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17/08/2010

_The profession of science fiction_

The profession of science fiction : SF Writers on their craft and ideas : Maxim JAKUBOWSKI & Edward JAMES (editors) : 1992 : MacMillan (série "Insights") : ISBN-10 0-333-52482-9 : xi+208 pages (y compris index) : coûtait 13 GBP pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-52481-0).

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Depuis ses débuts (en 1972), Foundation, la revue britannique d'étude sur la Science Fiction, a pour habitude régulière de demander à des auteurs des articles en rapport avec leur profession mais sans règle précise et en abordant les sujets qu'ils voulaient. A l'époque de la publication de cet ouvrage, une quarantaine de ces articles existaient, il a donc été décidé d'en sélectionner une partie afin de les réunir dans un livre de façon plus permanente.

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Sous la direction de Jakubowski et James (rédacteur en chef du magazine) qui ont co-écrit l'introduction (elle brosse un très bref historique du genre), cet ouvrage rassemble donc 16 textes de la série "The profession of science fiction" qui font chacun une petite dizaine de pages en moyenne, certains étant plus prolixes que d'autres, le champion étant Ballard. Ils sont ici classés sans ordre identifiable, le livre commençant par un texte de Williamson datant de 1982 et se terminant par celui de Richard Grant (1990). Au sommaire on trouve un peu de tout, des grands anciens (Williamson, Blish), des nouveaux (à l'époque comme Brin ou Jones), des stars (Le Guin, Ballard) et des purs britanniques (Cowper, Compton). Un index clôture cet ouvrage dont on remarquera que certains des textes ont été traduits dans la revue Bifrost.

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Il n'y a pas grand chose de général à dire de cet ouvrage dont le propos ne semble pas très clair. Ce n'est pas un guide technique d'apprentissage de l'écriture comme il en existe pas mal, ce n'est pas non plus un recueil de souvenirs mais c'est un assemblage d'essais qui se situent un peu entre ces deux catégories. Du coup, comme l'on a affaire à des vrais professionnels, cela se laisse bien sûr lire sans déplaisir d'autant que certains textes ont une approche assez humoristique.

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C'est au final un recueil d'une lecture plutôt agréable qui permet aux auteurs de dévoiler certaines de facettes de leur métier. Du coup c'est probablement intéressant pour des écrivains en devenir ou des spécialistes de l'étude du processus créatif, mais j'avoue que l'ensemble m'a paru relativement léger et sans grand intérêt du point de vue de l'analyse du genre.

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Note GHOR : 1 étoile

16/08/2010

_Pourquoi j'ai tué Jules Verne_

Pourquoi j'ai tué Jules Verne : La Science-Fiction française : Bernard BLANC : 1978 : Stock2 (collection "Dire") : ISBN-10 2-234-00677-5 : 357 pages (pas d'index) : coûtait quelques francs pour un TP étroit et non illustré.

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Cet ouvrage est assez célèbre dans le milieu de la SFF (SF Française/Francophone). Ecrit par Bernard Blanc, auteur et anthologiste emblématique de la NSFFP (nouvelle science-fiction française politique) un mouvement de la fin des années 70 qui voulait infuser une plus grande conscience politique dans un genre perçu comme étant plutôt marqué par une idéologie réactionnaire telle que par exemple celle (généralement) véhiculée par la collection Fleuve Noir Anticipation. Ce livre est donc une sorte de manifeste de ce mouvement organisé autour de l'idée de l'assassinant uchronique de Jules Verne, seul évènement susceptible de modifier le cours de l'histoire du genre.

1973 et la suite (FN 1973).jpg

Déjà par sa structure, il est clair que nous n'avons pas affaire ici à un ouvrage de référence classique. Divisé en 21 chapitres il alterne plusieurs types de textes. On va trouver des courtes fictions (y compris d'autres auteurs que Blanc), des critiques de livres (d'écrivains français), des interviews (Michel Jeury), des transcriptions de tables rondes, des textes thématiques (sur la SF à l'école par exemple) et même un quiz. Par contre, et d'une façon assez logique, on n'a pas droit  pas à un index ou à une bibliographie.

