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26/11/2008

_Orphée aux étoiles : Les voyages de Poul Anderson_

Orphée aux étoiles : Les voyages de Poul Anderson: Jean-Daniel BREQUE : Les Moutons Electriques : 2007 : Couverture Patrick Imbert : 174 pages (y compris index et bibliographie commentée) : ISBN 7745668212 : 30 Euros (en souscription) pour un HC avec jaquette

Orphée aux étoiles.jpg

Comme le précise l'introduction, ce livre n'est pas une étude universitaire ou une biographie sur Poul Anderson, mais plutôt "un guide de lecture", le seul existant en VF et un des rares sur cet auteur après celui de Miesel (Against time's arrow : The high crusade of Poul Anderson, critiqué sur fras).

Against time's arrow.jpg

Il se compose de trois parties textuelles (par opposition aux parties bibliographiques pures) :

1) "Un homme qui compte" (50 pages) : qui mêle biographie de l'auteur et analyse des oeuvres standalones (romans et nouvelles) dans un ordre vaguement chronologique.

2) "Seigneur de mille soleils" (50 pages) : se concentre sur les grandes séries de l'auteur (Flandry/Van Rijn, Fireball, Hokas, etc...).

3) "Le dernier viking" (20 pages) : étudie les oeuvres de Anderson plutôt rattachées à la fantasy (Trois coeurs, trois lions, Ys) ou aux romans historiques.

Three hearts and three lions (Berkley 1978).jpg

A cela s'ajoute une bibliographie sommaire (premières éditions, VT & révisions seulement, parfois US & GB + VF) qui ne couvre que les parutions en volume (+ les éventuels doubles, choix que l'on trouve aussi chez GCP mais qui m'a toujours paru discutable). Cette bibliographie est parfois commentée (longueur et contenu variable) ou renvoie au chapitre correspondant des parties précédentes.

Disons le tout de suite, cet ouvrage, en lui-même, est une réussite.

L'organisation choisie, une des seules possibles avec une oeuvre d'une telle volumétrie (300 nouvelles et + de 120 ouvrages), se révèle être assez lisible et relativement pertinente en évitant les doubles discussions que l'on trouve dans le RAH (on m'excusera de la comparaison avec cet ouvrage, mais elle est légitime s'agissant de deux ouvrages de la même collection).

La narration est fluide, les jugements sont éclairés d'exemples et les infos bibliographiques correctes (je pinaillerais juste pour Captive of the centaurianess qui est paru dans ASFAM et non dans IASFM).
ASFAM 1.jpg

J'ajouterais quelques points de détail :

- les images de couvertures reproduites ne sont pas très nettes (papier ayant un peu bavé), pas légendées (c'est quelle édition ? Quelle année ?) et surtout ne mentionnent jamais le nom de l'illustrateur (pratique que l'on retrouve dans le RAH), ce qui ne rend pas hommage au travail de ces derniers. Pour le premier point (et AMHA) en restant en N&B (pour un problème de coût) un changement de qualité de papier sous forme de cahier aurait pu être envisageable.

- un changement de police bizarre page 35, qui indique un manque de soin dans les vérifications du produit fini.

- l'abus, surtout dans la première partie, du terme "chef d'oeuvre" (AMHA).

- un nombre de page "blanches" que je trouve trop élevé pour un ouvrage aussi court. Ceci créé indiscutablement une impression d'aération qui rend certes la lecture agréable mais qui, pour un ouvrage de moins de 200 pages TTC, pourrait parfois faire penser à du remplissage à peu de frais.

- je trouve la couverture certes moins laide que "L'anus de robot" du RAH mais, manquant d'imagination, je ne vois pas le rapport entre une boule d'écume sur une plage et Poul Anderson et/ou la SF. C'est sûrement de l'art photographique mais c'est un peu trop distancé du genre pour que l'on n'y voie pas une mauvaise conscience à l'oeuvre alors que chez le même éditeur, la couverture du James Bond est assez parlante). De plus, la jaquette (et le titre) sont à la limite de l'illisible.

Mon souci est plus avec la finalité d'une partie de cet ouvrage et son positionnement.

En gros, je trouve que la bibliographie proposée occupe une place qui est :

- soit trop importante (si on considère qu'elle reprend celle du Belial) et que les acheteurs de ce livre l'ont très probablement déjà (sous cette forme ou celle de GCP ou celle du Grand Temple),. Du coup, elle aurait être réduite à quelques pages (comme cela se pratique habituellement dans les ouvrages d'analyse d'un auteur) au profit d'une augmentation du texte consacré à Anderson.

