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26/10/2008

_Le petit guide à trimbaler de l'imaginaire français_

Le petit guide à trimbaler de l'imaginaire français  : Charlotte VOLPER & Jérôme VINCENT : Les 3 souhaits - Editions ACTU-SF : 2008 : ISBN-13 978-2-917689-05-9 : 63 pages : 5 Euros (port gratuit) chez l'éditeur (http://www.trois-souhaits.com/).

Le petit guide à trimbaler de l'imaginaire français.jpg

Même principe que son homologue sur la SF étrangère déjà évoqué, un petit (format 1/2 livre de poche) guide qui nous propose de découvrir l'imaginaire français. Pour les ignares come moi, imaginaire ne veut pas dire histoire inventée (par opposition à biographie ou ouvrage historique) mais = SF + Fantasy + mélange des deux.

Il présente 50 écrivains suivant le canevas standard : une dizaine de lignes de présentation, les références d'au maximum une demi-douzaine d'ouvrages (parfois moins au vu de la faible production de certains auteurs) et des suggestions de lecture (plus que dans son homologue étranger) "si vous avez aimé, alors essayez".

Certains titres ont en plus des hiéroglyphes indiquant diverses choses (dispo en occase, classique, etc...).

A ces 50 fiches auteurs s'ajoutent quelques pages thématiques.

Comme je ne suis guère un expert en SFF, je n'ai pas grand chose à dire, si ce n'est que certains auteurs sont inclus malgré des corpus pour le moins limités (cf. Sylvie Lainé ou Armand Cabasson par exemple) et qu'il ne fait pas bon avoir été auteur du FNA puisque des gens comme Houssin ou Barbet/Maine/Sprigel sont exclus de ce guide (mais bon, il y a Brussolo et Wagner).

Crépuscule du futur (Le Masque 1976).jpg

Je ne connais pas les rédacteurs de ce guide et n'ai donc rien à leur reprocher, mais pour un oeil extérieur comme le mien, il se dégage parfois de cet ouvrage un indéfinissable parfum de microcosme.

Trop léger pour donner envie d'aller plus loin, dommage.

Note GHOR : 1 étoile

24/10/2008

_Le petit guide à trimbaler de la S.F. étrangère_

Le petit guide à trimbaler de la S.F. étrangère  : Jérôme VINCENT & Eric HOLSTEIN : Les 3 souhaits - Editions ACTU-SF : 2008 : ISBN-10 2-9522502-1--9 : 74 pages : 5 Euros (port gratuit) chez l'éditeur (http://www.trois-souhaits.com/).

Le petit guide à trimbaler de la SF étrangère (v2).jpg

Voici un petit (format 1/2 livre de poche) guide qui nous propose de découvrir la SF étrangère (comprenez d'auteurs non-français ou non-francophones, je ne sais pas trop). C'est une sorte de version v2.0 du guide homonyme paru (IIRC) en 2006.

Le petit guide à trimbaler de la SF étrangère.jpg

Il présente 54 écrivains de SF suivant un canevas standard : une dizaine de lignes de présentation, les références d'au maximum une demi-douzaine d'ouvrages ("A lire") et des suggestions de lecture (3 ou 4) du type "si vous avez aimé, alors essayez".

Certains titres ont en plus des hiéroglyphes indiquant diverses choses (dispo en occase, classique, etc...).

A ces 54 fiches auteurs s'ajoutent un douzaines de pages consacrées à des grand courants de la SF (Hard Science, Les précurseurs, L'uchronie...) qui brossent leur histoire et conseillent des lectures.

Cet ouvrage appelle de sa petite voix un certain nombre de commentaires de ma part :

1) le choix des auteurs :
Comme les rédacteurs nous y invitent dans la préface, le premier plaisir dans ce genre de sélection est de jouer au grand jeu du "Qui est oublié" vs. "Qui est inclus".
Je me plie donc à cet exercice dont je rappelle les contraintes, à savoir 54 places disponibles et pas une de plus.

- Dans les 54 retenus à tort (selon moi, bien sûr) :
Juan Miguel Aguilera : trois romans dont deux ne sont visiblement pas de la SF, visiblement un signe en direction de la SF ibérique.
Terry Bisson : pourtant je suis plutôt fan de l'auteur (de ses nouvelles surtout) mais je ne suis pas convaincu de sa place dans un top 54 de la SF.
Daniel Keyes : traité à juste titre de "one-hit wonder", sa place n'est pas ici.
J. Gregory Keyes : il semble que les rédacteurs adorent les Keyes, même s'ils sont des acteurs mineurs dans la SF.
Jeff Noon : s'il fait l'actualité en France, ce n'est plus un nom marquant dans les pays anglo-saxons
Lewis Shiner : un météore, surtout connu plus pour son "attitude" que ses écrits.
Karl Schroeder : c'est peut-être un peu tôt, même si je suis aussi fan de cet auteur (son côté canadien a dû lui valoir des points).
Je pourrais y ajouter Evagelisti, Morrow, Resnick ou Powers, de bons auteurs mais à mon avis pas assez importants ou marquants pour rentrer dans cette élite.