Aux étoiles du destin (RF 1960).jpg

Comme indiqué, cet ouvrage est plus un pamphlet qu'une réflexion structurée menée sur le genre. Malgré son côté parfois un peu trop militant, il ne faudrait pas croire que l'analyse de Blanc est complètement fausse. Elle est certes à charge pour une certaine partie des auteurs attaqués mais elle s'appuie sur des bases objectives (les citations extraites de titres parus au FNA sont assez savoureuses). Même si les cibles sont parfois faciles (Bessière, Murcie, Heinlein), tout n'était (et n'est encore de nos jours) pas toujours rose dans le monde de la SF.

Aujourd'hui, demain et après (Denoel 1971).jpg

Il est vrai qu'il faut reconnaître que l'histoire a donné en quelque sorte tort au mouvement "Ici & Maintenant" puisqu'il disparaîtra du paysage SF au début des années 80 avec l'ensemble de ses supports habituels. Le côté un peu strident d'un tel manifeste malgré des idéaux parfaitement nobles n'a sans doute pas dû faciliter les choses pour un projet dont, au fond, on peut se demander s'il faisait encore partie du champ de la Science-Fiction.

Scènes de guerre civile (OPTA 1982).jpg

Note GHOR : 1 étoile

13/08/2010

_PKD : A Philip K. Dick biliography : Revised edition_

PKD : A Philip K. Dick biliography : Revised edition : Daniel J. H. LEVACK & Steven Owen GODERSKY : 1988 : Meckler (série "Meckler bibliographies on SF & F" #1) : ISBN-10 : 0-88736-096-3 : 156 pages : coûtait 35 USD pour un HC illustré en N&B, sans jaquette et peu facile à trouver d'occase.

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Cet ouvrage est une bibliographie commentée de Philip K. Dick qui couvre toutes les langues et tous les formats et ce jusqu'en 1984. Il s'agit, comme son sous-titre l'indiqué, d'une reprise révisée (voir l'addenda de la dernière page pour l'étendue -limitée- de ces révisions) par Meckler d'un titre initialement édité chez Underwood-Miller, ce qui explique les similitudes de structure. Comme pour le volume sur Herbert, il s'agit d'un travail bicéphale où Levack a fourni la bibliographie et Godersky les commentaires.

Solar lottery (Arrow 1972).jpg

En matière de structure, on est en terrain connu, avec les habituelles grandes sections :

- "Books" : répertorie par ordre alphabétique tous les livres (romans et recueils) de l'auteur dans toutes les éditions (VO, VF ou VX). Seule une partie des informations nécessaires à l'identification précise sont données (surtout nombre de pages et prix), même si c'est plus détaillée pour les éditions limitées. Chaque livre est aussi brièvement résumé (en quatre ou cinq lignes) et parfois commenté sous l'angle bibliographique.

- "Stories" : sur le même principe, elle traite les nouvelles, les poèmes, les romans parus en magazine (on va donc y retrouver certains textes qui figurent aussi dans la partie "Books") et étonnamment la non-fiction. Sont listés toutes les occurrences des textes, y compris hors VO avec les informations utiles pour les localiser (sauf la pagination), le nombre de mots des textes est aussi fourni (quand il est connu) ainsi que parfois un commentaire de PKD lui-même sur le texte en question.

A ces deux parties principales s'ajoutent des chapitres plus courts : "Unpublished manuscripts" (comme son nom l'indique), "Other media" (Cinéma, radio et TV), "Pseudonyms" (un seul), "Collaborations" (deux), "Connected stories and continuing characters" (séries et personnages récurrents), deux index (non-fiction et poésie), une chronologie des oeuvres, "Magazine checklist" (une section qui reclasse l'information de "Stories" par magazine), "Works about Philip K. Dick" (bibliographie secondaire, article et ouvrages complets) et enfin une postface de Dick (elle ne semble pas propre à cet ouvrage mais dater de 1970). L'ensemble est copieusement illustré de reproductions de couvertures en N&B (parfois en pleine page).

