Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/06/2012

_La Science Fiction illustrée_

La Science Fiction illustrée - Une histoire de la S.F. : Franz ROTTENSTEINER : 1975 : Seuil : pas d'ISBN : 160 pages (y compris bibliographie) : mon exemplaire affiche un prix de 35 FRF pour un livre grand format à la couverture souple et largement illustré.

La science fiction illustree.jpg

Dû à la plume de Franz Rottensteiner, un auteur/critique/anthologiste/directeur de collection autrichien surtout connu pour avoir été l'agent et l'ardent défenseur de Stanislas Lem, cet ouvrage a été publié en plusieurs langues (il est ici traduit de l'anglais). Il est globalement contemporain de divers projets similaires (Gunn, Kyle) dont les buts étaient une présentation de la SF au fameux "Grand Public" (comme l'indique bien le fait qu'il ait été publié par un éditeur généraliste), en attendant l'arrivée d'encyclopédies plus pointues (Ash, Holdstock).

Encyclopedie visuelle de la sf.jpg

L'ouvrage est organisé en une cinquantaine de courts (deux à trois pages en moyenne) chapitres qui abordent un des aspects du genre. On trouvera à la fois des entrées sur des personnages clés de la SF (de Wells à Bok en passant par -surprise !- Lem ou Asimov), sur les grands thèmes du genre (les robots, le premier contact, les contre-utopies...), sur les diverses SF nationales (y compris la SFF) et sur les habituels sujets propres au genre (le fandom, les prix, les pulps...). Chaque chapitre bénéficie d'illustrations (couvertures, photos de films) souvent pleine page, soit en N&B, en couleur (les moins fréquentes) ou dans une sorte de sépia à couleur variable (marron mais aussi violet, bleu ou rose). Une chronologie et une bibliographie secondaire (mais pas d'index) clôturent ce volume.

français,1 étoile

Voilà un livre qui présente de nombreuses qualités même si son objectif (une histoire de la SF en moins de cinquante pages de texte) reste évidemment inatteignable. Les éléments factuels sont maîtrisés, les références sont correctes et l'analyse, même si elle est parfois forcément lapidaire, est généralement pertinente et mesurée (on excusera la pleine page consacrée à un auteur polonais inconnu et l'article sur Lem dont le côté dithyrambique peut faire sourire). De plus, Rottensteiner nous permet de nous rendre compte qu'il existe d'autres SF que l'anglo-saxonne y compris grâce à une iconographie très rarement vue car d'origine allemande, roumaine, polonaise, espagnole ou russe.

français,2 étoiles

En ce qui me concerne, deux aspects formels ont eu tendance à plomber cet ouvrage. Tout d'abord, une organisation trop anarchique au point que le sommaire du livre semble être dû seulement au hasard (avec des articles dans l'ordre suivant Robida=>Poe=>Heinlein=>Zulawski dont la logique m'échappe). Ensuite, je dois avouer que le parti pris artistique de l'ouvrage à base de retranscriptions monochromes, de fonds colorés et d'images colorisées de façon assez étrange peut entraîner un certain rejet (tout cela pour dire que je trouve la mise en page et les choix de couleurs très laids). Feuilleter ce livre est même une expérience assez déplaisante et ne met en tout pas vraiment en valeur le travail des artistes (transcrire Bok en marron et noir ou Finlay en mauve et noir ne me semble pas très pertinent ni très réussi). Au final un livre plutôt bon dans son discours mais que sa présentation n'aide pas vraiment.

français,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles (pour le contenu textuel)

24/03/2012

_Formula fiction ?_

Formula fiction ? An anatomy of american science fiction, 1930-1940 : Frank L. CIOFFI : 1982 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF&F" #3) : ISBN-10 0-313-23326-8 : xi+181 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 25 USD pour un HC sans jaquette, assez peu courant d'occasion.

Formula fiction.jpg

Cet ouvrage est un des premiers de la longue série des textes de référence sur la SF publiés par Greenwood Press, une maison spécialisée dans l'étude universitaire. Sous la plume de Frank Cioffi, à l'époque professeur assistant d'anglais à l'université du Nouveau Mexique, il s'agit, comme son sous-titre l'indique assez clairement d'une étude quasiment taxonomique des textes courts (qui représentent la majorité de ceux publiés) parus durant les années 30 dans les principaux magazines clairement spécialisés en SF (le trio Amazing-Astounding-Wonder). Le but de l'auteur est d'en dégager un certain nombre de types de textes, de les discuter et de montrer leur pertinence en étudiant un ou plusieurs textes récents (dans l'ordre le film Alien, la nouvelle Persistence of Vision de Varley et plusieurs textes récents de divers auteurs -Disch, Bunch, Andrevon-) qui s'insèrent dans cette classification.

