03/08/2013
_Et si on parlait... du Seigneur des Anneaux_
Et si on parlait... du Seigneur des Anneaux : Irène FERNANDEZ : 2002 : Presses de la Renaissance (Série "Et si on parlait..." : ISBN-10 2-85616-863-9 : 137 pages (y compris bibliographie) : coûtait 12 Euros pour un TP non illustré parfois trouvable d'occase.
Visiblement destiné à surfer sur la mode déclenchée par les adaptations cinématographiques de Peter Jackson, comme le montre bien la ressemblance de Gandalf avec l'acteur qui le joue, cet ouvrage a été publié dans une collection dont le but semble d'expliquer certaines choses (le haschich, les miracles) à des parents un peu "déconnectés". Ecrit par une universitaire titrée (Normalienne, agrégée de lettres, etc.) et spécialiste de Lewis et Tolkien ce petit opus vise à décrypter le sens caché de l'oeuvre (c'est en tout cas ce qui est marqué sur le simili-bandeau de la couverture) à savoir un texte profondément catholique.
Après deux courtes mises au point (une sur la structure du SdA, l'autre sur les noms propres et leur traduction), l'ouvrage se divise en quatre parties inégales. La première est une succession d'introduction à la Fantasy, l'Heroïc-Fantasy, Tolkien et son oeuvre. La deuxième précise les valeurs développées par l'auteur valeurs que la partie suivante tente de relier au catholicisme. Une courte conclusion rappelle la "bonne" grille de lecture à employer. Une minuscule bibliographie (un article et cinq ouvrages dont le Kocher évoqué là : http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/04/07/master-of-m...) complète un ensemble qui ne comporte pas d'index.
La première partie du livre rappellera de nombreux souvenirs aux amateurs de SF en ce sens qu'elle tente de démontrer que la Fantasy est un genre sérieux et digne d'intérêt qui va au-delà du conte pour enfant ou des clichés de guerriers combattant des dragons, un discours justificatif lu de nombreuses fois sous une forme à peine différente concernant la Science-Fiction. Au final, il sonne toujours aussi pathétique dans sa vaine tentative de légitimer des genres (que cela soit la SF ou la Fantasy) qui, somme toute, se passent fort bien de l'aval de l'académie.
En ce qui concerne la thèse principale de Fernandez, à savoir le côté catholique du SdA, je trouve que les arguments apportés sont singulièrement minces. Cela se résume soit à se baser sur les convictions religieuses de Tolkien qui sont certes largement documentées et affirmées mais dont l'intégration dans une oeuvre de fiction n'est pas automatique, soit sur quelques maigres indices. Ces éléments sont tellement fugaces que l'auteur prend bien soin de nous préciser qu'il faut être très perspicace pour les déceler. Je dois avouer que l'éclairage d'une "lampe invisible" (pour reprendre l'expression même de Fernandez) n'est pas d'un grand secours pour se diriger, une spiritualité si bien dissimulée peut aussi ne se trouver que dans l'oeil du lecteur. La légèreté de la démonstration rend cet ouvrage (qui est de plus peu roboratif au vu de son prix) dispensable pour une analyse en profondeur du SdA.
Note GHOR : 1 étoile
12:32 | 12:32 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : français, 1 étoile, tolkien | Tags : français, 1 étoile, tolkien
Les commentaires sont fermés.