21/09/2018
_Traveler of Worlds_
Traveler of Worlds : Conversation with Robert Silverberg : Alvaro ZINOS-AMARO (et Robert SILVERBERG) : 2016 : Fairwood Press : ISBN-13 978-1-933846-63-7 (la fiche ISFDB du titre) : 276 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûte 16.99 USD pour un tp non illustré, qui ne semble plus disponible chez l'éditeur.
Paru chez Fairwood Press, une Small Press américaine spécialisée dans la SF (elle a Scholes, Lake ou Bishop à son catalogue), cet ouvrage fait partie d'une catégorie peu fréquente mais qui se rencontre parfois : les interviews-fleuve tellement longues qu'elles occupent un livre à elles seules. On pensera à celles de Dozois ou Heinlein qui sont basées sur le même principe. C'est donc ici Robert Silverberg, un des derniers monstres sacrés du genre encore en vie qui est interviewé par Alvaro Zinos-Amaro, un auteur américain né en Espagne avec lequel il a collaboré sur la série "Blue Shift". Silverberg, au cas où les lecteurs de ce blog l'ignoreraient, est donc l'un derniers géants du genre, un écrivain à la productivité légendaire qui a endossé tous les rôles possibles, de jeune écrivain prometteur à marque commerciale en passant par auteur sophistiqué et hack-writer sous pseudonyme. A ce titre, une littérature critique relativement abondante lui a été consacrée.
Cette longue interview est donc basée sur des propos recueillis par Zinos-Amaro durant quatre week-ends de 2015 mais ce dernier s'appuie aussi sur sa grande connaissance de l'auteur dont il est fan depuis 1996. Après une introduction et une préface de Dozois, le livre est divisé en sept chapitres de longueur variable qui déroulent un thème plus ou moins large (avec par exemple des titres comme Librairies ou Potpourri) de façon plus ou moins structurée. Le format est hyper-classique avec systématiquement une question de Zinos-Amaro (plutôt courte) qui précède une réponse de Silverberg (nettement plus longue) et ainsi de suite au fil de la conversation. Une postface de Mme Silverberg (Karen Haber) conclut l'ouvrage qui ne propose ni index ni bibliographie.
Tout d'abord, je me permets de signaler que je suis toujours sceptique vis à vis de ce type d'ouvrage. En ce qui me concerne, je suis à la recherche d'éléments pouvant me permettre de mieux appréhender un auteur et/ou d'éléments factuels relatifs à sa carrière en tant que membre de la communauté des acteurs du genre. Cela veut dire que de lire en détail comment Silverberg n'a pas payé un billet de train à Berlin en 2014 (c'est page 46) n'offre strictement aucun intérêt pour moi et représente juste une perte de mon temps. Comme une bonne partie du livre est de ce niveau de détail, y compris le quasi-obligatoire (pour des américains) travelogue, cela fait beaucoup de passages où je me suis ennuyé malgré les qualités de conteur de Silverberg qui transparaissent parfois.
Comme en plus Silverberg (un peu comme Asimov) donne facilement dans une certaine prétention auto-satisfaite (bien méritée il est vrai), le ton employé par l'interviewé n'est parfois pas très sympathique ce qui d'ailleurs jure avec l'admiration de l'interviewer qui en fait de temps en temps des tonnes. Le tout n'est donc pas forcément très agréable à lire et est d'un niveau d'information "utile" (en tout cas pour moi) assez faible. Comme en plus l'ouvrage ne propose pas index et surtout ne présente aucune structure clairement lisible (chronologique par exemple), il est virtuellement impossible de l'utiliser comme support pour un quelconque travail de recherche à moins de relire l'intégralité des 200 pages pour espérer y retrouver une bribe d'information précise. Au final, on ne peut retirer de ce livre qu'une vague impression pointilliste de Silverberg, ce qui le réserve aux fans du personnage et non à ceux qui veulent approfondir leur analyse de ses écrits. Dommage.