- soit pas assez importante, en ce sens qu'il existe (chez Underwood ou Borgo) des ouvrages sur certains auteurs qui ne sont constitués que d'une bibliographie detaillée et complète. Dans ce cas, elle est richement commentée et répond ainsi à la demande d'analyse des lecteurs.

Amber dreams.jpg

Dans la pratique, la solution hybride retenue (partie analyse + bibliographie étoffée) rend l'ouvrage inutilisable pour des recherches bibliographiques un tant soit peu pointues mais a visiblement réduit l'espace reservé aux commentaires sur l'oeuvre de l'auteur au profit d'une masse d'informations (sommaire de recueils, dates de parutions, VT) disponibles sous une forme plus complète ailleurs.

Du coup, j'ai parfois un peu le sentiment que les 30 euros demandés sont un peu excessifs pour les parties originales de l'ouvrage et qu'il aurait été préférable de faire soit un ouvrage à 45 Euros comme le RAH (soit avec plus de texte, soit avec une biblio complète), soit de ne garder que les trois premières parties et d'ajuster le prix en conséquence pour se rapprocher d'un ouvrage plus dans l'esprit du Miesel se concentrant sur l'auteur et ne fournissant qu'une biblio sommaire, à charge au lecteur intéressé d'utiliser une autre source d'information (comme les GCP) pour connaître tous les détails de publication.

Poul Anderson Myth-master and wonder-weaver part 1.jpg

Mais bon, tout ceci n'est que chipotage de ma part et ne doit pas faire oublier la qualité du livre et "l'indispensabilité" de la démarche qui consiste à proposer des études en VF sur des auteurs un peu moins "à la mode".

Note GHOR : 3 étoiles.

21/11/2008

_Fritz Leiber : Critical essays_

Fritz Leiber : Critical essays: Benjamin SZUMSKYJ : McFarland : 2008 : 207 pages (avec index mais délibérément sans biblio générale) : ISBN 978-0-7864-2972-1 : couverture photographique : une vingtaine d'Euros pour un trade paperback.

Fritz Leiber Critical essays.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais critiques qui se veut combler le manque d'ouvrages consacrés à ce géant (^_^) véritablement transfictionnel (^_^) qu'était Fritz Leiber. Son positionnement sur plusieurs genres (SF, Fantasy & Horreur) étant de nature à nuire à une claire appréciation de ses qualités.


Composé de onze textes de longueur très varaible (de quarante à moins de dix pages), il aborde les thèmes et/ou les oeuvres suivantes :

- Le problème de la civilisation (opposée à la barbarie) principalement dans la série Lankhmar.

- Une étude détaillée sur l'expansion de la nouvelle The pale brown thing en le roman Our lady of darkness.

- Une étude par le fils de Leiber sur ses théories temporelles.

- Une autre sur la mort et la renaissance (se concentrant aussi sur Our lady of darkness).

- Les chats dans l'oeuvre de Leiber au travers de trois portraits de félins (Lucky dans The green millenium, Gummitch dans Space-time for springerset Tigerishka dans The wanderer).

The green millenium (Ace Double 30300 1969).jpg

- Une étude freudienne de The girl with the hungry eyes.

- Un texte de Joshi (un spécialiste de Lovecraft) sur la modernisation du gothique par Leiber.

- Une analyse des poèmes de Leiber.

- Une étude sur les divers pouvoirs (pas magiques mais sociétaux) dans la série Lankhmar.

- Encore un texte sur les rapports entre Lovecraft & Leiber.

- Une analyse de Gather darkness sous l'angle du passé religieux de Leiber.

A l'aube des ténèbres (RF 1958).jpg

On pourra tout d'abord noter que Leiber n'est quand même pas un des auteurs les plus mal lotis en matière d'ouvrages de référence, j'en veux pour preuve les livres suivants qui sont déjà dans ma modeste bibliothèque de référence :
Fritz Leiber.jpg         Witches of the mind.jpg

Le premier se dispersant un peu mais le deuxième étant excellent.
Fritz Leiber Gcp1.jpg        Fritz Leiber Morgenstern.jpg

Et au moins ces deux bibliographies (en deux volumes pour la première).

