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22/04/2009

_The age of chaos : The multiverse of Michael Moorcock_

The age of chaos : The multiverse of Michael Moorcock  : Jeff GARDINER : The British Fantasy Society : 2002 : ISBN-10 0-9538681-1-7 : 115 pages (y compris bibliographie mais sans index) : coûtait à l'époque 8 GBP pour un TP à la couverture qui se dépellicule déjà, semble aussi exister sous forme de HC. 

The age of chaos.jpg

Publié sous les auspices de la BFS, une organisation de fans britanniques, cet ouvrage nous propose un parcours dans le fameux multivers de Moorcock. Sous ce terme de son invention, Moorcock tente de bâtir un ensemble cohérent de textes qui partagent un même cadre et offrent de nombreuses inter-connections, parfois au prix d'altérations des textes initiaux par l'auteur (comme par exemple la modification de la fin de The steel tsar).

Le tsar d'acier (OPTA 1985).jpg

Cet essai est organisé d'une façon assez classique en une dizaine de chapitres faisant souvent moins de dix pages. Les deux premiers sont le récit de la carrière littéraire de Moorcock (sa période New Worlds, sa période Heroïc Fantasy...) et abordent les textes de l'auteur que l'on ne peut pas facilement rattacher au multivers. Les chapitres suivants s'attachent parfois à une seule oeuvre (Gloriana) mais traitent le plus souvent un des nombreux sous-ensembles du cycle par le biais de leur héros récurrent (Jerry Cornelius, le colonel Pyat, Elric, Von Bek).

L'ouvrage se termine par un bibliographie essentiellement basée sur les omnibus publiés par Millenium/Orion et la présentation de quelques sources secondaires.

Le seigneur des airs (OPTA 1976).jpg

Il est clair qu'avec un univers aussi vaste, riche de plusieurs dizaines de romans, cet ouvrage ne peut que survoler l'oeuvre de Moorcock. Du coup, Gardiner se trouve contraint, faute de place, à une analyse très légère et qui ne sort guère des sentiers battus (Elric comme agent du chaos, Gloriana comme métaphore de la Grande Bretagne, Cornelius comme James Bond négatif...). Seule la partie consacrée à Gloriana est plutôt originale et approfondie avec une louable attention portée aux révisions révélatrices du texte faites par Moorcock entre les diverses éditions.

Elric le nécromancien (TF 1981).jpg

Il est aussi dommage que la partie bibliographique proprement dite soit si succincte tellement le sujet est complexe. On se reportera plutôt à la bibliographie de Bilyeu (The Tanelorn archives) ou au guide de lecture de Davey. Ces ouvrages, même s'ils sont plus anciens (1981 & 1995 respectivement), montrent la grande technicité nécessaire pour aborder un tel sujet.

The tanelorn archives.jpg   Michael moorcock A reader's guide.jpg

Au final, ce petit opus est une bonne introduction à cet immense multivers mais sa faible longueur et ses prétentions bibliographiques limitées le cantonnent dans ce rôle de point d'entrée.

Note GHOR : 2 étoiles

21/04/2009

_Against the night, the stars : The science fiction of Arthur C. Clarke_

Against the night, the stars : The science fiction of Arthur C. Clarke : John HOLLOW : Ohio University Press : 1987 (il s'agit d'une réédition augmentée d'un ouvrage paru chez HBJ de 1983) : ISBN-10 0-8214-0862-3 : 217 pages (pas d'index mais courte bibliographie primaire et secondaire)  : valait à l'époque 10 USD pour un TP.

Against the night, the stars.jpg

Il existe plusieurs ouvrages consacrés à A. C. Clarke, chose logique vu son statut comme l'un des trois ou quatre "grands" de l'âge d'or. On pensera au Rabkin chez Starmont ou à l'ouvrage collectif chez Taplinger (leur titre étant à tous les deux simplement Arthur C. Clarke). Ces textes datent des années 70 (79 et 77 respectivement). Le livre de Hollow est donc l'une des plus récentes (tout est relatif) tentatives de traiter l'oeuvre de l'écrivain britannique.

