Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/03/2010

_Jack Vance_

Jack Vance : Tim UNDERWOOD & Chuck MILLER (editors) : 1980 : Taplinger (série "Writers of the 21st century") : ISBN-10 0-8008-4295-2 : 252 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 6 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-4294-4).

Jack Vance.jpg

Ce livre, comme celui sur Asimov (http://ghor.hautetfort.com/archive/2010/03/08/isaac-asimo...) ou celui sur Clarke (http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/06/09/arthur-c-cl...), fait partie de la brève (moins d'une demi-douzaine de titres) série de monographies des principaux auteurs de SF publiées par Taplinger aux USA. Il est donc consacré à Jack Vance, un auteur qui était, lors de l'écriture de cet ouvrage, au début d'une période faste où sa popularité deviendra très grande à la fois en SF (on est en plein dans la série des Princes-démons) et en Fantasy (la série Madouc un peu plus tard). Ceci changera dans les années 2000 où le nom de Vance s'effacera peu à peu, aidé par une production tardive assez peu intéressante et parfois proche de l'auto parodie.

The killing machine (Coronet 1980).jpg

Cet ouvrage est une compilation de huit essais originaux de taille très variable sur l'oeuvre de Vance encadrés par une introduction de Miller et une postface de Poul Anderson. Sous la plume de contributeurs célèbres, on trouve dans l'ordre : Spinrad sur The dragon masters, Close sur les nouvelles des années 40, Cox sur la côté parfois opposé aux valeurs du genre de Vance, Herron sur les similitudes avec Clark Ashton Smith, Willard sur le cycle de Tschaï, Silverberg sur la série Dying Earth, Dowling sur les space-opéra et enfin Tiedman sur Vance comme styliste (il s'agit d'un texte remanié, précédemment publié sous une forme différente). L'ouvrage se termine par une bibliographie primaire et secondaire complète mais se cantonnant aux premières éditions/parutions due à Tymn ainsi qu'un index thématique.

The worlds of Jack Vance (Ace 1973).jpg

L'ensemble est d'un excellent niveau et le plupart des contributions sont pertinentes. On appréciera particulièrement le texte sur les rapports assez étroits entre les textes de Vance et ceux de Smith qui s'appuie sur la matériau de base (les mots écrits par les auteurs) pour montrer que ce dernier est au minimum une source d'inspiration, si ce n'est pas plus. Intéressant est aussi le passage en revue détaillé des premières nouvelles qui montrent déjà les forces et les faiblesses de l'auteur.

Eight fantasms and magics (Collier 1970).jpg

C'est donc un livre solidement charpenté qui aborde à peu près toutes les facettes d'un auteur attachant et permet de se replonger dans les nombreux classiques de Vance. Il est de plus servi par une bibliographie certes schématique mais qui donne l'essentiel et bénéficie d'un ton relativement mesuré, ni trop enthousiaste ni trop critique qui a le mérite de bien "poser" bien les débats. Le seul regret que l'on puisse avoir est que le livre soit trop court (malgré ses plus de 200 pages) tant il y aurait de choses à dire.

The dragon masters (Ace Double F-185 1963).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

09/12/2009

_Fantasms : A Jack Vance bibliography_

Fantasms : A Jack Vance bibliography : Daniel J. H. LEVACK & Tim UNDERWOOD : Underwood-Miller : 1978 : Pas d'ISBN : 91 pages : à l'époque 7 USD pour un TP largement illustré en N&B à tirage limité (900 exemplaires), existe aussi en HC (100 exemplaires), assez difficile à trouver.

Fantasms.jpg

Cet ouvrage fait partie d'une petite série (on en connaît cinq) de bibliographies produites par Underwood-Miller, un éditeur qui, dans le cas de Vance, faisait aussi des éditions de luxe de ses textes. Jack Vance fait partie de ces auteurs qui ont toujours eu une énorme cote auprès des collectionneurs ce qui explique l'existence de cet ouvrage relativement précoce dans l'histoire de la bibliographie de SF.

