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18/08/2018

_Otto Binder_

Otto Binder : The Life  and Work of a Comic Book and Science Fiction Visionary : Bill SCHELLY : 2016 : North Atlantic Books : ISBN-13 978-1-62317-037-0 (la fiche ISFDB du titre) : xviii+329 pages (y compris index) : coûte 19.95 USD pour un tp illustré en n&b, disponible chez l'éditeur ().

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Je me permets d'évoquer ici cet ouvrage même s'il plaira sans doute beaucoup plus aux amateurs de comics qu'à ceux de SF. En effet, il s'agit là de la biographie de Otto Binder, la moitié (principale) du fameux écrivain de l'âge d'or Eando Binder. On se souvient de cet auteur principalement pour sa série "Adam Link" qui préfigure les robots "Asimoviens" (c'est à dire comme personnages positifs). Hélas, et malgré un timide revival dans les années 60 chez Belmont ou Paperback Library, ce nom n'évoque plus grand chose aux lecteurs de SF, à fortiori s'ils sont français (seul trois de ses textes ont été traduits).

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On notera tout d'abord que cet ouvrage est la mise à jour d'un livre de 2003. Ensuite, en ce qui concerne la SF "livresque", elle est clairement le parent pauvre de l'ouvrage, à la fois parce qu'elle ne représente qu'une petite partie de la carrière artistique de Binder (en gros les années 30 et la collaboration avec son frère) et parce que Schelly est plus un spécialiste des comics. Dans la pratique, seule les soixante premières pages sont intéressantes pour un amateur de SF qui y trouvera une évocation réaliste de la carrière d'un écrivain débutant.

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Au final, un livre sympathique qui mérite d'être lu au moins pour sa partie initiale (la suite peut être parcourue mais nécessite sans doute une solide culture es-comics US pour être pleinement appréciée). 

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Note GHOR : 2 étoiles (pour la partie SF)

17/08/2018

_William Gibson_

William Gibson : Gary WESTFAHL : 2013 : University of Illinois Press (série "Modern masters of science fiction" #2) : ISBN-13 978-0-252-07937-5 (la fiche ISFDB du titre) : 211 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 25 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (), existe aussi en hc (03780-1) et en ebook (09508-5).

gibson,anglais,2 étoiles

Cet ouvrage est en fait le deuxième paru dans la série d'études mono-auteurs édités par les UIP. Sous la plume de Gary WESFAHL, un spécialiste du genre que l'on ne présente plus (il a une vingtaine d'ouvrages de référence à son actif), c'est donc William Gibson qui en est le sujet. Du coup on ne présentera pas non plus Gibson, l'auteur de Neuromancer (un roman qui a même été publié chez France Loisirs) et l'une des figures tutélaires du Cyberpunk (à son coprs défendant semble-t-il). Malgré le fait qu'il existe pléthore de textes sur Gibson et/ou ses oeuvres, allant d'ouvrages entiers (Olsen chez Starmont, le literary companion de Henthorne) à des dizaines d'interviews (ce qui semble être une spécialité de Gibson) en passant par des dizaines d'articles sur des romans précis (logiquement surtout sur les trois premiers), Westfahl estime pouvoir apporter un regard neuf sur l'auteur en s'appuyant sur des sources peu utilisées (ses premières armes dans des fanzines, ses poèmes).

gibson,anglais,2 étoiles

Après une brève introduction où Westfahl présente son projet, cet ouvrage est divisé en sept chapitres de longueur variable. On commence par une partie biographique d'une dizaine pages qui est suivie par l'analyse de (presque) tous les textes de Gibson, rassemblés en plusieurs groupes (les parutions de jeunesse dans des fanzines, les nouvelles, la trilogie Sprawl, The Difference Engine et les autres types de textes publiés, la trilogie Bridge et la trilogie Blue Ant). Une courte conclusion (Gibson comme écrivain conformiste) précède une interview et deux copieuses bibliographies (primaire et secondaire) ainsi qu'un index.

