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11/05/2009

_Alternate worlds : The illustrated history of science fiction_

Alternate worlds : The illustrated history of science fiction : James GUNN : A&W (série Visual Library) : 1976 (?) : ISBN-10 0-89104-049-8 : 256 pages (y compris annexes et index) : coûtait à l'époque 8 USD pour un TP très grand format (plus large qu'une feuille A4) semblant assez solide.

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Cet exemplaire est la réédition d'un ouvrage paru initialement en 1975 chez Prentice-Hall et comporte d'ailleurs à ce titre une page de corrections. Écrit par James GUNN, un écrivain de SF respecté devenu professeur d'université où il a été un des premiers champions de l'étude de la SF dans le cursus, cet ouvrage est à la fois classique dans son propos (brosser une histoire de la SF), original dans sa démarche (se concentrer sur les textes marquants et non pas forcément les meilleurs) et attractif dans sa présentation (il est abondamment illustré, chose peu fréquente lors de sa parution). Ce livre a eu le Locus en 1976.

Breaking point (DAW 1973).jpg

D'une façon logique et après un premier chapitre sur la place de la SF dans le présent (début des années 70 donc), Gunn déroule donc l'histoire du genre d'une façon chronologique. Découpé en douze chapitres (le plus longs correspondant à l'âge d'or), chacun couvre une période précise de l'évolution du genre sur à peu près une décade. Le panorama dévoilé par l'auteur est vaste puisqu'il aborde toutes les formes de SF (littérature, cinéma, télévision et -un peu- BD) mais traite aussi des évolutions ou des choix économiques ayant affecté le genre (autonomisation du genre, fin des magazines, arrivée du poche), du fandom et de la constitution d'une réflexion sur la SF à laquelle il a amplement participé.

Comme son nom l'indique, l'ouvrage est donc très largement illustré. Il comporte plusieurs pages couleurs (en plusieurs cahiers) et un grand nombre de documents en N&B (au moins trois par page). Outre les classiques et superbes couvertures Gunn nous offre pas mal de photos des acteurs de la SF, que cela soit sous formes de portraits (des pages entières) ou d'images de groupes.

En bonus, on trouvera diverses annexes : listes des gagnants des principaux prix, thèmes essentiels de la SF, chronologie multi-critères du genre, index (couvrant le texte seulement mais pas les images).

Fantastic Novels 1948-09.jpg

En matière d'histoire de la SF, cet ouvrage est relativement dans la norme avec un découpage classique et une position très "américano-centrée". Gunn maîtrise largement son sujet et sa position au sein du genre (auteur, anthologiste, universitaire, critique) lui permet de parler avec un bagage appréciable. On appréciera particulièrement l'attention portée aux mécanismes économiques qui conditionnent d'une façon parfois invisible l'évolution du genre.

L'iconographie est donc très fournie et outre sa partie "classique" (couvertures de pulps, photos de films) elle se révèle très intéressante pour le grand nombre de documents relatifs aux acteurs du genre (auteurs, éditeurs, fans). Mêlant portraits (style photo d'identité), photos posées ou documents pris sur le vif, elle permet parfois de mettre un visage sur un nom d'auteur pour la première fois.

Pour les points négatifs, cette iconographie si abondante n'est parfois pas d'une grande qualité, tant d'impression (les pages couleurs sont particulièrement ternes et ne rendent pas justice aux illustrations éclatantes des magazines) qu'en matière de choix des ouvrages reproduits, certaines photographies utilisant des exemplaires abîmés, salis ou plus ou moins rafistolés (ce n'est pas du "mint").

Astounding 1949-01.jpg

Autre regret de ma part (mais c'est mon dada), la part trop importante accordée à la proto-SF, c'est à dire la SF (ou soi-disant SF) produite avant l'apparition du genre. On a bien sûr droit à la litanie des glorieux précurseurs : Lucien, Homère, Platon, Bacon, More, Shelley, au chapitre sur Verne & Wells, à celui sur les premiers pulps et les dime-novels. Au final, Gunn n'arrive en 1926 (le début 'officiel' du genre) qu'à la moitié de son livre. Non pas que cela ne soit pas intéressant ni juste, mais le faible nombre total d'oeuvres entrant dans les critères de la proto-SF fait que ces exercices imposés de toute histoire de la SF se ressemblent furieusement et sont donc plutôt ennuyeux quand on en est à la n-ième dissertation sur Swift.

Au final un ouvrage qui avoue son âge (il s'arrête au début des années 70) et dont la pertinence est plutôt faible dans ces conditions. L'iconographie unique et la prose de connaisseur de Gunn lui gardent toutefois un intérêt non négligeable.

 

Note GHOR : 2 étoiles

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