Arthur C Clarke (Starmont).jpg

Ce livre se divise en 10 chapitres d'une vingtaine de pages chacun. Dans les deux premiers, John Hollow commence par placer Clarke clairement dans la sphère anglaise tant en matière de thématiques (comme la grandeur perdue d'un empire) que d'influences littéraires en soulignant tout particulièrement les rapports entre Clarke et Wells. Dans les chapitres suivants, il se penche plus particulièrement sur des romans précis (Childhood's end, The songs of distant earth), des groupes de textes partageant une même approche (l'anticipation spatiale proche comme dans Prelude to space) ou un même héros (la série "Tales of the white hart"). Bien évidemment, un chapitre est consacré à 2001 (plus une courte analyse de 2010). Un nouveau chapitre propre à cette édition de 1987 couvre The songs of distant earth et 2010 (le film).

Tales from the white hart (Ballantine 1970).jpg

Le livre se termine par une bibliographie primaire très sommaire (aucune référence d'édition) et une bibliographie secondaire non commentée.

L'ouvrage n'est pas très long et bénéficie d'une mise en page assez aérée (pas de notes par exemple), ce qui fait que la quantité de texte à lire n'est pas phénoménale. Dans l'ensemble c'est une bonne approche de l'oeuvre de Clarke. Hollow n'évite pas les évidences (quel auteur de SF britannique n'a pas été influencé durablement par Wells ?) mais sa thèse (à savoir que Clarke est un écrivain de l'optimisme raisonné et scientifique) est présentée de façon correcte et suffisamment argumentée.

Reach for tomorrow (Ballantine 1963).jpg

On lui saura aussi gré de ne pas trop s'appesantir sur les habituels incontournables de Clarke (Rendez-vous with Rama ou The fountains of Paradise) et de porter une attention bienvenue aux nouvelles de l'auteur qui sont souvent négligées par les diverses analyses de son oeuvre qui se concentrent le plus souvent  sur les romans des années 70. Pourtant ces nouvelles contiennent toutes les thématiques de Clarke et sont d'une qualité AMHA supérieure aux romans. On se souviendra par exemple que The hammer of god a d'abord été une nouvelle avant de devenir une baudruche.

The hammer of god (Orbit 1995).jpg

Un bon petit livre, qui a la chance d'avoir été écrit avant que Clarke ne passe du statut d'écrivain à celui d'auteur de synopsis. Ce n'est toutefois pas l'ouvrage définitif sur l'auteur.

Note GHOR : 2 étoiles

08/04/2009

_A. E. Van Vogt : Science fantasy's icon_

A. E. Van Vogt : Science fantasy's icon : H. L. Drake : Booklocker.com : 2001 : ISBN-10 1-59113-054-9 : 116 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : quelques Euros pour un TP qui est probablement un POD ou une édition à compte d'auteur.

A E Van Vogt Science fantasy's icon.jpg

Ce petit ouvrage est une étude sur Van Vogt faite par H. L. Drake. Ce dernier s'est intéressé à l'auteur à la suite d'un intérêt commun pour la sémantique générale. Passion partagée de laquelle est d'ailleurs issue le précédent livre de Drake sur Van Vogt : The null-A worlds of A. E. Van Vogt paru en 1989 chez Chris Drumm.

The null-A worlds of A E Van Vogt.jpg

Après une brève chronologie et une aussi brève partie biographique, l'ouvrage est organisé en une dizaine de courts (toujours moins de dix pages mais d'une longueur variable) chapitres qui abordent dans l'ordre à peu près chronologique les principales séries ou oeuvres individuelles de Van Vogt (Slan, Weapon shops, Rull, Non-A...).

Chacune des parties suit un schéma assez constant : elle précise tout d'abord la génèse des oeuvres discutées, un point souvent pertinent au vu des révisions fréquentes pratiquées par l'auteur sur ses textes et de son usage immodéré du fix-up (terme dont il est l'inventeur), délice de génération de bibliographes. Ensuite l''intrigue est résumée (avec spoilers donc) puis l'oeuvre est analysée dans le cadre des centres d'intérêts variables et intenses de Van Vogt (Dianétique, sémantique générale, hypnose...).

Créateur d'univers (JL1T1974).jpg

Après une courte conclusion qui milite pour une ré-évaluation de la place de l'auteur au Panthéon de la SF, une importante liste de sources est fournie.

