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07/06/2010

_Northern dreamers : Interviews with famous Science Fiction, Fantasy, and Horror writers_

Northern dreamers : Interviews with famous Science Fiction, Fantasy, and Horror writers : Edo VAN BELKOM : 1998 : Quarry Press : ISBN-10 1-55082-206-3 : 254 pages (pas d'index) : coûtait 20 CND (dollars canadiens) pour un TP illustré d'une vingtaine de photos en N&B.

Northern dreamers.jpg

Comme l'indique clairement son sous-titre, cet ouvrage est donc un recueil d'interviews, un type de livre qui ressort assez régulièrement (plusieurs fois par décennie) dans le paysage éditorial du genre dans le monde anglo-saxon. Ici, le principe de sélection est assez simple puisqu'il s'agit uniquement d'auteurs canadiens, qu'ils (elles) le soient de souche ou d'immigration récente. Ce positionnement explique d'ailleurs que cet ouvrage ait été financièrement aidé par le gouvernement canadien, toujours très protecteur pour tout ce qui touche à sa culture face à son puissant voisin du sud.

Chroniques du pays des mères (LDP 1996).jpg

Après une courte introduction, ce recueil rassemble donc vingt-deux interviews inédites (me semble t-il) d'auteurs canadiens des genres de l'imaginaire. Reflétant globalement la ventilation du marché à l'époque (c'est à dire il y a une quinzaine d'années), la majorité des auteurs présents font plutôt de la SF (Coney, Gardner, Gibson, Gotlieb, Hughes, les Robinson, Sawyer, Vonarburg, Weiner, RCW) avec une minorité de pratiquants de Fantasy (De Lint, Duncan, Greenwood, Kay) ou de l'Horreur (Baker, Huff, Kilpatrick). Précédées d'une page de présentation de l'auteur en question, les interviews (réalisées principalement en face à face ou par mail) font une petite dizaine de pages chacune et se présentent sous forme de suite de questions/réponses. A noter l'absence d'index et la présence d'un portrait photographique pleine page de chacun des participants.

Psycataclysme (Le Masque 1976).jpg

Un ensemble finalement assez agréable même si la logique purement géographique qui a présider à la réalisation de l'ouvrage n'apporte pas grand chose puisqu'il est difficile de discerner un côté commun spécifiquement canadien dans les réponses des auteurs. Le niveau des interviews est assez hétérogène en fonction de la personnalité de l'interviewé, certains étant assez laconiques dans leurs réponses alors que d'autres sont nettement plus prolixes. En tout cas Van Belkom sait se faire suffisamment discret pour ne pas tenter de voler la vedette aux auteurs, une chose qui arrive parfois dans ce type d'ouvrage.

Expendable (Avonova 1997).jpg

Malgré la présence de stars (Gibson, Kay) ou d'habitués de l'exercice (Vonarburg, Sawyer) qui livrent la prestation attendue, la plus-value de ce recueil est amenée par les auteurs que l'on a moins l'habitude d'entendre et pour lesquels c'est parfois la première fois à ce niveau. A ce titre les contributions de nouveaux comme Gardner ou d'anciennes comme Gotlieb sont précieuses, de même que les propos de Greenwood, un de ces "hack writers" qui produit de la Fantasy dérivée de RPG à la chaîne (ici pour TSR). Une expérience plutôt sympathique.

Starplex (Ace 1996).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

03/06/2010

_The new encyclopedia of science fiction_

The new encyclopedia of science fiction : James GUNN : 1988 : Viking : ISBN-10 0-670-81041-X : xx+524 pages (logiquement pas d'index) : coûtait 18 GBP ou 25 USD pour un gros HC avec jaquette illustré principalement en N&B, trouvable d'occase assez aisément.

The new encyclopedia of SF.jpg

Ce volumineux ouvrage fait partie du petit groupe des encyclopédies exhaustives du genre. Paru simultanément dans l'ensemble du monde anglo-saxon, il se situe dans la continuité de l'opus précédent de Gunn (Alternate worlds) et dans celle de la première version du C&N qui date de 1979. Il s'agit d'un gros travail en coopération puisque Gunn s'est entouré de presque une centaine de contributeurs (les entrées sont signées), un groupe qui rassemble de Ackerman à Zebrowski toutes les plumes connues de la réflexion sur le genre (y compris des écrivains actifs).

