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13/08/2010

_PKD : A Philip K. Dick biliography : Revised edition_

PKD : A Philip K. Dick biliography : Revised edition : Daniel J. H. LEVACK & Steven Owen GODERSKY : 1988 : Meckler (série "Meckler bibliographies on SF & F" #1) : ISBN-10 : 0-88736-096-3 : 156 pages : coûtait 35 USD pour un HC illustré en N&B, sans jaquette et peu facile à trouver d'occase.

PKD (Meckler).jpg

Cet ouvrage est une bibliographie commentée de Philip K. Dick qui couvre toutes les langues et tous les formats et ce jusqu'en 1984. Il s'agit, comme son sous-titre l'indiqué, d'une reprise révisée (voir l'addenda de la dernière page pour l'étendue -limitée- de ces révisions) par Meckler d'un titre initialement édité chez Underwood-Miller, ce qui explique les similitudes de structure. Comme pour le volume sur Herbert, il s'agit d'un travail bicéphale où Levack a fourni la bibliographie et Godersky les commentaires.

Solar lottery (Arrow 1972).jpg

En matière de structure, on est en terrain connu, avec les habituelles grandes sections :

- "Books" : répertorie par ordre alphabétique tous les livres (romans et recueils) de l'auteur dans toutes les éditions (VO, VF ou VX). Seule une partie des informations nécessaires à l'identification précise sont données (surtout nombre de pages et prix), même si c'est plus détaillée pour les éditions limitées. Chaque livre est aussi brièvement résumé (en quatre ou cinq lignes) et parfois commenté sous l'angle bibliographique.

- "Stories" : sur le même principe, elle traite les nouvelles, les poèmes, les romans parus en magazine (on va donc y retrouver certains textes qui figurent aussi dans la partie "Books") et étonnamment la non-fiction. Sont listés toutes les occurrences des textes, y compris hors VO avec les informations utiles pour les localiser (sauf la pagination), le nombre de mots des textes est aussi fourni (quand il est connu) ainsi que parfois un commentaire de PKD lui-même sur le texte en question.

A ces deux parties principales s'ajoutent des chapitres plus courts : "Unpublished manuscripts" (comme son nom l'indique), "Other media" (Cinéma, radio et TV), "Pseudonyms" (un seul), "Collaborations" (deux), "Connected stories and continuing characters" (séries et personnages récurrents), deux index (non-fiction et poésie), une chronologie des oeuvres, "Magazine checklist" (une section qui reclasse l'information de "Stories" par magazine), "Works about Philip K. Dick" (bibliographie secondaire, article et ouvrages complets) et enfin une postface de Dick (elle ne semble pas propre à cet ouvrage mais dater de 1970). L'ensemble est copieusement illustré de reproductions de couvertures en N&B (parfois en pleine page).

WOT 1963-10.jpg

Une bibliographie très agréable à manipuler (les illustrations sont bien reproduites malgré l'absence de couleur) et en plus d'une grande solidité qui représente une somme de travail importante d'où un prix plutôt élevé. Les commentaires de PKD sur ses propres oeuvres sont un plus indiscutable et l'on est gré à Levack de n'avoir laissé qu'une place réduite à l'habituelle et "folklorique" partie sur les titres de travail, les projets avortés et la masse de choses qui sont restées dans les cartons de l'auteur (les romans mainstream par exemple).

Message de Frolix 8 (OPTA 1972).jpg

Sur un plan strictement bibliographique, j'avoue avoir trouvé cet ouvrage un peu "en dessous". En particulier, la couverture des éditions de poche me semble assez schématique (peu d'informations précises sur les ouvrages, pas d'illustrateur par exemple) et fait complètement l'impasse sur les réimpressions. Du coup on préférera pour un travail de ce type la biblio de Stephensen-Payne et Benson chez GCP en deux volumes qui est plus récente et nettement plus étoffée sur ces points.

Philip Kindred Dick Metaphysical conjurer T1.jpg

Note GHOR : 3 étoiles

12/08/2010

_PITFCS : Proceedings of the institute for twenty-first century studies_

PITFCS : Proceedings of the institute for twenty-first century studies : Theodore R. COGSWELL (editor) : 1992 : Advent : ISBN-10 0-911682-30-9 : x+374 pages (y compris index) : coûtait 50 USD pour un grand (et très lourd) HC non illustré avec jaquette qui se trouve peut-être encore en neuf chez l'éditeur ou ses successeurs.