Cet ensemble de sources tierces permet d'ailleurs au discours de Drake de gagner à la fois en fiabilité et en objectivité, ce qui hisse l'ouvrage au dessus d'une simple adulation aveugle. Malgré tout, on pourra parfois trouver ses louanges un peu difficiles à avaler, particulièrement pour certains textes comme Null-A three, qui sont à la fois trop verbeux et qui manquent du côté fantasque des textes des années 70 (l'exemple type étant Ténèbres sur Diamondia). Mais il s'agit là d'un ouvrage de passionné, revendiqué clairement comme tel.

Null-A three (DAW 1985).jpg

On pourra aussi regretter une lecture rendue assez difficile par des cassures de rythme (des paragraphes d'une ligne succédant à ceux de plusieurs dizaines) et une tendance à passer du coq à l'âne en mêlant divers niveaux de discours au sein d'une même partie. En fait, lire Drake donne parfois l'impression de lire Van Vogt, un effet étonnant dont je ne suis pas sûr qu'il soit entièrement volontaire.

C'est toutefois une bonne approche de l'auteur et l'un des rares livres existant sur lui. Outre le fait que certains textes de Van Vogt sont traités ici pour la première fois d'une façon un tant soit peu détaillée (The war against the Rull, Supermind), ce livre est aussi une mine de renseignements souvent inédits (et de première main) qu'il faut juste extraire de leur gangue. En ce sens c'est un ouvrage indispensable pour les amateurs de Van Vogt dont je fais partie.

 Note GHOR : 3 étoiles

25/03/2009

_When the fires burn high and the wind is from the north : The pastoral science fiction of Clifford D Simak_

When the fires burn high and the wind is from the north : The pastoral science fiction of Clifford D Simak : Robert J. Ewald : Borgo Press (série Milford #73) : 2006 : ISBN 1-55742-218-4 : 158 pages (y compris index, bibliographie primaire sommaire, bibliographie secondaire complète et commentée) : une douzaine d'Euros pour un TP.

When the fires burn high and the wind is from the north.jpg

Cet ouvrage au titre à rallonge (la citation est extraite de City) est probablement le premier ouvrage d'une taille significative consacré exclusivement à C D Simak.

Il fait partie de la série "Milford" éditée par Borgo Press, une longue série d'ouvrages consacrés aux écrivains populaires (et le plus souvent de SF). L'optique de cette série est plus celle d'un ouvrage de découverte d'un auteur que d'une étude en profondeur. D'une certaine façon, ceci est logique vu qu'il parait assez illusoire de vouloir disséquer un auteur comme Simak, qui a écrit plusieurs dizaines de nouvelles et de romans, en 130 pages d'analyse.

Demain les chiens (Le Sagittaire 1954).jpg

On retrouve donc dans ce livre le canevas habituel de la série, avec une chronologie de la vie de l'auteur, un premier chapitre plutôt biographique puis un traitement globalement chronologique de l'oeuvre de Simak. Cette promenade est assez complète, puisqu'elle parvient à traiter tous les romans de l'auteur (en au moins une page) ainsi que la plupart des nouvelles importantes.

Les compléments sont intéressants. La bibliographie primaire est sommaire (premières éditions pour les romans, une simple sélection de nouvelles et de recueils) mais elle est annotée. Pour les puristes, il existe des bibliographies "pures" de Simak (celle de Stephensen-Payne chez GCP et celle de Becker, plus ancienne, chez G. K. Hall). La bibliographie secondaire est un plus par ses commentaires sur les appréciations de Simak par les ouvrages de référence standards.

C D Simak a primary and secondary bibliography.jpg

Comme il est dit plus haut, il est clair que, dans le format choisi, la place manque pour une analyse serrée et exhaustive des textes. Ceci conduit Ewald à nous donner seulement un résumé (parfois un peu trop détaillé) de l'intrigue ainsi qu'une simple idée des thèmes abordés et de leur placement dans l'évolution de Simak.

