index) : coûtait 22 F pour une revue copieusement illustrée en couleurs parfois trouvable mais plutôt par hasard (type de produit rarement collectionné).

Phosphore 6.jpg

La revue Phosphore était un titre du groupe Bayard Presse à destination d'un public scolaire (cf. son sous-titre "La revue des collégiens & lycéens") qui a commencé à paraître au début des années 80 et qui se trouvait à l'époque dans nombre de CDI. D'une façon assez logique vu le public visé, elle proposera rapidement un dossier spécial SF. Il ne s'agit bien sûr que d'une petite partie du contenu de la revue (une vingtaine de pages au total) même s'il a les honneurs de la couverture.

Blues pour Julie.jpg

Sous la direction du trio Duvic, Goimard & Guiot, ce dossier se divise en plusieurs parties : un reportage sur la semaine de la SF à Roanne (Goimard, deux pages) avec un extrait d'une étude de Cosem parue dans Univers 06 sur les lycéens et la SF; diverses études thématiques : les extra-terrestres (Guiot), les dystopies (Guiot), les savants fous (Duvic), Dieu (Goimard, un sujet prévisible chez Bayard); un dictionnaire des idées reçues (deux pages par Goimard); une interview de Pierre Pelot par Duvic et enfin une bibliographie primaire et secondaire (commentée) multimédia. Le tout est abondamment illustré en couleurs de photos de films ou d'images de BD.

Univers 06 (JL 1976).jpg

Globalement, le résultat est conforme à ce que l'on peu attendre de ce type de dossier publié dans des revues non-spécialisées. Une présentation sympathique du genre faite par des gens qui le connaissent à destination d'un public néophyte. C'est plaisant à lire et joliment illustré (même si l'on peu regretter l'hégémonie visuelle des films de SF) mais cela ne va pas bien loin, ce qui est logique compte tenu de l'espace limité disponible pour le texte (l'équivalent d'une quinzaine de pages).

Splinter of the mind's eye (Del Rey 1978).jpg

Au final une revue sans grand intérêt pour l'amateur qui, de plus, pourra être irrité par certaines idées défendues par Goimard (justement dans son texte sur les idées reçues) où l'on sent poindre les querelles internes (le rôle de Gernsback, la Hard Science) et autres règlements de compte polémiques et partiaux. C'est d'ailleurs un discours qui jure plutôt au milieu d'un ouvrage assez consensuel.

Parabellum tango (JL 1980).jpg

Note GHOR : 1 étoile

14/05/2010

_Modern science fiction : Its meaning and its future_

Modern science fiction : Its meaning and its future : Reginald BRETNOR (editor) : 1953 : Coward-McCann : pas d'ISBN : 294 pages (pas d'index) : coûtait 3.75 USD pour un HC avec jaquette non illustré.

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Avec ce livre, nous plongeons dans la préhistoire des ouvrages de référence. Paru en 1953 (donc contemporain du Science-fiction handbook de De Camp), ce titre est en effet l'une des toutes premières tentatives sérieuses d'organiser une réflexion sur le genre, la première étant probablement le recueil Of worlds beyond rassemblé en 1947 par Eshbach. Il s'agit donc d'un ouvrager pionnier dans lequel on va trouver essentiellement des acteurs du genre comme des rédacteurs en chef (Campbell, Boucher) et des écrivains en activité (Asimov, Clarke, Wylie, De Camp) plutôt que des universitaires (qui ne s'intéressaient absolument pas à la SF à l'époque). A noter qu'il est composé d'inédits (sauf le Clarke et une partie du De Camp).

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Ce livre rassemble 11 essais d'une grosse vingtaine de pages chacun. il est divisé en trois parties : "Science fiction today" (3 essais) qui dresse une sorte d'état des lieux tant en littérature que dans l'audiovisuel; "Science fiction as literature" (3 essais) qui réfléchit sur la position de genre par rapport à l'imaginaire et "Science fiction, science and modern man" (5 essais) qui traite des sujets plus divers (par exemple le concept de "Social SF" par Asimov ou le futur du genre par Bretnor). On remarquera l'absence d'index.

Astounding 1950-09.jpg

Ecrits par des pratiquants quotidiens de la SF, l'ensemble des contributions est logiquement d'un bon niveau de connaissance du genre. C'est d'ailleurs une des forces de l'ouvrage que de brosser un portrait assez fidèle de l'état (et de l'état d'esprit) de la science fiction au le début des années 50, à l'orée d'une courte période de prospérité et d'expansion (qui se terminera peu après avec le fameux "blight").

Startling stories 1952-10.jpg

Sur le plan théorique, il est clair que les auteurs ont plutôt "le nez dans le guidon", ce qui nous vaut des réflexions finalement assez simples et qui montrent bien que le travail d'élaboration d'une théorie du genre restait encore à faire, même si certaines choses semblent ne pas avoir beaucoup évolué depuis (comme le montre l'essai de Moore sur les rapports entre mainstream et SF qui pourrait avoir été écrit de nos jours). En résumé, c'est un ouvrage dont l'apport est surtout historique, à la fois comme témoignage de l'état du genre à cette époque mais aussi comme un des jalons de son analyse.

La fin du rêve (OPTA 1976).jpg

Note GHOR : 1 étoile

05/05/2010

_Monad 1 : Essays on Science Fiction_

Monad 1 : Essays on Science Fiction : Damon KNIGHT (editor) : 1990 : Pulphouse Publishing : ISBN-10 1-56146-430-9 : 91 pages (pas d'index) : coûtait 5 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC à tirage limité (-431-7).

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Edité par Pulphouse, une des premières small-presses spécialisées dans la SF à la fin des années 80 (on lui doit une série d'anthologies originales ainsi que de nombreux recueils souvent en tirage limité), cet ouvrage est une sorte de magazine critique à parution irrégulière dont il n'existera que trois numéros. Sous la houlette de Knight, sa ligne éditoriale qui excluait les contributions "des fans, des universitaires et des anecdotalistes" en privilégiant les "véritables" écrivains (sous-entendu de fiction) sera une source d'agacement au sein des commentateurs habituels du genre et peut éventuellement expliquer la courte vie de ce magazine.

Rule golden & Double meaning (Tor Double 34 1991).jpg

Cette première livraison contient cinq textes dont seulement trois sont inédits. Outre un poème de Disch (sur la vie au jour le jour d'un auteur), on y trouve un essai de Le Guin (sur la Fantasy et les dragons, tendance féministe), une courte réminiscence de Aldiss (tirée de Bury my Heart at W. H. Smith), un texte de Sterling sur les simulacres et finalement un essai historique de Knight. Un très court "courrier des lecteurs" (une lettre) clôture un ouvrage qui ne possède pas d'index et dont seul le texte de Sterling propose une bibliographie.

Crystal express (Ace 1990).jpg

Il est évident qu'en semblant impliquer que seuls les auteurs de SF peuvent parler du genre d'une façon pertinente, Knight n'allait pas se faire que des amis dans le petit monde de la réflexion sur celui-ci, un univers plus peuplé de fans ou de professeurs que d'auteurs qui ont mieux à faire sur le plan économique. Il faut ajouter à cela que le projet manque un peu de ligne directrice comme le montre la présence du poème de Disch qui est pour le moins incongrue, à moins que cela ne soit que du remplissage, faute de textes disponibles.

334 (Denoel 1976).jpg

Comme en plus, les textes proposés sont d'une qualité assez faible et surtout (contrairement aux objectifs de l'éditeur) parfois strictement anecdotiques comme le Aldiss et plus grave le Knight qui est juste une vague promenade dans l'histoire de la SF mêlée à des souvenirs personnels de l'auteur (le tout étant largement aéré pour masquer un net manque de consistance), le résultat final est décevant. En gros, seul un tiers du recueil (Le Guin et Sterling) propose une vraie réflexion sur le genre digne de revues comme Foundation ou Extrapolation, un pourcentage qui n'est guère à l'avantage de Knight particulièrement au vu de son ambitieux manifeste qui ouvre ce recueil ("Only SF writers can criticize it from the inside").

Foundation 41.jpg

Note GHOR : 1 étoile