11/01/2022
_Cumulative Paperback Index, 1939-1959_
Cumulative Paperback Index, 1939-1959 : R. REGINALD & M. R. BURGESS (qui sont la même personne) : 1973 (pour l'EO) : Borgo Press : ISBN-13 978-0-8937-0022-5 (la fiche ISFDB du titre) : xxiv+362 pages : Coûte quelques dizaines d'Euros, disponible en ligne sous forme de POD.
Cet ouvrage est un titre purement "technique", il s'agit, comme l'indique son (long) sous-titre A Comprehensive Bibliographic Guide to 14,000 Mass-Market Paperbacks Books of 33 Publishers Issued Under 69 Imprints (ouf) d'un index de tous (Reginald en liste 14.051) les livres de poche parus aux USA entre 1939 et 1959. Outre les spécifications de chaque éditeur, l'index principal est classé par auteur avec un deuxième index par titre permettant de trouver l'auteur d'un ouvrage.
Au vu de la date de parution de l'ouvrage (1973), il a dû s'agir d'un travail de titan tant pour collationner que pour transcrire toutes ces informations. À première vue, en ce qui concerne la SF, un genre encore peu publié en livre et surtout en poche sur la période couverte, on n'y trouve pas de surprises majeures et une complétude qui semble correcte mais un niveau de détail qui reste assez limité (pas de nombre de pages, de rang d'impression ou de nom d'illustrateur). Du coup, l'utilisation d'un tel mastodonte peut paraître un peu superflue de nos jours.
Note GHOR : 1 étoile (pour le travail)
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14/12/2021
_Cyberpunk's Not Dead_
Cyberpunk's Not Dead : Laboratoire d'un futur entre technocapitalisme et posthumanité : Yannick RUMPALA : 2021 : Le Bélial' (série "Parallaxe") : ISBN-13 978-2-84344-984-0 (la fiche ISFDB du titre) : 252 pages (y compris bibliographie) : coûte 16.90 Euros pour un petit tp non illustré, disponible chez l'éditeur, existe aussi en ebook (978-2-38163-026-7).
Je dois avouer que je n'ai pas vraiment saisi le projet qui sous-tend ce livre. À en croire la 4ème de couverture, il s'agit à la fois d'une perspective historique sur ce "mouvement" et d'une sorte de comparaison de ses projections avec la réalité, quarante ans après l'écriture des œuvres étudiées. Dans la pratique, l'ouvrage se révèle plus comme être une sorte de précis sociologique du monde cyberpunk "standard" (avec cowboys de la console, métropoles asiatiques, publicité envahissante, pauvreté endémique et toute l'imagerie issue de Blade Runner). Outre une introduction et une conclusion qui discute de l'aspect utopique (ou pas) des textes, le livre est divisé en six grands chapitres correspondants à autant de thématiques (l'informatique, le capitalisme, la ville, le corps, le crime et le cyberspace). On notera de copieuses notes (20 pages), une bibliographie rachitique (voir plus bas) et, hélas, l'absence d'index qui rend le livre difficilement utilisable comme référence.
Pour être encore plus précis, cet ouvrage peut être en fait considéré comme une sorte de guide touristique (et un peu sociétal) de la trilogie Sprawl de Gibson et plus particulièrement de son premier volume (Neuromancer pour ceux qui ne suivent pas). En effet Rumpala peine particulièrement à couper le cordon avec les mondes Gibsoniens (à la louche une référence sur deux est à Neuromancer et un autre quart concerne les deux autres tomes de la trilogie). Du coup, il les parcourt en long en large et en travers, presque comme s'ils étaient réels (on y suit par exemple les grandes manœuvres capitalistiques des conglomérats telles qu'interprétées par Rumpala).
Déjà que j'ai toujours trouvé que le "mouvement" cyberpunk était une énorme baudruche (voir ici par exemple), on ne peut pas dire que le travail de Rumpala m'ait fait changer d'avis. La pauvreté de la bibliographie de cet ouvrage (deux petites pages dont une uniquement de textes de Gibson) est sans doute soit la marque d'une certaine légèreté dans la recherche de sources (ce manque de profondeur est d'ailleurs aussi le cas d'un autre titre de la même série) soit la confirmation que le cyberpunk ne "tient" qu'en une petite dizaine de romans. Il est dommage pour ses théories que Rumpala fasse l'impasse sur un tel nombre d'auteurs moins connus (de lui ?) comme Baird, Platt, Maddox, Laidlaw et tant d'autres.