Sur un plan plus critique, Ewald tente parfois de réfuter les reproches adressés à Simak, à la fois sur sa thématique (généralement pastorale et humaniste) souvent perçue comme un peu limitée alors que c'est un choix de l'auteur et sur ses romans plutôt inférieurs de la fin de sa carrière. Personnellement, je ne l'ai trouvé guère convaincant dans cet exercice, particumièrement sur le deuxième point, peut-être parce qu'il n'y a pas grand chose à sauver de ces oeuvres et que le Simak de la fin ne pouvait que s'auto-parodier.

Special deliverance (Del Rey 1982).jpg

C'est un livre d'une lecture très agréable pour qui connait déjà une partie des écrits de l'auteur, proche dans son exécution de certaines préfaces des livres d'or de Presse Pocket. Pas de grandes dissections fouillées et impitoyables de l'oeuvre de l'auteur mais une ballade pastorale et sympathique dans les écrits d'un personnage lui aussi pastoral et sympathique, l'auteur de livres qui restent longtemps dans la mémoire de ceux qui les ont lus.

Au carrefour des étoiles (JL 1978).jpg

Un livre non pas indispensable car forcément trop superficiel mais très agréable, qui permet de faire revivre un auteur important dont l'oeuvre est en train de disparaître : Laissez-vous tenter.

Note GHOR : 3 étoiles

09/03/2009

_J. G. Ballard_

J. G. Ballard : Jeannette BAXTER (editor) : Continuum : 2008 : ISBN-13 978-0-8264-9726-0 : 151 pages (y compris diverses bibliographies et index) : une vingtaine d'Euros pour un TP neuf (existe aussi en HC).

J G Ballard.jpg


Au vu du nombre de livres et d'articles qui lui sont consacrés on peut penser que, depuis quelque temps, James Graham Ballard est devenu le PKD des universitaires britanniques quand ils s'intéressent à la SF. C'est probablement pour les mêmes raisons, que l'on voudrait liés à la qualité de leurs textes mais qui tiennent peut-être plus au fait d'une plus grande visibilité auprès du public, visibilité renforcée par plusieurs adaptations cinématographiques. Pour Ballard, cet attrait est sûrement multiplié par le fait qu'il a publiquement renié le genre et que ses livres ne sont pas encombrés de tout le bric-à-brac adolescent de la SF (fusées, robots, calmars...).

The angle between two walls.jpg


Cet ouvrage est un receuil de huit essais sur l'auteur avec divers suppléments (préface, postface, longue interview, biographie sommaire, bibliographie secondaire). Les contributeurs sont des gens hors de la sphère du genre et oeuvrant plutôt dans la litgen ou le post-modernisme.

Les huit essais abordent divers thémes ou oeuvres précises, à savoir :
- La relation de l'auteur avec SF au début de sa carrière.
- The atrocity exhibition
- Crash
- Les adaptations au cinéma.
- La "life trilogy" comme littérature de guerre.
- Les images de Londres chez l'auteur.
- Visons de l'Europe dans Cocaine nights et Super Cannes.
- La violence chez Ballard.

Le salon des horreurs (Lattès 1981).jpg

Suivent donc une interview avec Ballard au sujet de Kingdom come et une vaste bibliographie.

N'étant pas spécialiste de Ballard, auteur que je n'ai que peu lu, (sauf ses premières nouvelles et une partie de sa quadrilogie catastrophe), je n'ai pas forcément le bagage nécessaire pour émettre un avis motivé sur cet ouvrage.

On peut quand même constater que les essais restent toutefois très aux marges de la SF en évitant soigneusement de marcher dedans (sauf le premier qui est, par exemple, le seul à parler de Sécheresse et de ses compagnons thématiques) et semblent parfois plus s'intéresser aux films dont ils dérivent que par les écrits de Ballard.

Sècheresse (LDP 1977).jpg


Hormis quelques accès de jargon post-moderniste, la lecture est plutôt agréable et le point de vue mesuré. C'est un ouvrage plutôt dense et pour lequel le faible nombre de pages est trompeur (au vrai seulement 120 pages de texte, mais elles sont écrites petit et serré).

Un recueil d'essais à conseiller aux amateurs de Ballard l'écrivain parfois autobiographique (ou l'adapté au cinéma) mais pas forcément à ceux de l'écivain de SF (pour autant que JGB en soit un).

Note GHOR : 1 étoile