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Une bibliographie très agréable à manipuler (les illustrations sont bien reproduites malgré l'absence de couleur) et en plus d'une grande solidité qui représente une somme de travail importante d'où un prix plutôt élevé. Les commentaires de PKD sur ses propres oeuvres sont un plus indiscutable et l'on est gré à Levack de n'avoir laissé qu'une place réduite à l'habituelle et "folklorique" partie sur les titres de travail, les projets avortés et la masse de choses qui sont restées dans les cartons de l'auteur (les romans mainstream par exemple).

Message de Frolix 8 (OPTA 1972).jpg

Sur un plan strictement bibliographique, j'avoue avoir trouvé cet ouvrage un peu "en dessous". En particulier, la couverture des éditions de poche me semble assez schématique (peu d'informations précises sur les ouvrages, pas d'illustrateur par exemple) et fait complètement l'impasse sur les réimpressions. Du coup on préférera pour un travail de ce type la biblio de Stephensen-Payne et Benson chez GCP en deux volumes qui est plus récente et nettement plus étoffée sur ces points.

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Note GHOR : 3 étoiles

12/08/2010

_PITFCS : Proceedings of the institute for twenty-first century studies_

PITFCS : Proceedings of the institute for twenty-first century studies : Theodore R. COGSWELL (editor) : 1992 : Advent : ISBN-10 0-911682-30-9 : x+374 pages (y compris index) : coûtait 50 USD pour un grand (et très lourd) HC non illustré avec jaquette qui se trouve peut-être encore en neuf chez l'éditeur ou ses successeurs.

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Theodore R. Cogswell est un auteur de SF américain relativement peu connu. Moyennement actif dans les années 50 à 60, il a essentiellement écrit des nouvelles pour une variété de marchés. Il sera aussi actif au sein de la SFWA en assemblant le journal interne avant d'en être plus ou moins viré pour diverses choses (un pamphlet de Davidson et une attaque féroce sur Laumer). Durant trois ans (de 1959 à 1962), il éditera le fanzine PITFCS (Proceedings of the institute for twenty-first century studies) qui avait la particularité d'être uniquement écrit par et à destination des professionnels. On trouvera donc dans ces pages vraiment tout le gratin de la SF, y compris un certain nombre de français (Bordes, Dorémieux, Klein).

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Ce fort volume rassemble donc l'intégralité des numéros existants de PITFCS, allant du premier, le #127A d'Avril 1959 (ce numéro d'ordre est de l'humour typique de Cogswell) au dernier (#143, décembre 1962). Chacune des livraisons de ce fanzine se présente sous la forme d'une sorte d'introduction (souvent polémique) de Cogswell, de quelques articles et la partie principale : des pages de réactions suivies d'autres réactions (et ainsi de suite) ce qui donne un peu l'impression de lire les transcriptions d'un forum internet. En guise de bonus on trouve aussi le numéro 144 de 1979 et la première livraison de DIGIT (une tentative de ressusciter le fanzine). Un index complet clôture l'ouvrage.

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Il est clair que la somme de talents rassemblés dans ce "fanzine de pros" est assez remarquable. On a affaire à des pointures de l'écriture doublées de fins connaisseurs du genre de l'intérieur. Cela donne des débats à suivre d'une grande qualité, l'exemple étant celui sur Starship Troopers qui montre que ce livre n'a pas seulement divisé que les amateurs. On remarquera aussi les prémices de la mise en oeuvre d'une organisation (quasi-syndicale) d'écrivains destinée à défendre ces derniers contre des pratiques éditoriales parfois abusives.