Astounding 1939-09.jpg

Après une courte introduction qui précise le projet du livre et sa méthodologie, l'auteur commence par un chapitre d'une trentaine de page qui lui permet de préciser le contexte dans lequel la SF des années 30 s'insérait. Le deuxième chapitre ("Status Quo Science Fiction") est consacré au premier "type" de texte déterminé par Cioffi. Il s'agit là des oeuvres qui sont bâties sur le principe de l'intrusion d'une anomalie dans le monde décrit, cette anomalie finissant par être repoussée ou annihilée, le récit se clôturant par un retour à l'ordre antérieur. Dans le chapitre suivant ("Subversive Science Fiction"), l'auteur étudie une variante de ce schéma où l'anomalie va venir modifier le monde décrit (par exemple une fin du monde). Le dernier type de récit distingué par Cioffi fait l'objet du quatrième chapitre ("Other World Science Fiction"), ce sont les oeuvres les moins fréquentes où le monde du récit est différent du nôtre et où le cadre de référence du lecteur ne sert que de point de comparaison. Un conclusion termine l'ouvrage qui offre plusieurs annexes : une liste des textes parus dans Astounding, une bibliographie générale et un index.

The John Varley reader (Ace 2004).jpg

Même si l'étude menée par Cioffi porte dans la pratique sur un échantillon plutôt étroit puisque l'auteur s'est restreint à un seul magazine (Astounding) et à une seule décennie (les années 30), les enseignements qu'il en retire semblent pertinents. Certes, l'on va retrouver cette classification suivant le degré d'éloignement de monde du lecteur chez nombre d'analystes du genre (c'est particulièrement vrai pour les réflexions sur la SF des séries télévisées ou le premier type est majoritaire) comme Stableford, mais cet ouvrage est probablement l'un des premiers à avoir employé cette démarche d'une façon systématique.

anglais,2 étoiles

Le résultat final est globalement satisfaisant même s'il laisse un peu le lecteur sur sa faim. En effet, l'ouvrage se révèle finalement assez court vu la place importante prise par les annexes (une trentaine de pages). On pourra aussi regretter que la partie la plus importante en taille (cinquante pages) soit celle dévolue au type de SF où le statu quo ante est restauré à la fin par élimination de l'anomalie, un choix narratif qui est peut-être celui qui est le plus loin des aspirations du genre et de sa pratique actuelle (même s'il est sûrement pertinent pour la période étudiée). Le tout forme un ensemble relativement pionnier mais qui appelle une confrontation de l'anatomie inventée par Cioffi avec le corpus actuel de la SF.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

19/03/2012

_La Science-Fiction entre Cassandre et Prométhée_

La Science-Fiction entre Cassandre et Prométhée : Françoise WILLMANN : 2010 : Presses Universitaires de Nancy : ISBN-13 978-2-8143-0030-9 : 169 pages (pas d'index) : coûte 12 Euros pour un TP non illustré disponible en neuf.

La science-fiction entre Cassandre et Prométhée.jpg

Cet ouvrage constitue le recueil des actes d'une journée d'étude interdisciplinaire consacrée à la SF organisée par divers organismes universitaires alsaciens. Il rassemble les écrits d'enseignants et de chercheurs français ou allemands dans des disciplines variées et s'inscrit clairement dans la lignée de ces comptes-rendus de colloques qui permettent à chacun des participants de remplir son quota obligatoire de publications.

L'imaginaire médical dans le fantastique et la SF.jpg

Outre une courte introduction qui présente les textes et leur objet, ce recueil comporte huit essais de taille variable (le plus court faisant dix pages, le plus long une trentaine). Les thèmes ou sujets abordés sont successivement les suivants : 1) l'argument de la "pente fatale" dans la SF (surtout au cinéma); 2) une étude comparée des séries de films Alien et Prédator; 3) le roman allemand L'essaim de Frank Schätzing; 4) le film Metropolis de Fritz Lang; 5) l'intelligence artificielle (surtout dans des textes allemands); 6) le Vril chez Bulwer-Lytton; 7) la créativité spécifique de la Speculative Fiction (SpF dabs le texte); 8) 1984 d'Orwell.  A noter l'absence d'index et de bibliographie générale (seuls certains essais en proposent une).