gibson,anglais,2 étoiles

Indépendamment de la qualité et la minutie du travail de Westfahl, deux choses m'ont ennuyé dans cet ouvrage. En premier leiu, et au risque de me faire taxer d'hérésie, je ne suis pas convaincu que Gibson soit vraiment un "Modern master of Science Fiction". J'ai toujours perçu cet auteur à la fois comme une "one-hit-wonder" qui ne doit sa place dans le genre que grace à une seule oeuvre marquante (Neuromancer bien évidemment), un peu comme Keyes voire Tolkien. Ce point ressort d'ailleurs en creux dans l'ouvrage de Westfahl qui peine parfois à trouver des qualités à certains livres de Gibson et qui se trouve contraint (AMHA) à faire un peu de délayage au vu de la faible production de l'auteur (une dizaine de romans dont une partie hors-genre et encore moins de nouvelles), Celà l'amène par exemple à discourir longuement sur les dessins de Gibson dans divers fanzines. De plus, la trajectoire éditoriale de Gibson est assez proche de celle de gens comme Vonnegut ou Bradbury, qui, une fois devenu célèbres grace à leur SF, ont renié leur appartenance au caniveau pour embrasser une carrière plus "littéraire". Hormis un indiscutable effet de mode, un ouvrage sur Gibson n'est, pour moi, pas vraiment à inclure  dans la catégorie des titres sur le maîtres modernes de la SF.

gibson,anglais,2 étoiles

Le deuxième point qui m'a ennuyé est que, sans doute afin de trouver un angle d'attaque original, Westfahl suppose beaucoup de choses quand aux intentions de Gibson. Il voit souvent le reflet de l'auteur dans certains personnages, détecte certaines influences (Simak par exemple, un point d'ailleurs explicitement nié par Gibson dans l'interview incluse dans l'ouvrage) ou présente certains éléments des romans comme des métaphores de Gibson sur sa position d'écrivain. Hélas, rien ne semble corroborer ces analyses (Gibson étant de plus assez peu dans l'auto-analyse de ses textes) ce qui donne un peu l'impression d'un raisonnement parfois bati sur du sable. Cela donne au final l'impression d'un travail à la fois minutieux (Westfahl adore les listes, un peu comme Gibson) mais aussi un peu trop spéculatif. C'est un peu dommage mais cela peut aussi simplement vouloir dire qu'il n'y a pas assez de matière chez Gibson pour un tel livre. Malgré tout, certains des points avancées par Westfahl (Gibson comme écrivain "petit-bourgeois", sa distance avec le Cyberspace, son désir d'aisance financière) sont pertinents et auraient même mérités d'être plus developpés.

gibson,anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

15/08/2018

_The Work of Julian May_

The Work of Julian May : An Annotated Bibliography & Guide : Thaddeus DIKTY & R. REGINALD : 1985 : The Borgo Press (série "Bibliographies of modern authors" #3) : ISBN-10 0-89370-482-2 (la fiche ISFDB du titre) : 66 pages (y compris index) : coûtait 9.95USD pour un TP non illustré qui existe aussi en hc (-382-6).

angalis,1 étoile

Cette bibliographie fait partie de la collection "Bibliographies of modern authors" éditée par Borgo à la fin des années 80 et qui comptera une trentaine de titres dont une bonne moitié consacrée à des auteurs de SF parfois assez peu connus. Cet opus (l'un des premiers de la série) est donc consacré à Julian May, une autrice américaine qui est surtout connue par son ensemble "Galactic Milieu" (partiellement traduit chez nous chez Temps Futurs puis J'ai Lu) dans le domaine de la SF et par ses collaborations avec MZB (série "Trillium"). Sa principale activité a toutefois été l'écriture d'ouvrages de non-fiction (plus de deux cents !) sur à peu près tous les sujets, allant du Condor de Californie aux guerres indiennes en passant par les équipes de football (américain, bien sûr).

angalis,1 étoile

Cet ouvrage suit le canevas de la série et présente donc une succession de parties plus ou moins standardisées et de tailles inégales même si, en tant que l'un des premiers, l'habituelle partie biographique est omise. On trouve tout d'abord une introduction par Ted Dikty (à la fois le co-auteur de cet ouvrage et aussi Mr Julain May), puis la partie strictement bibliographie primaire groupée par types : livres (fiction et non-fiction mélangés, y compris les traductions), articles, nouvelles (2 en tout et pour tout) et ainsi de suite jusqu'au textes non publiés. Un index des titres clôture l'ouvrage, ce qui est heureux car il est le seul moyen de de localiser dans quelle section se trouve telle ou telle oeuvre de l'auteur.

