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16/06/2010

_Olaf Stapledon : Speaking for the future_

Olaf Stapledon : Speaking for the future : Robert CROSSLEY : 1994 : Liverpool University Press (série "Science Fiction texts and studies" #1) : ISBN-10 0-85323-388-8 : xviii+474 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 32.50 GBP pour un volumineux HC avec jaquette, illustré en N&B.

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Sous la plume d'un professeur de littérature américain (qui est aussi un spécialiste de Wells) ce gros livre est une biographie de l'auteur britannique Olaf Stapledon. Il n'est pas surprenant qu'un éditeur universitaire anglais prenne cet auteur comme sujet de son premier ouvrage d'une collection après tout consacrée à la SF. Stapledon est en effet un des ces écrivains de SF qui, comme Wells ou Lewis, n'ont jamais été "tâchés" par une association trop étroite avec les pulps ce qui lui assure une certaine respectabilité et le place dans le camp des auteurs fréquentables malgré une production SF indiscutable et non négligeable.

Sirius (Denoel 1976).jpg

Après une préface d'Aldiss, le premier des dix-neuf chapitres de cette biographie est une rapide ébauche de l'importance de Stapledon. Il est étonnamment suivi par le récit des tracas rencontrés par l'auteur lors de sa venue de l'auteur à New-York pour une conférence sur la paix en 1949, l'année précédent son décès. C'est seulement ensuite que la chronologie reprend son cours normal avec à peu près un chapitre par période de cinq ans (ou parois moins). S'appuyant à la fois sur le journal de l'écrivain et une volumineuse correspondance, Crossley nous raconte la vie de l'un de ces penseurs britanniques fascinés (ou tracassés) par le futur. L'ensemble est illustré d'une trentaine de documents, essentiellement des photographies reproduites en N&B. Après une cinquantaine de pages de notes, on trouve une bibliographie primaire et secondaire (partielle) et enfin un index.

Rien qu'un surhomme (RF 1952).jpg

Il s'agit d'une véritable biographie et non d'un ouvrage de circonstance. Un livre longuement documenté et qui est visiblement fruit d'un très dur labeur, la taille des notes l'attestant aisément. Malgré tout ce soin, cette minutie, j'avoue m'avoir être plutôt ennuyé à la lecture de la vie de ce personnage dont le portrait qui en est fait n'est parfois pas très flatteur sur le plan moral.

Créateur d'étoiles (Rencontre 1970).jpg

Malgré le fait que ses écrits de SF de l'auteur soient au coeur de l'ouvrage, on ne peut pas dire qu'il en soit rendu plus intéressant pour autant. Ce n'est certes pas de la faute de Crossley mais c'est plutôt dû au fait que Stapledon n'était pas vraiment immergé dans le milieu naissant autour du genre et, en tant que représentant de la haute culture, n'avait guère de contacts avec celui-ci (sauf sur le tard avec Clarke et la BIS). En bref, malgré ses qualités, ce livre n'est pas vraiment pertinent dans une optique historique du fait que les trajectoires littéraires de la SF comme genre et de Stapledon ne se sont jamais rencontrées et que l'oeuvre de l'auteur est pratiquement presque indépendante du reste du genre (hormis évidemment pour Wells l'admiré précurseur).

Les derniers et les premiers (Denoel 1978).jpg

Note GHOR : 1 étoile

15/06/2010

_Of worlds beyond_

Of worlds beyond : The science of science fiction writing : Lloyd Arthur ESHBACH (editor) : 1971 (pour cette impression) : Advent : ISBN-10 0-911682-14-7 : 104 pages (y compris index) : coûtait 2 USD pour un TP illustré de quelques portraits en N&B, se trouve assez aisément d'occase et même parfois en neuf, existe aussi en HC (-05-8).

