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27/11/2009

_The entropy exhibition : Michael Moorcock and the British 'New wave' in science fiction_

The entropy exhibition : Michael Moorcock and the British 'New wave' in science fiction : Colin GREENLAND : 1983 : Routledge & Kegan Paul : ISBN-10 0-7100-9310-1 : 244 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 12 GBP à l'époque pour un HC avec jaquette.

The entropy exhibition.jpg

Cet ouvrage est dû à Colin Greenland, un auteur de SF britannique surtout connu par sa série Tabitha Jute, un space opéra rétro. Basé sur sa dissertation de doctorat d'Anglais, il s'agit d'une sorte d'histoire de la New Wave au travers du magazine New Worlds et de trois de ses figures marquantes (Aldiss, Ballard et Moorcock). Ce mouvement typique des années 60 fut une tentative (principalement britannique) pour réformer la SF de l'époque, considérée comme sclérosée (particulièrement celle parue dans Analog) en y injectant à la fois des techniques littéraires novatrices et des thématiques plus dérangeantes (sexe, mort, entropie) et plus tournées vers le fameux 'inner space'.

Take back plenty (Avonova 1992).jpg

Le livre est découpé en onze chapitres d'une longueur inégale (de dix à quarante pages). Les cinq premiers forment une réflexion historique sur l'évolution des magazines de SF dans les années 60 en abordant plusieurs thèmes (le sexe, la fiction 'anti-spatiale' et l'espace intérieur). Ils sont suivis par trois chapitres consacrées chacun spécifiquement à un auteur (Aldiss, Ballard et Moorcock), le plus long étant celui sur le dernier cité. On trouve ensuite deux chapitres sur les problèmes de style, la touche finale étant donnée par une analyse de l'entropie et/ou la catastrophe (un terme cher à la New Wave). Une bibliographie (primaire et secondaire mélangée) ainsi qu'un index terminent l'ouvrage.

The wrecks of time (Ace Double H-36).jpg

Il est toujours difficile et parfois injuste de critiquer un livre au motif de ce qu'il n'est pas. Il ne faut donc pas penser que l'on a affaire ici à une histoire de la New Wave ou même de New Worlds telle que peut la raconter Ashley par exemple. Il s'agit plutôt d'une ensemble de choses assez disparates, avec un premier groupe de réflexions allant de l'état des magazines de SF au début des années 60 (y compris le couplet habituel sur la dégénérescence d'Astounding/Analog que l'on a lu sous bien des plumes tant britanniques que françaises) à des considérations  sur la série des Jerry Cornélius. On devine un deuxième ensemble constitué des trois études mono-auteurs, des textes intéressants mais qui sortent parfois nettement du cadre de l'ouvrage.

L'assassin anglais (Lattès 1981).jpg

Au final c'est une impression de dispersion qui ressort de cet ouvrage. Au lieu de s'en tenir à un sujet (on peut d'ailleurs se demander lequel, Moorcock, New Worlds, la New Wave ?), on a un collage de diverses pièces dont le lien assez ténu est constitué par un vague rapport avec ces trois sujets. Ce manque de cohésion est d'autant plus regrettable que les théories de Greenland sont pertinentes et argumentées même si elles n'échappent pas à certains lieux communs de la critique SF, certains jugements hâtifs (sur l'imagerie utilisée par les magazines SF) ou des influences un peu trop pesantes (celle d'Aldiss en particulier).

Trillion year spree.jpg

Il s'agit globalement d'un bon ouvrage qui est  à décortiquer pour en extraire les éléments les intéressants. A mon avis, il aurait certainement gagné en force en étant traité d'une façon historiographique plus classique de façon a faire clairement ressortir l'histoire et l'impact de la New Wave sur la SF, un sujet important qui est trop souvent source de fantasmes.

 

Note GHOR : 2 étoiles