Alternate worlds.jpg

Ce livre contient environ 900 entrées organisées par ordre alphabétique et sur deux colonnes qui, très classiquement, se divisent en plusieurs catégories au format standardisé : personnes (la plus nombreuse : auteurs, illustrateurs, cinéastes, acteurs), oeuvres (essentiellement des films et des feuilletons), thèmes (une petite centaine d'essais de Agents -lire littéraires- à Women) et divers (magazines, prix). Les plus grosses entrées dépassent rarement une page, certaines étant très courtes (une dizaine de lignes). De nombreuses illustrations en N&B parsèment le livre (photographies d'auteurs, couvertures, affiches) et un cahier central de quatre pages en couleur en met certaines en valeur. Le seul index est celui des entrées relatives au cinéma et à la télévision. Un système de références croisées permet une certaine navigation dans l'ouvrage.

Friday (NEL 1983).jpg

Il est difficile d'évaluer ce livre avec objectivité du fait d'un placement quand au public visé assez hésitant. En effet, il est très agréable à feuilleter et propose des essais généralement de qualité (normal au vu des contributeurs) avec une riche iconographie d'un niveau de reproduction flatteur. On appréciera l'attention portée à certains auteurs peu connus (Edwards S. Ellis ou Alun Llewellyn par exemple) ainsi qu'une bonne anticipation de certaines vedettes futures (John Kessel, Jack McDevitt).

The Baum plan for financial independence (Small Beer 2008).jpg

D'un autre côté, il souffre de l'habituel syndrome des encyclopédies de la SF qui choisissent une orientation qui les destine plus au "grand public" qu'aux passionnés, à savoir une nette surreprésentation de la SF visuelle. Comme dans la fameuse (fumeuse) encyclopédie de Piton & Schlockoff, la part relative de certaines entrées peut conduire à s'interroger sur les critères utilisés pour allouer l'espace. A la lecture de cet ouvrage, on pourrait donc penser que le film Gorgo (un film de monstres de 1961) est plus important pour le genre que William Tenn. Une position que je trouve assez difficilement justifiable. A cela s'ajoutent des entrées thématiques plutôt maigres alors que certains thèmes forment l'épine dorsale du genre et une absence d'index qui rend impossible la récupération d'informations sur des oeuvres ou des personnes disséminées ailleurs que dans leur entrée principale.

Des hommes et des monstres (OPTA 1970).jpg

Un ensemble qui est loin d'offrir les mêmes services que le C&N pour l'amateur pur et dur mais sans doute nettement plus "sexy" pour le néophyte. Un bilan somme toute assez mitigé.

The encyclopedia of SF (Granada).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

02/06/2010

_New british science fiction published during 1970 & 1971_

New british science fiction published during 1970 & 1971 : Gerald BISHOP : 1972 : Joanne Burger : pas d'ISBN : 40 pages : Fanzine format A4 avec agrafage et couvertures cartonnées, prix à l'époque inconnu, à peu près introuvable.

New british sf published 1970 1971.jpg

Cet ouvrage nous ramène aux débuts des tentatives de délimitation purement physiques du champ de la SF. Même si cela peut paraître inconcevable de nos jours, il était, à l'époque, difficile de simplement savoir quels étaient les livres parus appartenant au genre d'une façon un tant soit peu exhaustive. C'est donc à cette tâche que s'est attelé ici Gerald Bishop. Comme l'indique bien le titre de ce fascicule, il couvre les parutions britanniques des années 70 & 71. A noter qu'il existe (au moins et à ma connaissance) une suite à ce titre (1972-1973) et qu'un projet similaire à été mené par Joanne Burger pour les parutions US durant plusieurs années.

