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14/12/2018

_Big Gun Battles_

Big Gun Battles : Warship Duels of the Second World War : Robert C. STERN : 2015 : Seaforth Publishing : ISBN-13 978-1-84832-153-3 : 268 pages (y compris index) : coûte 30GBP pour un hc avec jaquette illustré en n&b, disponible chez l'éditeur (en promo).

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Publié par Seaforth, un spécialiste des ouvrages sur la guerre maritime, cet ouvrage est bâti sur le même principe que Destroyer Battles. Il s'agit donc d'une suite d'essais (il y en a sept en plus d'une copieuse introduction) sur des combats ayant impliqué des navires de ligne (croiseurs ou cuirassés) et s'étant principalement déroulés au canon. Dans l'ordre chronologique, l'auteur évoque principalement le sabordage du Graf Spee, les premiers combats anglo-italiens en Méditeranée, les opérations navales allemandes dans l'Atlantique et l'Arctique, la Mer de Java, les Aléoutiennes et la bataille de Leyte. Même si certaines de ces batailles ont été mille fois étudiées (la fin du Bismarck par exemple), l'ensemble est suffisamment fouillé et synthétique pour être d'une agréable lecture. A noter une iconographie de qualité (je n'en dirai pas autant des cartes parfois issues de rapports officiels et peu lisibles).

10/12/2018

_In the Mountains of Madness_

In the Mountains of Madness : The Life and Extraordinary Afterlife of H. P. Lovecraft : W. Scott POOLE : 2016 : Soft Skull Press : ISBN 978-1-59376-647-4 (la fiche ISFDB du titre) : 296 pages (pas d'index) : coûte 17.95 USD pour un tp non illustré disponible chez l'éditeur ().

anglais,2 étoiles,lovecraft

Etant plutôt un fan de SF "pure et dure" (même si j'ai lu du HPL dans ma -lointaine- jeunesse sans en avoir été impressionné plus que cela),  je me suis procuré ce livre suite à des critiques qui me semblaient plutôt positives et essentiellement par curiosité. En effet, j'ai toujours été surpris par l'énorme quantité de choses qui existent autour de HPL (comme ce titre ou cet autre évoqués ici-même). C'était donc l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la vie d'un auteur qui semble fasciner bon nombre de gens. Ce type d'engouement est d'ailleurs étonnamment plus fréquent dans la Fantasy (Tolkien, Howard) ou l'horreur (Lovecraft, King) que dans la science-fiction (sauf peut-être pour RAH).

anglais,2 étoiles,lovecraft

Ecrit par un professeur américain spécialiste de l'horreur, ce livre présente l'originalité d'être donc à la fois une biographie de HPL (elle-même divisée en deux chapitres qui couvrent une grosse première moitié de l'ensemble) et une analyse de l'influence de Lovecraft sur la culture populaire et/ou "geek" (américaine presque exclusivement) qui est développée dans le troisième et dernier chapitre. En guise de "bonus", Poole nous propose une bibliographie très brièvement commentée des textes de fiction de Lovecraft et un court essai sur les diverses versions du Necronomicon qui existent.

anglais,2 étoiles,lovecraft

On regrettera tout d'abord que cet ouvrage sacrifie à une certaine mode récente des biographies, à savoir le choix de l'absence d'index. Ce point (pourtant très aisément soluble du point de vue technique avec les outils de PAO modernes) rend du coup l'ouvrage extrêmement peu pratique à utiliser pour qui veut faire la moindre recherche. Une fois cet écueil passé, le livre se lit plutôt facilement même si sa structure est parfois assez peu claire tant il mêle la partie biographique à des considérations de Poole sur la société actuelle (sur les hipsters, sur l'historicité de certains lieux, sur les tatouages...). Cela introduit un certain nombre de digressions qui ne sont pas forcément bien intégrées au fil de la narration. Quant à la seconde partie, c'est un vaste catalogue des influences de HPL dans tous les domaines artistiques, de la littérature au cinéma en passant par les comics et la musique où l'on sent que l'auteur s'est fait plaisir et où il est dans son élément.

anglais,2 étoiles,lovecraft

Le plus surprenant dans cet ouvrage est de voir comment l'héritage tant financier (les textes) que spirituel (l'influence) de HPL est une source de conflits interminables. Entre le méchant profiteur Derleth, l'incompétent biographe De Camp, l'obstiné expert Joshi, les compléteurs de fragments et tant d'autres qui en prennent pour leur grade (je ne peux pas retrouver leur nom parce qu'il n'y a pas d'index...), on peut presque dire que c'est après la mort d'HPL que les choses deviennent intéressantes. Cette foire à l'avidité et aux querelles de chapelles fait d'ailleurs immanquablement penser aux luttes posthumes autour de REH (on y trouve d'ailleurs parfois les mêmes personnages). Au final, un livre qui n'est pas déplaisant et qui permet sans doute d'aborder HPL et son influence d'une façon simple mais qui aurait sans doute gagné à être plus "classique" dans sa première partie et moins exhaustif dans la seconde.

anglais,2 étoiles,lovecraft

Note GHOR : 2 étoiles

07/12/2018

_Hitler Dönitz and the Baltic Sea_

Hitler Dönitz and the Baltic Sea : The Third Reich's Last Hope 1944-1945 : Howard D. GRIER : 2007 (pour la première édition, celle-ci étant la deuxième et date de 2013) : Naval Institue Press : ISBN-13 978-1-59114-345-1 : xxii+287 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 35USD pour un hc illustré de quelques cartes et photographies en n&b, disponible chez l'éditeur ().

