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13/07/2008

Pourquoi ce blog

Bonjour à tous.

Amateur de Science Fiction depuis des années (une grosse trentaine), outre les textes fictifs (romans, nouvelles) j'ai toujours été intéressé par le discours qui se fait autour de la SF.

Marqué au début de ma vie de lecteur de SF par des ouvrages comme L'encyclopédie visuelle de la Science-Fiction ou la fameuse Histoire de la science-fiction moderne, j'ai toujours recherché ce type d'ouvrage. A la fois pour affiner ma perception du genre à l'aide de nombreux guides, dictionnaires, encyclopédies ou bibliographies; mais aussi pour partciper au débat permanent qui nourrit l'évolution du genre.  

Encyclopedie visuelle de la sf.jpg

Le résultat de mes recherches est, à ce jour, ce que je considère comme un outil de travail perpétuellement en évolution, et actuellement composé de plus de 750 ouvrages sur le genre de tous types et tant en Français qu'en Anglais.

Histoire de la science-fiction moderne T1 (JL).jpg

Désirant faciliter à d'autres amateurs l'exploration de ce vaste domaine, constitué d'ouvrages parfois généralement peu connus, faiblement diffusés et parfois difficiles à trouver, j'ai entrepris de chroniquer mes acquisitions sur le newsgroup francophone fr.rec.arts.sf.

En parallèle, Laurent (Sf.marseille) m'a gentiment permis de stocker le contenu de ma bibliothèque de référence sur son site : http://sf.marseille.mecreant.org/biblio/biblio.php?ptitre...

Ce sont ces modestes notules que je compte reprendre ici, en espérant une diffusion un peu plus large. 

Hervé 

_The Futurians_

The Futurians : Damon KNIGHT : John Day : 1977 : ISBN-10 0-381-98288-2 : 276 pages (y compris index et cahiers photographiques N&B) : d'occase pour une dizaine d'Euros (+ port) pour un petit HC avec jaquette.

The Futurians.jpg

Les Futurians sont un groupe d'écrivains et d'éditeurs américains qui ont formé, dans les années d'immédiate avant-guerre, une sorte de communauté entièrement tournée vers la SF, partageant logement, combats, ambitions littéraires, sources de revenu et parfois même épouses. Les plus connus des anciens Futurians sont, outre Damon Knight lui-même, Isaac Asimov, James Blish, Fred Pohl, Cyril Kornbluth, Judith Merril et Don A. Wollheim qui sont tous devenus des acteurs majeurs de la SF US des années 50 à 80, tant dans des rôles d'écrivains que dans ceux de directeurs de collection, critiques ou redacteurs en chef.

The rithian terror (Ace Double M-113 1965).jpg

Damon Knight raconte donc dans cet ouvrage l'histoire au jour le jour de ce groupe de personnages, de leur rencontre à leur mort (pour une partie d'entre eux).  Pour ce faire, il s'appuie sur sa propre mémoire mais aussi sur des interviews avec les survivants ou leur famille pour les décédés ainsi que sur les traces écrites laissées par les membres du groupe. Pour nous plonger un peu plus dans l'ambiance, un certain nombre de photographies d'époque sont insérées. Elles montrent les personnages cités dans le livre ainsi que certaines de leurs productions (fanzines, magazines, dessins). On regrettera que ces dernières ne soient hélas pas légendées.

Late Knight edition (NESFA 1985).jpg

Ce livre est assez cru et remet en question le mythe qui s'est formé autour de ce groupe de gens destinés à devenir célèbres dans le milieu de la SF. En effet, au fil de la lecture, on en s'éloigne de plus en plus du récit d'une stimulante aventure intellectuelle pour découvrir celui de l'existence petite et étriquée d'un groupe de jeunes adultes immatures et complexés. Au lieu de grandes ambitions pour la SF, on assiste plutôt à des luttes incessantes pour le pouvoir. Ces luttes étaient menées à la fois contre l'extérieur du groupe (Gernsback, d'autres groupes de fans, Sykora, Moskowitz) pour obtenir l'illusoire "contrôle" du fandom et se prolongeaient aussi en interne entre les membres les plus importants pour déterminer qui était l'alpha-mâle. J'emploie à dessein cette expression parce que le groupe était aussi parcouru par une grande tension sexuelle où la conquête des rares filles était un source de conflit importante.

