25/11/2008
_The religion of science fiction_
The religion of science fiction: Frederick A. KREUZIGER : Bowling Green State University Press : 1986 : Couverture Greg Budgett & Gary Drumm : 166 pages (pas d'index ni biblio) : ISBN 0-87972-366-1 : quelques Euros pour un TP, existe aussi en HC.

Il s'agit là d'un ouvrage théorique qui vise à montrer que l'on peut considérer la SF comme la litérature apocalyptique de notre temps.
Organisé en six chapitres, il dresse le parallèle entre la religion et la SF, qui peut parfois paraître comme telle (avec ses chapelles, son histoire, ses saints, ses martyrs, ses fatwa...).
Dans le cadre de cette analogie, les écrits SF (puisque le cinéma est très peu étudié dans cet ouvrage), sont donc analysés comme les textes d'une religion qui promettrait un avenir meilleur via la science/technologie. Plus particulièrement, ils sont traités comme des textes apocalyptiques (à prendre au sens de révélation finale et non celui, habituel, de catastrophe) qui expliquent pourquoi tout n'est pas rose ici et maintenant.
Autant l'idée de base du livre est plutôt séduisante et semble assez pertinente, autant le livre lui-même m'a semblé particulièrement indigeste.
On a l'impression de voir réuni artificiellement deux trames, la première (la plus importante) étant une étude théologique des écritures religieuses (uniquement chrétiennes IIRC) et la seconde (nettement plus courte) qui traite de quelques oeuvres de SF (Cities in flight, Childhood's end, Millenium ) en tentant de les relier à une vision religieuse.

Je n'ai pas les compétences pour juger de la première, si ce n'est pour dire que le texte ne m'a, à aucun moment, intéressé. Le style est soit trop technique, ou les propos sur la volonté divine trop fumeux (AMHA). En ce qui concerne la seconde, le vernis SF semble parfois bien mince et les références assez parcellaires ou obscures (l'auteur aime bien s'auto-citer).
Il y avait surement matière à faire un tel ouvrage en se concentrant sur la thèse initiale et en évacuant les pages consacrées à la théologie ou à la sociologie religieuse, de façon à le rendre plus séduisant pour un amateur de SF qui ne soit pas un séminariste.
Par exemple, l'idée de la SF comme religion est sûrement à creuser (système d'adeptes, textes sacrés, grands messes nantaises, persécution des croyants...), comme est à creuser l'idée de la SF comme créatrice de religions (de la Scientologie à la Force en passant par l'église de Valentine Smith).
Ce travail là n'est pas celui qui a été fait, faisant plutôt basculer le livre hors du champ des études rattachables à la SF.
Note GHOR : 1 étoile (pour la quantité de travail)
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_Turning points : Essays on the art of science fiction_
Turning points : Essays on the art of science fiction: Damon KNIGHT (éditeur) : Harper & Row : 1977 : 303 pages (pas d'index ni biblio) : ISBN 0-06-012432-6 : quelques Euros pour un HC avec jaquette.

Cet ouvrage est un recueil d'essais sur la SF. D'une optique assez généraliste (pas de focus particulier sur un auteur ou un thème), il est organisé en sept parties :
1) "A walk around the topic" qui contient trois textes d'auteurs établis de SF (Heinlein, Asimov, Knight) qui tentent la classique recherche d'une défintion de la SF. A noter l'approche statistique de Knight qui liste sept critères possibles qualifiant l'appartenance au genre et qui montre que même des livres estampillés SF ne les remplissent pas tous.
2) "History without tears" qui contient aussi trois essais (Aldiss, Franklin & Amis) sur l'histoire de la SF ou plutôt de la proto-SF.
3) "Criticism, destructive and otherwise" quatre textes dont seuls les deux derniers traitent des thémes précis : Lewis, Russ, Blish (la religion avec une longue analyse de Stranger in a strange land) et Versins avec la traduction d'un article de son encyclopédie sur le first contact.

