Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/03/2009

_Time & chance : An autobiography_

Time & chance : An autobiography : Lyon Sprague De Camp & Catherine Cook De Camp : Donald M. Grant Publications : 1996 : ISBN-10 1-880418-32-0 : 444 pages (y compris cahier central de photographies, index, bibliographie de l'ouvrage et bibliographie sommaire de l'auteur) : semble se trouver en neuf encore de nos jours pour une trentaine d'Euros pour un HC au beau papier et avec jaquette illustrée par Kelly Freas.

Time & chance.jpg

 
Comme son titre l'indique, ce livre est une autobiographie de L. S. De Camp (rédigée avec la collaboration de son épouse). Auteur né en 1907 et décédé en 2000, il est surtout connu pour ses ouvrages de light fantasy (chez PdF) et, pour la SF, ses planetary romances de la série Viagens/Krishna partiellement traduites chez nous (RF, OPTA puis Le Masque).

Zei (OPTA 1971).jpg

Bien évidemment, s'agissant d'une autobiographie, elle emprunte le schéma standard, chronologique et avec une narration à la première personne, la vie de l'auteur étant divisée en une quinzaine de chapitres couvrant chacun quelques années. Seule exception, le dernier chapitre qui couvre très rapidement 23 ans (de 1973 à la parution), ce qui pourrait indiquer que cette autobiographie est peut-être un projet datant des années 70-80 rapidement mis à jour.

Comme on peu s'attendre avec cet auteur, on a une narration légère et aérée, proche du style de sa fiction. La lecture de l'ensemble est donc relativement facile et les circonstances familiales de la jeunesse de l'auteur clairement exposées.

L'amateur de SF doit quand même être prévenu que la plus grande partie du livre est un "travelogue", c'est à dire le récit détaillé avec force anecdotes des très nombreux voyages du couple autour de la planète. En ce sens c'est assez proche de ce qu'a pu faire Heinlein.

Zei (Le Masque 1975).jpg

 
Du coup, la partie réservé à la SF et au métier d'écrivain est vraiment réduite à la portion congrue puisque l'on n'apprend pas grand chose du cours de la carrière de l'auteur. On se borne à lire une liste de textes publiés (incomplète et à peine commentée ou contextualisée) et à croiser quelques personnages de la SF : Campbell (peu épargné par De Camp), Heinlein & Asimov (pendant la 2GM), Bordes/Carsac ou l'ombre de Hubbard. Seuls les spécialistes de Howard ou de Lovecraft auront quelques petites miettes d'information à se mettre sous la dent.

Conan l'Aquilonien (Lattès 1983).jpg

A la fin de la lecture, c'est cette impression de légèreté qui prédomine, particulièrement sur les points liés au genre. Même s'il est bien dans le style de l'auteur, on se demande pourquoi un tel ouvrage, qui aurait pu être titré Ma vie et mes voyages, a réussi à obtenir le Hugo de la non-fiction en 1997. Ceci peut aussi expliquer pourquoi cet ouvrage est toujours disponible en neuf.

Ce n'est pas que c'est un mauvais livre, au contraire, mais il est d'un intérêt plutôt limité pour qui veut connaître l'écrivain de SFF important qu'était De Camp.

Note GHOR : 1 étoile

16/03/2009

_Colloque de Cérisy : Les nouvelles formes de la SF_

Colloque de Cérisy : Les nouvelles formes de la SF : Roger BOZZETTO & Gilles MENGALDO : Bragelonne "Essais" : 2006 : ISBN 2-915549-46-X : 421 pages (pas d'index ni de bibliographie) : 40 Euros pour un TP à la solidité très moyenne.

Colloque de Cerisy Les nouvelles formes de la SF.jpg

 

Cet ouvrage est donc le du recueil des interventions faites lors du colloque de Cérisy 2003. Ce colloque annuel rassemble divers intervenants (généralement les mêmes d'une année sur l'autre) autour d'une thématique qui n'est, comme c'est souvent la cas, qu'un prétexte à rassembler des communications diverses sur le genre.