angalis,1 étoile

Plus de trente ans après sa parution, il est clair que la pertinence et l'utilité de cet ouvrage ne sont plus les mêmes qu'à l'époque. De plus, au vu de la production plutôt limité de Julian May dans les genres de la SF et de la fantasy, ce livre ne pourra être que d'une utilité périphérique en complément d'un travail sur d'autres sources (en ligne puisqu'il n'existe pas d'autre étude sur l'autrice), ce qui n'enlève toutefois rien à la quantité de travail fournie.

angalis,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

14/08/2018

_The Tale of the Future (Second Edition)_

The Tale of the Future (Second Edition) : I. F. Clarke : 1972 : The Library Association : ISBN-10 0-85365-046-2 (la fiche ISFDB du titre) : 196 pages (y compris index et bibliographie) : coûtait 3.75GBP (3.00 pour les membres de la LA) pour un tp illustré de quelques photos en n&b, trouvable suite au désherbage de certaines bibliothèques.

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Pour faire rapide, cet ouvrage est simplement la mise à jour de la première édition évoquée ici. Il s'agit donc d'une bibliographie commentée de tous (sic puisque manquent les parutions "populaires") les livres de science-fiction parus au Royaume-Uni jusqu'en 1970. Comme pour la première édition, le niveau de commentaire reste minimal (du style "Short stories."). Ajouté à un certain nombre d'impasses, ceci fait que cet ouvrage reste donc à ranger dans la catégorie des curiosités plutôt que dans celles des outils utilisables. Il peut au mieux servir à confirmer l'existence de telle ou telle édition britannique d'un titre (de préférence d'un auteur du cru et chez un "grand" éditeur). A noter que la préface a été réécrite.

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Note GHOR : 1 étoile

12/08/2018

_Le guide de la SF et de la Fantasy_

Le guide de la SF et de la Fantasy : Karine GOBLED : 2017 : ActuSF (série "Les trois souhaits") : ISBN-13 978-2-36629-842-0 (la fiche ISFDB du titre) : 340 pages (pas d'index) : coûte 10€ pour un poche non illustré disponible chez l'éditeur ().

français,1 étoile

Cet ouvrage aux multiples titres (la couverture, la page de faux-titre et celle de titre étant toutes différentes) fait partie de la collection de guides publiés par les éditions ActuSF. Initialement "Petits guides à trimbaler" (de la Fantasy, de PKD...), ils se sont mutés en "Guide de" (l'uchronie, Howard...) au fil du temps. Ce dernier opus est écrit par Karine Gobled qui outre le fait d'être une blogeuse censément réputée (mais je dois avouer ne rien connaître à ce domaine) est aussi la co-autrice de cet ouvrage chez le même éditeur. A la fois guide de lecture et ouvrage de vulgarisation, en théorie cet ouvrage semble fédérer en seul volume consacré à tout l'imaginaire les divers guides existants chez ActuSF relatifs aux différentes composantes de ce nébuleux genre.

français,1 étoile

Après une courte introduction, l'ouvrage débute par une liste de sept "idées reçues" sur le genre et leur réfutation correspondante. Suivent plusieurs parties organisées (globalement) de façon similaire traitant d'un "genre" (au sens Gobledien du terme) : une présentation historique, une liste des sous-genres (s'ils existent) et douze titres "représentatifs" (ce qui semble vouloir dire soit "classiques", soit "récents", soit "que-Gobled-a-lus"). Sont donc abodrdés successivement : la science-fiction, la fantasy, le fantastique et ses monstres, le vampire, le zombie, le steampunk et l'uchronie, le tout sur des longueurs variables (les deux premiers chapitres étant logiquement les plus étoffés). On trouve ensuite plusieurs parties qui passent en revue les différents acteurs du (des) genre(s) : les éditeurs, les bibliothèques, les festivals et les prix ainsi que l'état de la réflexion sur ces genres. Le tout est ponctué d'interviews. On notera une courte bibliographie secondaire ("Pour aller plus loin") et l'absence d'index.

