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24/10/2008

_Le petit guide à trimbaler de la S.F. étrangère_

Le petit guide à trimbaler de la S.F. étrangère  : Jérôme VINCENT & Eric HOLSTEIN : Les 3 souhaits - Editions ACTU-SF : 2008 : ISBN-10 2-9522502-1--9 : 74 pages : 5 Euros (port gratuit) chez l'éditeur (http://www.trois-souhaits.com/).

Le petit guide à trimbaler de la SF étrangère (v2).jpg

Voici un petit (format 1/2 livre de poche) guide qui nous propose de découvrir la SF étrangère (comprenez d'auteurs non-français ou non-francophones, je ne sais pas trop). C'est une sorte de version v2.0 du guide homonyme paru (IIRC) en 2006.

Le petit guide à trimbaler de la SF étrangère.jpg

Il présente 54 écrivains de SF suivant un canevas standard : une dizaine de lignes de présentation, les références d'au maximum une demi-douzaine d'ouvrages ("A lire") et des suggestions de lecture (3 ou 4) du type "si vous avez aimé, alors essayez".

Certains titres ont en plus des hiéroglyphes indiquant diverses choses (dispo en occase, classique, etc...).

A ces 54 fiches auteurs s'ajoutent un douzaines de pages consacrées à des grand courants de la SF (Hard Science, Les précurseurs, L'uchronie...) qui brossent leur histoire et conseillent des lectures.

Cet ouvrage appelle de sa petite voix un certain nombre de commentaires de ma part :

1) le choix des auteurs :
Comme les rédacteurs nous y invitent dans la préface, le premier plaisir dans ce genre de sélection est de jouer au grand jeu du "Qui est oublié" vs. "Qui est inclus".
Je me plie donc à cet exercice dont je rappelle les contraintes, à savoir 54 places disponibles et pas une de plus.

- Dans les 54 retenus à tort (selon moi, bien sûr) :
Juan Miguel Aguilera : trois romans dont deux ne sont visiblement pas de la SF, visiblement un signe en direction de la SF ibérique.
Terry Bisson : pourtant je suis plutôt fan de l'auteur (de ses nouvelles surtout) mais je ne suis pas convaincu de sa place dans un top 54 de la SF.
Daniel Keyes : traité à juste titre de "one-hit wonder", sa place n'est pas ici.
J. Gregory Keyes : il semble que les rédacteurs adorent les Keyes, même s'ils sont des acteurs mineurs dans la SF.
Jeff Noon : s'il fait l'actualité en France, ce n'est plus un nom marquant dans les pays anglo-saxons
Lewis Shiner : un météore, surtout connu plus pour son "attitude" que ses écrits.
Karl Schroeder : c'est peut-être un peu tôt, même si je suis aussi fan de cet auteur (son côté canadien a dû lui valoir des points).
Je pourrais y ajouter Evagelisti, Morrow, Resnick ou Powers, de bons auteurs mais à mon avis pas assez importants ou marquants pour rentrer dans cette élite.

- les GRANDS absents. Même si on est dans la perception de chacun, je trouve que certaines absences sont difficilement compréhensibles pour un ouvrage visant à dresser un panorama de la SF. Peut-on imaginer un livre sur le genre qui ne traite pas de Anderson, Bujold, Le Guin,
Lem, Leiber, Sheckley, Wolfe pour les plus indiscutables. Je passe sur les auteurs de "deuxième rang" ou récents qui auraient pu remplacer certaines des sélections (Asher, Steele, McAuley, Bradley, Cherryh, Bester, Blish...).

Toujours dans le choix des auteurs, je ne suis pas pour que l'on fasse de la SF suivant la méthode des quotas mais j'ai été stupéfait de m'apercevoir que sur 54 auteurs retenus, seulement DEUX sont des femmes (Butler et Willis). On n'est pas loin du record en matière de sexisme alors que l'on a pris soin d'intégrer un quota d'européens non-anglophones (3).