C'est donc un ensemble de textes variés de textes, mêlant les perspectives historiques (le groupe Limite) à l'analyse d'oeuvres tant cinématographiques (Dark city, Alien, Ghost in the shell, etc...) que littéraires (série Darwin de Greg Bear) en passant par des études propres à certains auteurs (Brussolo, Ballard, Heinlein...).

Traque-la-mort (Lattès 1982).jpg

Une fois évacués les problèmes proprement techniques de l'ouvrage : Photos de films taille timbre poste et toutes noires, transcription des dialogues mal éditée et ne faisant pas forcément avancer le débat, absence totale d'index et de bibliographie centralisée, on arrive au reproche principal que l'on peut faire à ce livre à savoir que la longueur des articles est globalement inadaptée.

En effet, une partie des textes est trop longue (pour ne pas dire délayée) parce que l'on sent que l'intervenant n'a pas grand chose à dire ou pas grand chose de préparé (textes sur Ballard et sur Brussolo par exemple où le manque de profondeur est flagrant). Dans au moins un cas (l'article de Besson sur les séries) c'est carrément une redite inutile puisqu'il s'agit d'un extrait d'un livre déjà publié.

D'asimov à Tolkien.jpg

A contrario, une partie des textes est trop courte parce qu'elle ne fait que mettre l'eau à la bouche. Un bon exemple est le texte de J. C. Dunyach qui développe des thèses intéressantes, assez proches de celle de Langlet, mais seulement sur 20 petites pages. Son argumentaire aurait gagné à être étendu à l'aide d'exemples plus nombreux.

Certains textes présagent parfois peut-être un livre en devenir comme l'intervention sur Heinlein où Eric Picholle nous présente l'oeuvre tardive de cet auteur non comme une série de navets verbeux, malsains et enflés mais comme une illustration de la mécanique quantique (NdA : c'est exactement ce qui c'est passé avec la publication de Solutions non-satisfaisantes).

Un ouvrage suffisamment varié pour que chacun y trouve son compte et un ouvrage à soutenir venant d'un éditeur qu'il est de bon ton de traîner dans la boue pour un mercantilisme excessif mais qui prend un risque (AMHA) important sur ce type de texte (remarque aussi valable pour le Sadoul) que je ne vois pas beaucoup d'autres éditeurs "de qualité" prendre.

Note GHOR : 3 étoiles.

13/03/2009

_Leigh Brackett & Edmond Hamilton : The enchantress & The world wrecker (2nd edition)_

Leigh Brackett & Edmond Hamilton : The enchantress & The world wrecker (2nd edition) : Gordon BENSON : Borgo Press(collection Galactic Central #20) : 1988 : ISBN-10 0-912613-05-X : 25 pages : une dizaine d'Eurospour un HC grand format (sur un site d'enchères), existe aussi peut-être en chapbook (à vérifier ?).

Leigh Brackett & Edmond Hamilton (2nd edition).jpg   brackett.jpg

Cet ouvrage est une bibliographie de ce couple d'auteurs. Elle fait partie de la série "Galactic Central", un ensemble d'une quarantaine de titres consacrés à des auteurs de SF, fruit des travaux de Gordon Benson (le fondateur) et de Phil Stephensen-Payne (qui a repris le flambeau).

On notera pour la petite histoire que cet exemplaire là semble un peu particulier. En effet, c'est un ouvrage au format A4 (c'est habituellement du A5), relié d'une très belle façon (les autres sont agrafés par le milieu), muni d'un sticker Borgo Press (et d'un ISBN correspondant) qui semble être une sorte d'assemblage de photocopies agrandies. De plus, cette version (2ème édition) n'apparaît ni dans la liste officielle de Phil Stephensen-Payne ni ce titre dans l'ouvrage de Reginald (BP 300) qui liste les publications Borgo. La présence de corrections manuscrites laisse penser à un ouvrage presque artisanal.

Leigh Brackett Edmond Hamilton.jpg


En terme de structure, il reprend le canevas des premiers (chronologiquement parlant) titres de la série. Sont donc listés pour chaque auteur :

- les textes (à l'exclusion des romans parus directement en volume), par ordre alphabétique avec mention des parutions connues par ordre chronologique, indication des VT et des transformations éventuelles.

