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17/11/2008

_Coordinates : Placing science fiction and fantasy_

Coordinates : Placing science fiction and fantasy  : George E. SLUSSER & Eric S. RABKIN & Robert SCHOLES : Southern Illinois University Press (série Alternatives) : 1983 : ISBN-10 0-8093-1105-4 : 206 pages (y compris index, notes et notices bibliographiques) : une grosse dizaine d'Euros d'occase pour un HC (pas de jaquette sur mon exemplaire, à vérifier).

Coordinates.jpg

Ce volume regroupe les essais originalement écrit pour la 3ème conférence J. Lloyd Eaton sur la SF&F qui s'est tenue en 1981.
Comme d'habitude, ils sont censés se tenir à un thème, ici la définition de coordonnées pour les deux genre cousins que sont la SF et la fantasy. Dans la pratique, on verra que les sujets abordés n'ont qu'un rapport parfois très lointain avec cette problématique.

Au sommaire, 13 textes (ils sont de longueur variable, de 7 à 30 pages) :

- Des essais un peu généraux sur le (ou les) genre(s)  : The criticism of science fiction (qui dresse une trop brève histoire des tentatives d'apporter un discours critique au genre), America as SF (une revue des fictions parues en 1939 dans les magazines SF et de leur contenu, le tout en conjonction avec l'exposition universelle de cette année).

- Plusieurs études sur des textes précis : Voyage au centre de la Terre, She (analyse féministe), Herland (idem, of course), Triton (les désirs), Waldo -RAH- & Desertion -Simak, série City- (sous l'angle de l'opposition entre autoplastie et alloplastie), Atlas shrugged -Rand- (une analyse politique engagée), Dune & Foundation (leur rapport à la forme classique), Fahrenheit 451 (les coupes autoritaires faites par l'éditeur Ballantine sur le texte).

Dune (NEL 1973).jpg                  Triton (CL 1977).jpg


- Quelques articles inclassables : How new is new ? (le nouveau l'est-il vraiment), Existential Fantasy (Kierkegaard contre Mishima), The descent of fantasy (pas tout compris).

Il est, dans la pratique et avec ce genre de livre, impossible de se fier au thème pour déterminer son intérêt puisqu'il se révèle purement indicatif ou extrêmement vague. On se retrouve donc réduit à constater que la qualité des textes est strictement fonction de celle de l'intervenant. Les habitués de l'exercice livrent donc de bons essais (Franklin, Wolfe, Fiedler) alors que certains se noient dans leurs marottes ou la démonstration absconse.

La majorité des essais, en se focalisant sur des oeuvres précises (même si elle ne sont pas toutes originales, cf la n-ième étude sur Triton ou Dune), est toutefois d'un bon niveau, avec une mention à celui sur Atlas shrugged (un texte important pour les libertariens et leurs dérivés US) et à la lecture croisée RAH/Simak.

Waldo & Magic Inc (Pyramid 1963).jpg

Un livre plus séduisant qu'il n'y parait, avec, une fois les scories enlevées, de quoi alimenter les réflexions sur certaines oeuvres et leurs thématiques ou leurs idéologies.

Note GHOR : 2 étoiles

10/11/2008

_Different engines : How science drives fiction and fiction drives science_

Different engines : How science drives fiction and fiction drives science: Mark L BRAKE & Neil HOOK : Macmillan : 2008 : ill Corbis (en fait la couverture d'un pulp des années 20 colorisée différemment, l'original est de Frank R. Paul) : ISBN 978-0-230-01980-5 : 265 pages (y compris index) : de l'ordre de 8 Euros pour un HC avec jaquette (petit format).

Different engines.jpg

Cet ouvrage est principalement un receuil d'articles précédemment publiés dans Astrobiology magazine, articles qui ont pour principe de mettre en parallèle une époque de l'histoire des sciences et la SF qui lui est contemporaine, en partant du principe que les deux champs se répondent et s'alimentent l'un l'autre.

