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20/03/2023

_The End of Science Fiction?_

The End of Science Fiction? : Nader ELHEFNAWY : 2016 (?) : Auto-publié (en POD chez Amazon) : ISBN-13 9781539763857 (inconnu de l'ISFDB) : 197 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûte une dizaine d'Euros pour tp non illustré, disponible en ligne en POD.

The end of science fiction.jpg

Pour me répéter et ainsi réduire mon empreinte carbone (un peu comme certains éditeurs français, mais voir ici), cet ouvrage fait partie d'une série de titres disponibles auto-publiés écrits par un professeur d'anglais de nationalité américaine qui semble beaucoup publier en ligne, en particulier dans son blog. Il s'agit là d'un recueil de textes (une vingtaine) de longueur et de provenance variables, certains correspondant à des billets de blog et d'autres à des articles plus étoffés (possiblement inédits). Malgré des notes copieuses, il n'y a ni index qui bibliographie générale dans cet ouvrage d'une qualité physique juste moyenne.

The secret history of science fiction.jpg

Ici, la pièce maîtresse est la reprise d'une série d'articles publiés sur le web en 2008 (sur le site de TTA Press, un éditeur britannique) qui s'intéressaient à la fin (supposée) de la SF. Comme on le voit, il s'agit d'un trope récurrent dans la réflexion sur le genre, une sorte de marronnier qui resurgit périodiquement dans la réflexion sur l'état de la SF. À ces cinquante pages s'ajoutent un certain nombre d'autres billets (j'utilise ce terme car ils font parfois à peine une page) qui "tournent" autour du même sujet mais qui ne sont pas datés (visiblement vers 2015) et pour certains peut-être inédits (ça, on ne le sait pas).

Who killed science fiction.jpg

Au final, on ne peut que constater que la transition Web=>papier des années après n'est pas véritablement un succès pour l'auteur. Outre un tendance marquée (comme d'habitude) au "Wikipompage" ou au "Wikiétalage" (on a droit à de gros morceaux sur l'économie de l'édition ou sur l'enseignement de la science durant les années 00), il est difficile d'entre en dialogue avec l'auteur à cause du temps écoulé depuis. Malgré sa suffisance (il nous dit plusieurs fois qu'il est un vrai spécialiste du genre), force est de constater que Elhefnawy n'a pas du tout vu venir une partie des évolutions récentes du genre, citons la mode des dystopies YA, la persistance de la forme courte (à qui il fait pourtant un enterrement de première classe dans son discours) et surtout l'arrivée en force d'une SF écrite par des humains autres que des hommes de culture anglo-saxonne.

Infinités (Denoel 2016-03).jpg

Note GHOR : 1 étoile (daté et inexploitable)

14/03/2023

_Cinéma Science-Fiction_

Cinéma Science-Fiction : Boris VIAN : 1978 : Christian Bourgois Éditeur : ISBN-10 2-267-00134-9 (la fiche ISFDB du titre) : 209 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûtait 30.00 FRF pour un petit tp non illustré qui semble même être disponible en neuf en ligne.

Cinéma science-fiction.jpg

Pratiquement, cet ouvrage est un recueil d'une vingtaine de textes de Boris Vian rassemblés par Noël Arnaud, dont certains semblent inédits et qui datent logiquement des années 50. Pour faire court, dans le lot seul un petit tiers est en rapport avec le genre. Outre le fameux article précurseur Un nouveau genre littéraire : La Science-Fiction paru en 1951 dans Les Temps Modernes, se trouvent de vagues nouvelles (?) et d'autres textes mineurs, le meilleur étant l'interview croisée de Kast et Vian que l'on retrouvera dans l'éphémère revue Futurs (1ère série)  #4. 

Futurs (1ère série) 4.jpg

La partie SF de cet ensemble très court témoigne bien des débuts de genre en tant que tel en France et sur les raisons de son lien avec les USA. Sur le fond on notera que déjà les problématiques de taxonomie étaient présentes chez Vian (normal pour un matheux comme lui), bien avant qu'Apophis nous explique tout. Au final, ce livre (ou sa réédition chez 10/18), est surtout un témoignage d'ordre historique qui peut nous éclairer sur la perception de la SF à ses débuts chez nous (dans le même ordre d'idées on pensera au légèrement antérieur livre de Jean-Jacques Bridenne sur la SF francophone).

La littérature française d'imagination scientifique.jpg

Note GHOR : 1 étoile

20/02/2023

_Science-Fiction : Les frontières de la modernité (2ème édition)_

Science-Fiction : Les frontières de la modernité (2ème édition) : Raphaël COLSON & André-François RUAUD : Mnémos : 2014 : ISBN-13 978-2-35408-174-4 : 398 pages (y compris biblio et index) : coûte 22.00 Euros en neuf pour un TP carré illustré en n&b, ne semble plus être disponible chez l'éditeur, trouvable en ligne ou d'occase.

français,1 étoile

Dans une discussion autour de la première édition de cet ouvrage (voir dans les commentaires de cette note); Laurent (un des top bibliographes du genre en VF) s'était posé la question de savoir si cette réédition d'un titre de 2008 proposait des compléments/corrections. Ayant trouvé un exemplaire d'occase pour la modique somme de 7.50 Euros, et connaissant mon esprit pervers, je n'ai pas pu résister à l'envie de me payer une petite séance de tir aux pigeons.

français,1 étoile

Après une analyse minutieuse (je n'ai quand même pas eu le courage de tout relire, ma passion pour les ouvrages de référence VF/mon masochisme ne va quand même pas jusque là), cette réédition (qui ne dit pas son nom) comporte les changements suivants :

- Une préface de inénarrable Gérard Klein (c'est même marqué sur deuxième plat : "Préface du grand spécialiste de la science-fiction"). C'est à dire 10 pages qui comportent du pur Wikipédia sans aucun rapport avec la choucroute (un peu comme le reste du livre). Vraiment, il est trop cultivé Gérard, il nous apprend pourquoi les pièces de théâtre ont cinq actes (pour changer les bougies -pas celles des moteurs à explosion-) ou pourquoi les films de cinéma durent une heure et demie (la taille des bobines), En tout cas merci à lui pour ces contributions constructives que l'on pourra toujours les replacer dans quiz télévisé. On y trouve aussi force lieux communs sur l'histoire du genre, des mentions des ouvrages de référence en VF contemporains (Langlet, Besson et bien sûr Bréan le fils spirituel) et une n-ième redite de l'explication de l'auteur sur le déclin de la SF (sa fameuse théorie socio-économique). C'est donc juste une préface verbeuse qui n'apporte rien au livre lui-même.

- Une évolution du découpage du livre (avec un XXIème sicle qui commence en 1992) y compris des changements aussi fondamentaux que le renommage d'une partie de 1992 : une date symbolique à 1992 : symbolique d'une date (c'est justement le bout qui nous explique cet étrange siècle).

- Des changements d'illustrations. En effet, il me semble qu'il y a moins de couvertures de livres (mais toujours pas attribuées si ce n'est par la mention bien roublarde qui apparait en page de copyright : "certaines des illustrations de cet ouvrage sont DR") et plus d'affiches de films.

- Des déplacements de bouts de texte, comme celui sur Les mailles du réseau qui passe par un simple couper/coller de la partie 4-A-a (c'est page 291) à la partie Les vagues post-cyber (étrange pour un texte pur Cyberpunk) ou des additions à haute valeur ajoutée comme le remplacement du mot "culture" par la périphrase "ensemble culturel, à la fois symptôme, produit et créateur". C'est le seul changement que j'ai vu sur le préambule (ce sont les derniers mots).

- Et enfin, comme par hasard, certaines des erreurs que j'ai signalées dans mon avis initial ont été corrigées : Frederik Pohl redevient lui-même, Doctor Who n'est plus inédit en VF. Merci Hervé !

français,1 étoile

Du coup, ce n'est pas vraiment la peine de se procurer cet ouvrage sauf opportunité à vil prix, presque tout le mal que j'en ai dit restant d'actualité, si l'on peut employer cette expression pour un ouvrage qui va sur ces dix ans et qui a, du coup, pas mal vieilli.

français,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (un ensemble toujours aussi médiocre)

23/01/2023

_Science Fiction_ (Vint)

Science Fiction : Sherryl VINT : 2021 : The MIT Press (collection "The MIT Press Essential Knowledge") : ISBN-13 978-0-232-53999-9 (la fiche ISFDB du titre) : 207 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 15.95 USD Euros pour un pb non illustré, disponible chez l'éditeur, existe aussi en ebook.

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Si j'en crois la présentation générale de cette collection publiée par le célèbre MIT américain (Massachusetts Institute of Technology), cet opus est censé délivrer une "vision experte" sur le sujet abordé. De même, si j'en crois l'introduction de Vint (une professeur d'anglais américaine, habituée des ouvrages de référence), ce livre n'est ni une histoire du genre ni un état des lieux. En fait c'est (je cite toujours) une "description sélective du genre comme boîte à outil pour penser les problèmes urgents de la vie sociale actuelle". Dont acte.