2) les principes :
On pourra tout d'abord regretter que les ouvrages conseillés ne soient pas datés (ni d'ailleurs ceux cités dans les notules) et que les éditions mentionnées ne soient pas les seules ni celles les plus facilement accessibles.
Le système de liens vers d'autres livres est séduisant dans l'idée (c'est un truc que l'on voit souvent chez les anglo-saxons) mais on peut être parfois surpris par des conseils du style "si vous aimez Aldiss lisez Forward" ou "si vous aimez Sturgeon lisez Ballard".
L'absence quasi totale de traitement du champ des textes courts (pas ou peu de receuils de nouvelles conseillés, pas ou peu de mentions de nouvelles individuellement) est une lacune pour qui connaît un peu le processus de construction de la SF.

3) le ressenti :
C'est parfois approximatif (le cercle des "Trois Greg" qui est certainement une mauvaise interprétation des "killer Bs"), parfois simplement faux (Silverberg n'est pas un auteur de l'écurie Campbell même s'il a eu écrit pour lui, _I.A._ n'est pas basé sur le recueil _Supertoys_ mais sur une seule nouvelle), seulement diffamatoire (l'article sur Van Vogt qui ramène à la scientologie d'une façon grossière et peu crédible historiquement) ou carrément inventé (essayez donc de trouver une référence hors quelques sites français à la Tétralogie noire de Brunner), l'impression générale est d'une perception très branchouille (on y cite bien les auteurs à la mode dans le milieu SF & Internet) de la SF étrangère au travers d'un prisme typiquement français, ce qui est un paradoxe savoureux pour un livre voulant justement présenter la SF étrangère.

En conclusion un ouvrage un peu trop hype (et pas assez analytique), mais une petite chose sympa et pas chère. A 5 Euros, vous pouvez toujours l'offrir à vos amis.

Note GHOR : 1 étoile

08/09/2008

_Science-fiction_ : Revue de la BNF #28

Science-fiction : Revue de la BNF #28 : 2008 : illustration très utilisée de Frank R. Paul : 96 pages (sans index ni biblio, dont seulement moins d'une cinquantaine consacrées à la SF) : ISBN-13 978-2-717-2412-7 : 19 Euros pour un magazine grand format.

Revue de la BNF 28.jpg

Cette revue non spécialisée regroupe une petite dizaine de courts articles abondamment illustrés autour de la SF et de la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Ces articles se ventilent en :
- textes à vocation 'technique', rédigés par des professionnels de la bibliothéquie à destination de leur collègues : comment utliser le catalogue, quelle politique pour les manuscrits...
- textes de présentation de certains pans de la SF : l'imagerie, la prospective (par Andrevon), les livres-univers (Genefort avec ce qui pourrait être le "pitch" de sa thèse)...
- un texte de Curval sur sa façon d'écrire
- une introduction à l'oeuvre de Jacques Spitz eaccompagné d'une nouvelle inédite de ce dernier.

Et c'est tout.

On ne peut nier que cette revue est faite sur du joli papier bien épais et que c'est écrit en gros avec de belles illustrations, quoi que l'on puisse penser que le présence des cotes Dewey en gros sur les couvertures des ouvrages présentés (cf. le Brunner de la page 30) puisse faire regretter que les rédacteurs n'aient pas fait l'effort de trouver un exemplaire en état un tant soit peu correct (c'est à dire sans tous les disgracieux marquages propres aux bibliothèques).

A part cela, c'est un ouvrage de présentation de la SF, malheureusement d'un type assez fréquent, celui des amas informes joliment illustrés. Dans la plus pure tradition éthnographique du genre, il mêle des poncifs sur la SF (style La SF pour les nuls) à quelques interventions de gens du cru. Il ne parvient à se hisser au dessus d'une platitude totale que par ses articles purement techniques sur les méchanismes de la BNF (les deux premiers).

Si vous ne saviez pas que "Le livre d'or de la SF" était devenu "Le grand temple de la SF" dans les années 70, ni que Ailleurs & Demain était une collection de poche, que Les Hypermondes n'étaient pas une collection spécialisée ou que L'énigme de l'Atlantide datait de 1957, cet ouvrage d'une remarquable exactitude est fait pour vous. Vous y découvrirez des informations complètement inédites et fruits de longues années de recherche qui montrent bien que l'on peut être grand chef bibliothècaire et incapable de vérifier ce que l'on écrit.