Il est divisé en sept chapitres :

1) The age of discovery : Kepler, Newton, Gallilée avec la proto-SF (du type Gulliver)
2) The mechanical age : Darwin, Flammarion avec Wells
3) The astounding age : Einstein et les premiers pulps
4) The atomic age : la bombe, la guerre froide et l'école Campbell
5) The new age : la course à la lune et la new wave
6) The computer age : l'essor de l'informatique et le cyberpunk
7) The age of biology : les biotechnologies et la SF à l'écran (GATTACA, Blade runner)

En ce qui me concerne, le sous-titre est un peu trompeur.

En effet, plus qu'un récit des interactions entre science et science-fiction, on a plutôt affaire à une histoire de la SF comme il en existe bien d'autres avec comme fil conducteur et repères chronologiques les progrès scientifiques. Hormis de rares exemples on ne voit pas trop comment la "fiction drives science", ce qui est dommage puisque c'est sur ce principe (ou du moins "fiction drives technology") que Gernsback a créé le genre. Quand à la proposition inverse ("science drives fiction"), elle est semble t-il tellement évidente qu'elle est carrément évacuée du livre.

Sans la réflexion sur la place de la science en SF (aucune mention de la Hard Science par exemple, ni d'aucun des ses auteurs) ni réflexion sur l'influence de la SF sur la science (si ce ne sont quelques anecdotes ultra-connues souvent tirées de Campbell), seule reste l'histoire de la SF.

Sur ce point le livre se situe dans une honnête moyenne (on notera toutefois quelques erreurs de dates) mais son principal défaut est surtout de n'être absolument pas original (les oeuvres discutées ont été vues et revues au fil des ouvrages sur la SF : A canticle for Leibowitz, The left hhand of darkness, 1984, Stranger in a strange land, etc...).

Un cantique pour Leibowitz (Denoel 1977).jpg

Il est aussi nettement trop court (les pages sont petites et les notes bibliographiques copieuses). Traiter la SF de Kepler à Doom (le film de 2005) sur 200 pages ne permet qu'une vague ébauche qui laisse de trop vastes zones d'ombre.

A la décharge des auteurs, l'entreprise est toutefois assez casse-gueule, surtout sur un texte aussi court, quand on voit qu'il fait 400 pages pour raconter deux décennies de magazines SF.

Enfin, deux points qui m'ont gêné :

1) on voit parfois un peu trop nettement les emprunts (avoués) à Franklin ou aux Roses.

War stars.jpg      The shattered ring.jpg

2) dans les premiers chapitres, le fait de voir appliquer le terme de Science Fiction à des textes comme Sommium , Les voyages de Gulliver ou Frankenstein. En tant que Westfahlien orthodoxe, je pense que la SF n'existe qu'à partir de 1926 et que les oeuvres antérieures n'en sont pas stricto-sensu, mais c'est juste une question de terminologie.

Un ouvrage pas forcément mauvais mais qui n'apporte rien de plus : trop long pour un livre d'initiation/introduction, trop court pour une histoire de la SF digne de ce nom.

Note GHOR : 1 étoile

 

07/11/2008

_Theodore Sturgeon_

Theodore Sturgeon  : Lucy MENGER : Ungar (série Recognitions) : 1981 : ISBN-10 0-8044-6492-8 : 136 pages (y compris index et biblio basique) : quelques Euros d'occase pour un TP.

Theodore Sturgeon (Ungar).jpg

Il faut croire que les années 80-81 était les années Sturgeon en ce qui concerne les ouvrages de référence. En effet, outre le livre homonyme de Lahna Diskin chez Starmont, cet ouvrage aux buts similaires mais plus étoffé était publié à peu près en même temps.

Theodore Sturgeon.jpg

Il s'agit donc d'une classique analyse de l'oeuvre de Théodore Sturgeon, un auteur à la voix si particulière dans le paysage de la SF.

La structure de ce livre est tout à fait standard, avec un découpage en sept chapitres comme suit :

1- "A brief biography" dont l'objet est clairement indiqué dans le titre.

2- "We are the enemy 1939-1940" traite des nouvelles de Sturgeon de sa première période (avant la 2 GM) sous l'angle d'un thème commun à savoir un anti-intellectualisme prononcé et une méfiance vis-à-vis des humains qui mène à un grand pessimisme.

3- "The paths of good" concerne les textes de la fin des années 40 où Sturgeon amorce un virage vers l'humanisme en manifestant plus d'amour pour l'espèce humaine et découvre la capacité de celle-ci à faire le bien.

