Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/08/2010

_Pioneers of wonder : Conversations with the founders of Science Fiction_

Pioneers of wonder : Conversations with the founders of Science Fiction : Eric Leif DAVIN : 1999 : Prometheus Books : ISBN-10 1-57392-702-3 : 405 pages (y compris index) : coûtait 25 USD pour un HC non illustré avec jaquette.

Pioneers of wonder.jpg

Sous la plume de Eric Leif Davin (à qui l'on devra plus tard l'excellent Partners in wonder), cet ouvrage est un recueil d'interviews plus ou moins mises en forme avec les acteurs majeurs des début du genre. Basé sur des textes initialement parus dans le fanzine Fantasy Commentator sur une période d'une dizaine d'années, cet ensemble est un travail d'historien oral, mené auprès de personnes dont une bonne partie sont maintenant disparues.

Fantasy commentator 1983.jpg

Après une courte préface de Jack Williamson, ce livre est scindé en onze chapitres consacrés chacun à un participant à l'aventure des débuts du genre. D'une structure généralement homogène (une introduction historique qui donne des éléments contextuels puis une longue interview, même si certains des derniers sont plus de classiques essais), Davin nous invite à rencontrer successivement David Lasser, Charles Hornig, Margaret Weinbaum, Raymond Z. Gallun, Frank R. Kelly, Thomas E. Starzl, Llood Arthur Eshbach, Curt Siodmak, Kurt Neumann, Lawrence Manning et enfin Sam Moskowitz. Tout ceci forme un ensemble de personnes qui ont oeuvré pour la SF dans de multiples capacités, en tant que rédacteurs en chef, auteurs, historiens, cinéastes, éditeurs ou fans. Un courte conclusion nostalgique finit le livre qui ajoute un index mais pas de bibliographie.

Les meilleurs récits de TWS (JL 1978).jpg

On est face à un travail d'historien oral assez remarquable. Grâce à une grande capacité d'écoute, Davin a parfaitement réussi à capter les souvenirs de toutes ces personnes et réussit, par une savante remise en contexte, à nous faire partager l'ambiance de cette période fertile qui voyait la naissance d'un genre. Preuve d'une grande maîtrise, il réussit aussi par exemple à évoquer d'une façon très vivante le regretté Stanley G. Weinbaum par l'intermédiaire de sa veuve.

La ville du ciel (AM 1976).jpg

Même si certains des grands de cette période ne sont pas présents (on pensera logiquement à Gernsback ou Campbell mais aussi à Tremaine ou d'autres), cet ouvrage se révèlera probablement indispensable pour qui voudra tenter de raconter les premières années de la Science Fiction parce qu'il aura permis de conserver des témoignages irremplaçables tant du côté des auteurs mais aussi, chose plus rare, du côté des responsables éditoriaux dont les mémoires sont souvent perdues pour toujours. Une lecture importante pour toute personne qui s'intéresse à l'histoire du genre, un ouvrage qui génère un seul regret : que ce projet parfois venu trop tard pour recueillir certaines voix qui s'étaient déjà tues à l'époque.

The best of R Z Gallun (Del Rey 1978).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

09/08/2010

_Pilgrims through space and time_

Pilgrims through space and time : Trends in patterns in scientific and utopian fiction : J. O. BAILEY : 1972 (pour cette édition) : Greenwood Press : ISBN-10 0-8371-6323-4 : ix+341 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 3.50 USD pour un TP avec quelques illustrations en N&B.

Pilgrims through space and time.jpg

Ce livre est une des légendes du monde des ouvrages de référence sur la SF. Historiquement, il s'agit en effet du tout premier d'entre eux puisqu'il a été originellement publié en 1947 chez Argus Book tout en ayant été écrit dans sa majorité encore avant. C'est donc un texte fondateur (le prix annuel décerné à un chercheur par la SFRA porte d'ailleurs son nom) ce qui explique pourquoi il a été réédité en 1972 par Greenwood dans cette édition qui y ajoute simplement une introduction de Thomas D. Clareson. L'ambition de Bailey était tout simplement de raconter l'histoire de la SF (ou de la proto-SF) essentiellement dans le monde anglo-saxon jusqu'à l'orée de la deuxième guerre mondiale.

The war in the air.jpg

Ce livre est divisé en deux parties principales. La première suit un ordre à peu près chronologique et retrace l'histoire de la proto-SF en six chapitres et deux cents pages, allant d'un pamphlet de 1641 à une nouvelle de 1945 parue dans Astounding par George O. Smith (Identity). La seconde (5 chapitres et une centaine de pages) est une exploration du même ensemble de textes sous divers angles : structurel, thématiques, prospectif ou idéologique. Le tout est complété d'une bibliographie des oeuvres citées et d'un index complet (noms propres, titres et thèmes).

Astounding 1945-11.jpg

Au vu du climat peu propice au genre qui prévalait lors de la rédaction de cet ouvrage, on ne peut que louer le travail de Bailey et souligner encore une fois son côté précurseur qui ouvrira la voie à des centaines de travaux sur la SF. Vu la nouveauté de l'exercice, on comprendra aisément que la majorité du livre (en gros la première moitié) soit plus une suite de résumés d'intrigues de textes strictement inconnus qu'une histoire vraiment structurée des débuts du genre. En effet, avant de disserter sur la SF (ici la proto-SF) il convient tout d'abord de la cartographier, c'est là tout le travail accompli par l'auteur.