La race à venir (Marabout 1973).jpg

Même si l'initiative est louable, le résultat de cette tentative est conforme à celui habituellement atteint par ce type de publication opportuniste, c'est à dire assez mauvais. Quoi que puissent en penser des universitaires titrés, écrire sur un genre aussi infantile que la SF n'est pas un jeu d'enfant. L'ensemble des essais rassemblés montre globalement une méconnaissance du genre qui, pour la plupart des intervenants, semble se limiter à un petit nombre de films hollywoodiens (Matrix, Alien, Terminator). Cela en est à un tel point qu'il me semble que, sur les 170 pages de l'ouvrage, il n'est pas cité plus de dix auteurs de SF ou fait mention de plus de dix oeuvres appartenant au genre.

Aliens Le retour (JL 1986).jpg

A cette ignorance généralisée, s'ajoutent deux défauts reccurents typiques de ces aventures universitaires dans le caniveau populaire de la SF. Tout d'abord on a de superbes spécimens d'abus de jargon, ce qui nous vaut par exemple un essai comme celui de Jean-Max Noyer avec ses expressions inoubliables ("...leurs sémiotiques comme autant de chréodes narratives...", "entre déterritorialisation/reterritorialisation radicales") et son français grammaticalement original. On rencontre aussi tout au long du livre la stratégie bien au point de l'évitement ou du prétexte. Il s'agit ici de commencer son essai sur la SF et de basculer rapidement sur son domaine de compétence, en livrant au final un discours certes maîtrisé mais sans grand rapport avec le sujet de l'ouvrage (pour lequel le consommateur a quand même payé). On a donc ici droit à diverses dissertations sur les Rosicruciens, l'image des scientifiques dans la littérature, les aventures de Platon, les figures de rhétorique, l'histoire de l'informatique et ainsi de suite. Sans grand intérêt ni originalité au niveau de la réflexion sur le genre, méconnaissant totalement son sujet, riche d'informations sans rapport avec son thème, le seul point positif de cet ouvrage est probablement son prix modique.

1984 (Penguin 1971).jpg

Note GHOR : 0 étoile 

17/03/2012

_Clockworks_

Clockworks : A multimedia bibliography of works useful for the study of the human/machine interface in SF : Richard D. ERLICH & Thomas P. DUNN : 1993 : Greenwood Press (série "Bibliographies and indexes in world litterature #37") : ISBN-10 0-313-27305-7 : xvi+324 pages (y compris index) : coûtait 75USD  pour un HC sans jaquette.

Clockworks.jpg

Paru chez l'éditeur "universitaire" (de par la clientèle ciblée) Greenwood Press cet ouvrage fort coûteux peut être vu comme une sorte de compagnon au Clockworks Worlds des mêmes auteurs (paru en 1983 chez le même éditeur), ce dernier étant un ouvrage théorique alors que le premier est probablement le fruit (partiel) des recherches préliminaires ayant conduit au second. Comme l'indique son long sous-titre et le précise l'introduction, cet ouvrage est une bibliographie analytique (classée), sélectionnée (tout n'y est pas) et commentée qui couvre les principaux documents (fiction, oeuvres dans d'autres média, non-fiction) traitant, au sein du genre SF, de la relation entre l'homme et la machine. Elle couvre la période de 1895 à 1990 et est surtout centrée sur les oeuvres en Anglais.

Colossus (Pan 1968).jpg

Après une introduction qui précise la méthodologie et les oeuvres couvertes, l'ouvrage est divisé en neuf parties inégales. Chacune couvre un certain type de matériau, à savoir et successivement : 1) les travaux de référence; 2) les anthologies et recueils; 3) la fiction et la poésie; 4) la critique littéraire; 5) les oeuvres audiovisuelles (théâtre, télévision, cinéma); 6) les travaux sur ces oeuvres; 7) les arts graphiques et plastiques; 8) la musique et 9) les ouvrages de fond. Le tout s'étend sur près de 250 pages dont la majorité est consacrée à la section 3. Pour chaque oeuvre décrite sont indiqués les éléments bibliographiques habituels et un commentaire de quelques lignes au plus en précisant l'intérêt. Plusieurs index (par auteur, titre et thème) clôturent le livre.

Colossus and the crab (Berkley 1977).jpg

Au premier abord, on ne peut qu'être impressionné par l'indiscutable que la somme de travail que représente cet ouvrage. Presque 900 textes de fiction (de Axolotl d'Abernathy à 24 vues du Mont Fuji de Zelazny), des oeuvres répertoriées allant d'albums du groupe allemand Kraftwerk à des recueils d'illustrations de Jim Burns, la masse d'informations rassemblée témoigne d'une recherche approfondie et multidisciplinaire (on notera que trois autres chercheurs sont crédités comme "assistants"). La présentation du résultat est irréprochable et les commentaires assurent un gain de temps appréciable dans la recherche de sources pertinentes.