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Ce livre est en quelque sorte un ouvrage "à thèse". En décrivant les opérations autour de la Baltique entre 1944 et la fin de la guerre, l'auteur (un professeur d'histoire américain) veut montrer que tous les choix militaires d'Hitler étaient uniquement faits afin de permettre la mise en service des nouveaux sous-marins allemands, essentiellement des Types XXI et XXIII (il nous épargne heureusement le grand numéro des sous-marins Walter, les armes miracles favorites des amateurs d'uchronie). Il commence par détailler les phases militaires (une grosse moitié du livre) puis nous explique ensuite dans les trois derniers chapitres les raisons ayant conduit Hitler à certaines décisions qui pourraient paraître surprenantes (le maintien en Estonie puis en Courlande, les nombreuses poches littorales laissées en Prusse, le soutien à la Finlande, l'obsession de la Norvège). Tout cela avec comme complice principal l'amiral (et successeur) Dönitz qu'il montre épousant complètement les vues de son maître et manipulant l'armée pour ses desseins.

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Le résultat est en tout cas plutôt convaincant et est visiblement basé sur des recherches intensives dans les archives d'époque (il y a presque quarante pages de notes correspondant à des références précises). Après, il est toujours difficile de déterminer à posteriori quelles étaient les motivations exactes d'un dictateur décédé, d'où une seconde partie plus spéculative alors que la première est le récit intéressant (même s'il manque un peu de cartes) d'une suite d'opérations rarement abordées au travers du prisme principal de la Baltique.

06/12/2018

_SF Voices_

SF Voices : Darrell Schweitzer : 1976 : T-K Graphics : pas d'ISBN (la fiche ISFDB du titre) : 123 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûtait sans doute quelques USD pour un petit tp avec agrafage central, qui semble avoir été réédité par Wildside (978-1-4344-0910-2).

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Ce petit opus de chez T-K Graphics (qui a produit un petit nombre d'ouvrages de référence dans les années 70), fort sympathique au demeurant, illustre bien les ravages de la vieillesse sur le cerveau des bloggeurs. Après l'avoir lu en entier et lors des vérifications que je fais avant d'écrire ces billets, je me suis aperçu que j'avais déjà lu une partie des textes. En effet, certaines des interviews publiées dans cet ouvrage ont été reprises à l'identique (sans que cela soit mentionné) dans la série "Science Fiction Voices" (notez la subtilité du passage de "SF" à "Science Fiction" dans le titre, ce qui fait que les livres sont classés à deux endroits différents de ma bibliothèque).

anglais,2 étoiles

 

Du coup, je me permets de renvoyer le lecteur intéressé par ce recueil à mes billets sur les divers titres de cette série, ici pour les quatre premiers et pour le cinquième. En résumé, ces interviews sont un matériau plutôt intéressant (bien que daté pour certains auteurs restés actifs après les entretiens) mais parfois un peu brouillon et difficile à exploiter faute d'index. Ultime piège, certaines interviews n'ont jamais été reprises (Silverberg ou Wilson par exemple), ce qui peut rendre pertinente pour l'amateur de certains auteurs la recherche de cet ouvrage.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

05/12/2018

_La course au Rhin_

La course au Rhin (25 juillet-15 décembre 1944) : Pourquoi la guerre ne s'est pas finie à Noël : Nicolas AUBIN : 2018 : Ecomomica (série "Campagnes & Stratégies" #134) : ISBN-13 978-2-7178-7043-5 : 512 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : coûte 29€ pour un tp illustré d'une cinquantaine de cartes en n&b, disponible chez l'éditeur ().

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Ce massif ouvrage est une étude complète de l'ensemble de la campagne de France (l'autre, celle de 1944), de la sortie de la tête pont de Normandie (par l'opération Cobra) à la veille de la contre-offensive allemande des Ardennes. L'angle choisi par Nicolas Aubin (à qui l'on doit un ouvrage sur le Red Ball Express chez H&C) pourrait presque être qualifié d'uchronique en ce sens qu'il se pose la question (prégnante fin 1944 chez les Alliés) de savoir pourquoi la guerre ne s'est pas finie à Noël 1944. A l'issue d'une étude exhaustive et passionnante, la conclusion de l'auteur (à sa grande est surprise, semble-t-il) est que la poursuite de la guerre jusqu'en 1945 est de la faute du haut-commandement du théâtre allié (Eisenhower et ses principaux subordonnés : Montmogmery, Bradley, Patton, Hodges). Incapable d'imposer (et d'avoir) une vision claire et tentant de ménager tout le monde (y compris ses "potes"), Eisenhower a sans doute loupé un certain nombre d'occasions.

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Bien évidemment le jeu du "Whaf If?" est toujours un exercice hautement subjectif et techniquement contestable et Aubin ne l'utilise qu'avec parcimonie. Son livre est surtout le récit de 5 mois de campagnes intenses qui voient la poursuite engagée par les chefs alliés finir par s'enliser, le tout ponctué par des échecs (Market Garden) ou des succès (Dragoon/Anvil). Au final un ouvrage particulièrement roboratif et à la pointe des recherches historiques. On ne lui reprochera que des cartes (pourtant nombreuses et variées) parfois à la limite du lisible (soit trop claires, soit nécessitant une loupe, soit manquant de définition).