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22/03/2013

_Bearings : Reviews 1997-2001_

Bearings : Reviews 1997-2001 : Gary K. WOLFE : Beccon Publications : 2010 : ISBN-13 978-1-870824-58-3 : x+449 pages (y compris index) : coûte 16 GBP pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (là : http://www.lxnen.com/rogerbeccon/index.html).

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Les amateurs de réflexion sur la SF connaissent bien Gary K. Wolfe. Ce professeur d'anglais est à la fois un universitaire ayant beaucoup écrit sur le genre (on se souviendra de son précurseur The known and the unknown un travail sur les icônes propres à celui-ci) mais aussi un critique qui officie tous les mois dans la revue Locus, un magazine qui est en quelque sorte le Journal Officiel de la SF&F anglo-saxonne. Faisant suite à Soundings (pour la période 1992-1996) et précédant Sightings (sur 2002-2006), cet ouvrage compile justement les critiques de l'auteur parues dans ce magazine entre 1997 et 2001.

anglais,3 étoiles

Après une introduction de Peter Straub et une préface de l'auteur, l'ouvrage se divise chronologiquement par années. Chaque partie rassemble donc les rubriques critiques correspondant à une année donnée (de celle de janvier 1997 à celle de Décembre 2001). Il est à noter que Wolfe a excisé une partie du texte, celle concernant soit des oeuvres qu'il considérait comme trop obscures (essentiellement des ouvrages de référence) soit celles relatives aux divers best-of annuels de la SF anglo-saxonne. A noter aussi que l'auteur n'a pas écrit sa rubrique durant deux mois en 2000. Le format de chaque entrée est assez constant et aborde entre deux et cinq ouvrages auxquels il accorde à peu près deux pages chacun. Un index (auteurs, titres et concepts) clôture l'ensemble qui ne comporte pas de bibliographie.

anglais,3 étoiles

C'est un toujours un plaisir de lire les critiques de Gary K. Wolfe, même pour ceux qui, comme moi, les ont déjà lues mensuellement dans Locus. D'une grande érudition et faisant preuve d'une grande cohérence dans sa vision du genre (même s'il s'en défend dans son introduction), cet ouvrage permet d'appréhender le paysage de la SF (Wolfe n'évoque que marginalement des oeuvres de Fantasy ou d'Horreur) et son évolution au fil des années passées en revue par l'auteur. C'est certes une approche plutôt pointilliste et basée sur des textes en nombre limité et relativement significatifs, mais elle permet d'obtenir une vision pas trop déformée du paysage éditorial US concernant le genre.

anglais,3 étoiles

Le problème essentiel avec cet ouvrage est que son utilité n'est pas forcément évidente pour un abonné à Locus (comme je le suis) qui, on peut le penser, aura lu les écrits de Wolfe au fur et à mesure de leur parution. Les autres types de lecteurs (sans doute la majorité vu que la revue ne compte que quelques milliers de lecteurs) pourront peut-être regretter l'absence des éléments bibliographiques permettant de localiser les livres en question (alors qu'ils sont présents dans la revue). Au final, un ensemble de qualité qui permet aussi de conserver de façon pérenne des écrits parus dans une revue à la solidité moindre.

anglais,3 étoiles

Note GHOR : 3 étoiles

17/03/2013

_Worlds enough and time_

Worlds enough and time : Explorations of time in science fiction and fantasy : Gary WESTFAHL & George SLUSSER & David LEIBY (editors) : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF & F" #101) : 2002 (pour la première impression) : ISBN-10 0-313-31706-2 : vi+198 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait 90 USD pour un HC sans jaquette sur mon exemplaire, qui, au vu de la ligne de chiffres de la page de garde est une deuxième impression.