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Theodore R. Cogswell est un auteur de SF américain relativement peu connu. Moyennement actif dans les années 50 à 60, il a essentiellement écrit des nouvelles pour une variété de marchés. Il sera aussi actif au sein de la SFWA en assemblant le journal interne avant d'en être plus ou moins viré pour diverses choses (un pamphlet de Davidson et une attaque féroce sur Laumer). Durant trois ans (de 1959 à 1962), il éditera le fanzine PITFCS (Proceedings of the institute for twenty-first century studies) qui avait la particularité d'être uniquement écrit par et à destination des professionnels. On trouvera donc dans ces pages vraiment tout le gratin de la SF, y compris un certain nombre de français (Bordes, Dorémieux, Klein).

Astounding 1952-06.jpg

Ce fort volume rassemble donc l'intégralité des numéros existants de PITFCS, allant du premier, le #127A d'Avril 1959 (ce numéro d'ordre est de l'humour typique de Cogswell) au dernier (#143, décembre 1962). Chacune des livraisons de ce fanzine se présente sous la forme d'une sorte d'introduction (souvent polémique) de Cogswell, de quelques articles et la partie principale : des pages de réactions suivies d'autres réactions (et ainsi de suite) ce qui donne un peu l'impression de lire les transcriptions d'un forum internet. En guise de bonus on trouve aussi le numéro 144 de 1979 et la première livraison de DIGIT (une tentative de ressusciter le fanzine). Un index complet clôture l'ouvrage.

Etoile double 03 (Denoel 1984).jpg

Il est clair que la somme de talents rassemblés dans ce "fanzine de pros" est assez remarquable. On a affaire à des pointures de l'écriture doublées de fins connaisseurs du genre de l'intérieur. Cela donne des débats à suivre d'une grande qualité, l'exemple étant celui sur Starship Troopers qui montre que ce livre n'a pas seulement divisé que les amateurs. On remarquera aussi les prémices de la mise en oeuvre d'une organisation (quasi-syndicale) d'écrivains destinée à défendre ces derniers contre des pratiques éditoriales parfois abusives.

Starship troopers (Berkley).jpg

Certaines contributions sont quand même d'un ton assez agressif qui relève parfois plus du côté "règlement de comptes" que de la divergence d'opinion (cf. le traitement réservé à Pohl). Ce n'est pas forcément très agréable à lire surtout que les inimités qui ressortent ont des causes généralement inconnues et sans lien avec les sujets discutés. Le problème de fond de cet ouvrage reste quand même cette structure de discussion d'un numéro sur l'autre qui rend la lecture d'un fil précis presque impossible en l'atomisant et le noyant sous le bruit. Dans l'absolu, il aurait peut-être été nécessaire de refondre ce volume et assurant la continuité des sujets. Cela n'étant pas fait, l'ensemble est d'un maniement peu aisé et passe plutôt du rang de réflexion sur le genre à celui de témoignage historique sur le monde des écrivains de SF des années 50-60.

The wall around the world (Pyramid 1962).jpg

Note GHOR : 1 étoile

11/08/2010

_Les pirates du paradis : Essai sur la science-fiction_

Les pirates du paradis : Essai sur la science-fiction : Alexis LECAYE : 1981 : Denoël Gonthier (série "Bibliothèque Médiations" #212) : ISBN-10 2-282-30212-5 : 249 pages (y compris index) : coûtait quelques francs pour un poche non illustré aisément trouvable.

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Paru hors des collections classiques et sous la plume d'un auteur qui sera par la suite connu pour son implication dans le roman policier, cet ouvrage est un essai de portée assez générale sur la SF. Un type de livre basé sur des parcours personnels dont sortiront un certain nombre d'exemples dans la décennie 70-80. On pensera par exemple au Gougaud (Démons et merveilles de la SF) dont ce titre est finalement assez proche.