4) "SF and science" avec un éditorial de Campbell (lisible pour une fois, c'est à dire sans le goût de la polémique pour le plaisir qu'il cultivait soigneusement) et un débat entre plusieurs intervenants dans le SFWA Bulletinsur le thème de la science et de l'ingénierie.
5) "How to, in four tricky lessons" quatre essais sur les techniques d'écriture de la SF avec RAH (son fameux essai de 1947 qui introduisit le terme de speculative fiction), Anderson (sur comment construire une planète, équations à l'appui), Laumer (court texte sur les collaborations) et Knight (classique sur la vente des textes).
6) "SF as prophecy" trois textes sur des aspects prophétiques de la SF : Huxley (les drogues), RAH (un texte prédictif assez connu : Pandora's boxici en version révisée) et Bester (sur la nourriture dans l'espace).
7) "Confessions", quatre textes plus personnels sur l'écriture elle-même (Sturgeon, Asimov, Clarke & McKenna)
La plupart de ces textes (sauf, me semble t-il, les articles de Knight) ne sont pas des inédits, avec une partie de choses qui sont habituellement peu accessibles (préfaces et d'essais ou dialogues parus dans la revue de la SFWA), et une partie de choses assez connues tirées de divers ouvrages de référence.

Cet ouvrage est donc à prendre comme une photo de l'état des lieux de la réflexion sur la SF à la fin des années 70, une sorte de 'best-of' ou une sélection du reader's digest des écrits analytiques disponibles.
A ce titre, il rassemble la plupart des grandes signatures de ce domaine naissant (à l'époque encore principalement des écrivains issus du genre) et, du fait de la grande qualité des intervenants, propose des réflexions dont la pertinence peut encore être valide aujourd'hui (quelle définition pour la SF ? par exemple).
Il a donc, outre ses qualités intrinsèques (clarté, lisibilité, connaissance intime du genre), un indéniable intérêt historique pour permettre de voir où en était la réflexion sur le genre à ses débuts.
On regrettera toutefois l'absence d'index et certains articles un peu faibles (parfois simplement anecdotiques comme le Bester) ou trop courts.
Un livre intéressant pour ceux qui n'ont pas les moyens ou le temps d'investir dans les nombreux (et parfois rares) ouvrages dans lesquels sont parus initialement les textes.
Note GHOR : 2 étoiles
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24/11/2008
_La science-fiction_ (Roger BOZZETTO)
La science-fiction: Roger BOZZETTO : Armand Colin (Collection 128) : 2007 : 128 pages (pas d'index, bibliographie famélique, glossaire) : ISBN 978-2-2003-4717-8 : 9 Euros pour un poche

Cet ouvrage est organisé (sic) en six chapitres :
1) "La littérature d'imagination scientifique avant Gernbsback" qui, comme son nom l'indique, dresse un historique de la proto-SF (sous les divers noms que l'on a pu utiliser).
2) "L'évolution de la science-fiction" qui poursuit l'histoire de la SF à partir du moment où elle acquiert un nom.
3) "Quelques procédés narratifs" qui recycle le livre de Langlet sur les procédures d'écriture propres au genre.
4) "Quatre variantes sur le thème de l'altérité" qui traite quatre des thèmes de la SF.
5) "Deux approches de la science en SF" qui unit deux courts textes (un sur les robots et un autre sur les premiers FNA).
6) "Un florilège d'auteurs" aborde, comme son nom l'indique, une dizaine d'auteurs traités en quelques lignes ou quelques pages.
Cet ouvrage fait partie de ceux que j'adore détester.
En effet, comme le Manfrédo ou le Ruaud/Colson (des méchants à la mémoire longue rajouteront le Gattégno), il est un digne représentant d'une catégorie de livres qui se définissent suivant deux critères : "Vite fait, mal fait " (ou "j'ai les traites du SUV à payer, torchons donc un truc sur la SF avant dimanche prochain pour mon pote l'éditeur") et "C'est un ouvrage d'initiation, on peut raconter n'importe quoi" (ou "P.., j'ai trop la flemme de vérifier ce point, faisons confiance à notre mémoire").

