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17/02/2024

_Futuristic Cars and Space Bicycles_

Futuristic Cars and Space Bicycles : Contesting the Road in American Science Fiction : Jeremy WITHERS : 2023 (pour le tp), 2020 initialement : Liverpool University Press (série "Liverpool Science Fiction Textes and Studies" #66)  : ISBN-13 978-1-80207-834-3 (la fiche ISFDB du titre) : xii+253 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 24.00 GBP pour un tp avec quelques illustrations en n&b, disponible chez l'éditeur, existe aussi en hc et ebook.

Futuristic cars and space bicycles.jpg

Dans cet ouvrage, Jeremy Withers (un professeur d'anglais dans une université américaine et dont c'est le seul ouvrage connu sur le genre) analyse les rapports complexes de la SF américaine (et seulement celle là) dans divers supports avec l'automobile et les moyens de transports individuels à roues (cela inclut donc les bicyclettes mais aussi les skateboards et autres aérocars). Mêmes s'ils sont réduits généralement à de simples éléments de décor, leur perception et leur description dans le genre passeront par divers stades, de l'optimisme des pulps à la défiance de la cli-fi pour la voiture thermique et, à l'inverse, du jouet marketé pour les enfants (après la 2GM) à moyen de déplacement vertueux pour le vélo.

Les roues des ténèbres (Mbt 1974).jpg

Organisé en six chapitres (plus une introduction, une conclusion, une bibliographie et un index), l'ouvrage suit une trame chronologique pour les cinq premiers qui se concentrent sur la SF écrite. Le dernier aborde la SF dans d'autres médias (cinéma -les films de Spielberg-, TV -la série Stranger Things- et comics -Paper Girls-). On y croise la plupart des textes qui se concentrent sur la mobilité comme sujet principal (et non comme accessoire), textes dont le nombre n'est finalement guère élevé. De The Revolt of the Pedestrians (Keller) à Bacigalupi, l'auteur dresse un panorama des attitudes changeantes du genre. Le tout est servi par une grande maîtrise de l'auteur des deux domaines qui s'intersectent, la SF et la mobilité (il y a de nombreuses notes et références pour ceux qui veulent aller plus loin) et par un discours qui reste parfaitement lisible et nous évite le jargon universitaire.

The windup girl (Night Shade 2009).jpg

Au final, on est là face à un vrai "ouvrage de référence" qui aborde, présente et décortique un thème précis en pleine connaissance de son sujet. C'est du solide à qui un esprit chagrin comme le mien ne pourra que reprocher une structure parfois un peu trop académique (les chapitres commencent par un -redondant- abstract de ce qui va être dit et se terminent par un résumé -aussi redondant-), un militantisme écologique qui fait parfois surface (le vélo c'est trop génial !) et un passage par les "figures imposées" de l'académisme à la mode (mais que vient vraiment faire tout UKLG dans cette galère ?). Mais ce ne sont là que des reproches mineurs pour un livre qui ne dépare dans une des meilleures collections de textes sur le genre.

Astounding 1951-06.jpg

Note GHOR : 3 étoiles (c'est ce que j'attends d'un ouvrage sur la SF)

18/01/2024

_Flame and Crimson_

Flame and Crimson : A History of Sword-and-Sorcery : Brian MURPHY : 2019 : Pulp Hero Press : ISBN-13 978-1-68390-244-7 (la fiche ISFDB du titre) : 280 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : coûte pour un tp produit (en France !) en POD, disponible en ligne, l'éditeur ne semblant pas avoir de site, il existe aussi en ebook.

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Cet ouvrage est, à ma connaissance, le premier à aborder spécifique la Sword-and-Sorcery. Ce sous-genre est une des branches relativement définie de l'ensemble amorphe qu'est la Fantasy (au sens presque européen du terme, à savoir l'imaginaire moins la SF et moins l'Horreur). La meilleure façon de le définir étant de considérer son héros archétypal : Conan. La S&S est donc composés de textes où se meuvent des héros barbares sur un fond de civilisation primitive où se rencontrent des monstres ou de la magie et où les buts des personnages sont souvent uniquement mercantiles, loin de la lutte du Bien et du Mal de la High Fantasy à la Tolkien.

Conan the conqueror (Ace Double D-36).jpg

Sous la plume d'un américain tombé amoureux de Conan dans sa jeunesse et auteur de divers  textes autour du Cimmérien, cet ouvrage est donc l’histoire de la S&S, depuis les proto-textes (E. R. Burroughs, les saga islandaises ou Merritt) jusqu'à la fameuse grimdark chère à certains blogueurs. Le livre est organisé en dix chapitres : une tentative de définition, puis les sept suivants traitant de l'évolution chronologique du genre sous sa forme littéraire avec ses diverses phases d'expansion et de contraction et les deux derniers élargissant le propos de l'auteur à d'autres formes (cinéma, comics, musique) et terminant par une conclusion en forme de question ("Pourquoi la S&S ?"). On trouvera à la fin du livre une frise chronologique du genre et une bibliographie des œuvres cités ainsi qu'un certain nombre d'encarts. Par contre, l'index brille par son absence.