The time machine.jpg

De la même façon que pour le Versins (qui fait montre parfois d'une certaine similitude), le revers de la médaille est que l'étude de Bailey fait l'impasse à peu près totalement sur la SF des pulps (à partir du moment où ils existent), ce qui handicape fortement la fidélité du portrait qu'il dresse en ce qui concerne les années 1926 à 1945. Il est frappant de voir que l'index ne comporte aucune mention de gens comme Asimov, Heinlein ou Van Vogt alors qu'ils sont déjà des géants du genre à l'époque de la parution initiale de cet ouvrage. On a donc une étude pionnière mais dont la pertinence et la justesse ne concernent vraiment que la proto-SF "littéraire", elle est donc à prendre comme telle et non comme une histoire globale du genre.

Le triangle à quatre côtés (RF 1952).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

06/08/2010

_Piers Anthony_

Piers Anthony : Michael R. COLLINGS : 1983 : Starmont House (Starmont reader's guide #20) : ISBN-10 0-916732-52-5 : 96 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait 6 USD pour un TP non illustré, existe aussi en HC (-53-3).

Piers Anthony.jpg

Cet ouvrage fait partie de la longue série de monographies d'auteurs de SF (pas seulement) édités par Starmont depuis les années 80. Ecrit par Michael Collings, un professeur d'anglais (encore !) spécialiste de Lewis et donc d'Anthony, il est le premier livre consacré à ce dernier auteur (et me semble t-il toujours le seul). A cette époque, Piers Anthony n'est pas encore uniquement connu comme l'auteur de l'interminable série de Fantasy humoristique de Xanth mais comme un écrivain de pure SF ayant une prédilection pour les thèmes choquants (torture, sexualité) et l'ésotérisme (le tarot, les auras). Pas mal traduit en France (d'abord chez OPTA, puis chez L'Atalante) sa notoriété n'y subira pas la même érosion que dans son pays d'origine où il est maintenant presque oublié.

Omnivore & Orn (OPTA 1973).jpg

Cette courte étude suit le schéma habituels de la série : une chronologie, un premier chapitre plutôt biographique et introductif puis une série de chapitres consacrés à un ensemble précis de textes. Collings traite ici successivement de la trilogie 'Battle Circle' (non traduite), la duologie Chthon et Phthor (idem), les trois 'Omnivore', le standalone Macroscope, l'ensemble 'Cluster/Tarot' et les débuts de l'univers de Xanth. Un dernier chapitre traite des rares nouvelles de l'auteur. A la fin, on a les suppléments standards : bibliographie primaire commentée (livres), bibliographie secondaire commentée (sélectionnée) et index.

Battle circle (Avon 1986).jpg

Comme souvent avec cette collection, il faut louer l'effort fait par Starmont pour fournir aux amateurs une étude complète et plutôt solide sur un auteur complètement inconnu en dehors du champ de la SF et ce d'autant plus que cet ouvrage va rester unique en son genre. A ce titre, cette monographie fait partie d'un ensemble qui dresse un panorama complet du paysage du genre et était doté d'appendices bibliographiques certes sommaires mais fort utiles à une époque sans accès aisé à des ressources en ligne.

Zodiacal (OPTA 1975).jpg

On reprochera en fait principalement à Collings un enthousiasme qui n'est hélas pas communicatif, surtout pour des textes comme la trilogie 'Battle Circle' où il arrive à lire bien des choses compliquées dans cette suite sans grand intérêt de combats à l'arme blanche dans un univers post-apocalyptique. Même le résumé des intrigues ne semble pas être le point fort de l'auteur de l'étude tellement il rend difficile la perception de la trame des romans d'Anthony. Il y a malgré tout une bonne recension de la persistance de certains thèmes chers à l'auteur, une organisation qui aurait peut-être mérité de servir de fil rouge à cette étude.

Chthon (Panther 1972).jpg

Note GHOR : 1 étoile

05/08/2010

_A pictorial history of Science Fiction_

A pictorial history of Science Fiction : David KYLE : 1986 (pour cette édition) : Tiger Books : ISBN-10 0-600-50294-5 : 173 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 25 USD pour un HC grand format illustré avec jaquette qui se trouve assez aisément d'occasion.

A pictorial history of SF.jpg

Tout d'abord, il convient de noter que cet ouvrage est en fait une nouvelle édition tardive d'un titre initialement sorti en 1976 chez Hamlyn sous une couverture différente mais avec (me semble t-il) un contenu identique. Du coup, cette véritable date de première parution le place fermement au milieu de la vague des ouvrages du même type du milieu des années 70. En effet, comme le Ash ou le Holdstock (traduits eux en VF), il s'agit d'un livre hybride qui mélange une étude sur le genre (historique dans ce cas) avec un "coffee-table book" caractérisé par son iconographie.