Il s'agit souvent d'ouvrages à petits prix dans des collections d'initiation à divers sujets. Même s'ils sont destinés à des néophytes, ils montrent bien que la conscience professionnelle n'étouffe pas tout le monde et que le fait d'être enseignant à l'université ne protège absolument pas contre le bâclage, l'erreur factuelle ou la simple absurdité.
Ce court livre n'est pas loin de partager la palme (avec les deux ou trois précités) du ratio conneries/nombre de pages. Au fil des pages, on découvre en effet des tas de nouvelles horreurs, allant de la simple coquille à l'erreur de raisonnement en passant par l'invention pure et simple.
Un petit florilège (sur la première moitié seulement, pour cause de flemme de tout noter) :
- p 25 : la phrase "En France, parallèlement au modèle vernien, des auteurs comme Robida, Rosny Ainé, WELLS, de La Hire, D'Ivoi, Le Rouge...", ce cher HG a dû demander la nationalité française sans que cela se sache.
- p 26 : "Astounding Science Fiction (1938-1950)", raté de juste 10 ans (alors que le distinguo est fait avec Astounding stories 1930-1937), pour information ce n'est en 1960 qu'Astounding devient définitivement Analog.
- p 28 : RavageS, le livre ultra connu de Barjavel.
- p 33 : un petit SCheckley, qui présage de grosses difficultés pour le lecteur qui souhaite trouver ses ouvrages.
- p 36 : la phrase sur PKD "Il s'affirme dès Loterie solaire qui manifeste une rupture avec l'âge d'or de la SF, avec l'univers de Van Vogt en particulier...", superbe bêtise quand on sait (et cela a été souvent montré) la filiation directe et revendiquée des premiers PKD avec AEVV. C'est d'autant plus inadmissible que cette filiation entre les deux auteurs est citée par Bozzetto page 100 et ré-affirmée page 101.

- p 38: date de 1965 (sic) certaines nouvelles de Cordwainer Smith. C'est une des nombreuses occurrences d'un problème majeur dans ce livre, les dates associées aux textes. En effet, on trouve soit des simples erreurs factuelles comme ici (probablement la date de première parution en recueil), soit la date de première publication VO (par exemple Planète à gogos = 1953), soit la date de première parution en VF (par exemple Question de poids = 1971). Au-delà de la simple idiotie ou facilité, ce manque de rigueur peut, dans un ouvrage qui se veut donner une vision historique du genre, faire passer le lecteur complètement à coté d'une proximité chronologique bien réelle entre ces deux textes (pour mémoire Mission of gravity = 1953, Gravy planet= 1952). La perception de l'histoire du genre ne peut qu'en être faussée. On pourra aussi être énervé de l'usage assez particulier des TF & TO, qui sont employés sans aucune logique. Bozzetto utilise souvent le TF, mais va parfois chercher le TO alors qu'il existe un TF (par flemme d'avoir à chercher le TF ?).

- p 39 : on apprend que Gernsback quitte Amazing en 1936, cette précision qui en jette est tout simplement fausse de quelques années (dans notre ligne d'univers, c'est en 1929), fâcheux pour une des péripéties des pulps les plus connues et documentées, par exemple chez Ashley ou Westfahl, mais n'en demandons pas trop, la lecture de tels ouvrages quasi définitifs sur le sujet semblant optionnelle chez Bozzetto.
- p 49 : un paradoxe temporel qui devrait faire acourrir la Patrouille du temps :
"La mode steampunk (datée par Bozzetto de la fin des années 80) a également gagné aussi bien le cinéma que les séries télévisées. On retiendra par exemple comme films (...) et comme séries télévisuelles Les mystères de L'Ouest.".
On conviendra qu'il s'agit bien là d'un remarquable paradoxe temporel (pour mémoire, The Wild Wild West = 1965) qui risque de mettre en péril la trame de notre univers.
- p 51 : une lecture alternative de Question de poids, où l'on apprend que ce sont les humains qui parcourent Mesklin (en fait ils restent à l'équateur). Du coup, on peut se demander si Bozzetto a simplement lu ce roman.
- p 57 : Barjavel est crédité de l'invention du paradoxe temporel, cinq ans après la première apparition du terme, félicitations (mais bon, il fallait regarder dans le Prucher).
- p 58 : On peut entendre parler de The legion of space,un roman de E. E. Smith (un collector, certainement).