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Le principe choisi par Lecaye pour évoquer le genre étant de nature thématique, l'ouvrage se divise donc en 16 chapitres d'une quinzaine de pages qui abordent chacun un thème de société ou un aspect du genre et l'illustrent en faisant référence à de nombreux textes (en VF et VO). On y retrouve donc le spectre habituel des sujets généralement abordés par cette catégorie d'ouvrage : le temps, l'espace, les robots, le sexe, l'autre, la divin, la violence, la télépathie, le jeu, etc. Un index (nom propres seulement) clôture ce livre qui ne propose pas de bibliographie.

L'ultime fléau (CL 1973).jpg

Malgré une visiblement très bonne connaissance du genre par l'auteur qui multiplie les références à un vaste spectre de textes dont certains relativement obscurs ou non traduits, cet essai ne m'a pas vraiment satisfait. C'est sans doute le manque de réflexion globale sur le genre qui m'a gêné. On a en effet l'impression de lire une longue suite d'exemples relatifs à tel ou tel thème (Wyndham sur le matriarcat, Blish sur la religion) qui montre certes l'étendue des approches pratiquées par le genre mais qui ne va pas plus loin, sauf dans la courte conclusion où la SF est considérée comme une littérature millénariste, une idée pas très neuve.

Etoile double 12 (Denoel 1984).jpg

Il est à noter que la lecture de ce petit essai n'est pas facilitée par une pratique que l'on rencontre parfois chez certains auteurs VF à savoir une gestion des titres et des correspondances VO/VF pour le moins assez confuse. On trouve en effet de façon assez aléatoire : le TF, le TO, le TO même si le TF existe (le flemme de le chercher ?), le TF traduit du TO et qui ne correspond pas au "vrai" TF (un terrible Une peste de Pythons pour le roman A plague of Pythons aka L'ultime fléau). Cette véritable salade de titres n'est certes pas grave en soi mais peut laisser un doute sur la quantité de travail fourni et est parfois assez pénalisante lors de la lecture qui doit être arrêtée le temps de deviner de quoi parle l'auteur. De toute façon, la partie bibliographique n'est visiblement pas la tasse de thé de Lecaye vu le peu d'efforts et d'informations fournies dans ce domaine. Au final un ensemble qui n'est pas fondamentalement mauvais mais simplement sans grand relief et dont on peut se demander quel est le projet qui l'a impulsé.

L'ultime fléau (LDP 1978).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/08/2010

_Pioneers of wonder : Conversations with the founders of Science Fiction_

Pioneers of wonder : Conversations with the founders of Science Fiction : Eric Leif DAVIN : 1999 : Prometheus Books : ISBN-10 1-57392-702-3 : 405 pages (y compris index) : coûtait 25 USD pour un HC non illustré avec jaquette.

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Sous la plume de Eric Leif Davin (à qui l'on devra plus tard l'excellent Partners in wonder), cet ouvrage est un recueil d'interviews plus ou moins mises en forme avec les acteurs majeurs des début du genre. Basé sur des textes initialement parus dans le fanzine Fantasy Commentator sur une période d'une dizaine d'années, cet ensemble est un travail d'historien oral, mené auprès de personnes dont une bonne partie sont maintenant disparues.

Fantasy commentator 1983.jpg

Après une courte préface de Jack Williamson, ce livre est scindé en onze chapitres consacrés chacun à un participant à l'aventure des débuts du genre. D'une structure généralement homogène (une introduction historique qui donne des éléments contextuels puis une longue interview, même si certains des derniers sont plus de classiques essais), Davin nous invite à rencontrer successivement David Lasser, Charles Hornig, Margaret Weinbaum, Raymond Z. Gallun, Frank R. Kelly, Thomas E. Starzl, Llood Arthur Eshbach, Curt Siodmak, Kurt Neumann, Lawrence Manning et enfin Sam Moskowitz. Tout ceci forme un ensemble de personnes qui ont oeuvré pour la SF dans de multiples capacités, en tant que rédacteurs en chef, auteurs, historiens, cinéastes, éditeurs ou fans. Un courte conclusion nostalgique finit le livre qui ajoute un index mais pas de bibliographie.

