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12/06/2009

_Asimov : The unauthorized life_

Asimov : The unauthorized life : Michael WHITE : Millenium : 1994 : ISBN-10 1-85798-120-0 : 257 pages (pas d'index, bibliographies) : coûtait à l'époque 18 GBP pour un HC avec jaquette, se trouve facilement d'occase pour une somme modique.

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Même si Asimov nous a laissé un grand nombre d'éléments autobiographiques, tant dans ses nombreux recueils de nouvelles ou dans des volumes entiers dont certains ont été traduits, il existe toujours pour un auteur aussi connu (y compris hors du genre) une place pour une biographie "extérieure". C'est donc à cette tâche que White s'est attelé. Le résultat de son travail est un ouvrage relativement classique dans sa forme qui consiste donc en une narration chronologique de la vie d'Asimov de sa naissance en 1920 (du moins c'est la date communément admise) en Russie à sa mort en 1992.

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Organisé en une quinzaine de chapitres, le livre détaille bien sûr la vie d'Asimov mais se penche aussi beaucoup sur ses écrits et particulièrement sur sa SF. De nombreux textes sont donc analysés et évalués, à la fois dans leurs qualités (et défauts) intrinsèques mais aussi dans leur relation avec les éléments personnels de la vie de l'auteur. En bonus on a une maigre (par rapport au volume total de ses écrits) bibliographie des fictions d'Asimov (deux pages) et une bibliographie générale sur la SF (une page).

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Globalement, le récit de White est assez favorable à l'auteur, mais sans excès, ce qui nous change un peu de la pénible autosatisfaction ou autoglorification des autobiographies du Maître. Il se focalise assez sur la vie domestique d'Asimov et nous conte nombre d'anecdotes sur ses aventures sentimentales, en restant toutefois assez flou. Techniquement, la lecture est plutôt agréable et la maquette aérée.

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Malgré son côté rafraîchissant et parfois un peu iconoclaste, on pourra regretter que White n'ait visiblement effectué que peu de recherches personnelles (la maigreur de la bibliographie secondaire en atteste). En effet, la quasi-totalité des informations factuelles sont tirées de la masse des écrits d'Asimov (ce qui se vérifie aisément par les notes de bas de page). Les autres éléments fournis par White semblent parfois sortis directement de son imagination ou relever de suppositions psychologiques peu étayées. Ce côte un peu "léger" du travail fourni est assez clairement perceptible dès la préface où White avoue ingénument ne jamais avoir rencontré Asimov pour écrire son livre alors qu'il était encore vivant au moment où il décide de commencer sa biographie. Ce manque d'investissement peut expliquer, par exemple, que White place Heinlein parmi les Futurians (page 41), ce qui, en plus de la simple erreur factuelle aisée à corriger et à détecter (c'est un groupe sur lequel il a été beaucoup écrit), pose des questions sur sa connaissance du genre et de son histoire. 

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Au final, c'est un ouvrage très lisible et qui nous montre un Asimov parfois loin de son image (souvent autopromue) habituelle de génie jovial et sympathique. Il est toutefois très loin des standards désormais atteints par le genre (cf. Phillips sur Tiptree), très probablement à cause d'un manque de travail. Pour finir, on regrettera l'absence d'index, très pénalisante et qui rend cet ouvrage quasiment inutilisable comme source biographique.

 

Note GHOR : 2 étoiles