Astounding 1958-07.jpg

Comme les autres livres de la série, il s'agit donc d'une bibliographie largement illustrée (en N&B seulement) qui se veut couvrir toute la production de et sur l'auteur jusqu'en 1978 (y compris hors SF). On notera qu'elle n'est pas commentée à la différence des autres bibliographies UM. Elle traite à la fois la VO et les traductions dans les diverses langues des pays où Vance a été publié (en tout cas les principales). On retrouve le schéma habituel des bibliographies anglo-saxonnes avec une répartition par type de texte, ici en deux grandes parties :

- "Books" : comme son nom l'indique, elle répertorie par ordre alphabétique tous les livres (romans et recueils) de l'auteur dans toutes les éditions connues (qu'elles soient VO, VF ou VX), tous les formats et toutes les variantes existantes (re-impressions, tirages limités). Seulement une partie des informations nécessaires à l'identification précise sont données (nombre de pages, prix, codes divers). Sont aussi indiqués l'appartenance à une série, les prix reçus et le contenu (pour les recueils).

- "Stories" : sur le même principe, elle traite les nouvelles et les romans parus en magazine (on va donc y retrouver certains textes qui figurent aussi dans la partie "Books"). Sont listés toutes les occurrences des textes, y compris hors VO avec les informations utiles pour les localiser (sauf la pagination), le nombre de mots des textes est aussi fourni (quand il est connu).

Amazing 1961-10.jpg

A ces deux parties principales s'ajoutent des chapitres plus courts : "Series and connected stories" (séries et personnages récurrents), "Pseudonyms" (utilisés surtout pour des romans policiers), "Chronological order of publication of Vance's work" (comme son nom l'indique) et "Television appearances" (les oeuvres de Vance portées à l'écran ou écrites par lui).

Eight fantasms and magics (Collier 1970).jpg

On peut dire que ce livre est un ton en dessous des autres de la même série. Que ce soit par l'absence de commentaires (de Vance ou des compilateurs) ou par la qualité bibliographique stricto sensu (éditions fantômes comme ce Palais de l'amour aux Presses de la cité en 1977, manque de détails sur une partie des éditions recensées), l'ouvrage n'atteint pas le niveau d'excellence de ses successeurs.

City of the Chasch (Mayflower 1974).jpg

On se consolera avec les illustrations dont la qualité est bonne même si elles ne sont pas légendées ni reliées aux éditions listées, mais on préférera pour un vrai travail bibliographique sur l'auteur le Jack Vance : A fantasmic imagination chez GCP (plus abordable) ou le massif The work of Jack Vance chez Borgo (plus récent).

The work of Jack Vance.jpg

Note GHOR : 2 étoiles

08/09/2009

_This is me, Jack Vance ! (Or, more properly, this is "I")_

This is me, Jack Vance ! (Or, more properly, this is "I") : Jack VANCE : Subterranean Press : 2009 : ISBN-13 978-1-59606-245-0 : 208 pages (y compris cahier de photographies N&B) : 40 USD pour un HC avec jaquette.

This is me, Jack Vance !.jpg

Jack Vance (né en 1916) est probablement l'un des derniers grands auteurs de l'age d'or encore en vie. Il nous livre ici son autobiographie telle qu'il l'a dictée puisque sa vue défaillante ne lui permet plus d'écrire lui-même. Elle est publiée par Subterranean Press, un petit éditeur américain spécialisé dans les ouvrages luxueux à destination des collectionneurs et qui a à son catalogue une certain nombre de titres de Vance ou autour de lui.

Wyst Alastor 1716 (Coronet 1980).jpg

Comme il s'agit d'une autobiographie, Vance ne déroge pas au format chronologique habituel. Il nous raconte donc sa vie en 13 chapitres d'une longueur assez variable et qui se concentrent plutôt sur ses jeunes années (on atteint à peine 1974 au trois quart du livre). En fait, le terme d'autobiographie est assez trompeur puisque la majeure partie du livre est plutôt ce que les anglo-saxons appellent un travelogue (un journal de voyages en VF), un type de texte que l'on rencontre parfois sous la plume d'autres auteurs de SF (Heinlein en est le meilleur exemple). Dans la pratique, le Jack Vance "auteur" est totalement absent du livre à l'exception d'une partie intitulée "Final word" qui nous donne, visiblement à contrecoeur, quatre pages sur l'écriture. Le livre se termine par un cahier photographique (en N&B) d'une dizaine de pages. Il n'y a pas d'index.