4- "Man will prevail" s'occupe des textes courts des années 50 qui montre une confiance encore plus grande en l'homme et tente une approche plus sociétale des remèdes possibles.

5- "Manifestations of man" analyse les principaux romans de Sturgeon (ceux de SF) : The dreaming jewels, More than human, The cosmic rape & Venus plus X sous l'angle de la sexualité (surtout pour le dernier) et l'exploration des modalités de réalisation possibles du potentiel de l'homme.

The cosmic rape (Dell 1968).jpg

6- "Still we are the enemy" poursuit l'ordre chronologique avec les textes des années 60 (et après) qui voient Sturgeon faire en quelque sorte la synthèse de son analyse de l'humanité qui peut, selon l'auteur, envisager un avenir positif.

7- "Art and artistry" un chapitre plus technique qui montre comment fonctionne la "patte" de Sturgeon, un des stylistes les plus réputés du genre. Menger montre que l'auteur incorporait littéralement sa poésie (invendable autrement) à ses textes en prose.

Suivent une bibliographie secondaire, et une bibliographie primaire choisie qui permet de trouver les dates de première parution des textes ainsi qu'une localisation partielle des nouvelles (un seul titre les contenant est indiqué).

The dreaming jewels (Corgi 1971).jpg

Il n'y a pas grand chose de négatif à dire de cet ouvrage. C'est proprement fait, c'est d'une construction à la fois originale (la misanthropie des premiers textes de Sturgeon a rarement été mise en avant) et logique (parce que étayée). Les démonstrations et analyses sont appuyés par de nombreuses citations et validées par une absence d'erreurs factuelles (dans la limite de mes connaissances).

Tout au plus pourrait-on trouver que le lien entre l'homme et l'écrivain est parfois peu fait alors qu'il aurait pu être pertinent pour expliquer les "writer's block" à répétition de l'auteur. Evidemment, comme à chaque fois qu'un ouvrage est à mon sens bien mené, j'en regrette la brièveté. Les (seulement) 120 pages d'analyse assez aérées donnent parfois un sentiment de trop-peu.

Si on veut, un jour, faire croitre le segment des ouvrages de référence dans notre langue, cet ouvrage (qui en plus concerne un auteur dont la carrière est logiquement terminée) serait (AMHA) un candidat de choix pour une traduction VF au sein d'une collection d'essais sur des auteurs précis.

Comme d'autres (par exemple le Leiber mentionné là : http://groups.google.fr/group/fr.rec.arts.sf/msg/511a21b5...) il pourrait, par le fait qu'il traite d'un auteur traduit et apprécié, peut-être intéresser un public suffisamment large (une grosse centaine de personnes) pour rendre l'aventure rentable.

Fritz Leiber Critical essays.jpg

Note GHOR : 3 étoiles

 

Microcosmic god (NAB).jpg

Puisque l'on en est à Sturgeon, je ne peux que conseiller de soutenir l'initiative de NAB qui a entrepris la publication de l'intégrale des écrits (y compris inédits et variations) de l'auteur. Ils en sont au tome 10 ou 11.

Thunder and roses (NAB 1997).jpg

04/11/2008

_Galactic suburbia : Recovering women's science fiction_

Galactic suburbia : Recovering women's science fiction : Lisa YASZEK (1969- ) : Ohio State University Press : 2008 : ISBN-13 978-0-8142-5164-5 : 234 pages (y compris index et biblio) : 16 Euros 44 pour un TP.

 

Galactic suburbia.jpg

 

 

Cet ouvrage fait partie de la (très) longue liste de livres traitant des rapports entre les femmes et la SF.

Il s'intéresse ici aux femmes écrivains (et non lectrices par exemple) et aux écrits qu'elles ont pu produire et publier durant la période 1945-1965, soit la période située entre la fin de la 2GM et la pleine action du women's lib. Les recherches de Yaszek montrent que les femmes auteurs de SF ont, pendant cette période, utilisé une sorte de décor/ensemble de thématiques commun qu'elle nomme "Galactic suburbia", c'est à dire une version du futur des USA (et en leur sein de la place des femmes) concentrée sur la sphère domestique.