Au final, un ensemble beaucoup trop léger qui, même s'il montre que l'auteur a bien digéré ses classiques sur le genre (Suvin, Abbott, Jameson, Vint...), n'apporte pas grand chose de plus que la simple lecture des quelques romans listés dans la bibliographie, si ce n'est un certains nombre de lieux communs (le futur CP c'est pas cool sauf si on est riche, les gens peuvent devenir des drogués de l’ordinateur, le futur sera asiatique...). En tout cas, ce ne sont pas les tics employés par l'auteur (les numéros de chapitres écrits en binaire) qui me rendront l'ensemble plus sympathique. A ce prix là, je m'attendais à mieux.
Note GHOR : 1 étoile
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01/12/2021
_L'art de la fantasy_
L'art de la fantasy : Martin McKENNA : 2008 : Le Pré aux Clercs : ISBN-13 978-2-84228-326-1 : 192 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûtait 29.00 Euros pour un grand hc presque carré illustré en couleurs, disponible d'occase.
Ce livre est la traduction d'un ouvrage paru en 2007 chez Collins aux USA (mais sous une autre couverture). Il s'agit d'un "pictorial" c'est à dire d'un livre composé essentiellement d'illustrations reproduites avec soin et en grand format. Ici, le thème choisi par McKenna est celui de fantasy "actuelle" (Fantasy Art Now en VO) en 2007 avec une nette tendance GDW (ou D&D pour les plus anciens). En presque trois cents illustrations rassemblées par thèmes et légèrement légendées, l'auteur brosse un état des lieux de l'illustration fantasy du début des années 2000, un moment où les œuvres numériques commençaient à s'imposer. Le résultat est parfaitement agréable à regarder et devrait ravir l'amateur, mais les elfes, les orques et les dragons ce n'est juste pas ma came.
Note GHOR : 1 étoile (mais c'est perso...)
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05/11/2021
_The Bend at the End of the Road_
The Bend at the End of the Road : Barry N. MALZBERG : 2018 : Fantastic Books : ISBN-13 978-1-5154-1038-6 (la fiche ISFDB du titre) : 173 pages (y compris index) : coûte 13.99 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur, existe aussi en ebook.
On va faire rapide. Dans cet ouvrage Malzberg cite plusieurs fois la phrase suivante "Who the gods would destroy they first offer a regular column" (attribuée par l'auteur à Murray Kempton ou d'autres suivant son humeur). Hélas pour Malzberg, cet adage se révèle particulièrement pertinent quand il est appliqué à cet ouvrage. En effet, ce livre est le recueil de la série (une petite cinquantaine au total) d'essais qu'il a écrit pour les (web)magazines Baen's Universe et Galaxy's Edge (entre 2007 et 2017 en deux phases) et, effectivement, le résultat est assez navrant.
Le Malzberg essayiste larmoyant a déjà été évoqué ici-même en détail (c'était pour Breakfast in the Ruins) dans un registre identique et mon avis sur ce nouvel opus reste exactement le même. Les pleurnicheries de l'auteur sur son sort, sur celui de la SF, ses attaques permanentes contre diverses cibles (toujours les mêmes : la Fantasy, Star Wars, Budrys...), ses quelques enthousiasmes répétés à longueur de texte (Bester, Kuttner, Sturgeon...), les multiples redites (parfois même dès l'essai suivant) font de cet ouvrage un ensemble pénible à lire, même à dose homéopathique. Les réflexions de ce génie littéraire incompris sur l'échec du genre à changer le monde sont justes déprimantes. Après, heureusement pour Malzberg qu'il y a des idiots comme moi pour acheter ses écrits.