- les GRANDS absents. Même si on est dans la perception de chacun, je trouve que certaines absences sont difficilement compréhensibles pour un ouvrage visant à dresser un panorama de la SF. Peut-on imaginer un livre sur le genre qui ne traite pas de Anderson, Bujold, Le Guin,
Lem, Leiber, Sheckley, Wolfe pour les plus indiscutables. Je passe sur les auteurs de "deuxième rang" ou récents qui auraient pu remplacer certaines des sélections (Asher, Steele, McAuley, Bradley, Cherryh, Bester, Blish...).

Toujours dans le choix des auteurs, je ne suis pas pour que l'on fasse de la SF suivant la méthode des quotas mais j'ai été stupéfait de m'apercevoir que sur 54 auteurs retenus, seulement DEUX sont des femmes (Butler et Willis). On n'est pas loin du record en matière de sexisme alors que l'on a pris soin d'intégrer un quota d'européens non-anglophones (3).

2) les principes :
On pourra tout d'abord regretter que les ouvrages conseillés ne soient pas datés (ni d'ailleurs ceux cités dans les notules) et que les éditions mentionnées ne soient pas les seules ni celles les plus facilement accessibles.
Le système de liens vers d'autres livres est séduisant dans l'idée (c'est un truc que l'on voit souvent chez les anglo-saxons) mais on peut être parfois surpris par des conseils du style "si vous aimez Aldiss lisez Forward" ou "si vous aimez Sturgeon lisez Ballard".
L'absence quasi totale de traitement du champ des textes courts (pas ou peu de receuils de nouvelles conseillés, pas ou peu de mentions de nouvelles individuellement) est une lacune pour qui connaît un peu le processus de construction de la SF.

3) le ressenti :
C'est parfois approximatif (le cercle des "Trois Greg" qui est certainement une mauvaise interprétation des "killer Bs"), parfois simplement faux (Silverberg n'est pas un auteur de l'écurie Campbell même s'il a eu écrit pour lui, _I.A._ n'est pas basé sur le recueil _Supertoys_ mais sur une seule nouvelle), seulement diffamatoire (l'article sur Van Vogt qui ramène à la scientologie d'une façon grossière et peu crédible historiquement) ou carrément inventé (essayez donc de trouver une référence hors quelques sites français à la Tétralogie noire de Brunner), l'impression générale est d'une perception très branchouille (on y cite bien les auteurs à la mode dans le milieu SF & Internet) de la SF étrangère au travers d'un prisme typiquement français, ce qui est un paradoxe savoureux pour un livre voulant justement présenter la SF étrangère.

En conclusion un ouvrage un peu trop hype (et pas assez analytique), mais une petite chose sympa et pas chère. A 5 Euros, vous pouvez toujours l'offrir à vos amis.

Note GHOR : 1 étoile

_Political science fiction_

Political science fiction: Donald M. Hassler & Clyde Wilcox :  University of South Carolina Press : 1997 : ISBN-10 1-57003-113-4 : 256 pages (y compris index et biblios éventuelles) : une vingtaine d'euros pour un HC avec jaquette.

Political science fiction.jpg

Cet ouvrage est en quelque sorte le premier volume d'une série de recueils d'essais qui s'est poursuivie par New boundaries in
political science fiction
que j'ai récemment évoqué.

 

New boundaries in political science fiction.jpg

 

Il rassemble donc aussi des textes portant sur l'angle politique de la SF. Il est d'ailleurs frappant de voir la similitude (ou la permanence) des sujets abordés dans ces deux ouvrages, à croire que certains sujets ou écrivains sont particulièrement attractifs pour qui veut lier ces deux thèmes.

