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09/03/2009

_J. G. Ballard_

J. G. Ballard : Jeannette BAXTER (editor) : Continuum : 2008 : ISBN-13 978-0-8264-9726-0 : 151 pages (y compris diverses bibliographies et index) : une vingtaine d'Euros pour un TP neuf (existe aussi en HC).

J G Ballard.jpg


Au vu du nombre de livres et d'articles qui lui sont consacrés on peut penser que, depuis quelque temps, James Graham Ballard est devenu le PKD des universitaires britanniques quand ils s'intéressent à la SF. C'est probablement pour les mêmes raisons, que l'on voudrait liés à la qualité de leurs textes mais qui tiennent peut-être plus au fait d'une plus grande visibilité auprès du public, visibilité renforcée par plusieurs adaptations cinématographiques. Pour Ballard, cet attrait est sûrement multiplié par le fait qu'il a publiquement renié le genre et que ses livres ne sont pas encombrés de tout le bric-à-brac adolescent de la SF (fusées, robots, calmars...).

The angle between two walls.jpg


Cet ouvrage est un receuil de huit essais sur l'auteur avec divers suppléments (préface, postface, longue interview, biographie sommaire, bibliographie secondaire). Les contributeurs sont des gens hors de la sphère du genre et oeuvrant plutôt dans la litgen ou le post-modernisme.

Les huit essais abordent divers thémes ou oeuvres précises, à savoir :
- La relation de l'auteur avec SF au début de sa carrière.
- The atrocity exhibition
- Crash
- Les adaptations au cinéma.
- La "life trilogy" comme littérature de guerre.
- Les images de Londres chez l'auteur.
- Visons de l'Europe dans Cocaine nights et Super Cannes.
- La violence chez Ballard.

Le salon des horreurs (Lattès 1981).jpg

Suivent donc une interview avec Ballard au sujet de Kingdom come et une vaste bibliographie.

N'étant pas spécialiste de Ballard, auteur que je n'ai que peu lu, (sauf ses premières nouvelles et une partie de sa quadrilogie catastrophe), je n'ai pas forcément le bagage nécessaire pour émettre un avis motivé sur cet ouvrage.

On peut quand même constater que les essais restent toutefois très aux marges de la SF en évitant soigneusement de marcher dedans (sauf le premier qui est, par exemple, le seul à parler de Sécheresse et de ses compagnons thématiques) et semblent parfois plus s'intéresser aux films dont ils dérivent que par les écrits de Ballard.

Sècheresse (LDP 1977).jpg


Hormis quelques accès de jargon post-moderniste, la lecture est plutôt agréable et le point de vue mesuré. C'est un ouvrage plutôt dense et pour lequel le faible nombre de pages est trompeur (au vrai seulement 120 pages de texte, mais elles sont écrites petit et serré).

Un recueil d'essais à conseiller aux amateurs de Ballard l'écrivain parfois autobiographique (ou l'adapté au cinéma) mais pas forcément à ceux de l'écivain de SF (pour autant que JGB en soit un).

Note GHOR : 1 étoile

19/02/2009

_The Cherryh odyssey_

The Cherryh odyssey : Edward CARMIEN : Borgo Press : 2004 : 0-8095-1071-5 (ISBN 10) : 276 pages (y compris index et bibliographie) : 19.95 USD pour un TP (soit nettement moins d'une vingtaine d'Euros).

The Cherryh odyssey.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais sur Carolyn Janice CHERRYH. Il est écrit par des auteurs venant de divers horizons (fans, familiers de l'auteure, académiques, critiques SF). Ceci donne au livre une certaine inégalité de ton, pas forcément désagréable, allant de l'adulation parfois un peu excessive (Carmien) à la critique sauvage (Clute) ainsi qu'une grande variété d'approches, de la biographie à l'analyse textuelle en passant par la bibliographie.

N'ayant pas lu beaucoup de SF par Cherryh (le peu que j'ai lu me fait ranger à l'avis de Clute, à savoir que c'est trop long), je ne puis donner valablement d'avis trés motivé sur l'ensemble du livre.