The star king (Coronet 1980).jpg

Etant un grand amateur de Vance, je dois bien avouer que cet ouvrage m'a particulièrement énervé. J'ai tout d'abord été profondément déçu par le texte lui-même. Au début (la jeunesse de l'auteur et les années de marin), on se dit que c'est assez normal qu'il ne se passe pas grand chose d'intéressant et que l'extrême platitude de la narration n'est que le prélude à des parties autrement savoureuses comme Vance sait si bien les faire. Et bien non. Est-ce un symptôme de facultés intellectuelles sur le déclin ? En tout cas, le livre n'offre aucun plaisir en tant que texte. C'est plat, mal écrit et surtout absolument sans intérêt. L'auteur égrène un liste de destinations dont la lecture est aussi passionnante que celle d'un billet d'avion : "Next day we retrurned downriver and flew back to Singapore, then to Hong Kong and finally back to Oakland.". Il nous raconte des trucs aussi importants que le fait qu'il ait donné sa voiture à un garagiste en Allemagne (et c'est tout). Le tout est parsemé d'anecdotes sans aucun intérêt (deux légionnaires français qui sont bousculés lors d'une soirée à Tahiti) ou dont le traitement déçoit de la part de Vance qui nous explique qu'il a dîné dans le meilleur restaurant français (La Pyramide) et que c'était génial mais qui ne nous indique même pas ce qu'il a mangé (on apprend juste que son fils est resté dans la voiture à lire), chose surprenante venant d'un auteur si à l'aise avec la description des plaisir de la table. Il n'y a aussi aucun romantisme. Pour un ouvrage dédicacé à sa femme Norma (décédée en 2008), celle-ci est étrangement absente et traverse le livre comme une silhouette traitée sans émotion ni affection.

Galactic effectuator (Coronet 1983).jpg

Pour ajouter à cette déception vis à vis du texte lui-même, je suis aussi en colère contre l'éditeur. Si, en tant qu'amateur de SF ou de Fantasy, je crache 40 USD pour un livre de 200 pages bien aérées (presque deux fois le prix d'un HC de ce type), c'est parce qu'il s'agit de l'autobiographie de JACK VANCE et que je m'attends à lire des choses sur le Jack Vance qui m'a fait rêver, à savoir l'auteur, mais pas une liste non commentée de noms de lieux et de moyens de transport. Pour être franc, on est presque dans l'abus de confiance et on retrouve bien le positionnement de l'éditeur dont la spécialité est justement les ouvrages hors de prix pour une population de pigeonsclients dans mon genre prêts à mettre la main au portefeuille pour un texte supplémentaire ou un bonus inédit. Je veux bien passer sur le Reynolds à 35USD pour 85 pages mais là je trouve que les limites de l'honnêteté sont atteintes : produit très cher, trompeur (un travelogue pour une autobiographie) et de mauvaise qualité. Cela fleure bon l'exploitation à outrance d'un filon.

The six directions of space (Subterranean 2008).jpg

Globalement, ce livre ne vous apprendra rien sur Vance l'écrivain (si, qu'il utilise un stylo à plume avec de l'encre bleue ou noire), ne vous donnera qu'une vision fugace de Vance l'homme (le jeune homme, le père, le mari, le patriarche) et vous dira presque rien sur le monde vu par l'auteur. Au final cet ouvrage est un joli attrape-gogo ou l'illustration parfaite de la crédulité des passionnés. Lisez et faites lire les fictions de Vance, c'est sûrement le plus bel hommage à lui rendre. 

Marune Alastor 993 (Coronet 1978).jpg

Note GHOR : 0 étoile