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Faisant partie de la longue série d'ouvrages de référence sur le genre édités par Greenwood Press (c'est d'ailleurs probablement l'un des derniers titres d'une série qui s'arrêtera en 2004), ce livre est un recueil d'essais (inédits) sur le thème du temps. Assemblé par les editors habituels (surtout Westfahl à qui l'on doit plus d'une dizaine de volumes), cet opus présente le mélange classique de contributeurs habituels, de nouvelles plumes (comme le Canadien Saint-Gelais) et parfois d'auteurs extérieurs au genre.

anglais,1 étoile

Après une introduction par Westfahl, l'ouvrage se divise en trois parties rassemblant treize essais d'une dizaine de pages chacun. La première (4 textes) est plutôt composée d'analyses des diverses formes de voyages dans le temps proposées par la SF, généralement sous l'angle des techniques littéraires employées, comme dans l'essai de Sawyer sur les instances de "temps inversé" (Counter-clock World de PKD, An Age d'Aldiss ou Time's Arrow d'Amis). La section suivante (4 essais) considère divers aspects du temps, allant des textes situés dans un futur très lointain au lien avec les pouvoirs psi en passant par un manga japonais (Doraemon). La dernière partie (5 textes) se concentre sur des oeuvres précises, évoquant des romans comme Replay (Grimwood), The Time Ships (Baxter) ou La divine comédie (Dante) ainsi que des films comme Groundhog Day ou Peggy Sue Get Married. Deux annexes sont fournies : une bibliographie des oeuvres relatives au temps ou au voyage dans le temps et un index.

anglais,1 étoile

Soyons clairs, cet ouvrage donne plus l'impression d'un joyeux fourre-tout rassemblant à la hâte des textes disparates, que d'un ouvrage académique voulant faire le tour d'un sujet. On ne peut expliquer que par un certain je-m'en-foutisme ou le manque de contributions la présence de certains essais au sommaire. Par exemple, celui de Kray sur les juifs dans la SF ou celui d'Obey sur une série de romans sentimentaux n'arrivent même pas à s'insérer dans la thématique, pourtant très vague, du recueil. Et que dire du texte de Kuusisto (au titre assez surréaliste : The Curvature of Space-Time in Dante's The Divine Comedy) dont le sujet (la topologie et les trous noirs rencontrent l'Italie du moyen-âge) et son rapport avec le temps sont encore à démontrer en ce qui me concerne.

anglais,1 étoile

Même si quelques textes surnagent dans ce ragoût (Lyau, Saint-Gelais ou Gordon), le menu est fort cher (plus de 70 Euros en neuf, je le rappelle) pour un ensemble très délayé (la maquette est très aérée avec force pages blanches ou presque), peu roboratif (il n'y a guère plus d'une centaine de pages de texte sur l'ensemble du livre, le reste étant pris par les notes ou annexes) et fait plus penser à une accommodation de restes qu'à une promenade gastronomique. Un ouvrage sans intérêt et à trouver obligatoirement d'occase (et pour pas cher) sous peine d'être déçu.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (à peine)

12/03/2013

_Future war novels_

Future war novels : An annotated bibliography of works in english published since 1946 : John NEWMAN & Michael UNSWORTH : 1984 : Oryx Press : ISBN-10 0-89774-103-X : x+101 pages (y compris index) : coûtait 25 USD pour un hc non illustré (sans jaquette), trouvable d'occasion.

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Publié par un petit éditeur basé dans l'Arizona (qui ne semble avoir produit qu'un autre ouvrage d'interviews), cet ouvrage indique clairement son objet dans son (long) titre. Alors que la guerre froide en était dans ses derniers stades, un certain nombre d'ouvrages se sont penchés à peu près simultanément sur le traitement par la SF d'une hypothétique troisième guerre mondiale. Ces travaux (on pensera à ceux de Brians, Dowling ou Seed), dont celui-ci est l'un des premiers chronologiquement, se situent dans la lignée du précurseur I. F. Clarke.

anglais,1 étoile

Cet ouvrage, à la différence de ses successeurs, n'est pas vraiment une analyse du genre mais une bibliographie commentée des romans (pas de nouvelles) relatifs à des conflits futurs (souvent nucléaires) parus en anglais (il y a donc quelques rares titres traduits, dont Malevil de Robert Merle) entre 1946 et 1983 (le livre ayant été publié en 1984). Après une courte introduction, l'ouvrage nous présente exactement 191 romans sur le sujet. Ils sont classés par ordre chronologique de première parution (et par décennie). Pour chacun, les informations bibliographiques de base sont fournies ainsi qu'une évaluation d'une vingtaine de lignes qui mêle résumé de l'intrigue et appréciation critique. Deux index (par titre et par auteur) complètent l'ensemble.

