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14/06/2010

_Odyssey : The authorised biography of Arthur C. Clarke_

Odyssey : The authorised biography of Arthur C. Clarke : Neil McALEER : 1992 : Gollancz : ISBN-10 0-575-05448-4 : xii+430 pages (y compris index) : coûtait 17 GBP pour un gros HC avec jaquette illustré en N&B qui se trouve facilement d'occasion.

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Comme l'indique clairement son sous-titre, ce gros ouvrage est une autobiographie de l'écrivain britannique (Sir) Arthur C. Clarke. Un des grands noms de la SF et l'un de ses acteurs connus du grand public (avec Asimov et Heinlein), on ne présente plus cet auteur qui a obtenu la gloire grâce à sa participation au scénario de 2001. Ecrite par McAleer, écrivain de SF mais surtout vulgarisateur, il s'agit là d'une biographie "autorisée" ce qui veut dire qu'elle a été approuvé par Clarke lui-même.

Terre, planète impériale (JL 1978).jpg

Pour un tel type d'ouvrage, il est difficile de faire preuve d'originalité et l'on retrouve donc le schéma chronologique naturel qui sied à ce genre de travail. McAleer débute avec les parents de Clarke et termine en 1992 (donc avant le décès de l'auteur). Il déroule la vie de l'écrivain en une trentaine de chapitres qui couvrent logiquement des durées différentes et se fondent sur un grand nombre d'interviews réalisées par le biographe. Le tout est illustré de quelques pages de photographies en N&B sur papier glacé. Plusieurs pages de notes et un index clôturent le livre.

Terre, planète impériale (AM 1977).jpg

D'une façon pas si paradoxale que cela, l'impression que l'on ressent à la lecture de cette biographie est quand même d'un certain détachement que l'on pourrait qualifier de typiquement britannique. Non pas que ce livre ne se lise pas facilement mais c'est juste que les personnages que l'on rencontre manquent singulièrement de relief et de chaleur. Il n'y a guère d'anecdotes croustillantes ou de règlements de compte dans un ouvrage où tous les gens sont fort civils et n'élèvent que rarement la voix (sauf RAH lors d'une discussion sur l'IDS), sans doute à cause du probable contrôle exercé par Clarke sur le produit fini.

Imperial Earth (Ballantine 1976).jpg

L'amateur de SF ne trouvera pas non plus forcément son compte dans un récit où dominent l'astronautique (on a les détails de toutes les missions spatiales) et l'exploration des fonds marins. Peu de réflexions sur l'écrivain de SF Clarke qui semble parfois n'être là que pour faire bouillir la marmite. Et pourtant c'est sûrement la facette de cet homme qui restera la plus longtemps dans le mémoire collective. Il est dommage qu'elle soit si peu présente dans ce livre certes éminemment lisible mais trop peu impliquant.

Imperial earth (Pan 1977).jpg

Note GHOR : 1 étoile

11/06/2010

_The Null-A worlds of A. E. Van Vogt_

The Null-A worlds of A. E. Van Vogt : H. L. Drake : 1989 : Chris Drumm (Série "Drumm Booklet" #32) : ISBN-10 0-936055-43-X : 30 pages (pas d'index mais bibliographie, + une feuille d'errata dans mon exemplaire) : coûtait 2.25 USD pour un petit fascicule format plus petit que A5 avec agrafage central, trouvable d'occase.

The null-A worlds of A E Van Vogt.jpg

Même si le mot de livre peut paraître abusif pour un si petit item, cet ouvrage est l'un (le ?) des premiers à être consacré entièrement à Van Vogt. Il est écrit par H. L. Drake, un professeur de communications et passionné de Sémantique Générale qui était probablement LE spécialiste de AEVV, un auteur auquel il a consacré de nombreux articles ainsi q'un ouvrage plus complet en 2001 : A. E. Van Vogt : Science fantasy's icon. Ce volume est d'ailleurs de portée moins générale puisqu'il s'intéresse surtout aux rapports entre la Sémantique Générale et les oeuvres de l'auteur.