Ce cliché de "La femme américaine du futur au fourneaux" a été clairement le fruit d'une nette volonté de la société US et de ses dirigeants (masculins) de renvoyer les femmes dans leur foyers après les avoir utilisées comme main d'oeuvre durant la guerre (la fameuse "Susie la riveteuse"). Malgré tout, l'usage de ce cadre a permis aux auteur(e)s de subvertir, au sein d'un genre accueillant (le seul peut-être permettant une telle liberté), l'idéologie patriarcale ambiante en ouvrant la voie à un féminisme naissant et de préparer la place de la femme dans l'imagerie du futur.

Cet ouvrage est organisé en 4 chapitres :

1- "Writers" : qui place les auteurs féminins dans le cadre plus large de la SF de l'époque et explique leur positionnement et leurs stratégies dans l'espace propre au genre et extérieur à celui-ci.

2- "Homemakers" est un peu le coeur du livre qui montre comment ces écrivains ont utilisé la SF pour émettre un commentaire sur l'état de la
société US et constater le recul de la place des femmes sous la poussée conjuguée des demandes de la guerre froide et de la consommation.

3- "Activists" montre comment les femmes ont utilisé l'espace qui leur était dévolu (le foyer, la famille et les enfants) pour participer d'une façon importante aux avancées civiques des années 50-60 et comment cela s'est traduit en terme de récits SF se concentrant sur la rencontre de l'alien.

4- "Scientists" montre comme les femmes de la SF se sont positionnées par rapport à la science, à la fois comme journalistes scientifiques mais aussi, au travers des textes de fiction comme actrices de l'aventure scientifique.

 

Dans le débat traditionnellement assez controversé sur l'histoire croisée du féminisme et de la SF, il existe schématiquement deux positions :

- l'école Russ (et al.), du féminisme des années 60 qui part du principe que les auteurs de cette mouvance ont fait tomber les barricades de la SF et ont, à elles toutes seules, imposé la présence des femmes dans un genre qui les niait complètement.

- l'école Willis (et al.), celles des participantes au genre qui ont toujours connu une présence clairement féminine au sein de la SF, présence qui leur permettait (du moins pour un partie) de distiller leur message d'égalité.

Ces deux écoles sont bien sûr souvent antagonistes, les premières trouvant que les secondes ont trahi la cause en rampant au pied du patriarcat, les secondes trouvant les premières par trop ignorantes des réalités du genre et trop promptes à oublier leur contribution.

Yaszek me parait plutôt souscrire à la seconde école qu'à la première, même si sa conclusion lie les deux en faisant découler la révolution féministe en SF du travail des pionnières.

Sa thèse, à savoir l'utilisation d'une sorte de vision future de la sphère domestique pour faire passer des idées progressistes sur le rôle de la femme et l'emploi des tribunes offertes par le genre pour promouvoir une autre voie que la société patriarcale, est très bien présentée et appuyée sur des exemples concrets, même si l'on pourra toujours regretter une certaine concentration sur un petit nombre d'auteurs (la place prise par Merrill, est AMHA un peu disproportionnée, mais elle est la seule à avoir fait l'objet d'une biographie aisément disponible).

Homecalling (NESFA 2005).jpg

On notera qu'une partie importante du texte est consacrée à la présentation du contexte social et de ses enjeux, chose précieuse pour des non-américains.

L'écriture est facile et le discours reste très mesuré (ce n'est pas du Russ) mais n'en est pas moins lucide et critique, même si la conclusion sonne parfois un peu trop PC dans les lauriers tressés à la vague féministe et dans une certaine (AMHA) exagération de sa place actuelle et de son influence au sein du genre.

On regrettera juste quelques redites (des paragraphes entiers sur Merrill repris à l'identique dans les chapitres 1 et 4) et une impression (assez floue, je le concède) d'un léger manque de profondeur, générée à la fois par certaines affirmations qui sonnent un peu faux à la lumière d'autres travaux (par exemple la place "importante" d'Amazing sur la scène SF dans les années traitées me parait douteuse) et ce qui me parait être un manque de familiarité avec la totalité du matériau primaire disponible (les textes parus en revue entre 1945 et 1965), matériau peu accessible il est vrai.

