_Dune_

Dune, un chef-d’œuvre de la science-fiction : Nicolas ALLARD : 2023-08 : Presses Pocket (#7348) : ISBN-13 978-2-266-33261-3 (inconnu de l'ISFDB, chez Bruno) : 334 pages (pas d'index, bibliographie sommaire) : prix original inconnu (catégorie 8) pour un poche disponible partout.

Reprise en poche d'un ouvrage initialement publié par Dunod en tp (978-2-10-081503-6) en 2020, ce livre est donc, comme l'indique son titre, un étude de Dune, le livre plus que le film dont la sortie et le battage médiatique qu'il a généré a sans doute permis la parution d'un tel titre (et d'un paquet d'autres choses comme ce remarquable mook). Sous la plume de Nicolas Allard, un professeur de lettres spécialiste de la Pop Culture tendance SFF (en gros les trucs de geeks qui ont du succès comme SW ou GoT), ce court ouvrage entreprend de balayer la plupart des aspects du cycle de Herbert (à noter que l'auteur se focalise essentiellement sur le premier volume de la N-logie).

Le livre est divisé en trois parties égales d'une centaine de pages chacune et contenant cinq chapitres. La première "Écrire et adapter Dune" se penche sur la genèse du texte, les problèmes liées à ses adaptations parfois ratées et sur sa structure. La deuxième "Une tragédie politique, féministe et écologique" explore les principaux thèmes abordés par l'auteur mentionnés dans on titre (et aussi le transhumanisme). La dernière se concentre sur "les héritiers de Dune", à savoir essentiellement Star Wars et Game of Thrones (+ Myazaki et Avatar). Le tout se termine par une courte conclusion et une bibliographie rachitique (et bien sûr, il n'y a pas d'index).

Une fois fois oublié le côté opportuniste de cet ouvrage qui n'aurait sans doute jamais vu le jour sans le film de Villeneuve et l’énorme campagne de teasing (lors de la parution initiale du livre, le film n'était même pas sorti), le résultat est tout à fait honnête. La première partie est intéressante même si Herbert l'écrivain se trouve réduit à Dune (et un peu Le cerveau vert) avec plusieurs points pertinents sur les problématiques d'adaptation d'un tel texte au grand écran et les choix qui en découlent (comme comment traiter les pensées intérieures des personnages nombreuses chez Herbert). La deuxième partie pourra parfois sembler un peu trop dans l'air du temps en plaquant artificiellement sur un texte des années 60 des notions (féminisme, transhumanisme) qui lui sont complètement étrangères. Enfin, la troisième partie donne dans l'emphase en nous expliquant que toute la pop culture (y compris Harry Potter) a été influencée (ou très inspirée) par Dune. C'est du pur "Moskowiczisme" avec des parallèles (Bene Gesserit = Ordre Jedi) qui sont soit assez discutables ou soit de l'ordre du lieu commun (il y a un héros dans Dune et Star Wars).

Malgré l'absence d'index (qui hélas rend le livre non réutilisable comme ouvrage de référence), cet essai est finalement de bonne facture et délivre ce qu'il promet, à savoir une analyse un peu poussée du roman de Herbert. Une bonne surprise donc, qui plus est disponible en poche pour pas trop cher, un achat en perspective pour Laurent.

Note GHOR : 2 étoiles (fait le job)