anglais,1 étoile

La sélection de titres effectuée par les auteurs ne semblant pas prétendre à l'exhaustivité, elle est donc forcément partiale et partielle avec une part assez importante prise par des titres aux marges du genre, comme par exemple des thrillers (ou va y trouver du Forsyth), le récit de la 3GM par Hackett ou la série survivaliste de jerry Ahern. Même si certains classiques de la SF sont présents (Walter M. Miller, Judith Merril ou Leigh Brackett), l'impression est parfois un peu d'un certain flou qui inclut des titres surprenants (Shadrach in the furnace de Silverberg ou Under pressure de Herbert) et en omet d'autres (comme par exemple Slave ship de Pohl).

anglais,1 étoile

Outre le choix des oeuvres, je serais aussi réservé sur la qualité et l'exactitude des informations fournies. Il est en effet dommage de trouver dans ce qui est quand même un ouvrage bibliographique (donc à priori utilisé pour localiser de façon fiable des textes) des données erronées aussi fondamentales que le titre ou l'auteur. Essayez donc de trouver des livres de Martin CaidEn ou un roman (en fait un omnibus) de Piers Anthony qui s'appellerait Battle Circus. Du coup, avec une couverture assez peu pertinente et une fiabilité que l'on peut prendre en défaut, l'intérêt même de cet ouvrage est discutable, sauf peut-être pour un thésard qui chercherait des oeuvres sur ce sujet précis.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

10/03/2013

_After the New Wave : Science Fiction since 1980_

After the New Wave : Science Fiction since 1980 : Nader ELHEFNAWY : 2011 : pas d'éditeur mentionné (indiqué comme "CreateSpace Independent Publishing Platform" sur Amazon) : ISBN-13 978-1463644826 : 240 pages (y compris bibliographie secondaire, mais pas d'index) : coûte une dizaine d'Euros pour un TP non illustré, disponible là : http://www.amazon.fr/gp/product/1463644825/.

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Ecrit par un docteur en littérature américain qui collabore à plusieurs revues sur le genre (papier comme la NYRSF ou online comme la défunte The Internet Review of Science Fiction), cet ouvrage est visiblement un livre auto-publié, le mien ayant été imprimé par Amazon. Il en va d'ailleurs de même pour les autres oeuvres de l'auteur qui comprennent au moins un roman (Surviving the Spike et un recueil de nouvelles situées dans le même univers). Ce volume rassemble plusieurs textes ayant pour but (selon les mots de l'auteur dans son introduction) de dépeindre l'évolution de la SF sur les trois dernières décennies, une période qui est celle d'une synthèse entre les deux principaux courants du genre (pour simplifier, la Hard-Science et la New Wave).

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Après une courte introduction, l'ouvrage se divise en deux parties distinctes. La première et la plus importante consiste en le rassemblement d'une dizaine d'essais (déjà publiés dans des webzines mais révisés ou étendus par l'auteur) de taille variable (de trente à moins de dix pages) qui parcourent diverses facettes de l'histoire du genre. Cela va de textes de portée générale comme une réflexion sur l'Uchronie ou le futur de la Science Fiction à des études sur des sujets plus limités comme les techno-thrillers, les films sur les ordinateurs ou les séries télévisées des années 90. La seconde partie rassemble quatre critiques de livres (Burning Chrome de William Gibson et trois anthologies) et une étude sur la série TV Lexx. Une bibliographie secondaire est fournie mais l'ouvrage ne comporte pas d'index.

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Je dois avouer que j'ai trouvé cet ouvrage loin de tenir les promesses faites dans la plutôt grandiloquente introduction. Au lieu d'un ouvrage qui synthétiserait l'évolution du genre sur les trois dernières décennies (un livre qui n'existe effectivement pas encore), le résultat est au final une compilation de textes assez disparates dont la cohérence n'est pas le point fort. Par exemple, si l'objet du livre est bien "les années 1980 à 2010", le troisième texte (sur les uchronies relatives à la 2GM et à la victoire de l'axe) est complètement hors sujet de par les textes évoqués (Two Dooms de Kornbluth, The man in the high castle de PKD), comme l'est une partie du deuxième (qui convie Wells, Verne et Bacon). De même, le long essai sur le techno-thriller est inutile vu que, contrairement à ce qu'écrit l'auteur, ce genre ne fait pas partie de la SF.