Mais bon, un livre qui conseille comme usuels le Versins (1972 quand même !), le Sadoul (1984, le meilleur du lot) et le Barets (un ouvrage à l'exactitude légendaire) illustre bien le triste état de la réflexion sur la SF en VF et ne peut qu'être au niveau de ses sources.

Encyclopédie de l'utopie et de la SF.jpg   Histoire de la science-fiction moderne (RL).jpg  Le science-fictionnaire T1.jpg
C'est clairement un assez bel objet à poser négligemment bien en vue sur une table de salon pour montrer son attachement aux valeurs culturelles, par contre (ou à moins d'être un fan absolu de Spitz), si c'est la SF qui vous intéresse, vos 19 Euros (une somme pour moins de 100 pages qui confine à l'arnaque) pourront être très aisément mieux dépensés. J'ai toujours maintenu que le fait d'écrire un 'simple' ouvrage d'initiation n'était pas une raison suffisante pour se permettre de bâcler le travail, attitude que l'on pourrait lire comme de la condescendance envers un genre 'mineur'.

Note GHOR : 0 étoile.

23/07/2008

_MAMER 2007 Science Fiction & Hugo Gernsback_

MAMER 2007 Science Fiction & Hugo Gernsback  : Ralph LETSCH : Editeur non mentionné : 2008 : ill Paul : ISBN-13 978-2-87996-674-89 : 163 pages (pas d'index ni et biblio) : 15 Euros chez l'auteur port compris pour un TP.

Science fiction & Hugo Gernsback.jpg



Cet ouvrage ressemble les actes de la "Journée de la SF" organisée à Mamer (Luxembourg) en 2007 et qui avait pour thème fédérateur Hugo
Gernsback, Luxembourgeois d'origine. L'organisation de cette journée a été à l'initiative d'un club philatélique local.


C'est donc une suite de transcriptions des diverses interventions qui se sont succédées durant cette manifastation. Il est à noter que les transcriptions sont dans diverses langues (Français, Anglais ou Allemand) mais qu'elle ne sont pas traduites dans les autres langues. Comme mon allemand (scolaire et ancien) est complètement rouillé, je n'exprimerai pas d'avis sur les textes dans cette langue.


On trouve donc pêle-mêle plusieurs interventions sur la SF en général (cinéma, philatélie, SF francophone) ou des séries particulières (Star Trek, Perry Rhodan), sur Gernsback lui-même (ses rapports avec le Luxembourg, ses débuts d'éditeur de magazines SF, son influence sur la SF Allemande), et des choses plus spécifiques : une intervention sur la conquête spatiale et une étude parallèle du traitement du thème de Frankenstein dans quatre supports (le roman original, deux films de cinéma et un épisode de X-files).


Le tout est très richement illustré en couleurs de couvertures de magazines de Gernsback (hélas jamais légendées ni attribuées) et de plein d'autres photos (pas mal de timbres par exemple).


Il s'agit là d'un ouvrage ponctuel voulant traduire sur le papier une manifestation multimédia. Il se heurte donc à l'écueil classique de ce type d'entreprise, à savoir la pauvreté d'une telle restitution qui ne peut capturer toute la richesse de ce genre d'interventions.


Les articles sont généralement très synthétiques et ne sont au mieux que des introductions (mais pas exemptes d'erreurs factuelles). Par exemple, les textes sur Gernsback pâlissent nettement face aux livres de Ashley, Siegel ou Westfahl qui ont pour eux l'espace nécessaire pour approfondir la vie et l'oeuvre de l'inventeur de la SF.

Hugo Gernsback.jpg   Hugo Gernsback and the century of science fiction.jpg   The gernsback days.jpg

On pourra trouver aussi que le texte fort intéressant sur la SF en philatélie manque cruellement d'images illustrant les timbres amoureusement décrits (un comble !). L'analyse de Frankenstein est le plus long texte de l'ouvrage mais son thème même est une peu HS pour un raout Gernsbackien que l'on attendrait comme plus orienté vers la SF "authentique" et célébrant la science.


En tout cas, un petit livre sympa qui n'apportera pas de révélations, mais une initiative à soutenir.


Note GHOR : 1 étoile