21/09/2021
_Art and Idea in the Novels of China Miéville_
Art and Idea in the Novels of China Miéville : Carl FREEDMAN : 2015 : Gylphi (série "SF Story Worlds: Critical Studies in Science Fiction") : ISBN-13 978-1-78024-030-5 (la fiche ISFDB du titre) : xiv+183 pages (y compris index) : coûte 16.99 GBP pour un petit tp non illustré, disponible chez l'éditeur, existe aussi en e-book.
Paru dans une petite collection britannique d'ouvrages de référence qui sort à peu près un titre par an, cet ouvrage est consacré aux romans de China Miéville. Cet auteur, britannique lui-aussi, est un des "apôtres" de la Weird Fiction (ou aussi New Weird), une catégorie aux contours assez flous et dont le maître mot est l'hybridation des divers genres de l'imaginaire. Assez peu productif (moins d'une dizaine de romans et peu de nouvelles en déjà vingt ans de carrière), Miéville est un auteur au palmarès impressionnant et à l'influence sur le genre certaine. Il est aussi un fin connaisseur de celui-ci-ci (on lui doit cet ouvrage en collaboration avec Mark Bould).
Écrit par Carl Freedman (qui n'est pas un inconnu dans le domaine de la réflexion sur le genre), ce court volume est divisé (outre une préface) en sept chapitres. Les six premiers abordent chacun un roman de Miéville (dans l'ordre King Rat, Perdido Street Station, The Scar, Iron Council, The City & The City et Embassytown) et le dernier sert de conclusion à l'ensemble. Dans chacun des chapitres consacrés à une œuvre précise, Freedman tente de faire ressortir ce qu'il pense être le thème de l'ouvrage, thème qui est bien sûr éminemment politique. Malgré l'index, on regrettera l'absence d'une bibliographie secondaire, bibliographie qu'il faut "reconstituer" d'après la vingtaine de pages de notes.
Que le lecteur soit prévenu, avec Miéville et Freedman on est dans la pure mouvance marxiste, de la tendance dure qui ne fait aucun cadeau au système capitaliste. C'est avec un immense plaisir que j'ai retrouvé cette philosophie politique et surtout ce type d'analyse essentiellement politique des textes, une approche qui est très peu fréquente dans les écrits théoriques sur le genre qui sont au mieux d'une tiédeur toute bourgeoise. Freedman (et Miéville aussi comme le premier le démontre bien) maîtrisent parfaitement leurs bases idéologiques ce qui permet une analyse politique de textes qui se révèlent être d'une richesse insoupçonnée.
Bien sûr, parmi les six romans évoqués, l'analyse marxiste de Freedman est la plus pertinente quand elle opère sur la "trilogie" Bas-Lag et encore plus quand il traite du plus "politique" des trois, à savoir Iron Council. On sent l’auteur moins à l'aise avec les autres romans de Miéville et en particulier avec la thématique plus linguistique que sociale de Embassytown. C'est en tout cas un ensemble assez jouissif et d'une approche tellement rare qu'elle excuse une certaine emphase de la part de Freedman qui semble parfois un peu surévaluer l'auteur (Miéville c'est plus mieux que Tolkien) mais qui, et c'est ce qui compte, peut donner envie de lire ces romans à celui qui ne l'a pas déjà fait.
Note GHOR : 2 étoiles (au moins)
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