- les livres (même classement) avec mention des diverses éditions et ré-impressions, avec pour chacun les informations bibliographiques utiles à l'identification (date de parution, rang d'impression, ISBN quand il y en a un, nombre de pages, illustrateur, prix). S'ajoutent aussi des informations relatives à la génèse (est-ce un fix-up, une expansion ?) ou la constitution des recueils ainsi que les indications de VT ou de parution sous pseudo.

Doomstar (Belmont 1966).jpg

- les séries de l'auteur avec mentions des textes (romans et/ou nouvelles) qui les composent.

Les chiens de Skaith (Le Masque 1977).jpg


Pour Hamilton, tout cela est en plus divisé entre textes de la série "Captain Future" et les autres textes.

Contrairement à d'autres titres de la série (les plus récents), seules les parutions en anglais sont traitées, par contre (et ici aussi à l'inverse d'autres opus), certains textes hors-sf (western par exemple pour Brackett) sont inclus.

En tant que gros utilisateur de cette série (auquel j'ai même parfois apporté ma modeste contribution), il est évident que j'ai un avis favorable.

La quantité d'information et de travail est importante (même si elle sera par la suite encore considérablement accrue), et la fiabilité difficile à prendre en défaut.

Je critiquerais juste la répartition des fictions entre les deux premières catégories qui est parfois un peu aléatoire, en particulier l'épineux cas des textes parus en volume double qui sont avec les livres alors que la logique les voudrait en première partie. Je regretterais aussi l'absence d'informations précises sur les anthologies où sont parus des textes des auteurs (on a juste le titre).

Alpha Centauri or die ! (Ace Double F-187).jpg


Il faut aussi savoir que ne sont pas listées toutes les réimpressions (j'ai des livres dans bibliothèque qui ne sont pas mentionnés, comme celui ci-dessous), mais il faut avouer que c'est un sujet éminement complexe et difficile à cerner avec certitude.

The ginger star (Del Rey 1982).jpg

Attention, c'est quand même un ouvrage de bibliographie pure (il ne contient aucun autre texte que des données), qui ne peut servir qu'à de la recherche en ce domaine. Il est donc logiquement d'un intérêt limité pour la plupart des amateurs de SF.

Note GHOR : 3 étoiles

12/03/2009

_Pour une poétique de la Science-Fiction_

Pour une poétique de la Science-Fiction : Darko SUVIN : Presses de l'université du Québec (collection "Genres et discours" #3) : 1977 : ISBN-10 0-7770-0196-9 : 228 pages (y compris bibliographie et index) : TO trouvable (parfois) d'occase.

 

Pour une poétique de la SF.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais (datant du début des années 70) de Darko Suvin, universitaire canadien (à l'époque) et connu comme l'un des théoriciens phares du genre.

Organisé en deux grandes parties ("Théoire" et "Histoire"), ce recueil est subdivisé de plus en plus finement : chapitre 1, puis partie 3, puis paragraphe 3.0 et parfois sous-paragraphe 3.2.2. J'évoque cette organisation alambiquée et variable (certaines parties ont un paragraphe 0 d'autres commencent à 1) parce qu'elle est à l'image du livre.

Dans les deux parties de son livre, Suvin se concentre sur la proto-SF et/ou sur les pays de l'Est. Sont donc au menu les habituels précurseurs de la SF, tendance respectable : Lucien de Samosate, More, Wells, Verne, Capek...

La guerre des mondes.jpg

Se pose alors le problème de la réflexion théorique de Suvin, certes brillante mais qui peut surprendre dans la mesure où il théorise un genre à partir d'éléments qui le prédatent de parfois plusieurs siècles. Quelle est la relevance de Rabelais (10 fois plus cité que Heinlein) pour étudier un genre dont la naissance se produit au XXème siècle aux USA ?

