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23/09/2010

_Science Fiction_ (Luckhurst)

Science Fiction : Roger LUCKHURST : 2005 : Polity Press (série "Cultural history of literature") : ISBN-10 0-7456-2893-1 : vii+305 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait une vingtaine d'Euros pour un TP non illustré disponible en neuf chez l'éditeur (http://www.polity.co.uk/book.asp?ref=9780745628929) qui existe aussi en HC (-2892-3).

Science Fiction (Luckhurst).jpg

Ecrit par Roger Luckhurst, un professeur britannique à qui l'on doit déjà un ouvrage sur James G. Ballard (The angle between two walls), ce livre est une histoire du genre, ici abordée sous l'angle de l'histoire culturelle (c'est à dire la façon dont la SF se place par rapport aux valeurs culturelles d'une époque et d'un lieu). A noter que faute d'un texte "définitif" (comme pouvait l'être le C&N pour les encyclopédie dans les années 90), ce type de projet (raconter l'histoire du genre) revient régulièrement avec des angles d'attaques et des ambitions différents (cf. Roberts en 2007 ou Colson/Ruaud en 2009).

The history of science fiction (Roberts).jpg

Après une courte introduction, le livre est divisé en trois grandes parties qui suivent l'histoire du genre dans un ordre (logique !) chronologique (malgré la présence d'apartés spécifiques à la scène britannique) et dont la taille va croissant. La première ("Emergence 19980-1945") traite en trois chapitres de la période qui va de la proto-SF jusqu'à la fin de la 2GM. La deuxième ("Elaboration 1945-1959") est consacrée à la SF technophile et à son évolution vers la critique sociale. "Decade studies" termine l'ouvrage avec un chapitre sur chacune des décades des 60 aux 90. Une bibliographie sélectionnée (ouvrages de référence) et un index clôturent le livre.

The star fraction (Legend 1995).jpg

Comme toute tentative de ce type sur moins de trois cents pages, il est évident que Luckhurst a dû être amené à élaguer pas mal de parties de son discours. Cela se remarque tout d'abord par la place un peu disproportionnée (si on la met en rapport avec le corpus des textes) donnée à la proto-SF. C'est d'ailleurs un défaut récurrent qui légitime certes le tout mais dont, sur le fond, on peut contester la validité. Même si la SF est un genre en permanent dialogue interne, l'influence réelle de certains textes mineurs de Wells (par exemple) sur l'histoire du genre reste à démontrer.

L'homme invisible.jpg

De la même façon, le manque de place semble conduire l'auteur à minimiser la place accordée à la SF "non-littéraire" (essentiellement le cinéma) et à concentrer son discours sur certains textes certes emblématiques mais dont la seule étude n'est pas suffisante pour rendre compte des évolutions du genre (c'est la cas du Cyberpunk qui est presque égalé avec le roman Neuromancer). Il ne faudrait pas prendre ces critiques comme une condamnation du livre. L'ouvrage est très solide (on sent bien que Luckhurst aurait plus à dire) et ses limitations (de place) ne sont probablement pas le fait de l'auteur. C'est une très bonne histoire du genre (même si elle est trop courte) dont la force est de montrer les interactions entre celui-ci et la culture qui l'entoure.

Neuromancien (La Découverte 1985).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

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