Reality forbidden (Ace Double G-609).jpg

Sous la plume de David A. Kyle, une des légendes du fandom (c'est un membre du "first fandom" mais aussi un des fondateurs de Gnome Press), ce livre est donc une histoire illustrée du genre. Logiquement, elle s'organise donc sous une forme chronologique en une suite de chapitres couvrant peu ou prou une décennie chacun, allant de la proto-SF au milieu des années 70. Seul un chapitre sur le fandom s'intercale dans cette progression. Muni d'une courte (une demie page) bibliographie et d'un index, cet ouvrage est majoritairement illustré (plus de la moitié des pages) par des images abondamment légendées de tous les formats (de la vignette à la pleine page) et généralement en N&B, ce qui est logique vu la part belle faite aux dessins intérieurs des pulps.

The darkness on Diamondia (Ace 1972).jpg

Comme souvent avec ce style d'ouvrage, la partie purement textuelle, même si elle est de qualité comme ici avec un tel conteur que Kyle qui connaît tous les recoins du genre, passe un peu au second plan au profit de la partie graphique. Dans ce domaine elle est de toute beauté avec des illustrations superbes et qui sortent souvent des sentiers battus même si l'on trouve parfois des choses déjà vues chez Sadoul ou Freewin.

Analog 1975-08.jpg

Au total c'est un livre fort plaisant qui conte une histoire de la SF certes schématique et centrée sur les pays anglo-saxons mais toujours très érudite et riche d'anecdotes (particulièrement dans les longues légendes des illustrations). Avec un aspect visuel parfaitement exécuté et maîtrisé, ce livre peut parfaitement faire office d'introduction au genre, en prenant seulement garde au fait que l'histoire qu'il raconte s'est arrêtée depuis presque 40 ans.

To challenge chaos (DAW 1972).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

04/08/2010

_Phoenix from the ashes : The literature of the remade world_

Phoenix from the ashes : The literature of the remade world : Carl B. YOKE (editor) : 1987 : Greenwood Press (série "Contributions to the study of Science Fiction and Fantasy" #30) : ISBN-10 0-313-24328-X : 247 pages (y compris bibliographies et index) : coûtait 40 USD à l'époque pour un HC sans jaquette qui semble disponible en neuf pour trois fois ce prix (!).

Phoenix from the ashes.jpg

Cet ouvrage sur la littérature (post)-apocalyptique est paru en même temps que plusieurs autres (Brians, Dowling) au moment où ce sujet semblait "mûr" pour une analyse poussée et, paradoxalement, au moment où le système géopolitique de deux blocs antagoniste qui menaçait le monde de destruction vivait justement ses derniers instants. A noter toutefois que les remerciements de Yoke semblent indiquer que la gestation de ce livre a été assez longue, ce qui le placerait en fait comme un précurseur de cette série de titres sur le même sujet.

Orion shall rise (Pocket 1984).jpg

Dans la pratique, il s'agit d'un recueil de dix-neuf essais d'une taille assez limitée (une dizaine de pages chacun) qui vont du survol général du post-apo (littérature et cinéma) à des analyses d'oeuvres précises (The long tomorrow, A Canticle for Leibowitz, Orion shall rise, The black flame, Level 7, les séries "Battle circle", "Mad Max" ou "Dying Earth") en passant par divers niveaux intermédiaires (les enfers de Harlan Ellison, la science après l'apocalypse). Les auteurs des essais sont plutôt des professeurs d'anglais peu familiers de ce type d'ouvrage à l'exception de gens comme Yoke lui-même, Collings, Tymn ou Brians qui sont des signatures plus connues. Les annexes sont volumineuses puisque l'on a une grosse bibliographie d'une trentaine de pages (primaire et secondaire), une filmographie et un index.

The long tomorrow (Ace 1962).jpg

Il est très difficile de se faire une opinion tranchée sur ce type d'ouvrage qui est à la fois fragmenté et écrit par tant d'intervenants aux parcours différents. Logiquement, il manque de la continuité de ton et de perspective qui fait la force (par exemple) du livre de Brians sur le même sujet. Entre des textes très généraux et des articles qui sont plus des discussions d'une seule oeuvre qu'autre chose, le plan de l'ouvrage n'est pas simple à cerner, d'autant plus qu'il n'y a pas de structure interne visible puisque pas de division en parties homogènes.

La flamme noire (AM 1972).jpg

Pour autant, il y a de bonnes choses à piocher dans ce recueil. Que ce soit certains articles généraux (Brians) ou plus focalisés (Dunn) de par leur qualité ou par le fait que certaines oeuvres ou auteurs (Anderson, Brackett, Weinbaum) sont abordées ici pour la première fois sur une longueur significative qui rend justice à des textes parfois oubliés malgré leur impact à l'époque. Avant d'apprécier la bibliographie conséquente et fouillée (on y trouve même Mondoloni en VF), on devra quand même pardonner la présence d'essais parfois incompréhensibles ou sans aucune originalité commis par des universitaires ayant une connaissance limitée du genre. Un volume assez inégal (d'une façon prévisible) mais pas désagréable.

Je suis une herbe (JL 1982).jpg

Note GHOR : 2 étoiles