Au sommaire :
- l'utopie (Wells, Le Guin) ou la dystopie (Swift, Pohl & Kornbluth).
- le Cyberpunk, un article élogieux qui tranche avec celui de 2008.
- Dune, un texte qui lie les romans du cycle avec la pensée de Machiavel.
- Heinlein, avec une analyse de The moon is a harsh mistress (en parallèle avec Triton et Les dépossédés) et un article sur Starship troopers visiblement un livre qui fait toujours débat.
- l'Amérique latine et la SF qui s'y écrit.
- Star Trek, trois articles (!), le premier sur les typologies de gouvernement que l'on y rencontre, l'un sur les problématiques de genre et l'autre sur la politique US des années 60-90 telle que reprise dans la série TV (l'ancienne et TNG).
- une tentative de classification des gouvernements extraterrestres imaginés par les auteurs de SF.

Même en faisant effort d'originalité, je ne peux que faire les mêmes commentaires que sur New boundaries in political science fiction du fait de la grande similarité formelle et conceptuelle de ces ouvrages. Je tiens à préciser que, même s'ils abordent les même thèmes, ils sont complémentaires et ne se recoupent pas.


Les essais sont de qualité et sont agréables à lire. Je dirais même que ce premier volume est un peu supérieur au deuxième, même si je suis toujours surpris de la quantité de choses que des académiques arrivent à lire dans des épisodes de Star Trek. C'est toutefois clairement un ouvrage américano-centré (même s'il est parfois très critique des actions US) et cet aspect pourra éventuellement le distancer de notre sensibilité européenne.

C'est donc un ouvrage à acquérir qui, pour un prix modique, offre une vaste palette de pistes de réflexion à l'amateur.

Note GHOR : 2 étoiles (et demi ^_^)

22/10/2008

_New boundaries in political science fiction_

New boundaries in political science fiction : Donald M. Hassler & Clyde Wilcox : University of South Carolina Press : 2008 : ISBN-13 978-1-57003-736-8 : 362 pages (y compris index et biblios éventuelles) : une vingtaine d'euros pour un HC avec jaquette.

New boundaries in political science fiction.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais (inédits en règle générale, le reste étant paru dans Extrapolation) traitant de l'aspect politique de la SF ou directement de la SF politique (pour peu qu'une telle bête existe).
                                                                                                                                                                                                    
Il se divise en trois sections d'importance égale :
- On the personal "New Man" qui se focalise sur le côté personnel de la SF et les éléments qui nous définissent en tant qu'individus : le sexe (genre), la race, le corps. Les articles sont sur des sujets variés : Foster, Moorcock, Merril, Asimov ou la biologie.
- On the power and the "Nation" traite de systèmes politiques plus vastes que la section précédente en passant à l'étude du concept de nation au travers de divers exemples (la Fédération de Star Trek, celle de Starship troopers, le Brésil, l'après 11 septembre...).
- On individual writers and situations va se pencher sur des auteurs : Banks, Miéville (deux articles sur la série New Crobuzon, une nouvelle mode dans le monde académique ?), Donaldson (le cycle des Seuils), Dick (surprise !) et Mosley (pour un ouvrage qui semble vaguement cyberpunk : Futureland).
This day all gods die (Bantam).jpg
Comme toujours, ce type d'ouvrage est d'une valeur assez variable, dépendant à la fois de la maîtrise de sujet par l'auteur (bien qu'ici il n'y ait pas d'erreurs de casting évidentes) et de la familiarité du lecteur avec le matériau étudié. En tout cas, le ton est assez critique (pour un ouvrage américain, s'entend) et la lecture est plaisante.
Personnellement, je retiendrais de ce livre une n-ième démolition de Starship troopers (c'est toujours facile mais cela fait du bien), un remise en perspective bienvenue du Cyberpunk qui, sous des dehors vaguement anarchiques, faisait quand même du capitalisme trans-national une chose inévitable et parfois même séduisante et une amusante analyse politique des types de relations de la Culture banksienne avec d'autres civilisations, un article dont la structure fait parfois se demander si la fiction n'est pas prise au premier degré (au sens de décrivant une réalité objective) par certains auteurs.
Starship troopers (Berkley).jpg
On notera aussi la part grandissante accordée à la SF autre que écrite avec plusieurs articles sur des séries télévisuelles (Star Trek mais aussi Battlestar Galactica) ou des films (Firefly), une tendance assez lourde dans les ouvrages sur la SF.
Star trek (JL 1980).jpg
Note GHOR : 2 étoiles

01/10/2008

_What it is we do when we read science fiction_

What it is we do when we read science fiction : Paul KINCAID : Beccon Publications : 2008 : ill photo : ISBN-13 978-1-870824-54-5 : 365 pages (y compris index & biblio) : 15 £ soit une grosse vingtaine d'Euros + le port chez www.beccon.org pour un TP.