- p 59 : on croise les fameux "freemen" de Dune.
- p 60 : on nous rappelle le non moins fameux début de La machine à explorer l'espace de Priest: "J'avais atteint l'âge de mille kilomètres" (Bozzetto a au moins l'auteur de juste). Dommage pour un des débuts de livre de SF les plus connus (avec Neuromancer).

J'arrête ici, mais tout cela est d'autant plus rageant que la correction d'une majorité de ces erreurs aurait pu se faire "à la volée" lors d'une simple relecture (les coquilles évidentes par exemple) ou, au pire, avec des recherches dont la durée ne dépasse pas la minute et qui peuvent même se limiter à consulter wikipedia. En ce qui me concerne, je les ai relevées au fil de ma lecture, c'est dire si elles sont assez évidentes pour qui a un minimum de vernis SF.
Pour résumer mon opinion sur ce livre, je vais donc laisser la parole à Bozzetto lui-même :
"On trouve donc un véritable sottisier qu'il est difficile d'expliquer sinon d'excuser" (page 96, à propos du FNA).
Comme quoi le plus sot n'est pas forcément celui qui le dit.
En plus de ce foutage de gueule généralisé, le livre manque complètement d'une ligne directrice identifiable. C'est bien plus une suite d'anecdotes ou de digressions (on dirait parfois une compilation des articles de Bozzetto) qu'un ouvrage vraiment construit ayant une vision à partager sur le genre. Çà part dans tous les sens et présente un niveau d'approfondissement trop variable qui va du résumé d'une nouvelle au non-traitement de figures majeures (au hasard RAH), d'où la difficulté (toujours pour un néophyte) à hiérarchiser les contributions à la SF.
Certains mouvements sont aussi nettement mal évalués ou traités sans réel sens de leur importance; tant historiquement (la new-wave que Bozzetto prend pour la panacée appliquée à la SF) que quantitativement (2 pages sur 25 dans le chapitre sur les genres pour le steampunk). D'autres ne sont visiblement pas clairement perçus comme la Hard Science, où le terme est employé par Bozzetto d'une façon impropre car trop générale comme se référant à toute fiction sur les technosciences.
Il se borne à survoler la SF tout d'abord en quatre thèmes : le premier contact (en réussissant à ne pas citer Leinster ou Effremov), l'amour (et un coup de Farmer, marque d'une grande originalité), les clones (qui dérive vite et sans raison sur les réalités truquées) et les mutants. Puis en 5 auteurs classiques (Cummings -?????-, Van Vogt, Clarke, Asimov et Bradbury) et 4 auteurs complexes (sans rire), à savoir Dick, Le Guin, Vonarburg et Brussolo, les quatre derniers respectant une parité scrupuleuse (géographique et sexuelle) et un biais assez commun chez les universitaires qui confondent souvent respectabilité (ou étudiabilité) et importance réelle.