Of worlds beyond.jpg

Ce livre est une des légendes du monde des ouvrages de référence. Initialement paru en 1947 chez Fantasy Press, il s'agit d'un ensemble de textes sur le genre rassemblés par Eshbach et qui regroupait le gratin des auteurs de l'époque. C'est pratiquement LE premier ouvrage de référence (ex-aequo avec le Bailey me semble t-il) qui marque les débuts de la longue famille des livres consacrés à la SF. Pratiquement, cet exemplaire est une réimpression de 1971 (la troisième) qui est elle même issue de la seconde édition Advent de 1964 ressortie par cette small press suite à la faible disponibilité de l'édition originale.

Germes de vie (RF 1953).jpg

Ce recueil d'essais regroupe donc sept textes relativement courts (une dizaine de pages) écrits par des stars de l'époque, à savoir dans l'ordre du livre : Robert A. Heinlein, John Taine, Jack Williamson, A. E. Van Vogt, L. S. De Camp, E. E. 'Doc' Smith et John W. Campbell. Chacun de ces chapitres est précédé d'une courte introduction de son auteur par Eshbach, illustré d'un portrait photographique en N&B. Les essais abordent surtout l'écriture de la SF (ou de la Fantasy pour Williamson) sous l'angle pratique, faisant de cet ouvrage un précurseur des nombreux titres destinés aux apprenti écrivains. Un index clôture ce volume.

La curée des astres (RF 1954).jpg

Il est important de replacer ce livre dans son contexte. En effet, sur un plan purement pratique, les conseils donnés en 1947, même par d'aussi éminents professionnels que ceux rassemblés ici, sont difficilement applicables soixante ans plus tard ne serait-ce que pour des raisons d'évolution du marché. Cette partie là est donc d'un intérêt assez limité vu la progression sensible du niveau "technique" d'une partie des écrivains en devenir, même si certains conseils basiques restent toujours valides.

Les dents du dragon (RF 1956).jpg

La plus-value de cet ouvrage de nos jours est à la fois de rassembler des textes théoriques devenus mythiques (celui de Heinlein où il propose pour la première fois le terme de Speculative Fiction, celui de Van Vogt sur la complexification ou celui de De Camp sur l'humour) et aussi de nous donner une idée de ce qu'était l'état d'esprit dans lequel se trouvait le genre (ou du moins ses principaux auteurs) après la deuxième guerre mondiale. Des éléments qui permettent de pouvoir discerner certaines des évolutions futures de celui-ci telles qu'elles étaient pensées par des acteurs stratégiques de celui-ci. Un livre qui est un témoignage important de l'âge d'or mais qui est quand même à réserver aux historiens de la SF. 

A la poursuite des slans (RF 1954).jpg

Note GHOR : 1 étoile

14/06/2010

_Odyssey : The authorised biography of Arthur C. Clarke_

Odyssey : The authorised biography of Arthur C. Clarke : Neil McALEER : 1992 : Gollancz : ISBN-10 0-575-05448-4 : xii+430 pages (y compris index) : coûtait 17 GBP pour un gros HC avec jaquette illustré en N&B qui se trouve facilement d'occasion.

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Comme l'indique clairement son sous-titre, ce gros ouvrage est une autobiographie de l'écrivain britannique (Sir) Arthur C. Clarke. Un des grands noms de la SF et l'un de ses acteurs connus du grand public (avec Asimov et Heinlein), on ne présente plus cet auteur qui a obtenu la gloire grâce à sa participation au scénario de 2001. Ecrite par McAleer, écrivain de SF mais surtout vulgarisateur, il s'agit là d'une biographie "autorisée" ce qui veut dire qu'elle a été approuvé par Clarke lui-même.