The collected short fiction of C J Cherryh (DAW 2008).jpg

Je l'ai toutefois trouvé plutôt intéressant (malgré quelques maladresses dues à un peu trop d'enthousiasme) mais pas au point de me faire me précipiter sur les (nombreux) livres de Cherryh que je n'ai pas lu. Il est donc certain que je n'ai pas pu tirer le maximum des nombreuses analyses centrées sur des ouvrages précis (Cyteen, Hammerfell...).

Cyteen-2 (JL 1993).jpg


A réserver aux connaisseurs de l'auteure qui y trouveront sûrement plus de satisfaction que moi (et plus de choses à en dire).

A noter que la bibliographie est, pour un usage pratique, nettement en dessous de celle de Stephensen-Payne parue chez GCP même si elle est plus récente.

C J Cherryh Citizen of the universe.jpg

 

Note GHOR : 2 étoiles

03/02/2009

_Against time's arrow : The high crusade of Poul Anderson_

Against time's arrow : The high crusade of Poul Anderson : Sandra MIESEL : Borgo Press (The Milford series) : 1978 : 0-829370-224-2 : 64 pages (dont l'habituelle bibliographie sommaire mais pas d'index) : prix (d'occase) 10 Euros pour un TPB.

Against time's arrow.jpg

(désolé pour la piètre apparence de mon exemplaire, il s'agit d'un ex-ouvrage de bibliothèque)

Ce livre est l'une des rares études consacrées à Poul Anderson (en anglais, il y a aussi une bibliographie chez GCP en deux volumes + deux autres plus anciennes ainsi qu'un livre en italien), plus bien sûr celle de JDB chez Les Moutons (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/11/26/orphee-aux-...). C'est une chose assez surprenante pour un auteur comme Anderson qui allie à la fois un corpus imposant (plus d'une centaine de livres et le triple de nouvelles), une versatilité importante (il a pratiqué tous les sous-genres de la SF et de la Fantasy) et une place privilégiée dans le coeur des fans (la réédition actuelle de ses textes par NESFA et Baen en est la preuve).

The Van Rijn method (Baen 2008).jpg

Malgré les qualités de Sandra Miesel (qui a aussi écrit sur Dickson ou Smith), je trouve qu'elle n'a pas su réussir l'exercice imposé par le format de la série 'Milford' de Borgo, à savoir de faire la synthèse d'un auteur en une soixantaine de pages.

En effet, avec un auteur aussi prolifique que Anderson, je ne suis pas d'accord avec le choix d'une analyse ne portant que sur neuf de ses oeuvres. Elles sont certes traitées en détail (même trop, vu qu'une bonne partie de l'étude se borne à résumer les textes) mais ce faible échantillon me semble donner une impression trop réductrice des thématiques d'Anderson. Elles sont ici réduites au thème du combat contre l'entropie.

De plus, même si certaines des oeuvres étudiées sont connues (The queen of air and darkness, Tau zero, Goat song), le choix de certaines autres (The night face, World without stars, The broken sword) me semble plus lié au besoin de trouver de quoi appuyer l'argumentation déployée qu'à une assertion raisonnée de la carrière de l'écrivain. (A noter un problème supplémentaire pour les francophones, le fait que seulement une partie des textes cités ont été traduits).

The night face (Ace 1979).jpg

Une étude, qui même sur seulement 64 pages, passe sous silence la totalité des Flandry & Van Rijn & Falkyan, The high crusade (qui donne pourtant son titre à l'essai), Brain wave, les cycles 'Technic civilization' ou 'Psychotechnic league', les 'Time patrol', présente, à mon avis, de trop nombreuses impasses pour pouvoir correctement rendre compte de l'étendue des oeuvres d'un auteur comme Anderson.

Un ouvrage d'un niveau à peine introductif qui ne permet même pas de se faire une idée de la véritable dimension de l'auteur, desservi par une bibliographie ridicule (mais c'est assez logique vu la volumétrie) et l'absence d'index (mais pour ce point voir quand même http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/12/31/science-fic...).

Note GHOR : 1 étoile

28/01/2009

_Heinlein's children : The juveniles_

Heinlein's children : The juveniles : Joseph T. MAJOR : Advent : 2006 : 0-911682-34-1 : 535 pages (dont index & bibliographie utilisée) : à commander chez l'éditeur pour une bonne trentaine d'Euros pour un HC avec jaquette : Nominé aux Hugos en catégorie Non-fiction.

Heinlein's children.jpg

Ce livre est un recueils d'essais traitant chacun d'un des 'juveniles' de RAH (on notera que Starship troopers est considéré comme en faisant partie). Les textes sont initialement parus entre 1993 & 1999 dans le fanzine FOSFAX.

La provenance des textes est importante parce qu'elle conditionne le ton du livre. Au lieu d'une étude académique sur les romans en question, le format de chaque article est plutôt celui d'une sorte de lecture des romans de Heinlein commentée en public par Major.

En effet, l'auteur nous raconte chaque livre avec force détails et y introduit divers ajouts, soit pertinents (en relation avec des positions ou d'autres écrits de RAH), soit complètement gratuits et qui ne volent pas plus haut que toute discussion sociétale au bar du coin ("ah, c'était mieux avant", "ces communistes y veulent tout nous prendre", "Reagan c'était un VRAI président").

N'ayant lu qu'une petite partie des juveniles en question (Space cadet, Citizen of the galaxy et Starship troopers) ce babillage permanent m'a plutôt tapé sur les nerfs. Avec les connaissances de Major tant sur RAH que sur la SF, il y avait  probablement de quoi faire un ouvrage plus sérieux et plus fouillé en laissant tomber la discussion entre copains et la paraphrase pour une analyse plus en profondeur et surtout plus étayée.

Space cadet (Del Rey 1978).jpg


Le manque de substance est d'autant plus gênant que Major tombe dans un travers fréquent chez les admirateurs de RAH, à savoir le fait de considérer tout détracteur des écrits du maître comme étant limité intellectuellement et donc incapable de comprendre toutes les subtilités de la divine parole. Cette technique est utilisée dans le livre pour discréditer les avis de gens comme Dish, Blish, Knight ou Spider Robinson (point amusant pour celui qui est presque l'héritier officiel), qui, selon Major, n'ont 'rien compris' ou 'pas lu' les ouvrages en question. Ce traitement des hérétiques est devenu une constante, et se trouve fréquemment utilisé comme par exemple pour les romans tardifs de RAH qui sont présentés comme "trop ambitieux ou trop élitistes pour certains critiques" (=ceux qui en on dit du mal).

Manquant du background nécessaire et de la patience suffisante pour endurer des pages de digressions, je ne suis donc pas le critique idéal pour ce livre qui ne m'a guère impressioné. Pour d'autres avis, il faudrait peut-être aller voir au 17 rue Dante à Nice  http://heinlein.free.fr/index.php.

Note GHOR : 1 étoile

05/01/2009

_Hugo Gernsback and the century of science fiction_

Hugo Gernsback and the century of science fiction : Gary WESTFAHL : McFarland (série Critical explorations in science fiction and fantasy #5) : 2007 : 271 pages (y compris bibliographie & index) : ISBN 978-0-7864-3079-6 : TPB, une vingtaine d'Euros (port compris).

Hugo Gernsback and the century of science fiction.jpg


Il s'agit d'un recueil des textes de Westfahl qui tournent tous plus ou moins autour de Gernsback (on peut penser qu'une partie de cette réflexion est constituée des restes de The mechanics of wonder, ce que semble confirmer la préface), dont un certain nombre ne sont pas inédits (même s'il ont été révisés pour la publication dans cet ouvrage).

9 essais, de longueur variable, constituent ce recueil :

- "Cremators of SF" : une réfutation féroce (parue dans Interzone) d'un précédent article de Stableford & Clute très (trop ?) négatif vis à vis de Gernsback. Cette attitude est fréquente dans les sphères de la critique SF britannique pour des raisons (aux limites du genre) d'ailleurs clairement énoncées par Westfahl.

- "The popular tradition of science fiction criticism 1926-1980" : montre comment les défintions de Gernsback et les buts qu'il avait "assignés" à la SF sont fondateurs de la majeure partie du discours sur la SF, qu'il soit issu du fanzinat, du prodom ou de l'académie.

- "Wanted : a symbol for science fiction" : cet OVNI est une discussion des divers symboles proposés pour la SF (voir par exemple les pages 320 & 321 de l'EVSF ou le connu dessin ci-dessous). Le point essentiel est que toute cette discussion sur des éléments graphiques est menée sans AUCUN dessin, d'où un essai incompréhensible pour qui ne connaît pas un peu les symboles mentionnés (le logo de Baen, celui de NESFA, le symbole d'Analog, l'illustration de la table des matières de divers pulps...).

The mechanics of wonder.jpg

- "Peaks and valley" : supplémente le livre de Ashley & Lowndes (The Gernbsback days) en retraçant la carrière de Gernsback comme éditeur, avec entre autres, pas mal de précisions sur son retour en 1953 avec le magazine Science fiction +, magazine a l'existence brève.

The gernsback days.jpg


- "Evolution of modern SF : The textual history of Ralph 124C41+" : une étude très détaillée (ligne à ligne) des nombreuses (au moins 5) variations textuelles de ce roman, à la fois sous les ciseaux de Gernsback lui-même ou de divers intervenants. Elle montre les diverses modifications apportées à ce texte, soit pour le rendre plus lisible, soit d'une meilleure qualité littéraire ou pour lui conférer son statut actuel de pièce prophétique.

Ralph 124c41+ (Cherry Tree).jpg

 - "Man against man, Brain against brain" : analyse la SF sous l'angle de ses rapports avec le mélodrame.

- "Gadgetry, government, genetics and god" : idem mais se concentre sur la relation difficile entre SF et Utopie, le tout à la lumière de l'influence supposée ou réelle de Gernsback.

- "The Gernsback continuum" : encore une fois, une lecture du Cyberpunk à la lumière des apports de HG, avec une lecture parallèle de Ralph 124C41+ et de Neuromancer qui en montre les similarités (sic).

- "Scientific adventures" : une étude complète de Gernsback, l'écrivain, basée sur ses fictions (au final peu nombreuses) autres que Ralph 124C41+, où l'on apprend (avec une certaine surprise) que Gernsback c'est un peu comme Clarke.

 

Je dois avouer que mes attentes vis à vis de cet ouvrage étaient très élevées, à la fois au vu des autres études de Westfahl, généralement excellentes et solidement charpentées et surtout vis à vis du thème supposé du livre, à savoir le combat de Titans entre d'un côté Stableford & Clute (les intellos) et de l'autre Westfahl & Ashley (les populaires) doublé d'une relecture de l'histoire entière de la SF à la lumière des influences Gernsbackiennes (c'est en tout cas le projet mentionné dans l'introduction).

Hélas, je me suis retrouvé à lire une série d'essais :

1) sans aucune ligne directrice majeure, si ce n'est la référence à Gernsback, qui dans certains cas (je pense à des paragraphes entiers sur la mécanique scénaristique de Star trek ou Star wars) est carrément oubliée sur plusieurs pages.
On a donc un livre qui passe du coq à l'âne, de l'essai bio-bibliographique ou documentaire à l'étude d'un genre (utopie, cyberpunk...) ou à celle d'un auteur. La chose n'est pas forcément mauvaise en soi, mais ne correspond pas aux prétetntions du livre qui se veut une réflexion unifiée.

2) d'une qualité inégale, certes toujours factuellement bétonnés mais dont les arguments sont parfois tellement ténus qu'il en deviennent ridicules. Les égalités faites par Westfahl, du type Gernsback = Sterling ou The ultimate world = Childhood's end sont assez peu crédibles initialement et ne le sont pas plus après lecture. Même si Gernsback à inventé la SF moderne (ce que je pense), toute la SF ne répond pas ou ne brode pas sur Gernsback.

Childhood's end (Pan 1966).jpg

3) d'une argumentation défaillante et manquant de précision, à tel point je me suis parfois demandé ce que voulait monter Westfahl. Je n'ai en tout cas pas trouvé dans cet ouvrage l'expression ou la démonstration de l'existence d'une vision unificatrice de la SF comme résultante de celle de Gernsback. Les piques vers les autres commentateurs (tout le monde en prend pour son grade : Panshin, Aldiss, Franklin...) sont certes acérées mais, une fois le bon mot ou l'attaque (souvent juste) passée, Westfahl peine à fournir une structure de remplacement conforme à ses vues.

Les articles biographiques ou les analyses textuelles sont toutefois d'une grande qualité, même si l'on peut se demander, si hormis Ralph 124C41+, le Gernsback écrivain mérite vraiment une telle débauche d'énergie.

Un ouvrage qui m'a donc laissé un peu dubitatif, sans doute parce que j'en attendais plus de son auteur.

Note GHOR : 2 étoiles