The fall of Colossus (Berkley 1975).jpg

La vraie question que pose cet ouvrage est en fait de savoir à quoi il sert. Il est d'ailleurs flagrant de voir que mon exemplaire (issu d'une bibliothèque de Pennsylvanie) n'a visiblement jamais été emprunté ni même probablement consulté. Sans doute à cause d'un thème peut-être un peu trop vaste (voire trop vague) qui mêle cyborgs, robots, super-ordinateurs, IAs, cyberspace, mechas, ou simples ouvrages où des machines figurent de façon proéminente (comme le sous-marin de The dragon in the sea d'Herbert) ou comme élément de décor (comme la maison reconstruite dans Way station de Simak); mais aussi à cause d'une trop grande technicité et d'un abord plutôt aride. Dans la pratique seuls un étudiant devant faire un mémoire ou une thèse sur le sujet ou un amateur de SF obsessionnel à la recherche de pistes de lectures semblent pouvoir être intéressés par cet ouvrage, et ce malgré ses qualités intrinsèques.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

15/02/2012

_SF Horizons_

SF Horizons : Brian ALDISS & Harry HARRISON : 1975 (pour ce volume) : Arno Press : ISBN-10 0-405-06270-2 (notez que cet ISBN semble être utilisé pour un ensemble de titres) : 64+64 pages : coûtait quelques USD pour un HC sans jaquette.

Science fiction horizons.jpg

Cet ouvrage a été publié par Arno Press dans sa collection "Science Fiction", un ensemble de livres à la présentation standardisée qui comprenait des textes de fiction et des ouvrages de référence et dont le contenu semble avoir été extrait de la bibliothèque de Robert Reginald, le pilote de ce projet. Dans ce cadre, ce volume est consacré à la reprise des deux seuls numéros de SF Horizons. Ce fanzine a vécu sa brève existence en 1964 et 1965 sous la houlette des déjà célèbres Brian Aldiss et Harry Harrison. D'une façon assez logique, son focus principal était la critique littéraire et son aire géographique limitée à la Grande-Bretagne.

New worlds 46.jpg

Ce volume contient successivement les reproductions du Numéro 1 (1964) et du numéro 2 (1965) du fanzine éponyme. On y retrouve dans les deux magazines les plumes des éditeurs mais aussi celles de James Blish et C. Lewis, en un mot le gratin de la critique SF du Royaume-Uni des années 60. Chaque numéro comporte un petit nombre d'articles de fond (Aldiss sur The legion of Time ou l'état de la SF britannique, Doherty sur le langage dans le genre, Blish sur les ouvrages de référence SF, etc.), quelques interviews (Amis Burroughs) et diverses pièces plus courtes (Biamonti sur la SF italienne), parfois même de simple fillers qui font penser à la "Thog Masterclass" de Langford. On trouve aussi quelques illustrations en N&B mais pas de matériel supplémentaire en dehors des deux numéros (donc pas d'index ni d'éléments de contextualisation).

The legion of time (FP 1952).jpg

En fait, malgré le côté relativement "consanguin" de l'ensemble (s'agissant là de l'oeuvre d'une petite coterie qui se connaissait très bien, on se souviendra par exemple que Biamonti a livré une bibliographie de Harrison), le résultat est d'une tenue qui a plutôt bien résisté au temps. Essentiellement portée par les textes d'Aldiss, la réflexion menée dans les pages du fanzine reste d'actualité pour qui s'intéresse à l'histoire du genre et n'est pas dépourvue d'un certain piquant (comme la partie consacrée à Donald Malcolm et Lan Wright) assez courant dans la critique de SF britannique.

The detached retina.jpg

Même si l'ambition de ce fanzine était clairement littéraire puisque l'on avait déjà droit à l'époque aux habituelles cautions venues du Mainstream (K. Amis, William Burroughs), on a du mal à comprendre les raisons qui peuvent justifier de le reproduire dix ans après et sous format relié "luxe". Une partie des articles étant dispensable (comme les fillers ou le poème de C. S. Lewis publié dans le numéro 2) et le reste ayant parfois été réédité, cet ouvrage n'offre finalement pas grand intérêt, si ce n'est dans l'amélioration de la conservation offerte par un format plus durable.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 1 étoile