Ceci dit, cet ouvrage est au final assez inégal, certains textes étant très fouillés et très appuyés (le premier par exemple), d'autres étant plus légers de ton (celui sur les chats) ou franchement plus anecdotiques. C'est pour cette raison que ce livre souffre de la comparaison avec le Byfield qui a l'avantage d'un auteur unique.

Il y a aussi des articles qui appellent un approfondissement (Leiber & Lovecraft) et laissent un gout de "pas assez" qui est un peu dommage au vu de la qualité générale des réflexions.

Leiber ayant pratiqué avec réussite tous les genres frères de l'Imaginaire (tiens, je me mets à parler à la mode) : SF, Fantasy, S&S, Fantasy Urbaine, Horreur, Fantastique, l'amateur de SF ne peut que regretter la petite part consacré aux écrits de notre genre préféré.

En effet, l'ouvrage se base essentiellement sur le couple Our Lady of darkness & la série Lankhmar et fait carrément l'impasse sur des textes aussi importants (AMHA) que The night of the wolf ou les multiples nouvelles (Catch that zeppelin, The moon was green, Coming attraction) et ne fait (par exemple) que survoler la série Changewar.

Changewar (Ace 1983).jpg

On notera aussi la très petite part accordées aux nouvelles hormis The girl with the hungry eyes(du fantastique) et celles du cycle de Lankhmar (de la fantasy), alors que mes meilleurs souvenirs de l'auteur (hormis Gather darkness et The big time) sont sur ce format.

Quoi qu'il en soit, c'est un ouvrage d'une bonne tenue, qui, une fois traduit, agrémenté d'une bibliographie des VF et muni d'une de ces fameuses couvertures photographiques non-figuratives au style indéfinissable, ferait un excellent compagnon aux ouvrages sur RAH et Anderson.


Note GHOR : 2 étoiles (par rapport au Byfield)

18/11/2008

_The multi-man_

The multi-man: Philip HARBOTTLE : éditeur non mentionné (probablement Harbottle himself) : 1968 : ill Harbottle (d'après Marchioni) : pas d'ISBN : 69 pages (pas d'index) : reliure à spirale : 12 Euros sur e-bay.

The multi-man.jpg

Cet ouvrage est consacré à John Russell FEARN (1908-1960), auteur britannique aux multiples pseudonymes, traduit en VF aux débuts du FNA et de Galaxie (1ère série).

Il se compose d'une première partie qui mêle biographie et analyse d'une partie de l'oeuvre de Fearn (y compris hors du champ SF), en tentant de dégager les qualités de l'auteur. A noter que cet essai (The ultimate analysis) existe dans divers supports.

Le deuxième partie est une bibliographie commentée (un court résumé sur quelques lignes est généralement fourni) des textes de Fearn, organisée par pseudonyme et par genre.

Fearn est un auteur, qui même en France, traîne derrière lui un lourd passif de tâcheron de la SF, fossoyeur de la "SF de qualité", auteur présumé de textes horribles publies chez des éditeurs de troisième zone sous des pseudonymes abracadrantesques.

Harbottle essaie tant bien que mal deux choses :

- rétablir une certaine vérité quand aux ouvrages vraiment écrits par Fearn (par exemple, certains titres dus à Tubb lui sont attribués) et en tout cas préciser dans quelles circonstances l'auteur a pu faire preuve d'une telle apparente productivité.

- redorer le blason de l'écrivain en montrant quelle place il peut légitimement revendiquer dans l'histoire de la SF et en quoi il a été victime d'un certain snobisme réservé aux auteurs prolifiques ou trop visibles.

La défense menée par Harbottle est certes courageuse et généreuse, mais, en ce qui me concerne manque un peu de matière pour étayer ses assertions. Elle rend en tout cas le bonhomme sympathique et est d'une lecture très intéressante et pleine d'informations sur les coulisses de l'écriture à la chaîne.

Faute d'une organisation suffisament claire (pas d'index général par exemple), la bibliographie est assez complexe à manier, alors qu'elle recèle des informations importantes (parutions dans 1GA ou au FNA).

Cette oeuvre est un vrai "labour of love" qui, au vu de son ancienneté, mériterait une mise à jour pour se rapprocher d'un ouvrage comme The tall adventurer (co-écrit par Harbottle aussi) qui est techniquement d'une autre tenue.