Indigne, méprisant ses lecteurs tant il est bâclé, mal construit, laissant un place disproportionnée à la proto-SF (Frankenstein, Kepler, Cyrano...) ou aux mythes (une page sur 128 sur les dieux grecs), maniant la formule lapidaire ("Contrairement aux autres auteurs, Dick était d'abord un écrivain..." p102, sympa pour les autres) et le flou le plus total, ce livre ne mérite même pas d'être acheté (on peut toutefois le voler ou l'avoir en SP).
Note GHOR : 0 étoile
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21/11/2008
_Fritz Leiber : Critical essays_
Fritz Leiber : Critical essays: Benjamin SZUMSKYJ : McFarland : 2008 : 207 pages (avec index mais délibérément sans biblio générale) : ISBN 978-0-7864-2972-1 : couverture photographique : une vingtaine d'Euros pour un trade paperback.
Cet ouvrage est un recueil d'essais critiques qui se veut combler le manque d'ouvrages consacrés à ce géant (^_^) véritablement transfictionnel (^_^) qu'était Fritz Leiber. Son positionnement sur plusieurs genres (SF, Fantasy & Horreur) étant de nature à nuire à une claire appréciation de ses qualités.
Composé de onze textes de longueur très varaible (de quarante à moins de dix pages), il aborde les thèmes et/ou les oeuvres suivantes :
- Le problème de la civilisation (opposée à la barbarie) principalement dans la série Lankhmar.
- Une étude détaillée sur l'expansion de la nouvelle The pale brown thing en le roman Our lady of darkness.
- Une étude par le fils de Leiber sur ses théories temporelles.
- Une autre sur la mort et la renaissance (se concentrant aussi sur Our lady of darkness).
- Les chats dans l'oeuvre de Leiber au travers de trois portraits de félins (Lucky dans The green millenium, Gummitch dans Space-time for springerset Tigerishka dans The wanderer).

- Une étude freudienne de The girl with the hungry eyes.
- Un texte de Joshi (un spécialiste de Lovecraft) sur la modernisation du gothique par Leiber.
- Une analyse des poèmes de Leiber.
- Une étude sur les divers pouvoirs (pas magiques mais sociétaux) dans la série Lankhmar.
- Encore un texte sur les rapports entre Lovecraft & Leiber.
- Une analyse de Gather darkness sous l'angle du passé religieux de Leiber.

On pourra tout d'abord noter que Leiber n'est quand même pas un des auteurs les plus mal lotis en matière d'ouvrages de référence, j'en veux pour preuve les livres suivants qui sont déjà dans ma modeste bibliothèque de référence :
Le premier se dispersant un peu mais le deuxième étant excellent.
Et au moins ces deux bibliographies (en deux volumes pour la première).
Ceci dit, cet ouvrage est au final assez inégal, certains textes étant très fouillés et très appuyés (le premier par exemple), d'autres étant plus légers de ton (celui sur les chats) ou franchement plus anecdotiques. C'est pour cette raison que ce livre souffre de la comparaison avec le Byfield qui a l'avantage d'un auteur unique.
Il y a aussi des articles qui appellent un approfondissement (Leiber & Lovecraft) et laissent un gout de "pas assez" qui est un peu dommage au vu de la qualité générale des réflexions.
Leiber ayant pratiqué avec réussite tous les genres frères de l'Imaginaire (tiens, je me mets à parler à la mode) : SF, Fantasy, S&S, Fantasy Urbaine, Horreur, Fantastique, l'amateur de SF ne peut que regretter la petite part consacré aux écrits de notre genre préféré.
En effet, l'ouvrage se base essentiellement sur le couple Our Lady of darkness & la série Lankhmar et fait carrément l'impasse sur des textes aussi importants (AMHA) que The night of the wolf ou les multiples nouvelles (Catch that zeppelin, The moon was green, Coming attraction) et ne fait (par exemple) que survoler la série Changewar.

On notera aussi la très petite part accordées aux nouvelles hormis The girl with the hungry eyes(du fantastique) et celles du cycle de Lankhmar (de la fantasy), alors que mes meilleurs souvenirs de l'auteur (hormis Gather darkness et The big time) sont sur ce format.
Quoi qu'il en soit, c'est un ouvrage d'une bonne tenue, qui, une fois traduit, agrémenté d'une bibliographie des VF et muni d'une de ces fameuses couvertures photographiques non-figuratives au style indéfinissable, ferait un excellent compagnon aux ouvrages sur RAH et Anderson.
Note GHOR : 2 étoiles (par rapport au Byfield)
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20/11/2008
_The end of the world_
The end of the world : Eric S. RABKIN & Martin H. GREENBERG & Joseph D. OLANDER : Southern Illinois University Press (série Alternatives) : 1983 : ISBN-10 0-8093-1033-3 : 204 pages (y compris biblio, index et notes) : une grosse dizaine d'Euros d'occase pour un HC avec jaquette.

