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20/05/2009

_100 Chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire_

100 Chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire : Eric HOLSTEIN & Jerôme VINCENT & Thibaud ELIROFF : Librio (série Imaginaire, #909) : 2009 : ISBN-13 978-2-290-01586-5 : 122 pages (y compris lexique et index) : 2.85 Euros pour un petit TP (prix affiché de 3 Euros).

100 chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire.jpg

Continuant dans la même veine que les petits ouvrages proposés par les éditions Actusf, à savoir des livres pratiques et synthétiques à prix modique, cet ouvrage a pour objectif de nous faire découvrir les 100 chefs-d'oeuvre de l'imaginaire. Conformément à une mode récente, il groupe sous le même vocable ombrelle les catégories que l'on appelait avant SF, Fantasy et Horreur. Le pourquoi de ce changement de terminologie semble assez obscur d'autant que ces catégories (et leurs subdivisions classiques) réapparaissent dès la deuxième page et restent à la base de la classification utilisée par les auteurs.

La structure de cet ouvrage est très simple puisqu'il s'agit d'une suite de fiches consacrées à 100 livres ou groupes de livres (puisque l'on y rencontre des romans solo, des cycles ou séries et des recueils de nouvelles). Ces 100 textes étant ceux qui sont considérés par les auteurs comme des chefs-d'oeuvre incontournable (c'est écrit dans le titre). Cet ensemble est organisé chronologiquement (de 1770 à 2004) et chacune des fiches reprend une présentation standardisée : d'abord les informations classiques (titre, date, auteur, TO, traducteur, genre), un pavé d'une cinquantaine de mots qui présente l'auteur, un extrait représentatif de quelques lignes (par exemple le très connu début de Neuromancien) et la partie principale à savoir un résumé/avis sur le livre en une grosse vingtaine de lignes. On remarquera que les fiches ne sont pas signées.

Neuromancien (La Découverte 1985).jpg

Cet ensemble de fiches est précédé par une courte préface et est suivi par le traditionnel glossaire des termes et concepts propres au genre(s) (de Age d'or à Weird fiction) et de deux index (un par titre et un par auteur).

Cryptonomicon (Avon).jpg

Une fois certains maniérismes oubliés (le concept même de l'Imaginaire ou l'idée d'écrire science fiction sans tiret), la première (et légitime et amusante) réaction à ce type d'ouvrage qui se veut signaler les meilleurs éléments d'un domaine est de comparer les choix des auteurs avec les siens. En ce qui me concerne (donc plutôt sur la partie SF), même si je partage une partie non négligeable des choix (Demain les chiens, Fondation, L'homme démoli, Dune, Tous à Zanzibar, Un feu sur l'abîme, etc...) je suis, même avec mon expérience de ces best-of, assez surpris par d'autres. Des bouts de trilogies (Temps), des parties de cycle (Elévation), des séries à rallonge (Pern), des ouvrages mineurs dans la carrière de certains auteurs (Sans parler du chien) ou carrément d'auteurs mineurs (Un bonheur insoutenable). Mais je n'ai peut-être tout simplement pas saisi le côté ironique de la démarche qui fait mettre dans les 100 meilleurs ouvrages un livre dont on écrit qu'il est "Bordélique, mal ficelé, bourré de digressions" (Cryptonomicon).

Elévation T1 (JL 1995).jpg

Sur un autre plan, les amateurs de SF ayant la mémoire longue se rappelleront que Goimard et Aziza avaient été critiqués pour avoir inclus dans leur Encyclopédie de poche de la SF (1987) parue chez Presses Pocket une trop grande proportion de titres issus du catalogue de l'éditeur de l'ouvrage. Trouvant ici aussi certains choix surprenants, j'ai pu constater après vérification, que sur les 50 titres les plus récents, la moitié ont été à un moment ou un autre édités par J'ai Lu ou Pygmalion. Avoir 50% des incontournables parus dans ses propres collections, c'est une preuve d'un goût très sûr et un score remarquable pour un des co-auteurs de ce livre qui, je le rappelle, est publié par une autre des branches du groupe Flammarion (comme le sont J'ai Lu et Pygmalion). Après Ruaud & Colson qui réécrivent l'histoire de la SF à la sauce Moutons, on pourrait facilement en déduire que l'autopromotion reste une valeur sûre.

Encyclopédie de poche de la SF (guide de lecture).jpg

Il est logique de ne pas attendre de miracles d'un ouvrage d'un aussi petit prix, on a donc une quantité non négligeable (par rapport au peu de matière) d'erreurs factuelles (dates de parution du style 1940-1966 pour Slan ou 1997 pour Temps, TO) ou de typos. On peut y rajouter quelques affirmations assez légères : Je suis une légende faisant quelques dizaines de pages (19 dizaines pour l'édition PdF), Pavane comme texte fondateur de l'uchronie (dans les années 60 ?), le fait que nombre de romans de Willis n'aient pas été traduit en français (moins d'une demi-douzaine, tous mineurs) ou des reprises telles quelles de lieux communs largement discutables à la lumière de travaux sérieux (Les initiales de Moore comme cache-sexe, Asimov comme membre fondateur des Futurians).

Un ouvrage pas cher mais sans grand intérêt pour l'amateur, mais celui-ci n'est sans doute pas la cible visée. Le nouveau venu au genre pourra trouver une utilité à cet ouvrage à condition de réussir à trouver par lui-même quelles sont les éditions diponibles ou existantes puisque aucune information de cette nature n'est fournie.

Note GHOR : 1étoile

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