Terre, planète impériale (JL 1978).jpg

Pour un tel type d'ouvrage, il est difficile de faire preuve d'originalité et l'on retrouve donc le schéma chronologique naturel qui sied à ce genre de travail. McAleer débute avec les parents de Clarke et termine en 1992 (donc avant le décès de l'auteur). Il déroule la vie de l'écrivain en une trentaine de chapitres qui couvrent logiquement des durées différentes et se fondent sur un grand nombre d'interviews réalisées par le biographe. Le tout est illustré de quelques pages de photographies en N&B sur papier glacé. Plusieurs pages de notes et un index clôturent le livre.

Terre, planète impériale (AM 1977).jpg

D'une façon pas si paradoxale que cela, l'impression que l'on ressent à la lecture de cette biographie est quand même d'un certain détachement que l'on pourrait qualifier de typiquement britannique. Non pas que ce livre ne se lise pas facilement mais c'est juste que les personnages que l'on rencontre manquent singulièrement de relief et de chaleur. Il n'y a guère d'anecdotes croustillantes ou de règlements de compte dans un ouvrage où tous les gens sont fort civils et n'élèvent que rarement la voix (sauf RAH lors d'une discussion sur l'IDS), sans doute à cause du probable contrôle exercé par Clarke sur le produit fini.

Imperial Earth (Ballantine 1976).jpg

L'amateur de SF ne trouvera pas non plus forcément son compte dans un récit où dominent l'astronautique (on a les détails de toutes les missions spatiales) et l'exploration des fonds marins. Peu de réflexions sur l'écrivain de SF Clarke qui semble parfois n'être là que pour faire bouillir la marmite. Et pourtant c'est sûrement la facette de cet homme qui restera la plus longtemps dans le mémoire collective. Il est dommage qu'elle soit si peu présente dans ce livre certes éminemment lisible mais trop peu impliquant.

Imperial earth (Pan 1977).jpg

Note GHOR : 1 étoile

11/06/2010

_The Null-A worlds of A. E. Van Vogt_

The Null-A worlds of A. E. Van Vogt : H. L. Drake : 1989 : Chris Drumm (Série "Drumm Booklet" #32) : ISBN-10 0-936055-43-X : 30 pages (pas d'index mais bibliographie, + une feuille d'errata dans mon exemplaire) : coûtait 2.25 USD pour un petit fascicule format plus petit que A5 avec agrafage central, trouvable d'occase.

The null-A worlds of A E Van Vogt.jpg

Même si le mot de livre peut paraître abusif pour un si petit item, cet ouvrage est l'un (le ?) des premiers à être consacré entièrement à Van Vogt. Il est écrit par H. L. Drake, un professeur de communications et passionné de Sémantique Générale qui était probablement LE spécialiste de AEVV, un auteur auquel il a consacré de nombreux articles ainsi q'un ouvrage plus complet en 2001 : A. E. Van Vogt : Science fantasy's icon. Ce volume est d'ailleurs de portée moins générale puisqu'il s'intéresse surtout aux rapports entre la Sémantique Générale et les oeuvres de l'auteur.

Ténèbres sur Diamondia (JL 1T1974).jpg

Divisé en cinq chapitres (+ une introduction bizarrement imprimée sur la deuxième de couverture), cet ouvrage parcourt les textes de Van Vogt dans un ordre assez aléatoire en relation avec certains thèmes (la Dianétique, le sexe, les modes de communication...). A noter qu'une grande partie du matériau présenté dans ce volume a été récoltée lors de trois séries d'interviews avec Van Vogt, avec en particulier une qui a été réalisée en 1974 et qui est initialement parue dans une revue sur la Sémantique Générale. L'ouvrage n'offre pas d'index mais fournit une bibliographie des textes cités.

Ténèbres sur Diamondia (JL 03-1984).jpg

Au final, l'impression est assez mitigée en ce qui concerne cet ouvrage. Tout d'abord il faut dire que sa mise en page le rend assez peu agréable à lire : police courrier plutôt petite, pas d'interligne, ensemble d'aspect "pavé", abus du sous-lignage pour autre chose que les titres, le tout ayant une tendance assez nette à "piquer les yeux".