Le maître du haut château (JL 1998).jpg

Du coup, le côte "pot-pourri" de cet ouvrage qui réunit des textes n'ayant parfois à peu près aucun rapport avec le genre ou n'en parlant que de façon très superficielle (comme une n-ième discussion sur le phénomène des "Deux Cultures" de C. P. Snow) a tendance à occulter certaines choses plus intéressantes comme la solide réflexion de l'auteur sur le devenir de la SF (un texte plutôt pessimiste, probablement à juste titre). La même stratégie de la compilation explique probablement la présence de la deuxième partie constituée de critiques qui, au vu de leur qualité (honorable, sans plus), n'avaient pas forcément vocation à être conservées et qui, en tout cas, n'apportent rien à l'ensemble. Comme le tout n'est pas très passionnant, ni terriblement original et parfois assez éloigné du genre, le choix (forcé ?) de l'auto-publication semble logique. Comme quoi, ce qui se lit sur écran n'a pas forcément la même tenue une fois imprimé.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

03/03/2013

_Race, Ethnicity and Nuclear War_

Race, Ethnicity and Nuclear War : Representations of Nuclear Weapons and Post-Apocalyptic Worlds : Paul WILLIAMS : 2011 : Liverpool University Press (#40 dans la série "Liverpool Science Fiction Texts and Studies") : ISBN-13 978-1-84631-708-8 : ix+278 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 65 GBP pour un HC non illustré avec jaquette, disponible chez l'éditeur (là : http://www.liverpooluniversitypress.co.uk/index.php?optio...), sera sans doute repris ultérieurement au format TP plus abordable.

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Ecrit par un professeur de littérature dans une université anglaise (à noter qu'il semble exister plusieurs personnes de ce nom gravitant autour de la SF), cet ouvrage fait partie de la longue série de titres consacrés à l'étude du genre proposés par l'université de Liverpool. Il s'agit ici d'une analyse des liens entre les armes nucléaires et la race blanche, répondant à la question de savoir si la bombe atomique est une arme de "blancs". Cet ouvrage se trouve à l'intersection de travaux existants, tant sur la représentation des races dans le genre (deGraw, Lavender, Nama,... ) que sur l'imagerie de l'arme nucléaire et le post-apocalyptique (Booker, Brians, Dowling,...).

anglais,1 étoile

Après une assez longue introduction, ce volume se divise en huit chapitres de longueur variable (de vingt à quarante pages) dont certains ont déjà été publiés précédemment dans diverses revues. Ils abordent successivement plusieurs thèmes, allant des oeuvres d'avant 1945 aux représentations de l'Australie après la bombe en passant par le nationalisme indien (hindou) et le projet Manhattan. L'auteur s'appuie essentiellement sur des oeuvres littéraires même si certains films (On the Beach, les trois Mad Max ou The Mouse who Roared) sont aussi invoqués. Plusieurs pages de notes ainsi qu'une bibliographie et un index complet sont fournis.

anglais,1 étoile

L'impression plutôt mitigée que j'ai eu de cet ouvrage est peut-être tout d'abord due à la minceur ou l'évidence de la thèse de l'auteur. A la question "La Bombe est-elle une arme de blancs ?" la seule réponse possible est "Oui". De même que sa représentation ou ses conséquences reflètent sans grande surprise la sociologie de ses producteurs et consommateurs majoritaires (des américains WASP). Le matériau exploité par Williams est aussi un facteur de difficulté puisqu'il s'agit soit de textes parus dans des supports très spécifiques (destinés aux Noirs américains ou publiés en Inde), soit d'oeuvres aux marges du genre (les romans étudiés dans le chapitre 6 qui semblent même purement "mainstream") ou entrant plutôt dans la catégorie des techno-thrillers (comme certains James Bond évoqués dans le dernier chapitre).

anglais,1 étoile

Le choix de la reprise de travaux antérieurs induit aussi un certain manque de réflexion d'ensemble en contraignant le discours de l'auteur à utiliser des points de passage obligés. Cela nous vaut un chapitre sur une série de nouvelles de Langston Hughes dont on sent bien que la relation avec le sujet affiché de l'ouvrage est plutôt ténue (le texte a été initialement publié dans The Journal of Transatlantic Studies). Même si la plupart des exemples purement SF mentionnés par l'auteur (Miller, Butler, Bradbury, Vonnegut,...) sont très classique, on découvre parfois des perspectives originales comme le chapitre consacré aux anticipations nucléaires indiennes. Au final, le tout forme un ensemble qui n'est pas inintéressant mais qui est parfois trop loin de la science-fiction proprement dite.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile