Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/06/2009

_Asimov : The unauthorized life_

Asimov : The unauthorized life : Michael WHITE : Millenium : 1994 : ISBN-10 1-85798-120-0 : 257 pages (pas d'index, bibliographies) : coûtait à l'époque 18 GBP pour un HC avec jaquette, se trouve facilement d'occase pour une somme modique.

Asimov the unauthorized life.jpg

Même si Asimov nous a laissé un grand nombre d'éléments autobiographiques, tant dans ses nombreux recueils de nouvelles ou dans des volumes entiers dont certains ont été traduits, il existe toujours pour un auteur aussi connu (y compris hors du genre) une place pour une biographie "extérieure". C'est donc à cette tâche que White s'est attelé. Le résultat de son travail est un ouvrage relativement classique dans sa forme qui consiste donc en une narration chronologique de la vie d'Asimov de sa naissance en 1920 (du moins c'est la date communément admise) en Russie à sa mort en 1992.

Fondation (RF 1957).jpg

Organisé en une quinzaine de chapitres, le livre détaille bien sûr la vie d'Asimov mais se penche aussi beaucoup sur ses écrits et particulièrement sur sa SF. De nombreux textes sont donc analysés et évalués, à la fois dans leurs qualités (et défauts) intrinsèques mais aussi dans leur relation avec les éléments personnels de la vie de l'auteur. En bonus on a une maigre (par rapport au volume total de ses écrits) bibliographie des fictions d'Asimov (deux pages) et une bibliographie générale sur la SF (une page).

Fondation (CAL 1974).jpg

Globalement, le récit de White est assez favorable à l'auteur, mais sans excès, ce qui nous change un peu de la pénible autosatisfaction ou autoglorification des autobiographies du Maître. Il se focalise assez sur la vie domestique d'Asimov et nous conte nombre d'anecdotes sur ses aventures sentimentales, en restant toutefois assez flou. Techniquement, la lecture est plutôt agréable et la maquette aérée.

Fondation (Denoel 1979).jpg

Malgré son côté rafraîchissant et parfois un peu iconoclaste, on pourra regretter que White n'ait visiblement effectué que peu de recherches personnelles (la maigreur de la bibliographie secondaire en atteste). En effet, la quasi-totalité des informations factuelles sont tirées de la masse des écrits d'Asimov (ce qui se vérifie aisément par les notes de bas de page). Les autres éléments fournis par White semblent parfois sortis directement de son imagination ou relever de suppositions psychologiques peu étayées. Ce côte un peu "léger" du travail fourni est assez clairement perceptible dès la préface où White avoue ingénument ne jamais avoir rencontré Asimov pour écrire son livre alors qu'il était encore vivant au moment où il décide de commencer sa biographie. Ce manque d'investissement peut expliquer, par exemple, que White place Heinlein parmi les Futurians (page 41), ce qui, en plus de la simple erreur factuelle aisée à corriger et à détecter (c'est un groupe sur lequel il a été beaucoup écrit), pose des questions sur sa connaissance du genre et de son histoire. 

Foundation (Panther 1969).jpg

Au final, c'est un ouvrage très lisible et qui nous montre un Asimov parfois loin de son image (souvent autopromue) habituelle de génie jovial et sympathique. Il est toutefois très loin des standards désormais atteints par le genre (cf. Phillips sur Tiptree), très probablement à cause d'un manque de travail. Pour finir, on regrettera l'absence d'index, très pénalisante et qui rend cet ouvrage quasiment inutilisable comme source biographique.

 

Note GHOR : 2 étoiles

17/03/2009

_Time & chance : An autobiography_

Time & chance : An autobiography : Lyon Sprague De Camp & Catherine Cook De Camp : Donald M. Grant Publications : 1996 : ISBN-10 1-880418-32-0 : 444 pages (y compris cahier central de photographies, index, bibliographie de l'ouvrage et bibliographie sommaire de l'auteur) : semble se trouver en neuf encore de nos jours pour une trentaine d'Euros pour un HC au beau papier et avec jaquette illustrée par Kelly Freas.

Time & chance.jpg

 
Comme son titre l'indique, ce livre est une autobiographie de L. S. De Camp (rédigée avec la collaboration de son épouse). Auteur né en 1907 et décédé en 2000, il est surtout connu pour ses ouvrages de light fantasy (chez PdF) et, pour la SF, ses planetary romances de la série Viagens/Krishna partiellement traduites chez nous (RF, OPTA puis Le Masque).

Zei (OPTA 1971).jpg

Bien évidemment, s'agissant d'une autobiographie, elle emprunte le schéma standard, chronologique et avec une narration à la première personne, la vie de l'auteur étant divisée en une quinzaine de chapitres couvrant chacun quelques années. Seule exception, le dernier chapitre qui couvre très rapidement 23 ans (de 1973 à la parution), ce qui pourrait indiquer que cette autobiographie est peut-être un projet datant des années 70-80 rapidement mis à jour.

Comme on peu s'attendre avec cet auteur, on a une narration légère et aérée, proche du style de sa fiction. La lecture de l'ensemble est donc relativement facile et les circonstances familiales de la jeunesse de l'auteur clairement exposées.

L'amateur de SF doit quand même être prévenu que la plus grande partie du livre est un "travelogue", c'est à dire le récit détaillé avec force anecdotes des très nombreux voyages du couple autour de la planète. En ce sens c'est assez proche de ce qu'a pu faire Heinlein.

Zei (Le Masque 1975).jpg

 
Du coup, la partie réservé à la SF et au métier d'écrivain est vraiment réduite à la portion congrue puisque l'on n'apprend pas grand chose du cours de la carrière de l'auteur. On se borne à lire une liste de textes publiés (incomplète et à peine commentée ou contextualisée) et à croiser quelques personnages de la SF : Campbell (peu épargné par De Camp), Heinlein & Asimov (pendant la 2GM), Bordes/Carsac ou l'ombre de Hubbard. Seuls les spécialistes de Howard ou de Lovecraft auront quelques petites miettes d'information à se mettre sous la dent.

Conan l'Aquilonien (Lattès 1983).jpg

A la fin de la lecture, c'est cette impression de légèreté qui prédomine, particulièrement sur les points liés au genre. Même s'il est bien dans le style de l'auteur, on se demande pourquoi un tel ouvrage, qui aurait pu être titré Ma vie et mes voyages, a réussi à obtenir le Hugo de la non-fiction en 1997. Ceci peut aussi expliquer pourquoi cet ouvrage est toujours disponible en neuf.

Ce n'est pas que c'est un mauvais livre, au contraire, mais il est d'un intérêt plutôt limité pour qui veut connaître l'écrivain de SFF important qu'était De Camp.

Note GHOR : 1 étoile

23/02/2009

_James Tiptree Jr. : The double life of Alice B. Sheldon_

James Tiptree Jr. : The double life of Alice B. Sheldon : Julie PHILLIPS : St Martin's : 2006 : 0-312-20385-3 (ISBN 10) 978-0-312-20385-6 (ISBN 13) : 468 pages (dont biblio + index + notes + 2 cahiers photo) : 27.95 USD soit une vingtaine d'Euros pour un HC avec jaquette.

James Tiptree Jr.jpg


Le titre de ce livre annonce clairement la couleur, il s'agit d'une bibliographie de Alice Sheldon qui a été un temps connue par le milieu SF sous les pseudos de James Tiptree Jr. et Raccoona Sheldon.

Cet auteur est un des grands mystères de la SF. En effet, son utilisation d'un pseudo masculin lui a valu des éloges à la fois de la part des auteurs hommes, qui louaient son écriture 'virile' (voir Dozois dans The fiction of james Tiptree Jr.) et des auteurs femmes qui louaient sa connaissance et sa sympathie pour la condition féminine.

The fiction of James Tiptree Jr.jpg

Son goût du secret (pas de photos, aucun contact physique avec d'autres membres du milieu, utilisation d'une boite postale) allié à de grandes qualités d'écriture (en privé ou de fiction - voir ses Nebulas & Hugos) ont longtemps fait de Tiptree une énigme dans les cercles pros ou fans de la SF.

La biographie de Phillips couvre toute la vie de Alli (surnom qu'elle préférait parmi toutes ses personnalités), de son enfance dorée et aventureuse, à sa vie de femme en temps de guerre jusqu'à son entrée en SF et à sa fin par suicide (après avoir tué son époux, gravement malade).

Il n'y a pas grand chose à redire sur le travail de la biographe, c'est extrêmement vivant et bien raconté, avec forces citations à l'appui (Alli écrivait beaucoup). J'en veux pour preuve que j'ai lu d'une traite les 250 premières pages où pourtant la SF n'apparaît jamais. La suite (les aventures de Tiptree au sein de la communauté SF) sonne parfaitement juste et a été louée pour son exactitude et son absence de jugement sur le milieu parfois 'particulier' de la SF pour des gens extérieurs.

J'ai juste une reproche technique, à savoir que les notes (volumineuses, 50 pages) sont regroupées à la fin du livre (et non en  bas de page, mais pourquoi pas) mais que surtout elle ne pointent pas sur les passages précis qu'elles sont sensées illustrer (seul le no de la page est indiqué mais pas la partie de la page concernée), du coup je ne les ai même pas consultées, ce qui m'a peut-être fait passer à côté d'informations intéresantes.

En fait, ce qui m'a géné dans tout le livre n'est pas la narration et la fidélité aux évènements réels mais le personnage de Alli elle-même. Fille douée de la haute-bourgeoisie de Chicago, ayant toujours vécu dans un confort matériel extrême (elle n'a jamais eu besoin de travailler par exemple), elle semble trop souvent se complaire dans un spleen artificiel et on serait tenté de lui donner une bonne fessée comme à une enfant gâtée qui ne sait que faire de ses dons ou de l'argent de ses parents/époux. Les états d'âme qu'elle traîne tout le long du livre sont vraiment un luxe que l'immense majorité de ses contemporain(e)s, tant dans la société US que le milieu de la SF, n'ont pas pu se permettre.

Le plus intéressant est bien sûr la problématique d'indentité sexuelle qu'avait Alli, un être dans un corps de femme qui ne savait pas ce qu'elle était vraiment ni dans quel camp elle se situait, ce au moment ou le féminisme montait en puissance.

Ironie de l'histoire, on peut même dire que son choix d'un pseudonyme masculin n'avait rien à voir avec une quelconque oppression des femmes dans la SF (selon les théories des années 70, cf Russ ou Charnas entre autres) mais reflètait un mal-être strictement personnel.

The girl who was plugged in (Tor Double 7).jpg

Je ne peux que recommander ce livre (Hugo 2006 et prix de la meilleure bibliographie, IIRC) pour l'éclairage qu'il apporte sur un être torturé et un grand auteur(e) de SF.

Note GHOR : 3 étoiles

03/11/2008

_Anthony Boucher : A biobibliography_

Anthony Boucher : A biobibliography: Jeffrey MARKS : McFarland : 2008 : ill photo + image de stock : ISBN-13 978-0-7864-3320-9 : 212 pages (y compris index & biblio) : une grosse vingtaine d'Euros (port compris) pour un TP.

Anthony Boucher.jpg

 

Comme l'indique son sous-titre, cet ouvrage est une biobibliographie (un terme original qui décrit toutefois bien le produit) consacrée à Anthony Boucher.

La chose est connue, Anthony Boucher est le pseudo le plus célèbre (en tout cas dans le domaine de la SF) de William Parker White. Sous ce pseudo, il a écrit un certain nombre de nouvelles (un petite cinquantaine) dans le genre qui nous intéresse, textes qui ont eu une réception favorable mais sans plus.

 

 

Ses titres de gloire dans le domaine sont en fait d'avoir été le premier rédacteur en chef de F&SF (de 1949 à 1958) ainsi qu'un critique réputé. Il est aussi l'auteur du fameux Rocket to the morgue,un roman policier "à clef" qui se déroule durant une convention de SF et qui a comme personnages des auteurs de SF à peine déguisés (Heinlein, Cartmill, Campbell et les membres de la fameuse Manana Society).

Outre ses nombreuses autres casquettes (traducteur, animateur radio, amateur d'opéra) Boucher (le nom qu'il semblait préférer) est aussi un des grands du romans policier. Il a d'ailleurs été honoré par plusieurs Edgars (similaires aux Nébulas), essentiellement pour sa production critique plus que pour ses quelques romans et nouvelles.

Ce livre est divisé en deux parties :

- une première partie de texte (la biographie) qui couvre successivement (en recommençant à chaque fois si besoin est) les diverses facettes de Boucher : l'homme (la partie biographique 'classique'), l'auteur (Policier & SF), l'éditeur (lire rédacteur en chef en VF) et le critique.