Note GHOR : 1 étoile (pour quelques éclairs de pertinence)
16:44 | 16:44 | Ouvrages généraux sur la SF | Ouvrages généraux sur la SF | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, malzberg, 1 étoile | Tags : anglais, malzberg, 1 étoile
25/08/2021
_Joanna Russ_
Joanna Russ : Gwyneth JONES : 2019 : University of Illinois Press (série "Modern masters of science fiction") : ISBN-13 978-0-252-08447-8 (la fiche ISFDB du titre) : 218 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 22.00 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (là), existe aussi en hc (04263-8) et en ebook (05148-7).
Je dois commencer ce court avis par un aveu, en tant que mâle, cis, blanc, CSP+ (et j'ai même une voiture diesel qui pollue) je fais partie du camp des méchants suivant la dichotomie simpliste de Russ et Jones. Il n'est donc vraiment surprenant que j'ai eu parfois envie de laisser tomber en cours de lecture cet ouvrage malgré le fait qu'il ne soit pas très épais (il contient à peu près 150 pages de texte par Jones).
Tout d'abord, Russ ne me semble pas rentrer dans la catégorie des "Modern Masters of Science Fiction" (Mistresses ?) non du fait de ses qualités littéraires mais à cause d'une production que l'on peut qualifier de "limitée" (5 romans et encore moins de recueils) et à la diffusion que l'on peut considérer parfois comme confidentielle. En gros, Russ n'est ni Bujold ni Butler pour prendre deux autres de ces MMOSF, d'où un certain sentiment de "surclassement" pour cette autrice (auteure?).
Ensuite, il y a ce côté parfois insultant (étonnant de la part de Jones qui est pourtant issue du sérail de la SF) pour ses lecteurs d'un ouvrage qui juge utile de nous expliquer par une note ce que veut dire "franchir le Rubicon" ou ce qu'est la Prime Directive de Star Trek et qui commence presque par la question "Why Joanna, with her formidable intellect choose science fiction (snip)?". Merci pour nous, pauvres idiots de lecteurs. L'expression "formidable intellect" résume d'ailleurs bien un livre où l'essentiel du discours de Jones consiste à louer le génie (littéraire, sociétal, militant) de Joanna Russ tout en peinant à nous en donner des preuves tangibles.
Il y a aussi un problème de contenu, à savoir que l'essentiel du livre est constitué des résumés (parfois chapitre par chapitre) des œuvres de Russ (par exemple 12 pages uniquement sur The Female Man, 7 pages pour Extra(Ordinary) People) qu'elles soient de fiction ou de non-fiction, ce qui est certes pratique pour qui veut éviter d'avoir à lire Russ mais n'est pas à mon sens, le but de cette collection (c'est plutôt celui des Cliffs Notes). Je passe volontairement sur tout le vernis féministe qui recouvre l'ouvrage avec ses interminables querelles intestines et tout son folklore (les traîtresses, les tièdes, la première vague, la deuxième vague...), ses raccourcis saisissants (tout mâle est un suppôt actif du patriarcat) et ses confusions soigneusement entretenues (être féministe est-ce être lesbienne ? et vice versa).
À noter la présence de deux interviews, une de Kathryn Cramer de 2017 et une autre de Russ elle-même qui date de presque cinquante ans (ce type de document à l'intérêt purement historique est d'ailleurs bizarrement fréquent dans les titres de la série, du remplissage ?). Au final, un livre parfaitement décevant, nettement en dessous des standards de cette collection et surtout qui ne nous apprendra pas grand chose sur Russ (d'ailleurs le livre s'arrête net au début des années 90), si ce n'est la vague impression d'une personne malheureuse, d'une femme sans doute brillante prise dans le retour de bâton anti-féminin des années 50 aux USA et impliquée dans un genre (seulement considéré comme) mineur. Mais pour mieux cerner Russ et ses positions sur le genre, il est sans doute infiniment préférable de la lire directement dans le texte comme ce recueil d'essais dont la plupart (il n'en existe pas tant que cela) sont évoqués par Jones.
Note GHOR : 1 étoile (et encore...)
17:11 | 17:11 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : russ, anglais, 1 étoile | Tags : russ, anglais, 1 étoile