What it is we do when we read science fiction.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais de Paul Kincaid, un des "hommes à tout faire" de la SF britannique. En effet, Paul Kincaid oeuvre pour la SF depuis des années en diverses capacités. Il est généralement associé à la BSFA (British Science Fiction Association) et à la SFRA (SF Research Association). Sous sa plume et l'égide de la première de ces associations, il a déjà rédigé plusieurs ouvrages.

A very british genre.jpg     Keith Roberts.jpg

Les essais contenus dans ce livre sont pour la plus grande partie des reprises de diverses sources, essentiellement les magazines de la BSFA : Vector (le principal organe de celle-ci) et Paperback Inferno (un magazine disparu qui se concentrait sur les critiques de livres SF), mais certains sont inédits.

Ce receuil contient une quarantaine d'essais répartis en 7 chapitres et plusieurs annexes (notes -sur certains textes seulement-, sources de parution des essais, bibliographie et index).

Les sept chapitres sont les suivants :

1)  THEORY : deux essais, le premier sur la pratique de lecture propre à la SF (on retrouve ici les théories de Disch sur les protocoles de lecture de la SF, popularisées en VF par Langlet) et le second sur l'histoire du genre et ses débuts.

2) PRACTICE : cette partie groupe des critiques approfondies d'ouvrages en appliquant plus ou moins ces théories à divers livres dont deux anthologies de Hartwell tentant de baliser la Hard Science et une flopée de "year's best" (ceux de 2000).

3) CHRISTOPHER PRIEST : comme son nom l'indique, 4 textes sur Priest dont l'oeuvre est, entre autres, abordée sous l'angle de l'insularité et donc très proche de Ruddick qui a justement écrit sur ces deux sujets et sous celui de l'image des doubles (ou des jumeaux) particulièrement dans The separation.

Ultimate island.jpg
 


4) BRITAIN ... : qui retourne aux spécificités de la SF britannique avec encore le thème de l'île et qui, pour ce faire, se penche plus particulièrement sur Keith Roberts en se focalisant sur Les furies et l'influence du paysage dans son oeuvre), Holdstock, Evans et Clute dans son (rare) rôle d'écrivain avec une critique d'Appleseed.

5) ... AND THE WORLD : rassemble des essais divers sur la SF non-britannique (Haldeman, Borges, Turner)

6) GENE WOLFE : de nouveau un focus sur un auteur précis, à mettre en parallèle avec le recueil critique de Wright Attending Daedalus, ouvrage qui est d'ailleurs discuté dans un des textes.

Attending Daedalus.jpg

7) 1 APRIL 1984 : la critique d'un livre de Nunez, ce chapitre étant soit une blague que je n'ai pas saisie, soit l'expression d'un coup de coeur.

 

Ce type d'ouvrage est toujours d'une appréciation globale assez difficile. En effet, suivant sa connaissance plus ou moins pointue des sujets abordés, on peut être plus ou moins intéréssé et/ou compétent. Par exemple, j'ai du mal avec Wolfe (sans doute des livres trop difficiles pour moi), du coup j'ai, par exemple, plutôt survolé le chapitre 6 et ne suis pas forcément le mieux placé pour en parler.

D'un autre côté, ce genre de receuil 'tous azimut' est toujours l'occasion d'apprendre quelque chose et reste plaisant à lire (à petites doses). En plus, Kincaid est une des pointures de la SF britannique et n'hésite pas à mouiller le maillot en se frottant parfois d'une façon assez critiques à certaines icônes (Clute ou Aldiss) et à leurs réflexions sur le genre.

La plume est donc parfois acérée, toujours alerte, même si certains sujets, (par exemple l'essai sur "Turner vs. Lem") necessitent une connaissance assez approfondie de la petite histoire des discussions théoriques sur la SF.

Je retiendrais de cet ouvrage le retour sur Roberts (même s'il y a doublon avec l'ouvrage de Kincaid sur cet auteur), une lecture de la SF britannique (y compris un excellent article synthétique sur le trop rarement étudié Christopher Evans) et un certain nombre de critiques de livres bien fichues avec notamment une discussion sur la Hard-SF pas piquée des hannetons.

Le reste est de toute façon d'un bon niveau mais porte parfois, comme je l'ai dit, sur des sujets qui ne me passionnent pas, d'où un manque d'opinion étayée de ma part.

Pour ceux qui ne possèdent pas la collection complète des périodiques sur la SF, c'est en tout cas un livre à posséder. Et puis, il faut soutenir le travail de Beccon, la maison d'édition de Roger Robinson dont le travail infatigable dans le domaine de l'ouvrage de référence est plus que méritant.

Note GHOR : 2 étoiles