Amazing 1961-10.jpg

Mais ces quelques points ne doivent pas masquer le fait qu'il s'agit de la meilleure, la plus claire et la plus complète présentation du travail des auteurs féminins de SF de l'après 2GM. A ce titre et dans une perspective historique de la SF, c'est un ouvrage indispensable.

 

Note GHOR : 3 étoiles

_Harry Harrison_

Harry Harrison : Leon STOVER : Twayne Publisher (série TUSAS #560) : 1990 : ISBN-10 0-8057-7603-6 : 141 pages (y compris index et biblio) : une dizaine d'Euros pour un HC (qui a probablement une jaquette comme certains autres ouvrages de la même série, d'où l'image ci-dessous, un peu étrange).

Harry Harrison.jpg

 

Cet ouvrage nous offre un panorama de l'oeuvre de Harry Harrison, écrivain au positionnement et au parcours atypique, successivement star de Analog puis leader de la SF anti-militariste pour finir par être surtout connu comme auteur ou concepteur à la chaîne de sequelles médiocres à ses plus grands succès (séries 'Bill' & 'Ratinox').

Bill, the galactic hero (Penguin 1977).jpg

Il est organisé en 11 chapitres se concentrant sur diverses parties de l'oeuvre de Harrison (romans et -un peu- nouvelles), correspondant soit à des thèmes (politique, économie), à des styles (humour, parodie) ou à des séries (Ratinox, Deathworld, Bill, West of Eden). Seuls échappent à ce principe le premier chapitre qui est une sorte d'introduction à la proto-SF directement extraite d'un autre ouvrage de référence et le deuxième qui est une courte biographie de l'auteur.

 

Comme souvent avec Stover, le résultat final est plutôt décevant.

On peut passer sur les habituelles approximations et conneries : Campbell devenant rédacteur en chef d'Astounding en 1947 ou la pittoresque série policière française 'Arsine Lupin' due à Ponson du Terrail.

On peut aussi passer aussi sur les vrais bouts de messages idéologiques propres à Stover (capitalisme et religion marchant main dans la main pour nous libérer de tous ces maudits gauchistes utopistes), moins fréquents mais largement aussi pénibles (et surtout sans intérêt dans le cadre d'une telle étude) que dans son Robert Anson Heinlein.

 

On peut même excuser le premier chapitre qui est plus du remplissage d'un ouvrage bien mince (10 pages sur 120 pages de texte) qu'un éclairage quelconque sur l'auteur puisqu'il n'a aucun rapport avec lui.

The best of Harry Harrison (Orbit 1976).jpg

Ce qui est vraiment dommage, c'est que Stover, qui a quand même collaboré avec Harrison (sur le roman Stonehenge) et qui semble être un intime, n'ait pas réussi à nous faire partager les ambitions ou les motivations de l'auteur, chose qui aurait été un plus indiscutable dans un ouvrage voulant un tant soit peu analyser un auteur. 

A la place on a "Stover raconte l'intrigue des textes de Harrison" ou "Stover recopie les dossiers de presse de Harrison" ou "Les causeries de Tonton Stover". Ce n'est pas forcément mal fait mais c'est hyper-schématique, peu creusé pour ce qui est de la SF et du contexte des oeuvres (personnel ou général, cf le premier Bill dont l'histoire de la génèse est escamotée) mais trop détaillé sur des sujets connexes, comme par exemple plusieurs pages sur les diverses époques de la préhistoire (l'Holocène, le Néolitique etc...). On notera aussi que si Stover ne semble pas avoir grand chose à dire sur Harrison, il est beaucoup plus prolixe sur Stover.

 

Du coup, on préfèrera nettement Harrison sur Harrison (Hell's cartographers, pas tout jeune mais pertinent) ou Tomlinson sur Harrison (Harry Harrison An annotated bibliography), un ouvrage structuré différement, puisque étant une biblio commentée, mais nettement plus riche au final.

Hell's cartographers.jpg                        Harry Harrison An annotated bibliography.jpg

Un ouvrage à réserver aux fans de Harrison mais qui risque de les décevoir tant il est 'léger' en info et/ou en analyse.

 

 

Note GHOR : 1 étoile