SF published in 1973.jpg

Après deux pages d'introduction qui précisent le mode d'utilisation de l'ouvrage et les abréviations utilisées, ce livre est divisé en quatre parties. La première et la plus importante est donc le listing par auteur (et ensuite par titre) des ouvrages de SF (fiction uniquement) parus en Grande-Bretagne durant les deux années considérées. Pour chaque livre sont fournis une certain nombre de données bibliographiques quand elles sont connues : éditeur, prix, date de publication, format, type (réédition, réimpression) et SBN (l'ancêtre de l'ISBN). Suivent la liste des titres publiés par le SFBC britannique (un cauchemar bibliographique) et celle des non-fictions (ouvrages de référence, poésie, scripts). Un index par titre permet finalement d'effectuer de trouver l'auteur d'un livre donné.

Rockets in Ursa major (Mayflower 1971).jpg

Comme souvent avec ce type d'ouvrage uniquement constitué de données brutes, il est d'un intérêt extrêmement variable. Il peut se révéler très utile pour affiner ou déterminer certains points pour le collectionneur ou l'encyclopédiste, comme par exemple les mois de parution qui ne sont à peu près jamais précisés dans les VO britanniques (à la différence des années) sachant que certains livres sont réimprimés plusieurs fois dans la même année. Son utilité est d'autant plus grande qu'un rapide sondage montre que les informations fournies semblent exactes.

The monitors (Mayflower 1971).jpg

Pour le (la) non-VOtiste, non-collectionneur ou non-bibliographe, il est évident que la possession de cet opus n'est absolument pas nécessaire, ce qui ne lui enlève d'ailleurs aucune de ses qualités. C'est un très bon outil fort pratique (et que je consulte régulièrement) mais que sa spécialisation rend peu adapté à d'autres usages.

Digit and dastards (Corgi 1971).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

27/05/2010

_More issues at hand_

More issues at hand : William ATHELING Jr. : 1974 (pour cette édition) : Advent : ISBN-10 0-911682-18-X : 154 pages (y compris index) : coûtait 2.25 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-10-4) et est même peut-être disponible chez NESFA : http://www.nesfa.org/press/Books/Advent/Blish-2.htm.

More issues at hand.jpg

Ce livre est un recueil de critiques initialement parues dans divers fanzines, magazines (F&SF) et publications professionnelles sur une période allant de 1955 à 1970 et qui concernent plutôt des romans que des nouvelles (à l'inverse du précédent The issue at hand). Pour ceux qui n'ont pas suivi, rappelons que sous l'identité de William Atheling Jr. se cache le célèbre auteur de SF James Blish qui sera l'un des premiers (avec Damon Knight) à oeuvrer pour l'émergence d'une base critique forte et techniquement assurée au sein du genre. Ce livre est initialement paru en 1970 et a eu plusieurs réimpressions dont celle-ci qui date donc de 1974. A la différence de son prédécesseur qui existe en deux éditions, il ne semble exister qu'une seule version de ce titre.

The issue at hand.jpg

Ce recueil est divisé en dix chapitres de taille très variable (de dix à trente pages) qui sont présentés sans ordre véritable (à noter que certains comportent des addenda postérieurs à leur parution). Après une introduction et une classique tentative de définir le genre, chacun d'entre eux passe en revue plusieurs romans (quelques nouvelles sont toutefois parfois mentionnées) ou ouvrages de référence (dans le deuxième chapitre). Il existe toujours une sorte de lien thématique entre les textes abordés (la New Wave, les pouvoirs psi, les textes de Heinlein, etc.) sur lequel se bâtît la réflexion d'Atheling (qui n'hésite d'ailleurs pas à évoquer des oeuvres de son alter ego Blish). Un index (noms propres) clôture l'ouvrage qui n'offre pas de bibliographie (ce qui peut entraîner des problèmes pour localiser certains textes).

Get out of my sky (Granada 1980).jpg

On retrouve dans cet ouvrage la verve critique de Blish et son passage au vitriol de certains textes (Babel 17) ou personnes (Moskowitz par exemple) est toujours un moment intéressant même si c'est un plaisir un peu coupable. C'est ici d'autant plus pertinent que, à la différence du premier volume qui traitait souvent de choses assez obscures, les textes abordés sont ici nettement plus célèbres (et même souvent traduits en VF) et ont donc plus de chance d'être connus du lecteur.