- une seconde partie de données (la bibliographie) qui groupe les écrits de Boucher par grandes catégories :
Romans (policier uniquement)
Articles
Nouvelles parues en recueil
Nouvelles non reprises en recueil ou carrément non publiées
Sherlockania
Pièces et scénarii
Critiques (lieu de parution seulement, pas d'index -trop lourd ?-)
Programmes de radio
Programmes d'opéra
Anthologies
Traductions
Biblio secondaire

The compleat boucher (NESFA 1999).jpg

 

Il s'agit là du premier ouvrage consacré à cet acteur important du genre (seuls quelques articles existaient sur lui). Force est de constater que, malgré un sujet 'neuf', ce livre ne m'a que très moyennement convaincu.

Non pas parce que la partie concernant la SF (celle m'intéressant au premier chef) est assez faible (en volumétrie elle correspond au prorata de la part de la SF dans les activités de Boucher, je dirais au mieux 30%), mais parce que cet ouvrage manque cruellement de méthode.

En effet la première partie biographique est, de par sa structure, extrêmement décousue et peu simple à lire. Ce qui est arrivé à l'auteur durant l'année X doit être recherché dans les quatre parties (une par "métier") et parfois même dans les subdivisions de ces parties (par exemple la partie 'Le critique' se subdivise en critique de SF, policier, opéra...).

Du coup, on n'a pas du tout de perspective sur l'évolution personnelle de Boucher, sur sa trajectoire dans les genres qu'il pratiquait puisque la partie biographie est découplée de la partie SF. Idem pour les possibles influences du Boucher critique sur le Boucher écrivain qui sont traitées séparément, alors que ce genre de dialogue peut être assez riche (cf. James Blish/William Atheling Jr.).

De plus, le texte en lui-même est assez basique au niveau de son style et de sa narration. Après lecture attentive, il se trouve extrêmement pauvre en information. Marks abuse aussi des citations (de Boucher ou d'autres sources) qui me semblent trop nombreuses, d'un lien ténu avec les points soulignés et peut-être le signe du choix d'une certaine facilité dans l'analyse.

 

Far and away (Ballantine 1955).jpg

Sur la seconde partie (la bibliographie), c'est encore pire. Même si elle semble exhaustive, elle se trouve être proche de l'inexploitable. Par exemple, pour trouver les parutions d'une nouvelle de SF de l'auteur, il faut tout d'abord savoir dans quel recueil (uniquement ceux-là, pas les magazines ni les anthologies) elle est sortie. Après, si elle est parue dans plusieurs livres (par exemple Balaam), il faut choisir entre The compleat Boucher et Far away parce qu'il n'y a pas les mêmes informations (rééditions) pour ce même texte dans chaque entrée.

Vous pouvez aussi chercher les références de ces fameux recueils qui conditionnent l'accès aux nouvelles, elles n'y sont pas, idem pour les rééditions des romans (pas toutes mentionnées).

Pas non plus de date et lieu pour les pièces radiophoniques et de lieu ou cote de consultation pour les textes inédits, ce qui pose le problème de la fiabilité.

Pas plus d'indication des TO des nouvelles et romans traduits par Boucher (certains romans policiers français par exemple).

 

En ce qui me concerne, j'estime que c'est un travail bibliographique de mauvaise qualité. Sans nier la quantité de travail fournie par Marks, l'utilité de l'ensemble est discutable puisque son côté brouillon, le rend impropre à une utilisation sérieuse avec de bonnes garanties d'exactitude. Comme souvent dans ce type d'ouvrage, la partie bibliographie aurait pu laisser sa place à une partie biographie/analyse plus étoffée (la biblio étant réduite à une courte liste) ou faire l'objet d'un volume à part uniquement centré sur cet aspect de l'oeuvre de Boucher.

On touche peut-être la différence de maturité entre les ouvrages de référence sur la SF et ceux sur le Polar aux USA, ce dernier domaine me semblant encore moins 'défriché' que le notre.

 

Note GHOR : 1 étoile (pour le sujet original)

01/08/2008

_Anne McCaffrey A life with dragons_

_Anne McCaffrey A life with dragons_ : Robin ROBERTS (1957 - ) : University Press of Mississippi : 2007 : ill Rowena : ISBN-13 978-1-57806-998-9 : 243 pages (y compris cahier photographique central -non paginé- et index et biblio des sources utilisées) : 18 Euros 19 port compris pour un HC avec jaquette.

Anne McCaffrey A life with dragons.jpg



Comme son sous-titre l'indique, cet ouvrage est donc une biographie de Anne McCaffrey. C'est la deuxième après la courte tentative de son fils (_Dragonholder_ -> http://ecx.images-amazon.com/images/I/51ZZAKJT55L._SS500_.jpg , pas lu). L'auteur est un "spécialiste" de McCaffrey et aussi un fan de l'auteur qu'il a longuement interviewée chez elle.