Fifty key figures in SF.jpg

Dans la pratique, on a un ensemble plutôt court (puisque sur le total il y a 40 pages de notes, index, glossaire et bibliographie), très aéré (par exemple la bibliographie liste à peine une dizaine de titres par page, sans commentaires ajoutés) et que s'offre le luxe d'une vingtaine de pages qui reprennent seulement des phrases extraites du livres en GROS. L'ensemble est organisé en sept chapitres (+ une introduction et une conclusion) qui en fait abordent très classiquement les grands thèmes du genre : l'utopie, les robots, les extraterrestres ou l'ESP.

anglais,1 étoile

Le résultat est, à mon avis, un livre qui parle assez peu de la SF mais beaucoup (presque la moitié du texte) de sociologie, prospective, féminisme, climatologie, critical theory ou afrofuturisme... En tout cas c'est une longue suite de clichés (méchant Campbell, géniale Butler) qui donne un ensemble parfaitement acceptable par les gens cultivés et "aware", très propre sur lui et qui coche toutes les bonnes cases. C'est, une fois de plus une certaine vision de la SF que l'on peut résumer un notant que le SEUL roman listé dans les propositions de lecture est It, She and It de Marge Piercy. Ce livre n'est juste pas en phase avec ma vision du genre, de son histoire et de sa richesse.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (la vision de Vint ne correspond pas à ma SF)

29/11/2022

_The Last Fanatics_

The Last Fanatics : JD COWAN : 2022 : Auto-publié (en POD chez Amazon) : ISBN-13 978-1-990320-04-0 (la fiche ISFDB du titre) : 394 pages pas d'index ni de bibliographie) : coûte une vingtaine d'euros USD pour tp non illustré disponible en ligne, existe aussi en hc et ebook.

anglais,0 étoile

Même si je n'ai, au bout d'un moment, lu qu'une phrase sur deux, je vais essayer de vous résumer la thèse de Cowan (un "author and writer" -je croyais que c'était pareil- qui est peut-être canadien). Au début était le récit d'aventure, un genre chrétien qui mettait en scène des héros positifs (et mâles) qui avait plein d'aventures dans un monde ou le Bien et la Mal étaient clairement définis (genre Burroughs ou E. E. "Doc" Smith) . Mais sont arrivés plusieurs vagues de tas de gens très très méchants : des auteurs (H. G. Wells le premier), des rédacteurs en chef (Gernsback et Campbell), des critiques (Lundwall -?- qui en plus n'est même pas américain), le grand capital par le biais de conglomérats (la OldPub, voir plus bas) et surtout le Fandom (avec une majuscule), un groupe aux contours pas vraiment définis par Cowan mais en tout cas athée, matérialiste, gauchisante et sûrement limite métèque. Cette coalition maléfique a tout fait depuis presque un siècle pour détruire ce merveilleux genre. Elle a même inventé la Science-Fiction et la Fantasy, deux genres qui n'existent pas selon l'auteur.

anglais,0 étoile

Du coup, il propose de définir deux nouveaux genres (après sans doute des jours et des jours de réflexion, il faut bien cela pour en arriver là) : la Futuristic Fiction (définition : "a story about a futuristic plot") et la Mythic Fiction (définition : "a story about a mythc plot"). Ces genres, directement héritiers des pulps (Cowan aime vraiment les pulps et leur sophistication tout en nuances), vont grâce à la NewPub (un truc avec majuscules qui n'est jamais défini non plus mais qui doit vouloir dire la POD) faire revenir sur le devant de la scène les bonnes vieilles valeurs morales et ne pas trop prendre la tête des "vrais" lecteurs.

anglais,0 étoile

Vous l'aurez compris, cette diarrhée verbale (le livre fait quand même ses 400 pages de délire paranoïaque), qui est en fait constituée de bouts de son blog rassemblés et imprimés par Amazon, est juste à chier. On n'a même pas envie de discuter avec un "auteur" qui commence par nous expliquer qu'il a cherché des trucs sur Robert Jarry (le surréaliste) mais qu'il n'a pas trouvé grand chose sur le net (encore heureux). Certains des avis (les vrais, de vrais lecteurs) que l'on trouve sur cette page résument assez bien mon avis. Un livre parfaitement pénible à lire et sans aucune base argumentaire solide.

anglais,0 étoile

Note GHOR : 0 étoile (on n'est pas loin du flop 3)