français,1 étoile

D'une façon générale, je n'ai absolument pas trouvé le moindre interêt à cet ouvrage qui est pourtant à destination "du néophyte au connaisseur". Cela commence par le gambit de la partie "réfutation des idées reçues", une stratégie défensive tellement utilisée dans ce type d'ouvrage qu'elle ressort plus du cliché éculé qu'autre chose, d'autant que l'on ne peut pas dire que Karine Gobled soit particulièrement originale et/ou inspirée ("Mais si, la SF c'est sérieux, la preuve : Roland Lehoucq un astrophysicien a calculé la taille de la planète Pandora"). On poursuit par le coeur de l'ouvrage à savoir la taxonomie de l'imaginaire qui vire vite au ridicule. En effet, il semble que "le zombie" (ou "le vampire") soit considéré par l'autrice comme un genre à part entière (ah bon !), à l'égal de genres aussi vastes que la science-fiction ou la fantasy (même si au final elle a logiquement peu à dire sur ces thèmes plutôt étroits). On peut aussi déduire de la classification de Gobled que si le Cyberpunk est bien une forme de la SF, le Steampunk est lui un genre à part. Ce genre de classement ressort plus d'une adhésion à la mode actuelle avec ses flots de zombies et une certaine percée de l'imagerie steampunk que d'une analyse structurée des genres. Outre cette structure fondamentalement bancale, on trouve aussi tout au long de l'ouvrage un certain nombre d'erreurs factuelles (par exemple Frank Herbert comme ayant débuté dans les pulps, le cycle de Pern comme de la fantasy) et surtout des phrases tellement peu précises ou un discours tellement peu construit que l'on peut y comprendre n'importe quoi (et surtout des bêtises). Par exemple, écrire que "Dans les années 1950 (...) Fleuve Noir Anticipation (...) se contente dans un premier temps de publier(...) des franchises comme la série Perry Rhodan" est juste soit complètement faux (1966 pour la parution originale de Opération Astrée), soit extrêmement mal exprimé, soit insuffisament précis. L'ensemble est l'avenant avec un niveau d'approximation (dans le discours lui-même ou dans les détails) et un manque de structuration qui rend la lecture de l'ensemble passablement énervante pour qui possède un minimum de connaissance sur le genre.

français,1 étoile

Outre ce manque de rigueur et de recherche, il se dégage de l'ensemble (comme souvent dans les publications de cet éditeur) un vague parfum de copinage qui pourrait agresser des narines sensibles. Cela va du choix des oeuvres représentatives (comme celle d'Eric Holstein qui se trouve travailler chez ActuSF), à la surreprésentation de certains éditeurs (Mnémos c'est visiblement vraiment bien au vu du nombre de titres qu'ils placent dans les ouvrages conseillés par l'auteur) en passant par l'autopromotion (on a droit de l'ActuSF à toutes les sauces : éditeur, site, webzine, forum, organisateur de prix...). On a le sentiment de toujours retrouver les mêmes personnes dans leurs différents rôles (auteurs, essayistes, organisateurs, influenceurs), un petit groupe de Happy-Few qui se retrouvent dans les mêmes festivals et qui partagent les mêmes valeurs. Pour schématiser à l'extrême on a là une vitrine du "pôle" ActuSF (Holstein, Berrouka, Awlett...) distincte de la "faction" Bélial'/exCC et des "commerciaux" de Bragelonne. On passera aussi sur l'interminable liste d'éditeurs dont l'intérêt est plus que limité pour un lecteur lambda (publicité gratuite ?) ou sur les listes de sites (dont certains sont soit disparus soit en sommeil plus ou moins profond) ou de blogs (avec leur nombre d'abonnés qui est bien précisé, certains atteignant les deux cents, c'est dire leur importance).

français,1 étoile

Au final un livre mal pensé, mal réalisé mais super sympa avec les copains qui ne peut offrir qu'une vue partiale et partielle des genres concernés. A éviter.

français,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (par gentillesse)