Du coup, n'étant pas amateur de SF-avant-la-SF, cet ouvrage ne m'a absolument pas intéressé. Je dois avouer qu'une N-ième discussion sur Swift (que je n'ai jamais lu), L'utopie ou Wells m'ont rebuté. Seuls les cercles académiques peuvent penser qu'un ouvrage russe du XVIIIème siècle puisse avoir une importance quelconque sur l'état actuel du genre. De plus, mon renoncement a été facilité par l'usage par l'auteur d'un jargon auquel je ne comprends pas grand chose, pénible à lire et en bonus agrémenté de force italiques et superbes matrices 2x2 (Suvin n'est quand même pas un matheux, on est loin du calcul tensoriel).

Un ouvrage à réserver aux spécialistes de théorie littéraire et à ceux qui préfèrent les fossiles.

Note GHOR : 1 étoile

11/03/2009

_Alien Theory : The alien as archetype in the science fiction_

Alien Theory : The alien as archetype in the science fiction : Patricia MONK : The Scarecrow Press : 2006 : 386 pages (y compris bibliographie) : ISBN-13 978-0-8108-5746-9 : 49.95 USD soit une bonne quarantaine d'Euros pour un TP.

Alien theory.jpg

Cet un ouvrage massif (qui comprend une bibliographie extensive) tente une étude de la représentation de l'extraterrestre dans la SF. Outre ce thème précis, l'auteur a choisi de se restreindre au format court (nouvelles).

Le livre est organisé en trois parties :
- "Conceiving the alien" : se concentre sur les théories xénobiologiques réelles (au sens de non-fictives) et leur circuit de mise à disposition au profit des écrivains de SF.
- "Writing the alien" : une partie plus énumérative, qui liste les aliens que la SF nous présente.  Sont évoqués diverses caratéristiques de ces êtres : aspect, type de société, psychisme particulier.
- "Reading the alien" : se pose la question de savoir pourquoi les écrivains éprouvent le besoin de créer des aliens et quelle est la signification pour nous humains de ces personnages fictifs.

Analog 1973-11.jpg

Il est clair que cet ouvrage est le fruit d'un familier du genre et résultat de longues recherches et d'une large exploration de la SF, point visible dans la bibliographie complète. Hélas, je dois avouer que, même si j'admire la quantité de travail nécessaire pour un tel ouvrage, j'ai eu du mal a accrocher.

Mon souci est lié à l'impression de cacophonie qui se dégage de cette étude. En effet, on arrive à percevoir au sein de cet ouvrage unique plusieurs livres virtuels aux sujets différents qui se mélangent d'une façon peu harmonieuse et donnent une impression de manque d'unité ou de d'absence de maîtrise du discours.

On pourrait donc extraire de ce livre plusieurs essais.

Le premier porte sur la théorie de la xénobioloe, une science largement spéculative qui est ici prise d'une façon que je trouve parfois un peu trop affirmative pour un tel domaine où les élément factuels sont plutôt rares. Disserter sur les sociétés possibles d'extraterrestres jamais entrevus est une exercice intellectuel stimulant mais, à un tel niveau de détail, relève plus du domaine de la SF que de celui de la science.

Le deuxième étudie l'appropriation par les écrivains SF des avancées scientifiques essentiellement par le biais du dialogue entre scientifiques et auteurs tel qu'il s'est pratiqué dans les pages de Astounding/Analog.

Astounding 1959-04.jpg

Le troisième est un catalogue des extraterrestres rencontrés dans les nouvelles de SF, dont on pourrait regretter le fait qu'il soit assez concentré sur une période précise (1950-1970), courte et somme toute assez ancienne.

Enfin, il y a aussi une étude sur les archétypes humains et leur représentation dans la SF. Étude qui renvoie très justement aux livres de Wolfe et de Malmgren ce qui souligne bien qu'elle n'est forcément ni très originale ni novatrice.

Worlds apart.jpg

Le paradoxe de cet ouvrage est donc que toutes réflexions potentielles, solides et parfois passionnantes n'arrivent pas à cohabiter ou a se développer pleinement et ne font, au final, que justement rester virtuelles.

En ce qui me concerne, un beau ratage, peut-être par excès d'ambition, voulant trop suivre de pistes et peinant à les parcourir jusqu'au bout.

Note GHOR : 1 étoile