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Certaines contributions sont quand même d'un ton assez agressif qui relève parfois plus du côté "règlement de comptes" que de la divergence d'opinion (cf. le traitement réservé à Pohl). Ce n'est pas forcément très agréable à lire surtout que les inimités qui ressortent ont des causes généralement inconnues et sans lien avec les sujets discutés. Le problème de fond de cet ouvrage reste quand même cette structure de discussion d'un numéro sur l'autre qui rend la lecture d'un fil précis presque impossible en l'atomisant et le noyant sous le bruit. Dans l'absolu, il aurait peut-être été nécessaire de refondre ce volume et assurant la continuité des sujets. Cela n'étant pas fait, l'ensemble est d'un maniement peu aisé et passe plutôt du rang de réflexion sur le genre à celui de témoignage historique sur le monde des écrivains de SF des années 50-60.

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Note GHOR : 1 étoile

11/08/2010

_Les pirates du paradis : Essai sur la science-fiction_

Les pirates du paradis : Essai sur la science-fiction : Alexis LECAYE : 1981 : Denoël Gonthier (série "Bibliothèque Médiations" #212) : ISBN-10 2-282-30212-5 : 249 pages (y compris index) : coûtait quelques francs pour un poche non illustré aisément trouvable.

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Paru hors des collections classiques et sous la plume d'un auteur qui sera par la suite connu pour son implication dans le roman policier, cet ouvrage est un essai de portée assez générale sur la SF. Un type de livre basé sur des parcours personnels dont sortiront un certain nombre d'exemples dans la décennie 70-80. On pensera par exemple au Gougaud (Démons et merveilles de la SF) dont ce titre est finalement assez proche.

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Le principe choisi par Lecaye pour évoquer le genre étant de nature thématique, l'ouvrage se divise donc en 16 chapitres d'une quinzaine de pages qui abordent chacun un thème de société ou un aspect du genre et l'illustrent en faisant référence à de nombreux textes (en VF et VO). On y retrouve donc le spectre habituel des sujets généralement abordés par cette catégorie d'ouvrage : le temps, l'espace, les robots, le sexe, l'autre, la divin, la violence, la télépathie, le jeu, etc. Un index (nom propres seulement) clôture ce livre qui ne propose pas de bibliographie.

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Malgré une visiblement très bonne connaissance du genre par l'auteur qui multiplie les références à un vaste spectre de textes dont certains relativement obscurs ou non traduits, cet essai ne m'a pas vraiment satisfait. C'est sans doute le manque de réflexion globale sur le genre qui m'a gêné. On a en effet l'impression de lire une longue suite d'exemples relatifs à tel ou tel thème (Wyndham sur le matriarcat, Blish sur la religion) qui montre certes l'étendue des approches pratiquées par le genre mais qui ne va pas plus loin, sauf dans la courte conclusion où la SF est considérée comme une littérature millénariste, une idée pas très neuve.

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Il est à noter que la lecture de ce petit essai n'est pas facilitée par une pratique que l'on rencontre parfois chez certains auteurs VF à savoir une gestion des titres et des correspondances VO/VF pour le moins assez confuse. On trouve en effet de façon assez aléatoire : le TF, le TO, le TO même si le TF existe (le flemme de le chercher ?), le TF traduit du TO et qui ne correspond pas au "vrai" TF (un terrible Une peste de Pythons pour le roman A plague of Pythons aka L'ultime fléau). Cette véritable salade de titres n'est certes pas grave en soi mais peut laisser un doute sur la quantité de travail fourni et est parfois assez pénalisante lors de la lecture qui doit être arrêtée le temps de deviner de quoi parle l'auteur. De toute façon, la partie bibliographique n'est visiblement pas la tasse de thé de Lecaye vu le peu d'efforts et d'informations fournies dans ce domaine. Au final un ensemble qui n'est pas fondamentalement mauvais mais simplement sans grand relief et dont on peut se demander quel est le projet qui l'a impulsé.

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Note GHOR : 1 étoile