Anne McCaffrey (Greenwood).jpg

Comme toute bonne biographie et d'une façon logique, ce livre est donc logiquement organisé de façon chronologique en huit
chapitres qui couvrent des péiodes clés de la vie de l'auteur.

1- Le cadre familial
2- L'adolescence
3- Le lycée et le mariage
4- Les débuts d'écrivain et le travail avec Virginia Kidd (son agent)
5- L'émigration en Irlande
6- Les premiers succès (Pern)
7- La réussite
8- Les derniers honneurs

On le voit bien aux titres des chapitres, le choix est clairement fait d'une narration très orientée sur la vie de famille de McCaffrey, bien plus que sur une analyse littéraire de son oeuvre.

Je dois avouer ne pas être un gros fan de McCaffrey, ni même un grand connaisseur de son oeuvre et je dois dire que je sors de cette biographie sans aucun désir de changer cet état de fait. C'est un peu dommage dans la mesure où, pour moi, la biographie peut être un outil pour approfondir un auteur en décryptant/dévoilant certaines influences, mais peut aussi être une raison de s'intéresser à un écrivain peu pratiqué.

On va dire qu'il s'agit d'une biographie bien "gentillette", écrite par un auteur visiblement très fan de son sujet. Ce côté "McCaffrey est une personne superbe, sublime, géniale, généreuse etc..." est certainement le point le plus énervant soulevé par un tel ouvrage. S'il parait normal de choisir d'écrire une biblio sur son auteur favori et non sur celui que l'on déteste le plus, il est important de garder une certaine distance avec le sujet, comme le font (par exemple) Phillips ou White.

 James Tiptree Jr.jpg       Asimov the unauthorized life.jpg

Ici, on est plutôt dans le mielleux et la guimauve où mêmes les conflits sont minorés (AMHA on ne part pas s'exiler en Irlande à la quarantaine pour rien) et où McCaffrey écrase de sa majesté tout le livre.

Du coup, on a par moment l'impression que des bouts de l'histoire sont passés sous silence et cela peut rendre sceptique sur l'exactitude ou la complétude des évènements relatés.

Autre point négatif, la très faible profondeur de l'analyse des textes de McCaffrey. Il est vrai que McCaffrey n'a jamais écrit (AMHA, oeuf corse) de chef d'oeuvre et que sa place dans le panthéon de la SF est plus dûe à une influence sur les primo-accédants à la SF qu'à une participation active à l'évolution du genre. Ceci peut expliquer un certain manque de "matière" à analyse, on pourrait ausss penser que cette analyse éventuelle s'est trouvée déportée dans l'autre livre de Roberts qui est indiscutablement plus littéraire.

Cette analyse purement superficielle est montrée, par exemple, par le fait qu'il nous est répété à longueur de page que certains romans comportent des éléments biographiques fondateurs mais ceux-ci ne sont, le plus souvent, que des lieux communs (mort des proches, maladies, divorce...). Roberts pare aussi souvent McCaffrey des lauriers de combattante du féminisme, chose qui, dans sa démonstration, se borne au fait d'avoir utilisé des héroines féminines. AMHA un peu léger et pas forcément partagé par les personnes impliquées dans ce combat.

A la base, ce type d'ouvrage est intéressant dans la mesure où il peut livrer des clés pour l'interprétation des écrits de l'auteur en utilisant le prisme de la vie personnelle de cette dernière. Hors, ici ces éléments sont soit occultés, soit tellement génériques (ou trop détaillés) que la lecture de la biographie ne permet pas d'éclairer la lecture des textes fictifs produits. L'ouvrage ne sert donc pas à grand chose si ce n'est à raconter une belle histoire d'écrivain(e) qui devient riche et reconnue à la fin, mais en tout cas pas à comprendre pourquoi elle le devient.

Juste une dernière pique : on peut se demander comment une université peut cautionner et publier un tel livre. Non pas qu'il soit mauvais mais juste qu'il est au final assez vide pour qui veut aller plus loin qu'une suite de détails anecdotiques sur le nombre de salles de bain de la maison de McCaffrey.

A réserver aux fans de l'auteur et aux lecteurs de Gala (qui sauront tout de la liaison entre McCaffrey et d'Asimov ou de celle de Kidd et Elwood).

Note GHOR : 1 étoile