Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/01/2015

_Building New Worlds, 1946-1959_

Building New Worlds, 1946-1959 : The Carnell Era, Volume One : John BOSTON & Damien BRODERICK : 2013 : Borgo Press (série "Borgo Literary Guides" #16) : ISBN-13 978-1-4344-4587-2 : 390 pages (y compris index) : coûte une vingtaine d'USD pour un tp non illustré (type POD).

Building new worlds 1946-1959.jpg

La revue New Worlds est sans doute la plus connue de toutes les revues britanniques (avec maintenant Interzone). Toutefois, cette célébrité est essentiellement due à sa relativement brève période passée sous l'égide de Michael Moorcock lors de la New Wave (en gros 1965-1969). Et pourtant, l'histoire de ce magazine est bien plus longue que ces quelques années, même si celles-ci sont cruciales dans l'évolution du genre. C'est cette histoire "complète" (par opposition à la seule période de la New Wave sur laquelle on trouve plus de matériau, par exemple ce titre) de la revue et de ses soeurs que John Boston (un critique amateur américain) et Damien Broderick (un spécialiste du genre australien à qui l'on doit plusieurs ouvrages de référence) nous racontent dans une série d'ouvrages dont celui-ci est le premier.

anglais,2 étoiles

Basé sur une série de textes publiés électroniquement par Boston sur une liste de diffusion et (ce n'est pas très clair) sans doute retravaillés par Broderick, ce premier tome couvre donc les années 1946 à 1959, c'est à dire du No 1 au No 89 (le tout premier New Worlds, un fanzine, n'est pas traité). Après une introduction de Broderick, le livre est divisé en six chapitres de taille inégale (en fonction du nombre de numéros parus) qui couvrent généralement deux années. La structure de chaque chapitre est plus ou moins constante et passe en revue les diverses composantes de la revue (couverture, éditoriaux, lettres de lecteurs, articles, serials, nouvelles et même publicités) généralement par ordre d'auteur (les plus connus d'abord) puis par ordre chronologique (TOUS les textes sont résumés et évalués par Boston). Deux index (par auteurs et par titres) complètent l'ensemble.

anglais,2 étoiles

Passé relativement inaperçu, sans doute à cause de son côté "amateur" (son auteur n'étant pas membre de l'université), cet ouvrage est un apport important dans l'étude de l'histoire de la SF "populaire" britannique après-guerre, un domaine jusqu'à présent assez peu étudié (par rapport à la même période outre-Atlantique) mais pour lequel on commence à sentir un frémissement au niveau des sources disponibles (voir aussi Harbottle en 2012). On ne peut en effet décemment réfléchir sur la SF britannique sans une connaissance minimale de l'apport de New Worlds (et des autres revues de Carnell) qui a tenu un rôle comparable à celui de Fiction en France à la fois comme berceau et comme facilitateur de l'émergence d'une SF locale face à la concurrence de la SF US importée par les diverses BRE (British Reprint Editions). Cette perspective ne peut s'acquérir de nos jours que par la lecture directe des revues concernés ou par la lecture d'un tel ouvrage. Si la première solution est toujours possible (mais chère, à maintenant une dizaine d'Euros le numéro), elle reste réservé à certains fanatiques dans mon genre ou à ceux ayant accès à des collections spécialisées, d'où l'intérêt de cet ouvrage exhaustif.

anglais,2 étoiles

Même si le côté un peu répétitif de l'ouvrage (avec sa litanie de résumés d'intrigues usées et son recensement systématique de textes dont certains auraient sans doute gagnés à être oubliés) impose une lecture à petites doses, l'ensemble passe plutôt bien grâce à l'humour dont fait preuve Boston et à sa véritable empathie pour la revue. Il est certes parfois féroce pour certains auteurs (son rédacteur n'aime visiblement pas Bulmer par exemple) mais son analyse critique, même si elle est parfois peu développée, reste toujours pertinente et basée sur une grande connaissance du genre et de ses méandres. D'une façon prévisible, le livre est le plus intéressant quand il étudie l'évolution générale de la ligne éditoriale de la revue en parallèle de celle de Carnell puisque, au-delà des textes individuels, c'est elle qui aura une influence directe sur la SF britannique. Les gens pressés auront donc intérêt à pratiquer la lecture sélective d'un ouvrage qui ne se prend pas au sérieux mais qui apporte un éclairage rare sur un pan de la SF un peu négligé.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

Les commentaires sont fermés.