Nift the lean (Granada 1985).jpg

On sent bien que cette histoire de la S&S est un travail de passionné soutenu par un travail de recherche significatif (on y croise la plupart des textes standards autour de la Fantasy). Paradoxalement, ce qui surprend alors face à une telle connaissance du genre c'est qu'il apparaît finalement comme assez limité dans son étendue et dans le nombre des œuvres que l'on peut lui rattacher. Une fois évoqués les textes de REH (beaucoup), Leiber (pour Lankhmar) et Moorcock (Elric), il ne reste plus grand chose à l'auteur à se mettre sous la dent pour alimenter ses deux cents pages d'histoire. Il en est du coup réduit à convoquer des écrits qui sont clairement périphériques au sous-genre (Le Guin ou Dunsany) ce qui met encore plus en relief la petite quantité de matériel S&S "pur" qui existe.

sword and sorcery,anglais,2 étoiles

L'ensemble n'en reste pas moins novateur par son sujet et parfaitement lisible même la mention de Conan (ou Howard) à presque toutes les pages peut faire parfois un peu grincer des dents. On regrettera un chapitre de définition assez embrouillé, les paraphrases de nombreuses intrigues et l'absence d'index (mon dada) qui rend l'ouvrage inutile pour des recherches ultérieures. Sans doute, et c'est d'ailleurs rare, aurait-il finalement fallu un livre un peu plus court, à la mesure de son sujet qui ne se révèle qu'être une petite fraction d'un ensemble plus vaste.

sword and sorcery,anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles (unique sur son sujet)

21/11/2023

_Les automates dans les œuvres d'imagination_

Les automates dans les œuvres d'imagination : Alfred CHAPUIS : 1947 : Éditions du Griffon (collection "Les idées et les lettres" #4) : pas d'ISBN (inconnu de l'ISFDB, chez Bruno, qui le date de 1949), 269 pages (y compris index) : prix original inconnu pour un tp illustré de dessins en n&b, trouvable par hasard (chez Emmaüs pour le mien).

Les automates dans les oeuvres d'imagination.jpg

Cet ouvrage, qui va sur ses 70 ans, a été publié en Suisse et est dû à un spécialiste d'horlogerie (une partie du livre a d'ailleurs été publiée dans la revue La fédération horlogère suisse) qui a aussi écrit un roman appartenant au genre (L'homme dans la lune, 1929). Pour tout dire, l'ensemble n'offre qu'une valeur historique en tant que l'un des premiers titres sur le genre. Il s'agit là d'une liste des œuvres (tous médias confondus) comportant des automates, golems et autres androïdes ou robots (même mentionnés en passant) traduites en français et connues de l'auteur. Même si elle est agrémenté de dessins originaux, la prose de Chapuis est particulièrement désuète et ses enthousiasmes peuvent prêter à sourire.

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Le résultat est amusant à compulser mais l'analyse et les connaissances de Chapuis laissent pas mal à désirer. Imaginez un livre de 1947 qui n'utilise jamais l’expression de "Science-Fiction" et qui, possiblement au grand dam d'un Lehman ou d'une Vas-Deyres, n'arrive à lister que deux ou trois romans français d'avant-guerre sur ce thème (et ce malgré les fameux 3.000 titres de SF de la période). Quand on se rappelle que 1947 est a date de parution des ouvrages de Eshbach ou Bailey aux USA, on mesure le fossé entre les deux SF. Une antique curiosité.

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Note GHOR : 1 étoile (pour l'effort)

18/10/2023

_Plants in Science Fiction_

Plants in Science Fiction : Speculative Vegetation : Katherine E. BISHOP & David HIGGINS & Jerry MÄÄTÄ (editors) : 2020 : University of Wales Press (série "New Dimensions in Science Fiction") : ISBN-13 978-1-78683-559-8 (la fiche ISFDB du titre) : xiii+245 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 60.00 GBP pour un petit hc disponible chez l'éditeur et qui existe aussi en ebook.

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Paru dans une petite collection de titres publiés par l'université galloise (mais écrits en anglais, je vous rassure), ce relativement court ouvrage (pas mal de pages de notes et plutôt aéré au niveau présentation) est un recueil d'essais sur les plantes dans la SF (c'est en tout cas ce qui dit son titre). Rassemblé par trois professeurs de littérature, il comporte dix essais de taille variable (autour de vingt pages). Comme les editors, les auteurs sont des professeurs de littérature ou des doctorants d'universités de troisième zone dont c'est souvent la première publication dans un ouvrage relatif au genre (si j'en cois l'ISFDB qui ne propose même pas le sommaire du livre).