Ce volume regroupe des essais sur le thème de la fin du monde (le notre ou notre univers). A l'époque (la fin de la guerre froide) ce thème, et celui plus étroit de la guerre nucléaire, a été une mine d'essais sur le sujet (Bartter, Brians, Dowling, Yoke, Seed...). Cet ouvrage est d'ailleurs chronologiquement un des premiers.

Il est divisé en six chapitres dus à seulement 5 auteurs. Ce petit nombre de textes est une vraie différence par rapport aux autres ouvrages de ce type (y compris ceux de la même série) qui ont traditionnellement un sommaire plus riche (plus d'une dizaine d'essais au moins). Ceci entraîne logiquement une taille des essais plus importante et un approfondissement bienvenu.
Nous avons donc au sommaire :
- "The remaking of zero" (Wolfe) : un survol de la structure "standard" des textes post-apocalyptiques, s'appuyant sur les exemples (littéraires seulement) que l'on va retrouver au fil de l'ouvrage.
- "The lone survivor" (Plank) : une histoire des typologies de fin du monde au travers des âges, celles-ci ayant par exemple changé avec les progrès scientifiques.
- "Ambiguous apocalypse" (Galbreath) : se concentre sur les fins du monde qui n'en sont pas vraiment puisqu'elles ne sont que le prélude à un avenir glorieux malgré tout (exemple classique : Les enfants d'Icare).
- "Round trips to doomsday" (Wagar) : étudie les liens entre les théories de temps cyclique (ou en spirale) et d'apocalypse.
- "Man-made catastrophes" (Stableford) : comme son nom l'indique se focalise sur les fins du monde de nature humaine (guerre, écologie, épidémie...).
- "The rebellion of nature" (Wagar encore) : est le pendant du précédent en traitant les apocalypses dues à des causes naturelles (Nova, comète, extra-terrestres...).

Il y a aussi une courte (4 pages) bibliographie sélective, fiction (romans) et non-fiction.
Je pense qu'il faut aborder ce livre dans on contexte de l'époque (sociétal et aussi celui du genre). En effet, sa lecture de nos jours donne l'impression d'un thème maintes fois ressassé, tant dans le domaine de l'étude (cf le nombre d'ouvrages théoriques évoqués) que dans celui de la fiction (littéraire ou cinématographique).

Ce thème est peut-être aussi pour nous d'une actualité moins immédiate (malgré les menaces climatiques), les scénarios de fins du monde que l'on nous propose dans la réalité étant plutôt du genre progressifs (la soft apocalypse).
Dans l'optique de l'époque, c'est donc un ouvrage original et une des premières synthèses sérieuses autour de ce thème. Mêlant SF et récits plus anciens, étayé par des exemples et des citations, il n'y a pas grand chose à reprocher à cet ouvrage (si ce n'est parfois un manque
de résumé de certains textes utilisés qu'il vaut mieux déjà connaître pour savoir de quoi parle l'auteur).
Le lecteur de 2008 (ou celui qui possède une certaine habitude de la réflexion sur le genre), sera lui victime d'une indéniable sensation de "déjà-vu" à la n-ième discussion de Miller ou de Shiel ou à la n-ième liste des catastrophes possibles.

Il n'en reste pas moins que c'est un ouvrage solide et suffisament synthétique pour figurer dans une bibliothèque de référence, même s'il existe des ouvrages plus détaillés sur certains sous-thèmes (surtout la guerre nucléaire).
Note GHOR : 2 étoiles
Pour l'anecdote, on notera la frappante ressemblance de la maquette de cet ouvrage avec les hardcovers de Dobson :

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