Ténèbres sur Diamondia (JL 1T1974).jpg

Divisé en cinq chapitres (+ une introduction bizarrement imprimée sur la deuxième de couverture), cet ouvrage parcourt les textes de Van Vogt dans un ordre assez aléatoire en relation avec certains thèmes (la Dianétique, le sexe, les modes de communication...). A noter qu'une grande partie du matériau présenté dans ce volume a été récoltée lors de trois séries d'interviews avec Van Vogt, avec en particulier une qui a été réalisée en 1974 et qui est initialement parue dans une revue sur la Sémantique Générale. L'ouvrage n'offre pas d'index mais fournit une bibliographie des textes cités.

Ténèbres sur Diamondia (JL 03-1984).jpg

Au final, l'impression est assez mitigée en ce qui concerne cet ouvrage. Tout d'abord il faut dire que sa mise en page le rend assez peu agréable à lire : police courrier plutôt petite, pas d'interligne, ensemble d'aspect "pavé", abus du sous-lignage pour autre chose que les titres, le tout ayant une tendance assez nette à "piquer les yeux".

Ténèbres sur Diamondia (JL 1990).jpg

En ce qui concerne le contenu lui-même, il présente un visible manque d'une ligne directrice et possède une nette tendance à passer du coq à l'âne, y compris au sein d'un même chapitre. Il est difficile de rendre justice à la complexité (parfois délibérée ou simplement fumeuse) d'un tel auteur en moins d'une trentaine de pages, d'où le côté peu satisfaisant de l'ensemble. En fait, le plus intéressant à faire est probablement d'extraire du texte de Drake les propres paroles de Van Vogt qui sont parfois riches d'enseignements historiques ou d'éclaircissements. Un fascicule pas vraiment convaincant malgré l'enthousiasme perceptible de Drake.

The darkness on Diamondia (S&J 1975).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/06/2010

_Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984_

Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984 : Paul BRIANS : 1987 : Kent State University Press : ISBN-10 0-87338-335-4 : xi+398 pages (y compris plusieurs index) : coûtait 30 USD pour un solide HC avec jaquette non illustré.

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Cet ouvrage fait chronologiquement partie d'une série de titres qui, hasard ou synchronicité, traitent du même thème et sont sortis à quelques mois d'intervalle comme le Yoke ou le Dowling (il y en a aussi eu plusieurs autres les années précédentes). En effet, en cette période de fin de guerre froide, plusieurs ouvrages sur la fin du monde via l'atome ont donc été publiés. Comme le post-apocalyptique était passé de mode après les grands textes des années 50 et sa transformation en simple décor dans les années 80, il était sans doute temps pour les théoriciens du genre (comme ici Paul Brians, un professeur d'Anglais et spécialiste du sujet) de se pencher sur ce sous-genre de la SF si particulier.

Le facteur (JL 1987).jpg

Ce volumineux ouvrage se divise en deux partis distinctes. La première est aussi la plus courte puisqu'elle atteint une centaine de pages. Il s'agit d'une étude du thème de l'holocauste nucléaire qui développe à la fois l'histoire du concept mais aussi ses causes ou conséquences (à court ou long terme) imaginaires. La seconde est la plus importante (250 pages), c'est une bibliographie largement commentée (une dizaine de lignes à chaque fois, parfois plus) des oeuvres littéraires de fiction (romans, nouvelles, pièces) sur ce sujet parues entre 1895 et 1984. Organisée par ordre alphabétique d'auteur, elle fournit outre un résumé et un avis, les éléments bibliographiques nécessaires pour localiser les textes indiqués. Plusieurs suppléments sont fournis : une chronologie des oeuvres, des listes d'oeuvres annexes, un index par titre et un index par sujet.

Assassinat des Etats-Unis (RF 1951).jpg

La première partie est relativement classique et dresse un historique fidèle de ce sujet qui a pendant un temps été assez central dans le genre, même s'il a été sur la fin plus traité par l'audiovisuel que par les textes. C'est un ensemble très détaillé et fait preuve d'une grande connaissance du sujet par l'auteur qui s'appuie sur une masse de textes importante et nous évite la concentration parfois rencontrée dans d'autres ouvrages moins fouillés sur un petit nombre d'oeuvres archi-connues.

Ce n'est pas pour cette année (Satellite 1962).jpg

La seconde partie est à la fois la plus originale et la plus remarquable. La quantité de travail fournie est effectivement impressionnante (on doit se rapprocher du millier de textes cités) et c'est elle qui apporte sa vraie plus-value à l'ouvrage. On n'est pas loin d'avoir là la bibliographie définitive de ce sous-genre (dont les occurrences post-1984 sont somme toute assez peu nombreuses) qui se révèle être exhaustive et indispensable pour toute étude de ce sujet. Une vraie réussite.

Eternity road (HarperPrism).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

09/06/2010

_La nouvelle science-fiction américaine_ (Cordesse)

La nouvelle science-fiction américaine : Gérard CORDESSE : 1984 : Aubier (collection "USA") : ISBN-10 2-7007-0350-2 : 222 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 89 Francs pour un TP non illustré.

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Ecrit par un universitaire français ayant aussi enseigné aux USA et paru dans une collection d'essai consacrés à ce pays, cet ouvrage est un passage en revue du paysage de la science fiction américaine dans les années 60 à 80. Présentée sous l'angle relativement trompeur (Cordesse l'évacue d'ailleurs dès sa préface) de la nouveauté, il s'agit en fait d'une histoire du genre depuis ses débuts qui ne se limite pas strictement aux USA mais englobe aussi la sphère britannique.

Analog 1975-10.jpg

L'ouvrage est divisé en plusieurs grands ensembles mêlés. Le premier (correspondant au premier chapitre) et le plus court est une présentation des mécanismes de communication et de feedback qui se sont mis en place au sein du genre et sont une de ses spécificités (existence d'editors puissants, d'agents littéraires influents, d'un fandom impliqué et critique). Le deuxième (constitué du quatrième chapitre) est une réflexion théorique sur le genre avec ses oppositions à d'autres (Fantastique, Mainstream) et ses promesses (sense of wonder, extrapolation). Le dernier et le plus volumineux (trois chapitres sur cinq) est une histoire du genre divisée en trois époques : avant la new-wave, pendant new-wave et après la new-wave. Dans chacun de ces chapitres un certain nombre d'auteurs typiques sont évoqués. Plusieurs bibliographies ainsi qu'un index clôturent l'ouvrage.

Dangereuses visions T1 (JL 1975).jpg

L'ensemble forme un tout qui est relativement intéressant pour le lecteur francophone en particulier grâce à une bonne explication des nombreux mécanismes spécifiques d'interaction entre les forces en présence (auteurs, editors, éditeurs, lecteurs, critiques, fans) qui ont de tout temps guidé l'évolution du genre (sous sa forme écrite) aux USA et, par effet d'imitation, l'évolution de la SF au niveau mondial. Cette sorte de co-pilotage de la SF par plusieurs groupes de personnes aux intérêts parfois divergents est en effet une chose assez propre à la SF que l'on ne retrouve pas forcément dans d'autres genres.

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En fait le maître mot de cet essai pourrait être "synthétique". Sa partie historique est d'un grand classicisme et cite bien les auteurs attendus pour les périodes considérés (Dick, Bradbury, Moorcock, Ellison, Varley, Vinge). Dans cette partie historique, comme pour sa partie théorique, on ressent à la lecture de ce livre une curieuse impression de "déjà-vu" (ou ici de "déjà-lu") quand on tombe sur des éléments ou des réflexions qui sortent directement d'autres ouvrages de référence. Même si les emprunts sont clairement indiqués par Cordesse, on peut parfois être surpris (malgré une évidente proximité thématique) par l'intrusion de données ou d'idées toutes droit sorties du quasi homonyme La nouvelle Science Fiction Américaine de Rey & Thomas. Globalement ce livre est un bon récapitulatif sur son sujet (la SF depuis 1950 aux USA) mais il manque trop d'originalité pour être pleinement satisfaisant.