Note GHOR : 1 étoile
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20/09/2018
_The Science Fiction of Iain M. Banks_
The Science Fiction of Iain M. Banks : Nick HUBBLE & Esther McCALLUM-STEWART & Joseph NORMAN (editors) : 2018 : Gylphi (série "SF Story Worlds") : ISBN-13 978-1-78024-054-1 (la fiche ISFDB du titre) : xx+261 pages (y compris index) : coûte 18.99 GBP pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (là).
Paru chez Gylphi, un éditeur relativement nouveau dans le domaine des ouvrages de référence sur la SF qui propose une petite série de titres (qui sont listés ici), ce livre est consacré à Iain M. Banks (avec le "M" parce qu'il s'agit du Banks auteur de SF en non de celui de littérature générale). La mort de Banks en 2013 a hélas interrompu une riche carrière dans le genre. Sa série de la Culture qui décrit une société galactique utopique a de nombreux fidèles et a généré un grand nombre d'études tant elle fascine. Elle est d'ailleurs d'une façon logique souvent au cœur des divers ouvrages sur Banks qui existent (on pensera à Kincaid sur l'auteur en général) ou en est le seul sujet (comme chez Caroti).
L'ouvrage se présente sous la forme d'un recueil d'une dizaine d'essais (inédits sous cette forme. deux d'entre eux ayant été publiés dans Foundation dans des versions antérieures) d'une vingtaine de pages chacun. Après une chronologie de la carrière de Banks qui bizarrement précède l'introduction, le livre est divisé en quatre parties 1) "Iain M. Banks", plutôt biographique avec un texte de son ami Ken MacLeod et une interview de Banks, 2) "Questions of Genre" reliant son oeuvre avec d'autres genres (le conte de fée), d'autres arts (la musique) ou d'autres auteurs (John Fowles et particulièrement son roman The Magus), 3) "Banks and the playing of games" sur les jeux présents chez l'auteur et la tentative de (re)créer celui d'Azad, 4) "Death and other limit points" sur des thèmes précis (le cannibalisme par exemple). Il n'y a pas de conclusion ni de bibliographie à la fin de l'ouvrage mais seulement un index.
Mon impression au sujet de cet ouvrage est assez mitigée. La première partie est assez peu originale (on a déjà lu MacLeod sur Banks dans d'autres supports) ou pas franchement intéressante (l'interview m'a laissé froid). La seconde partie est un peu meilleure même si la nième réflexion sur l'utopianisme de la Culture et ses parallèles (ou pas) avec notre société n'apporte pas grand chose d'original et finit toujours par les mêmes conclusions. La troisième partie est clairement hors sujet pour une livre qui s'appelle (je le rappelle) The Science Fiction of Iain M. Banks puisqu'elle traite presque uniquement de la théorie du jeu (pas la théorie des jeux) et de la reconstitution du jeu d'Azad lors de Loncon 3 (la convention mondiale de Londres en 2015). Comme j'y étais et que j'ai assisté un peu à la partie, j'ai pu trouver un vague intérêt à la loooongue règle du jeu mas je ne suis pas sûr qu'un lecteur lambda aura le même avis.
La dernière partie est à mon avis la plus intéressante (sûrement parce qu'elle accorde une certaine importance à Excession, roman que je tiens pour le meilleur de son auteur) mais présente malgré tout une certaine tendance à parler d'abord du sujet de prédilection de l'auteur de l'essai (par exemple le cannibalisme ou l'évolution de la notion de Sublime) sur une certaine longueur avant de finalement commencer à évoquer les oeuvres de Banks (c'est d'ailleurs aussi le cas de certains essais des parties précédentes), un travers familier à certains recueils d'essais dont la ligne directrice est soit peu claire soit peu "obligatoire". Au final un ouvrage plutôt décevant (par rapport à celui de Kincaid par exemple) voire même un peu trompeur en ce sens qu'une bonne partie du livre n'est pas vraiment à propos de "la science fiction de Iain M. Banks" (ni même à propos de Banks lui-même). On regrettera aussi l'absence d'une partie bibliographique (primaire ou secondaire) qui aurait pu aider le lecteur à approfondir le sujet.
Note GHOR : 1 étoile
09:19 | 09:19 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, banks, 1 étoile | Tags : anglais, banks, 1 étoile