Permutation mentale (PC 1979).jpg

Knight nous brosse un portrait sans fard d'une bande de post-ados, certes brillants mais parfois aux limites de la  psychose, immatures, sans le sou et pratiquant l'auto-destruction (alcool, cigarettes, bagarres) avec un entrain qui fait un peu froid dans le dos. Tout cela est très lucide, ce qui est à l'honneur de l'honnêteté de Knight, mais l'impression finale est celle d'un groupe de malades mentaux, affublés de diverses tares, inadaptés et pour tout dire pas vraiment sympathiques. Même si les groupes d'amateurs, quel que soit le domaine, sont toujours le lieu de luttes d'influence, la taille des égos et les capacités intellectuelles et artistiques certaines des Futurians couplée à une promiscuité économiquement imposée, exacerbent nettement le côté malsain de telles rivalités.

Ce document est important pour mettre en perspective certaines histoires de la SF (on pensera aux mémoires d'Asimov qui ne sort pas grandi de ce livre) que le recul et la célébrité ont visiblement tendance à enjoliver. Un témoignage de première main sur une époque et des personnages clefs d'une SF encore balbutiante. On pourra aussi comparer le récit des évènements fait par Knight à d'autres relations de la même période, en particulier l'autobiographie de Pohl : The way the future was ou les volumineuses mémoires d'Asimov.

The way the future was.jpg

 Note GHOR : 2 étoiles

_On SF_

On SF : Thomas M. Disch : The University of Michigan Press : 2005 : ISBN 0-472-06896-2 : 271 pages (y compris index) : 24.95 USD pour un TP.

On SF.jpg

Cet ouvrage rassemble les textes de Disch (de 1970 à 2000 en gros) parus dans divers supports (préfaces, journaux littéraires, revues d'études SF). C'est un livre similaire dans son principe au "ramasse-tout" de Goimard dans la collection qu'il dirige (Critique de la Science-Fiction). Il ne semble pas y avoir de texte inédit. Du coup, cette construction entraîne forcément la possibilité de doublons, particulièrement pour les textes phares de Disch comme The embarrassments of science fiction.

Mankind under the leash (Ace Double G-597 1966).jpg

Sur le fond, c'est du Disch dans son mode habituel, c'est à dire à la fois féroce par une critique sévère sur les limitations de la SF (assimilée dans son fonctionnement à de la littérature enfantine), des attaques hilarantes sur ses cibles favorites (RAH, les sharecroppeurs, le fandom...) et généralement une grande justesse d'analyse. Les piques de Disch portent d'autant plus qu'elles viennent de l'intérieur du genre (qu'il n'a pas renié comme a pu le faire Malzberg) et qu'elles sont fondées sur le constat que la SF n'a (en règle générale) pas réussi à concrétiser son potentiel de littérature originale et d'initiatrice de réflexions qui pourraient se révéler vitales pour notre avenir.

On wings of song (Bantam 1980).jpg

C'est donc là l'oeuvre critique d'un connaisseur et d'un praticien exigeant, mais qui est handicapée par un flagrant manque d'unité. En effet, les textes sont, du fait leurs origines, fondamentalement disjoints. Du coup, la réflexion de Disch sur la SF est, dans ce volume, présentée d'une façon un peu hachée, qui se révèle préjudiciable à la pleine reconnaissance de sa qualité. On préfèrera nettement The dreams our stuff is made of, qui bénéficie d'une homogénéité supérieure. 

The dreams our stuff is made of.jpg

C'est en tout cas un livre à la fois rafraîchissant et solidement argumenté, qui manque surtout d'unité et souffre parfois de la présence de textes mineurs. A déconseiller à ce qui pensent que la SF est la 8ème merveille du monde.

Note GHOR : 2 étoiles

11/07/2008

Format des notules

J'ai choisi un format relativement standard pour ces notes de lectures :

1) Description bibliographique/bibliophilique de l'ouvrage (Titre, ISBN, auteur, nb de pages, format, prix...)

2) Description du contenu de l'ouvrage et du contexte dans lequel il se place

3) Avis (strictement personnel et revendiqué comme tel) sur l'ouvrage à la fois en terme de qualité gloable et de pertinence pour une utilisation pratique

4) Une note finale (pour faire scolaire) avec le barême suivant :

4 étoiles : absolument indispensable, dans les 20 ouvrages de référence à posséder
3 étoiles : très bon ou indispensable sur un sujet, dans les 100 ouvrages de référence à posséder
2 étoiles : bon ou discutable mais bien amené
1 étoile : moyen, approximatif ou sans plus-value
0 étoile : mauvais, faux ou foutage de gueule

Suite à une remarque, j'ai mis en tag la langue dans laquelle est écrite l'ouvrage (français/anglais) ainsi que la note GHOR (X étoile(s))