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Note GHOR : 2 étoiles

08/06/2010

_La nouvelle Science Fiction Américaine_ (Rey & Thomas)

La nouvelle Science Fiction Américaine : Pierre K. REY & Pascal J. THOMAS : 1981 : A&A (no 72 Bis de la revue et #12 de la collection "Documents SF") : pas d'ISBN ni ISSN : 64 pages (pas d'index) : coûtait 25 Francs pour un petit TP plus solide que le fanzine correspondant, illustré de photos en N&B.

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Ce fascicule est un numéro spécial du fanzine A&A (Ailleurs & Autre). Cette revue à la vie longue et tourmentée (elle a connu plusieurs hiatus) est l'oeuvre majeure de Francis Valéry (pourtant un boulimique de l'édition) et probablement la revue amateur ayant eu la plus longue carrière (elle a dû maintenant dépasser les 150 numéros). Sous la double de signature de Pierre K. Rey (à qui l'on devra la série des Univers 19XX) et de Pascal J. Thomas (un vieux complice de Valéry), il s'agit donc d'un panorama de la SF US à l'orée des années 80, avec un focus particulier sur les "nouveaux" auteurs.

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L'ouvrage se divise en trois parties principales. La première est une sorte d'état des lieux du genre aux USA qui comprend un premier chapitre ("Tendances") écrit par Rey qui donne le cadre général (état et évolutions de la société américaine et leurs impacts sur la SF) et un second ("Intendances") qui est surtout une description de l'évolution de l'édition (romans, anthologies, magazines, ouvrages de référence, prix) sur la période 75-80.  La deuxième grande partie est un dictionnaire des nouveaux auteurs qui rassemble une cinquantaine d'entrées, allant de Greg Bear à George Zebrowski. Pour chacun on trouve (parfois) une photographie, les informations biographiques essentielles, un bref (rarement plus d'une demi page) aperçu de leur carrière et une liste des autres oeuvres (romans et nouvelles) non évoquées. La dernière partie est une bibliographie VF de ces auteurs dans un chronologique de parution US avec séparation entre textes et livres.

The omega point (NEL 1974).jpg

Même si, à l'évidence, une partie de cet ouvrage doit beaucoup à une revue comme Locus, celui-ci doit être replacé dans le contexte de l'époque. Dans cette optique c'est une réussite puisque la mission d'informer les amateurs francophones sur l'état réel de la SF US, par opposition à une vue parfois fantasmée et en tout cas nettement distordue par les divers prismes (choix éditoriaux, délais de traduction, etc.), est parfaitement accomplie par ce petit livre que l'on peut voir comme une sorte de parallèle des préfaces de Rey pour ses anthologies chez J'ai Lu.

Univers 1981 (JL 1981).jpg

La bibliographie est sérieuse malgré l'absence d'index qui la rend peu exploitable (même si elle n'est parfois guère volumineuse avec par exemple un seul texte traduit pour Sheffield, Shirley ou Sky). La série de portraits est plutôt synthétique mais convenable, le plus amusant étant soit de contempler l'apparence des auteurs à l'époque (avec une profusion de barbus à cheveux longs et lunettes) pour la comparer avec des photographies récentes, soit de s'amuser à recenser les écrivains présents dans ce dictionnaire (de Broxon à Yep en passant par Chilson) qui disparaîtront de la scène SF corps et biens. Finalement quelque chose de plutôt performant pour l'époque et le contexte mais dont l'utilité est très limitée de nos jours. 

Cimetière de rêves (Le Masque 1977).jpg

Note GHOR : 2 étoiles