The tall adventurer.jpg

On pourra aussi consulter sur le sujet de l'écriture à la chaîne et les années 50 dans la SF britannique, l'excellent livre de Steve Holland : The mushroom jungle.

The mushroom jungle.jpg


Note GHOR : 2 étoiles (pour la démarche et la passion)

07/11/2008

_Theodore Sturgeon_

Theodore Sturgeon  : Lucy MENGER : Ungar (série Recognitions) : 1981 : ISBN-10 0-8044-6492-8 : 136 pages (y compris index et biblio basique) : quelques Euros d'occase pour un TP.

Theodore Sturgeon (Ungar).jpg

Il faut croire que les années 80-81 était les années Sturgeon en ce qui concerne les ouvrages de référence. En effet, outre le livre homonyme de Lahna Diskin chez Starmont, cet ouvrage aux buts similaires mais plus étoffé était publié à peu près en même temps.

Theodore Sturgeon.jpg

Il s'agit donc d'une classique analyse de l'oeuvre de Théodore Sturgeon, un auteur à la voix si particulière dans le paysage de la SF.

La structure de ce livre est tout à fait standard, avec un découpage en sept chapitres comme suit :

1- "A brief biography" dont l'objet est clairement indiqué dans le titre.

2- "We are the enemy 1939-1940" traite des nouvelles de Sturgeon de sa première période (avant la 2 GM) sous l'angle d'un thème commun à savoir un anti-intellectualisme prononcé et une méfiance vis-à-vis des humains qui mène à un grand pessimisme.

3- "The paths of good" concerne les textes de la fin des années 40 où Sturgeon amorce un virage vers l'humanisme en manifestant plus d'amour pour l'espèce humaine et découvre la capacité de celle-ci à faire le bien.

4- "Man will prevail" s'occupe des textes courts des années 50 qui montre une confiance encore plus grande en l'homme et tente une approche plus sociétale des remèdes possibles.

5- "Manifestations of man" analyse les principaux romans de Sturgeon (ceux de SF) : The dreaming jewels, More than human, The cosmic rape & Venus plus X sous l'angle de la sexualité (surtout pour le dernier) et l'exploration des modalités de réalisation possibles du potentiel de l'homme.

The cosmic rape (Dell 1968).jpg

6- "Still we are the enemy" poursuit l'ordre chronologique avec les textes des années 60 (et après) qui voient Sturgeon faire en quelque sorte la synthèse de son analyse de l'humanité qui peut, selon l'auteur, envisager un avenir positif.

7- "Art and artistry" un chapitre plus technique qui montre comment fonctionne la "patte" de Sturgeon, un des stylistes les plus réputés du genre. Menger montre que l'auteur incorporait littéralement sa poésie (invendable autrement) à ses textes en prose.

Suivent une bibliographie secondaire, et une bibliographie primaire choisie qui permet de trouver les dates de première parution des textes ainsi qu'une localisation partielle des nouvelles (un seul titre les contenant est indiqué).

The dreaming jewels (Corgi 1971).jpg

Il n'y a pas grand chose de négatif à dire de cet ouvrage. C'est proprement fait, c'est d'une construction à la fois originale (la misanthropie des premiers textes de Sturgeon a rarement été mise en avant) et logique (parce que étayée). Les démonstrations et analyses sont appuyés par de nombreuses citations et validées par une absence d'erreurs factuelles (dans la limite de mes connaissances).

Tout au plus pourrait-on trouver que le lien entre l'homme et l'écrivain est parfois peu fait alors qu'il aurait pu être pertinent pour expliquer les "writer's block" à répétition de l'auteur. Evidemment, comme à chaque fois qu'un ouvrage est à mon sens bien mené, j'en regrette la brièveté. Les (seulement) 120 pages d'analyse assez aérées donnent parfois un sentiment de trop-peu.

Si on veut, un jour, faire croitre le segment des ouvrages de référence dans notre langue, cet ouvrage (qui en plus concerne un auteur dont la carrière est logiquement terminée) serait (AMHA) un candidat de choix pour une traduction VF au sein d'une collection d'essais sur des auteurs précis.

Comme d'autres (par exemple le Leiber mentionné là : http://groups.google.fr/group/fr.rec.arts.sf/msg/511a21b5...) il pourrait, par le fait qu'il traite d'un auteur traduit et apprécié, peut-être intéresser un public suffisamment large (une grosse centaine de personnes) pour rendre l'aventure rentable.