Babel 17 (JL 1980).jpg

Cet ensemble reste, malgré les années, un monument important de la critique appliquée à la SF par un auteur exigeant et pointu, une chose qui va de soi maintenant (même si elle n'est parfois guère pratiquée) mais qui était une vraie nouveauté à l'époque. Même si certaines attaques personnelles peuvent sembler un peu gratuites ou du moins pas des plus utiles pour faire avancer les choses, ce livre qui marque une étape importante dans l'élaboration d'un standard critique pour le genre, est un passage obligé pour tout historien de la SF ou de la réflexion sur celle-ci.

Again dangerous visions T1 (Signet).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

19/05/2010

_Monad 2 : Essays on Science Fiction_

Monad 2 : Essays on Science Fiction : Damon KNIGHT (editor) : 1992 : Pulphouse Publishing : ISBN-10 1-56146-432-5 : 100 pages (pas d'index) : coûtait 5 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC à tirage limité (-433-3).

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Toujours édité par Pulphouse, cet ouvrage correspond à la deuxième livraison de ce magazine critique à parution irrégulière (c'est d'ailleurs l'avant-dernier). Sous la houlette de Knight, sa ligne éditoriale qui excluait les contributions "des fans, des universitaires et des anecdotalistes" en privilégiant les "véritables" écrivains (sous-entendu de fiction) sera une source d'agacement au sein des commentateurs habituels du genre et peut éventuellement expliquer la courte vie de ce magazine. A noter que cette politique commencera quand même à être infléchie dès ce deuxième opus.

In deep (Magnum 1978).jpg

D'une taille légèrement supérieure à celle du premier numéro, celui-ci comporte sept essais et une partie courrier des lecteurs (aussi peu fournie que précédemment avec une seule lettre attaquant le texte de Le Guin du #1). Au sommaire : William F. Wu avec un article sur la manque de personnages asiatiques dans la SF US, Brian W. Aldiss sur les différences entre Fantasy US & GB (la reprise d'une de ses conférences), Gary Westfahl donne dans l'humour avec un articles sur la manie des suites qui commençait à l'époque à pointer son nez au sein du genre, John Barnes répondant au texte de Sterling du numéro précédent, Thomas Perry étudiant Life-line de Heinlein, John Sladek sur ses robots (Roderick & Tik-Tok) et de nouveau Westfahl sur l'étude académique du genre. A noter qu'il n'y a toujours pas d'index ni de bibliographie globale.

The man who sold the moon (NEL 1970).jpg

D'une façon qui pourrait être assez gênante pour Knight, il semble bien que l'arrivée de nouvelles plumes de "non-écrivains" ait permis une nette amélioration du niveau de cette revue. Westfahl et Perry (les deux à être dans ce cas), livrent en effet des textes parfaitement lisibles (et même assez piquants pour le premier) et qui montrent bien que l'analyse de la SF n'est pas réservée à une certaine catégorie d'acteurs du genre. Comme les textes des "écrivains" sont aussi d'un bon niveau (Wu soulevant un point très intéressant et peu exploité), l'ensemble est nettement meilleur que le premier opus.

Sin of origin (NEL 1991).jpg

Du coup, on assiste de fait à une sorte de convergence entre Monad et les autres revues d'analyse sur le genre (Extrapolation, Foundation, SFS voire Locus) dans lesquelles on va retrouver les mêmes participants et un niveau de qualité similaire (plutôt bon). Ceci est peut-être la deuxième explication à la disparition de cette revue (en plus du fait d'avoir heurté certaines sensibilités). En effet, les numéros publiés n'offriront pas grand chose de plus face à des titres installés depuis longtemps, expliquant peut-être le pourquoi de l'arrêt de la parution dès le troisième numéro.

Extrapolation 20-3.jpg

Note GHOR : 2 étoiles