Les meilleurs récits de TWS (JL 1978).jpg

On est face à un travail d'historien oral assez remarquable. Grâce à une grande capacité d'écoute, Davin a parfaitement réussi à capter les souvenirs de toutes ces personnes et réussit, par une savante remise en contexte, à nous faire partager l'ambiance de cette période fertile qui voyait la naissance d'un genre. Preuve d'une grande maîtrise, il réussit aussi par exemple à évoquer d'une façon très vivante le regretté Stanley G. Weinbaum par l'intermédiaire de sa veuve.

La ville du ciel (AM 1976).jpg

Même si certains des grands de cette période ne sont pas présents (on pensera logiquement à Gernsback ou Campbell mais aussi à Tremaine ou d'autres), cet ouvrage se révèlera probablement indispensable pour qui voudra tenter de raconter les premières années de la Science Fiction parce qu'il aura permis de conserver des témoignages irremplaçables tant du côté des auteurs mais aussi, chose plus rare, du côté des responsables éditoriaux dont les mémoires sont souvent perdues pour toujours. Une lecture importante pour toute personne qui s'intéresse à l'histoire du genre, un ouvrage qui génère un seul regret : que ce projet parfois venu trop tard pour recueillir certaines voix qui s'étaient déjà tues à l'époque.

The best of R Z Gallun (Del Rey 1978).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

09/08/2010

_Pilgrims through space and time_

Pilgrims through space and time : Trends in patterns in scientific and utopian fiction : J. O. BAILEY : 1972 (pour cette édition) : Greenwood Press : ISBN-10 0-8371-6323-4 : ix+341 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 3.50 USD pour un TP avec quelques illustrations en N&B.

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Ce livre est une des légendes du monde des ouvrages de référence sur la SF. Historiquement, il s'agit en effet du tout premier d'entre eux puisqu'il a été originellement publié en 1947 chez Argus Book tout en ayant été écrit dans sa majorité encore avant. C'est donc un texte fondateur (le prix annuel décerné à un chercheur par la SFRA porte d'ailleurs son nom) ce qui explique pourquoi il a été réédité en 1972 par Greenwood dans cette édition qui y ajoute simplement une introduction de Thomas D. Clareson. L'ambition de Bailey était tout simplement de raconter l'histoire de la SF (ou de la proto-SF) essentiellement dans le monde anglo-saxon jusqu'à l'orée de la deuxième guerre mondiale.

The war in the air.jpg

Ce livre est divisé en deux parties principales. La première suit un ordre à peu près chronologique et retrace l'histoire de la proto-SF en six chapitres et deux cents pages, allant d'un pamphlet de 1641 à une nouvelle de 1945 parue dans Astounding par George O. Smith (Identity). La seconde (5 chapitres et une centaine de pages) est une exploration du même ensemble de textes sous divers angles : structurel, thématiques, prospectif ou idéologique. Le tout est complété d'une bibliographie des oeuvres citées et d'un index complet (noms propres, titres et thèmes).

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Au vu du climat peu propice au genre qui prévalait lors de la rédaction de cet ouvrage, on ne peut que louer le travail de Bailey et souligner encore une fois son côté précurseur qui ouvrira la voie à des centaines de travaux sur la SF. Vu la nouveauté de l'exercice, on comprendra aisément que la majorité du livre (en gros la première moitié) soit plus une suite de résumés d'intrigues de textes strictement inconnus qu'une histoire vraiment structurée des débuts du genre. En effet, avant de disserter sur la SF (ici la proto-SF) il convient tout d'abord de la cartographier, c'est là tout le travail accompli par l'auteur.

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De la même façon que pour le Versins (qui fait montre parfois d'une certaine similitude), le revers de la médaille est que l'étude de Bailey fait l'impasse à peu près totalement sur la SF des pulps (à partir du moment où ils existent), ce qui handicape fortement la fidélité du portrait qu'il dresse en ce qui concerne les années 1926 à 1945. Il est frappant de voir que l'index ne comporte aucune mention de gens comme Asimov, Heinlein ou Van Vogt alors qu'ils sont déjà des géants du genre à l'époque de la parution initiale de cet ouvrage. On a donc une étude pionnière mais dont la pertinence et la justesse ne concernent vraiment que la proto-SF "littéraire", elle est donc à prendre comme telle et non comme une histoire globale du genre.

Le triangle à quatre côtés (RF 1952).jpg

Note GHOR : 2 étoiles