Fritz Leiber Critical essays.jpg

Note GHOR : 3 étoiles

 

Microcosmic god (NAB).jpg

Puisque l'on en est à Sturgeon, je ne peux que conseiller de soutenir l'initiative de NAB qui a entrepris la publication de l'intégrale des écrits (y compris inédits et variations) de l'auteur. Ils en sont au tome 10 ou 11.

Thunder and roses (NAB 1997).jpg

04/11/2008

_Harry Harrison_

Harry Harrison : Leon STOVER : Twayne Publisher (série TUSAS #560) : 1990 : ISBN-10 0-8057-7603-6 : 141 pages (y compris index et biblio) : une dizaine d'Euros pour un HC (qui a probablement une jaquette comme certains autres ouvrages de la même série, d'où l'image ci-dessous, un peu étrange).

Harry Harrison.jpg

 

Cet ouvrage nous offre un panorama de l'oeuvre de Harry Harrison, écrivain au positionnement et au parcours atypique, successivement star de Analog puis leader de la SF anti-militariste pour finir par être surtout connu comme auteur ou concepteur à la chaîne de sequelles médiocres à ses plus grands succès (séries 'Bill' & 'Ratinox').

Bill, the galactic hero (Penguin 1977).jpg

Il est organisé en 11 chapitres se concentrant sur diverses parties de l'oeuvre de Harrison (romans et -un peu- nouvelles), correspondant soit à des thèmes (politique, économie), à des styles (humour, parodie) ou à des séries (Ratinox, Deathworld, Bill, West of Eden). Seuls échappent à ce principe le premier chapitre qui est une sorte d'introduction à la proto-SF directement extraite d'un autre ouvrage de référence et le deuxième qui est une courte biographie de l'auteur.

 

Comme souvent avec Stover, le résultat final est plutôt décevant.

On peut passer sur les habituelles approximations et conneries : Campbell devenant rédacteur en chef d'Astounding en 1947 ou la pittoresque série policière française 'Arsine Lupin' due à Ponson du Terrail.

On peut aussi passer aussi sur les vrais bouts de messages idéologiques propres à Stover (capitalisme et religion marchant main dans la main pour nous libérer de tous ces maudits gauchistes utopistes), moins fréquents mais largement aussi pénibles (et surtout sans intérêt dans le cadre d'une telle étude) que dans son Robert Anson Heinlein.

 

On peut même excuser le premier chapitre qui est plus du remplissage d'un ouvrage bien mince (10 pages sur 120 pages de texte) qu'un éclairage quelconque sur l'auteur puisqu'il n'a aucun rapport avec lui.

The best of Harry Harrison (Orbit 1976).jpg

Ce qui est vraiment dommage, c'est que Stover, qui a quand même collaboré avec Harrison (sur le roman Stonehenge) et qui semble être un intime, n'ait pas réussi à nous faire partager les ambitions ou les motivations de l'auteur, chose qui aurait été un plus indiscutable dans un ouvrage voulant un tant soit peu analyser un auteur. 

A la place on a "Stover raconte l'intrigue des textes de Harrison" ou "Stover recopie les dossiers de presse de Harrison" ou "Les causeries de Tonton Stover". Ce n'est pas forcément mal fait mais c'est hyper-schématique, peu creusé pour ce qui est de la SF et du contexte des oeuvres (personnel ou général, cf le premier Bill dont l'histoire de la génèse est escamotée) mais trop détaillé sur des sujets connexes, comme par exemple plusieurs pages sur les diverses époques de la préhistoire (l'Holocène, le Néolitique etc...). On notera aussi que si Stover ne semble pas avoir grand chose à dire sur Harrison, il est beaucoup plus prolixe sur Stover.

 

Du coup, on préfèrera nettement Harrison sur Harrison (Hell's cartographers, pas tout jeune mais pertinent) ou Tomlinson sur Harrison (Harry Harrison An annotated bibliography), un ouvrage structuré différement, puisque étant une biblio commentée, mais nettement plus riche au final.

Hell's cartographers.jpg                        Harry Harrison An annotated bibliography.jpg

Un ouvrage à réserver aux fans de Harrison mais qui risque de les décevoir tant il est 'léger' en info et/ou en analyse.

 

 

Note GHOR : 1 étoile