0 étoile,anglais

Du coup cette visible absence totale de connaissance du genre explique l'extrême pauvreté de l'ensemble. On dirait que, pour cette bande d'amateurs (ici au mauvais sens du terme) le thème des plantes dans la SCIENCE FICTION (rappelez-vous, c'est le titre de l'ouvrage) n'est abordé que dans DEUX ouvrages : The Day of Triffids et The Pollinators of Eden (le plus cultivé es-SF rajoute quand même Queen City Jazz) qui forme la base de la partie SF. Par contre on aussi droit à des choses complètement hors-champ, allant de VanderMeer à un roman mainstream coréen (The Vegetarian de Han)  en passant UNE nouvelle d'Algernon Blakcwood. Pour être complètement juste, je peux rajouter une nouvelle de Gibson et une de Le Guin (parce qu'il y a le mot Rose dans leur titre).

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Si ces gens ne connaissent rien à la SF, ils sont par contre parfaitement au point au niveau jargon et au niveau trucs à la mode : colonial gaze, Deleuzian rhizomatic, purposiveness of the willed agent; technocentric modernity... Ils sont aussi bien propre sur eux au niveau idéologique, prêts à dénoncer et à condamner tout et n'importe quoi (colonialisme, capitalisme, libéralisme, communisme, machisme, racisme) d'une même plume. Il est dommage pour mon portefeuille de naïf compulsif que, à ce prix là (de l'ordre de 70 Euros la dose), tous ces universitaires en mal de parutions n'aient pas choisi un autre domaine pour remplir leur quota annuel d'articles publiés.

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Note GHOR : 0 étoiles (À fuir)

19/09/2023

_Follow Me_

Follow Me : Religion in Fantasy and Science Fiction : Francesca T. BARBINI (editor) : 2023 : Luna Press Publishing (série "Academia Lunare") :  ISBN-13 978-1-915556-18-9 (la fiche ISFDB du titre) : vii+184 pages (pas d'index) : coûte 15.99 GBP pour un pb (18 x 12.5 cm) non illustré, disponible chez l'éditeur.

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Publié par Luna Press, une petite maison d'édition écossaise spécialisée dans la SF et la Fantasy, ce petit ouvrage est un recueil d'essais rassemblé par la fondatrice qui parait annuellement sur des thèmes différents suite à un appel à textes. ici, l'editor s'intéresse aux rapports entre les genres de l'imaginaire et la religion au travers de dix essais d'une longueur variable (de dix à vingt pages). Hormis Cheryl Morgan, la plupart des contributeurs sont peu connus et présentent l'originalité d'être plusieurs à être italiens (mais heureusement, ils/elles écrivent an anglais !).

The fellowship of the ring (Del Rey 105th pb).jpg

Après une courte introduction, on commence par trois essais sur Tolkien (et plus particulièrement sur The Lord of the Rings). Le premier traite de la notion de déité en général chez l'auteur, le deuxième de l'appropriation du panthéon tolkienesque par les néo-pagans et le dernier porte sur le christianisme caché par les Inklings dans leurs œuvres. C'est assez "bateau" et, en ce qui concerne le deuxième texte, aurait gagné à un traitement plus journalistique. On trouve ensuite un texte sur Oscar Wilde par une spécialiste de l'auteur sans guère de rapport avec la SFF, un essai sur les religions "toxiques" auquel je n'ai pas tout compris (et aussi sans lien avec le genre). On revient à la SF avec un article sur Zelazny et ses dieux dans Creatures of Light and Darkness qui passe pas mal de temps à paraphraser le roman et/ou Wikipedia. Cheryl Morgan liste ensuite les dieux "queers" (finalement peu présents dans le genre). Après vient un texte sur un sujet original, le jeu Final Fantasy X, dont je n'ai pas vraiment compris le projet (et qui lit beaucoup de choses dans un tel support). Les deux derniers textes sont de facture plus classique et traitent respectivement des paradis et enfers dans la VR et de Rendezvous with Rama.

Creatures of light and darkness (Arrow 1972).jpg

Outre le côté très irritant d'un ouvrage de référence publié sans index qui le rend difficilement utilisable, je suis assez déçu par un ouvrage qui se révèle assez cher (une vingtaine d'Euros pour un poche) et offrant un contenu sans grande qualité et surtout qui partage le défaut de ce type d'ouvrage un peu "amateur" (au sens d'expertise du genre) à savoir que certains auteurs se concentrent sur leurs domaines d'étude, domaines qui ne sont visiblement pas la SF ou la Fantasy. Du coup, je ne crois pas que j'achèterai en neuf les autres titres de la série.

Rendez-vous com Rama (LDB 1984).jpg

Note GHOR : 1 étoile (bof, bof, bof)