Ténèbres sur Diamondia (JL 1990).jpg

En ce qui concerne le contenu lui-même, il présente un visible manque d'une ligne directrice et possède une nette tendance à passer du coq à l'âne, y compris au sein d'un même chapitre. Il est difficile de rendre justice à la complexité (parfois délibérée ou simplement fumeuse) d'un tel auteur en moins d'une trentaine de pages, d'où le côté peu satisfaisant de l'ensemble. En fait, le plus intéressant à faire est probablement d'extraire du texte de Drake les propres paroles de Van Vogt qui sont parfois riches d'enseignements historiques ou d'éclaircissements. Un fascicule pas vraiment convaincant malgré l'enthousiasme perceptible de Drake.

The darkness on Diamondia (S&J 1975).jpg

Note GHOR : 1 étoile

10/06/2010

_Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984_

Nuclear holocausts : Atomic war in fiction, 1895-1984 : Paul BRIANS : 1987 : Kent State University Press : ISBN-10 0-87338-335-4 : xi+398 pages (y compris plusieurs index) : coûtait 30 USD pour un solide HC avec jaquette non illustré.

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Cet ouvrage fait chronologiquement partie d'une série de titres qui, hasard ou synchronicité, traitent du même thème et sont sortis à quelques mois d'intervalle comme le Yoke ou le Dowling (il y en a aussi eu plusieurs autres les années précédentes). En effet, en cette période de fin de guerre froide, plusieurs ouvrages sur la fin du monde via l'atome ont donc été publiés. Comme le post-apocalyptique était passé de mode après les grands textes des années 50 et sa transformation en simple décor dans les années 80, il était sans doute temps pour les théoriciens du genre (comme ici Paul Brians, un professeur d'Anglais et spécialiste du sujet) de se pencher sur ce sous-genre de la SF si particulier.

Le facteur (JL 1987).jpg

Ce volumineux ouvrage se divise en deux partis distinctes. La première est aussi la plus courte puisqu'elle atteint une centaine de pages. Il s'agit d'une étude du thème de l'holocauste nucléaire qui développe à la fois l'histoire du concept mais aussi ses causes ou conséquences (à court ou long terme) imaginaires. La seconde est la plus importante (250 pages), c'est une bibliographie largement commentée (une dizaine de lignes à chaque fois, parfois plus) des oeuvres littéraires de fiction (romans, nouvelles, pièces) sur ce sujet parues entre 1895 et 1984. Organisée par ordre alphabétique d'auteur, elle fournit outre un résumé et un avis, les éléments bibliographiques nécessaires pour localiser les textes indiqués. Plusieurs suppléments sont fournis : une chronologie des oeuvres, des listes d'oeuvres annexes, un index par titre et un index par sujet.

Assassinat des Etats-Unis (RF 1951).jpg

La première partie est relativement classique et dresse un historique fidèle de ce sujet qui a pendant un temps été assez central dans le genre, même s'il a été sur la fin plus traité par l'audiovisuel que par les textes. C'est un ensemble très détaillé et fait preuve d'une grande connaissance du sujet par l'auteur qui s'appuie sur une masse de textes importante et nous évite la concentration parfois rencontrée dans d'autres ouvrages moins fouillés sur un petit nombre d'oeuvres archi-connues.

Ce n'est pas pour cette année (Satellite 1962).jpg

La seconde partie est à la fois la plus originale et la plus remarquable. La quantité de travail fournie est effectivement impressionnante (on doit se rapprocher du millier de textes cités) et c'est elle qui apporte sa vraie plus-value à l'ouvrage. On n'est pas loin d'avoir là la bibliographie définitive de ce sous-genre (dont les occurrences post-1984 sont somme toute assez peu nombreuses) qui se révèle être exhaustive et indispensable pour toute étude de ce sujet. Une vraie réussite.

Eternity road (HarperPrism).jpg

Note GHOR : 3 étoiles