Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/12/2011

_Science Fiction from Wells to Heinlein_

Science Fiction from Wells to Heinlein : Léon  STOVER : 2002 : McFarland : ISBN-10 0-7864-1219-4 : ix+190 pages (+ cahier central en couleur non paginé) : coûtait 45 USD pour un HC illustré en N&B et couleur.

Science fiction from Wells to Heinlein.jpg

Sous la plume de Léon Stover (universitaire et auteur d'autres ouvrages de référence sur, entre autres, Heinlein ou Harrison), ce livre fait partie de la vaste catégorie des ouvrages ayant vocation à présenter la Science-Fiction dans ses grandes lignes. De part son éditeur et son prix assez élevé, il s'agit ici d'un titre plutôt à destination d'une clientèle institutionnelle (bibliothèques) ou éducative (universités) que d'un ouvrage destiné aux particuliers.

anglais,1 étoile

Comme l'annonce bien le titre, l'histoire de la SF telle que racontée par l'auteur est donc partielle puisque couvrant en gros le siècle 1850-1950. Après une courte préface, Stover utilise une stratégie de présentation "mixte" en divisant son ouvrage en deux parties distinctes, séparées par un cahier central d'illustrations en couleur sur papier glacé. La première partie, qui est aussi la plus longue, suit un déroulé chronologique en cinq chapitres qui se concentrent pour les derniers sur des auteurs précis (Verne & Wells, Campbell, Heinlein). La deuxième développe une approche thématique (astronautique, robots, catastrophe, etc.). Quelques courts appendices, une bibliographie et un index clôturent donc ce livre qui est de plus richement illustré (plus d'une centaine d'images d'une taille respectable).

anglais,1 étoile

Sur le fond, il n'y a pas grand chose à dire sur cet ouvrage dont la thèse de base est "la SF c'était mieux avant", un paradoxe pour un genre tourné vers le futur que Stover peine largement à exposer et à justifier.  Le discours est très convenu avec des personnages clés portés aux nues (Wells, Campbell et Heinlein), chose d'autant moins peu surprenante du fait que Stover ait déjà écrit abondamment sur eux. On y retrouve aussi l'habituel discours sur la proto-SF et une classique méconnaissance de tout ce qui n'est pas anglo-saxon (hormis Verne). Pour un ouvrage paru au XXIème siècle et au vu de l'état de la réflection sur le genre, de telles impasses tant temporelles que géographiques sont regrettables.

anglais,1 étoile

On pourra tout de même sauver de cet ouvrage une iconographie de qualité, même si, à ces niveaux de prix, on aurait pu attendre de Stover qu'il choisisse de reproduire des couvertures d'exemplaires en bon état (sans les habituels gros tampons de bouquinistes) et qu'il porte un peu plus d'attention aux légendes comme dès la page 2 ce dessin soit-disant issu d'un "Métal Hurland" datant des années 60 (sic). Au final un livre pas forcément désagréable à parcourir mais que son argumentaire passéiste et son étroitesse de vue disqualifient comme présentation du genre ou de son histoire.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

03/11/2011

_Science Fiction fandom_

Science Fiction fandom : Joe Sanders (editor) : 1994 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF & F" #62) : ISBN-10 0-313-23380-2 : xii+293 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait 55 USD pour un HC sans jaquette qui se trouve assez peu souvent en occase.

Science fiction fandom.jpg

Une fois l'intérêt académique sur la SF éveillé et après un travail sur les textes eux-mêmes, il était normal que le sujet des acteurs du genre soit abordé. La communauté des fans formant un ensemble à la fois structuré et suffisamment "visible" (parfois aux limites du ridicule), elle fournissait un parfait sujet d'étude. Ceci conduira à des ouvrages comme ceux de Jenkins, Bacon-Smith ou Torres (ce dernier étant en VF). Ce recueil d'essais visant à cartographier le fandom est lui le fruit d'une démarche que l'on pourrait qualifier de plus "interne" puisque la majorité des intervenants sont issus du milieu. On y trouve des fans (Moskowitz, Warner, les Trimble, Thomas), des pros (Lupoff, Busby, Gaughan) et des enseignants associés depuis longtemps au genre (Letson, Sanders).

La science-fiction française.jpg

Ce livre comporte vingt-six essais de taille très variable (de trente à moins de dix pages) qui sont regroupé en six parties inégales. La première (2 essais) introduit brièvement le fandom. Elle est suivie par une longue section (presque 100 pages) logiquement consacrée au fandom US sous l'angle historique. La troisième traite des autres fandoms nationaux (britannique, français, européen, chinois et japonais). On trouve ensuite trois essais sociologiques sur les structures existantes (clubs, conventions). L'avant-dernière partie essaie de prendre un peu de hauteur en explorant l'influence du fandom sur le monde de la SF professionnelle. L'ouvrage se termine par une partie bibliographique commentée et l'inévitable glossaire des expressions faniques.

PITFCS 133.jpg

On regrettera tout d'abord que certains des essais soient proches de la caricature et mettent plus en exergue les travers du microcosme que ses qualités. Par exemple, le texte sur le fandom français est un condensé type des habituels reproches que l'on peut lui faire : manque de recul, personnalisation à outrance (on a droit à la liste des BNFF avec leur profession), vision partisane de la scène fanzinesque avec par exemple l'existence de Yellow Submarine complètement passée sous silence alors que les mentions relatives à A&A (fanzine auquel l'auteur était assez lié) pullulent, attaques gratuites sur des concurrents (SFère ou Vopaliec stigmatisés comme "benchmarks of awfulness") ou des manifestations organisées par les "ennemis" (la fameuse convention de Paris en 1988) [pour préciser les choses, j'ai collaboré à YS ET A&A et j'ai un peu aidé pour la convention évoquée]. Un texte tellement tendancieux que l'on comprend mieux la mauvaise image du fandom qui semble parfois plus occupé à régler des comptes ou à dominer le marigot qu'à agir pour le genre.

anglais,2 étoiles

Malgré ces quelques fausses notes, l'amateur se trouvera en pays de connaissance et pourra dénicher quelques informations ou témoignages pertinents, voire trouver quelques pistes pratiques (comme l'article sur l'organisation d'une convention). Toutefois, il est clair que, pour un fan relativement informé, l'ensemble reste très classique (voire archi-connu) et s'apparente plus à une sorte de synthèse d'ouvrages existants (l'histoire du fandom de Warner ou d'autres, les guides pour collectionneurs, les études sociologiques évoquées plus haut, etc.) qu'à une oeuvre vraiment approfondie et novatrice.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

31/10/2011

_Science Fiction culture_

Science Fiction culture : Camille Bacon-Smith : 2000 : University of Pennsylvania Press : ISBN-10 0-8122-1530-3 : 316 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait 25 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (3223-2).

Science fiction culture.jpg

Ce livre est écrit par Camille Bacon-Smith, une docteur es folklore de l'université de Pennsylvanie (qui est aussi l'éditeur de cet ouvrage) et aussi auteur de plusieurs livres de fiction tendance fantastique urbain. A ces divers titres elle a été amenée à s'intéresser au milieu des fans de SF et en a tirer deux ouvrages théoriques dont celui-ci est le plus récent. Son propos est d'y montrer quels sont les rapports entre le fandom et les structures qui produisent (auteurs), publient (éditeurs) ou exploitent le genre. Elle souhaite souligner l'ambivalence de ces interactions, entre les images d'Epinal d'une consommation passive et d'une rébellion contre le système.

anglais,2 étoiles

Le livre s'articule en trois parties principales de taille inégale. La première ("Creating the Landscape") explique comment s'est créé le paysage dans lequel évolue le fandom en détaillant sa hiérarchisation (de fan de base à SMOF), ses grands messes (les Worldcons) et ses réseaux de communication (avec l'arrivée d'Internet). La deuxième ("New groups changes the face of genre") montre comment ces structures ont permis à certains sous-groupes, qu'ils soient caractérisés par un genre, une orientation sexuelle ou un centre d'intérêt précis, de pouvoir "prendre la parole" et participer au dialogue général qui "guide" (ou tente de guider) l'évolution de la SFF. La dernière partie ("It all comes together in the fiction") analyse comment la production de SF est justement influencée par tous ces acteurs, leurs stratégies et leurs agendas. Le livre se termine par un ensemble de notes copieux (30 pages), une bibliographie et un index.

anglais,2 étoiles

Un des paradoxes de ce livre est que son mode de construction qui fait une très large place à l'immersion et au contact direct avec les acteurs du genre (une partie importante de l'ensemble se présente sous forme d'interviews ou de dialogues) se révèle en fait préjudiciable à la qualité de l'analyse. On pourrait presque penser que Camille Bacon-Smith a tellement collecté d'information qu'elle ne peut résister au plaisir de nous les faire partager. Cela nous vaut par exemple des plongées dans la vie intime de certaines associations de SF (ici la NESFA) qui sont très riches et qui rappelleront bien des choses à qui a un jour participé à l'organisation d'une quelconque manifestation. De la même façon, certains chapitres de la troisième partie consacrés aux mécanismes du marché de la SF littéraire sont passionnants.

anglais,2 étoiles

Toutefois cette telle densité d'information (avec en plus une police utilisée plutôt petite) donne parfois l'impression d'un manque de plan d'ensemble. A la différence d'un Jenkins (Textual poachers), il est clair que l'auteur nous montre bien la "culture" SF dans son fonctionnement et ses évolutions mais est moins prolixe sur les enseignements que l'on peut tirer de l'existence d'une telle structure qui est presque sans égale. Au final un livre fourmillant d'infos, presque journalistique dans sa description de certaines franges du genre (le fandom gay et lesbien, la fraction cyber, les féministes, etc.) mais qui peine à synthétiser tout cela.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

28/10/2011

_Science Fiction and Fantasy literature 1975-1991_

Science Fiction and Fantasy literature 1975-1991 : A bibliography of science fiction, fantasy, and horror fiction books and nonfiction monographs : Robert Reginald : 1992 : Gale Research : ISBN-10 0-8103-1825-3 : xii+1512 pages : coûtait 199 USD pour un HC grand format (et donc particulièrement lourd) qui se trouve parfois d'occase.

Science fiction and fantasy literature 1975-1991.jpg

Ecrit par Robert Reginald (aussi connu comme le Professeur Michael Burgess), cet ouvrage est la continuation de son précédent Science Fiction and Fantasy literature : A checklist, 1700-1974. Comme il sied à cet infatigable bibliographe, éditeur (Borgo Press) et grand amateur de SF, il s'agit là d'un projet pharaonique. En effet, son but est d'y recenser TOUS les livres de SFF&H (ainsi que les ouvrages de référence) parus durant les 17 années qui vont de 1975 à 1991 (en langue anglaise) , ce qui représente 22000 publications identifiés et décrits par Reginald et ses collaborateurs. Au final l'auteur estime avoir couvert réellement 98% de la production existante.

Science fiction and fantasy literature volume 2.jpg

L'ouvrage comporte très peu de texte rédigé puisqu'il ne contient que quatre pages de ce type (une introduction et un mode d'emploi). Il se divise ensuite en plusieurs index : 1) celui par auteur qui forme le coeur du livre (1100 pages) et où l'on trouve, pour chaque titre (y compris les vt), les informations relatives à la première édition (éditeur, pagination, format, date, infos diverses); 2) celui par titre (350 pages) qui renvoie à l'auteur; 3) un index par série (150 pages) qui liste les constituants des collections ou des univers fictionnels (Il est à noter qu'il ne détaille pas les textes courts mais indique les ouvrages de non fiction associés); 4) un catalogue des collections formée de "doubles" (Ace, Tor, Dell) et enfin 5) une listes des principaux prix et leur palmarès (du Bram Stoker au WFA).

anglais,3 étoiles

On est là face à l'un des index de référence du genre qui est d'ailleurs utilisé comme source d'information secondaire officielle par l'ISFDB (sous le code "Reginald3"). La masse de travail qu'il représente est tout simplement impressionnante et son exploitation est toujours fructueuse. Outre les informations fournies sur chaque live, certaines parties annexes sont particulièrement intéressantes même si d'autres ouvrages défrichent le même terrain (Husband sur les séries, Robinson sur les doubles) ou si Reginald lui-même a fait mieux comme avec la partie sur les prix dans son Reginald's science fiction and fantasy awards (voir là : http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/08/18/reginald-s-...).

anglais,3 étoiles

Même si l'on pourra regretter certaines choses comme l'intrusion de livres hors de la période étudiée comme cette édition de 1947 de The book of Ptath (un oubli de l'ouvrage précédent) ou l'absence de certaines informations bibliographiquement pertinentes (prix, ISBN, illustrateur), ce fort volume reste une base de travail indispensable. Même si son contenu se retrouve d'une certaine façon inévitablement en ligne, le côté pratique d'un tel ouvrage (malgré ses 3.5 kilogrammes) reste évident.

anglais,3 étoiles

Note GHOR : 3 étoiles 

26/10/2011

_Comic tones in Science Fiction_

Comic tones in Science Fiction : The art of compromise with nature : Donald M. HASSLER : 1982 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF & F" #2) : ISBN-10 0-313-22814-0 : xiv+143 pages (y compris index) : coûtait 25 USD pour un HC sans jaquette qui se trouve parfois d'occasion à des prix variables.

Comic tones in science fiction.jpg

Cet ouvrage est donc le deuxième paru dans la maintenant longue (plus d'une centaine de titres) série relative à la SFF ("Contributions to the study of SF & F") publiée par Greenwood. A noter que, de part leur qualité de fabrication (élevée) et leur prix (très élevé), ces livres sont visiblement destinés à une clientèle de bibliothèques. Ce volume a été écrit par Donald M. Hassler, un des premiers pratiquants du "mélange" entre l'Académie (il était professeur d'Anglais dans une université) et la SF (on lui doit divers guides de lectures). Son sujet d'étude est ici l'effet comique qui peut être induit par les dislocations propres au genre.

anglais,1 étoile

Après une courte préface, l'ouvrage est divisé en six chapitres de taille inégale. Le premier est une approche théorique de l'effet comique en littérature, les deux suivants sont des rappels historiques qui ne concernent que partiellement le genre (même si Le Guin apparaît des le troisième en compagnie de Jane Austen). Les trois derniers chapitres abordent divers auteurs, parfois exclusivement (Sturgeon pour le quatrième) ou parfois séquentiellement (Asimov & Goldin dans le cinquième, Clement & Pohl dans le dernier). Une postface, une bibliographie (primaire et secondaire) et un index clôturent l'ouvrage.

anglais,1 étoile

L'impression principale qui ressort de la lecture de ce livre est qu'il s'agit d'un projet qui semble relativement bâclé. On peut comprendre que pour le lancement de sa collection l'éditeur n'avait peut-être pas un grand choix d'ouvrages disponibles mais il faut bien avouer que voir un ensemble sur le comique traiter majoritairement d'auteurs comme Le Guin, Sturgeon, Golding ou Clement peut surprendre tant "Comique" n'est certes pas le premier qualificatif qui viendrait à l'esprit à leur propos. Il faut dire que, hormis une partie théorique qui m'a semblait surtout traiter uniquement de l'ironie, Hassler est assez à la peine de justifier les chapitres entiers qu'il leur consacre. Son propos est certes intéressant mais est plus dans l'analyse générale de certains de leurs écrits (The left hand of darkness ou More than Human) qui ne donnent pas vraiment dans la franche rigolade. Même pour Asimov qui a pu parfois donner dans le comique, l'étude de Hassler se concentre sur la trilogie Fondation qui ne peut qui difficilement se voir appliquer ce terme.

anglais,1 étoile

Un autre symptôme d'une certaine précipitation est la réutilisation assez importante par Hassler de ses précédents écrits. Des parties des chapitres 2 & 3 sont parues dans des revues littéraires, le chapitre 4 vient d'Extrapolation, un bout du chapitre 5 vient du livre de Olander sur Asimov et un autre du Magill. Le dernier chapitre quand à lui ressemble beaucoup au Starmont sur Clement. Tout cela donne au final un ouvrage qui, faute de préparation et/ou d'originalité, manque assez nettement son objectif et malgré la pertinence de ses analyses, n'en apprendra pas plus au lecteur sur les rapports entre la SF et l'effet comique.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile