20/01/2019
_Les chefs-d'œuvre de la science fiction_
Les chefs-d'œuvre de la science fiction : Le Point Pop #25 : 2018 : ISBN-13 978-10-93232-95-5 : 106 pages (pas d'index, bibliographie sommaire) : Coûte 7.90€ pour un magazine grand format illustré en couleur et n&b.
Ce numéro "spécial" du Point fait partie de la famille des hors-série de magazines consacrés à la science fiction comme il en apparaît régulièrement (souvent dans la sphère littéraire ou éducative). On a ici le choix plutôt original de nous présenter la SF au travers de 12 textes. Dans l'ordre chronologique, les élus sont : 20.000 lieues sous les mers, La guerre des mondes, 1984, Le meilleur des mondes, les Fondation, Fahrenheit 451, Dune, La nuit des temps, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, La main gauche de la nuit, La stratégie Ender et le cycle Hypérion.
Au milieu de nombreuses pages de publicité, chaque texte est évoqué sur plusieurs pages par un auteur différent (qui n'est d'ailleurs pas du sérail) avec force illustrations (souvent d'adaptations cinématographiques). On y trouve aussi diverses annexes : avant-propos, introduction, interviews de Card et Gibson, tribunes de Bordage et Damasio, bibliographie famélique, pistes de lecture... L'ensemble se défend (sauf le choix de certaines "pépites") et se laisse lire (les illustrations originales de Guignard sont sympas et bien vues). On aurait peut-être aimé un minimum de relecture ou de rigueur qui aurait évité à Roland Lehoucq d'écrire que Clarke est un auteur américain ou à François-Guillaume Lorrain d'affirmer que Galaxy est un pulp (un contresens s'il en est) ou de lancer les lecteurs sur la piste des romans de FranCk Herbert. Malgré ces pinaillages habituels de ma part, le résultat est plutôt satisfaisant pour un ouvrage de ce type.
Note GHOR : 2 étoiles
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30/09/2018
_The Astounding Illustrated History of Science Fiction_
The Astounding Illustrated History of Science Fiction : Dave GOLDER & Jess NEVINS & Russ THORNE & Sarah DOBBS : 2017 : Flame Tree Publishing : ISBN-13 978-1-78664-527-2 (la fiche ISFDB du titre) : 191 pages (y compris index) : coûtait 20 GBP (ou 35 USD) pour un grand hc avec jaquette largement illustré en couleur, disponible (chez l'éditeur.
Publié par un éditeur britannique qui comporte quelques ouvrages relatifs au genre au sein de son vaste catalogue, ce livre est un de ces "coffee table books" qui fleurissent souvent à l'approche des fêtes. De par ses dimensions (format presque carré de 30cm X 30cm), son poids, sa qualité de fabrication (relié, jaquette, papier de qualité, illustrations couleur pleine page) et sa ratio texte/image très faible, il est en effet le cadeau idéal à offrir à un amateur de science fiction quand on n'a pas d'autre idée (de plus que le prix est acceptable au vu des prestations comparé à un "simple" roman de SF).
Ecrit par quatre auteurs (à qui l'on doit en fait deux chapitres chacun, chapitres au styles d'ailleurs assez différent), il n'y pas grand chose à dire de la partie "texte" de l'ouvrage qui n'est que le glaçage du gâteau. En effet, la mise en page est très aérée (avec un interligne réglé sur "double" au moins) et le la partie écrite doit péniblement remplir une trentaine de pages d'un ouvrage maquetté normalement. C'est donc une histoire de la SF relativement classique, couvrant tous les types de SF (écrite et audiovisuelle) présentée en huit chapitres correspondant à autant d'époques suivant l'ordre chronologique, le tout avec un point de vue assez nettement britannique. Mary Shelley et son Frankenstein y sont par exemple donnés comme point de départ du genre suivant les théories d'Aldiss, un auteur qui a d'ailleurs droit à une élogieuse présentation. Les illustrations sont en fait le point fort de l'ouvrage, non pas qu'elles soient très originales puisqu'il s'agit surtout d'images de films (notamment beaucoup d'affiches) malgré pas mal de dessins originaux (il me semble, ceux-ci n'étant pas crédités) plutôt génériques (et pas forcément très "raccords" avec le texte qu'ils illustrent) , mais parce que la qualité de reproduction est excellente.
Bien évidemment, un chipoteur dans mon genre pourra trouver que la partie consacrée à la proto-sf est trop importante (le livre organisé chronologiquement atteint l'année 1926 à la page 64 sur 188), une constante dans ce type d'ouvrage (un problème de droits ?). On pourra aussi relever des erreurs factuelles (des porte-avions durant la 1GM), une mise en page parfois prise en défaut, des illustrations peu ou pas légendés et un certain laisser-aller dans la rigueur du choix des illustrations avec des erreurs de datation de débutant comme cette une édition Pan de Childhood's end de la fin des années 70 (à vue de nez d'après le logo, voir l'image plus bas) pourtant présentée comme datant des années 40-50 (ce qui est le cas de celle-ci-dessous).
Comme souvent, le résultat est assez décevant car ce type d'ouvrage n'apportera strictement rien au connaisseur (si ce n'est un certain énervement), mais sans doute n'est-il pas vraiment le public visé. A cela s'ajoute le fait que conter l'histoire du genre au travers de tous les médias (magazines, livres, films, séries, comics, art...) en débordant aussi sur la Fantasy et l'Horreur en trente pages est sans doute un exploit impossible, ce que confirme ce livre.
Note GHOR : 1 étoile
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12/08/2018
_Le guide de la SF et de la Fantasy_
Le guide de la SF et de la Fantasy : Karine GOBLED : 2017 : ActuSF (série "Les trois souhaits") : ISBN-13 978-2-36629-842-0 (la fiche ISFDB du titre) : 340 pages (pas d'index) : coûte 10€ pour un poche non illustré disponible chez l'éditeur (là).
Cet ouvrage aux multiples titres (la couverture, la page de faux-titre et celle de titre étant toutes différentes) fait partie de la collection de guides publiés par les éditions ActuSF. Initialement "Petits guides à trimbaler" (de la Fantasy, de PKD...), ils se sont mutés en "Guide de" (l'uchronie, Howard...) au fil du temps. Ce dernier opus est écrit par Karine Gobled qui outre le fait d'être une blogeuse censément réputée (mais je dois avouer ne rien connaître à ce domaine) est aussi la co-autrice de cet ouvrage chez le même éditeur. A la fois guide de lecture et ouvrage de vulgarisation, en théorie cet ouvrage semble fédérer en seul volume consacré à tout l'imaginaire les divers guides existants chez ActuSF relatifs aux différentes composantes de ce nébuleux genre.
Après une courte introduction, l'ouvrage débute par une liste de sept "idées reçues" sur le genre et leur réfutation correspondante. Suivent plusieurs parties organisées (globalement) de façon similaire traitant d'un "genre" (au sens Gobledien du terme) : une présentation historique, une liste des sous-genres (s'ils existent) et douze titres "représentatifs" (ce qui semble vouloir dire soit "classiques", soit "récents", soit "que-Gobled-a-lus"). Sont donc abodrdés successivement : la science-fiction, la fantasy, le fantastique et ses monstres, le vampire, le zombie, le steampunk et l'uchronie, le tout sur des longueurs variables (les deux premiers chapitres étant logiquement les plus étoffés). On trouve ensuite plusieurs parties qui passent en revue les différents acteurs du (des) genre(s) : les éditeurs, les bibliothèques, les festivals et les prix ainsi que l'état de la réflexion sur ces genres. Le tout est ponctué d'interviews. On notera une courte bibliographie secondaire ("Pour aller plus loin") et l'absence d'index.
D'une façon générale, je n'ai absolument pas trouvé le moindre interêt à cet ouvrage qui est pourtant à destination "du néophyte au connaisseur". Cela commence par le gambit de la partie "réfutation des idées reçues", une stratégie défensive tellement utilisée dans ce type d'ouvrage qu'elle ressort plus du cliché éculé qu'autre chose, d'autant que l'on ne peut pas dire que Karine Gobled soit particulièrement originale et/ou inspirée ("Mais si, la SF c'est sérieux, la preuve : Roland Lehoucq un astrophysicien a calculé la taille de la planète Pandora"). On poursuit par le coeur de l'ouvrage à savoir la taxonomie de l'imaginaire qui vire vite au ridicule. En effet, il semble que "le zombie" (ou "le vampire") soit considéré par l'autrice comme un genre à part entière (ah bon !), à l'égal de genres aussi vastes que la science-fiction ou la fantasy (même si au final elle a logiquement peu à dire sur ces thèmes plutôt étroits). On peut aussi déduire de la classification de Gobled que si le Cyberpunk est bien une forme de la SF, le Steampunk est lui un genre à part. Ce genre de classement ressort plus d'une adhésion à la mode actuelle avec ses flots de zombies et une certaine percée de l'imagerie steampunk que d'une analyse structurée des genres. Outre cette structure fondamentalement bancale, on trouve aussi tout au long de l'ouvrage un certain nombre d'erreurs factuelles (par exemple Frank Herbert comme ayant débuté dans les pulps, le cycle de Pern comme de la fantasy) et surtout des phrases tellement peu précises ou un discours tellement peu construit que l'on peut y comprendre n'importe quoi (et surtout des bêtises). Par exemple, écrire que "Dans les années 1950 (...) Fleuve Noir Anticipation (...) se contente dans un premier temps de publier(...) des franchises comme la série Perry Rhodan" est juste soit complètement faux (1966 pour la parution originale de Opération Astrée), soit extrêmement mal exprimé, soit insuffisament précis. L'ensemble est l'avenant avec un niveau d'approximation (dans le discours lui-même ou dans les détails) et un manque de structuration qui rend la lecture de l'ensemble passablement énervante pour qui possède un minimum de connaissance sur le genre.
Outre ce manque de rigueur et de recherche, il se dégage de l'ensemble (comme souvent dans les publications de cet éditeur) un vague parfum de copinage qui pourrait agresser des narines sensibles. Cela va du choix des oeuvres représentatives (comme celle d'Eric Holstein qui se trouve travailler chez ActuSF), à la surreprésentation de certains éditeurs (Mnémos c'est visiblement vraiment bien au vu du nombre de titres qu'ils placent dans les ouvrages conseillés par l'auteur) en passant par l'autopromotion (on a droit de l'ActuSF à toutes les sauces : éditeur, site, webzine, forum, organisateur de prix...). On a le sentiment de toujours retrouver les mêmes personnes dans leurs différents rôles (auteurs, essayistes, organisateurs, influenceurs), un petit groupe de Happy-Few qui se retrouvent dans les mêmes festivals et qui partagent les mêmes valeurs. Pour schématiser à l'extrême on a là une vitrine du "pôle" ActuSF (Holstein, Berrouka, Awlett...) distincte de la "faction" Bélial'/exCC et des "commerciaux" de Bragelonne. On passera aussi sur l'interminable liste d'éditeurs dont l'intérêt est plus que limité pour un lecteur lambda (publicité gratuite ?) ou sur les listes de sites (dont certains sont soit disparus soit en sommeil plus ou moins profond) ou de blogs (avec leur nombre d'abonnés qui est bien précisé, certains atteignant les deux cents, c'est dire leur importance).
Au final un livre mal pensé, mal réalisé mais super sympa avec les copains qui ne peut offrir qu'une vue partiale et partielle des genres concernés. A éviter.
Note GHOR : 1 étoile (par gentillesse)
11:05 | 11:05 | Ouvrages généraux sur la SF | Ouvrages généraux sur la SF | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : français, 1 étoile | Tags : français, 1 étoile
02/09/2016
_Alliage 60 : Science-fiction_
Alliage 60 : Science-fiction : Roselyne CHAUMONT (directrice de la rédaction) : 2007 : Association ANAIS : pas d'ISBN, ISSN 1144-5645 (la fiche ISFDB du titre) : 197 pages : coûtait 18€ pour une revue format digest illustrée en couleur et n&b.
Cet ouvrage est le numéro "Science-fiction" de la revue Alliage. Cette revue "savante" (d'après leurs biographies les auteurs sont en général des professeurs de philosophie dans l'enseignement supérieur) dont la devise semble être "Culture - Science- Technique" est un de ces périodiques comme il en existe pas mal, émanation d'une structure associative généralement adossée à un établissement public (ici l'IUFM de Nice) qui publie un certain nombre de numéros thématiques (on pensera par exemple à la revue de la BNF). celui-ci est donc consacré à la science-fiction, une idée qui germe régulièrement dans les comités de rédaction avec le plus souvent des résultats assez navrants (comme celui cité plus haut et cet autre exemple gratiné).
On est ici dans le cas de figure classique à savoir que les essais présentés se divisent en trois catégories : 1) je connais la SF et je suis capable d'en parler de façon structurée et étayée même si mon sujet est un peu "bateau" (Lagoguey sur PKD, le cyborg comme noir dans la SF, les robots d'Asimov); 2) je n'y connais pas grand chose (j'ai quand même vu Star Wars et les films de PKD) mais je veux bien essayer de me souvenir de tel ouvrage de référence que j'ai lu et le paraphraser (ici c'est Jameson qui sert d’inspirateur et qui est d'ailleurs présent au sommaire avec un extrait de Archeologies of the Future); et 3) je n'y connais rien à la SF mais par contre je connais bien Deleuze, Derrida, Duchamp, Ricoeur (insérez ici votre sujet de thèse), mais en mettant science-fiction dans le titre et des couvertures de livres de SF comme illustrations, cela devrait pouvoir passer.
Malgré tout, il faut bien avouer que le résultat n'est pas aussi mauvais que l'on pouvait s'y attendre (même si certains essais sont complètement hors-sujet et même franchement illisibles). Il est juste dommage que la science-fiction semble être considérée comme un genre sans doute si simple que n'importe quel doctorant peut écrire à son sujet. Les résultats montrent que ce n'est hélas pas généralement le cas et qu'il est rare qu'un néophyte es-SF arrive à se sortir honorablement de l'exercice autrement qu'en changeant de sujet.
Note GHOR : 1 étoile
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24/12/2015
_Science Fiction : An Illustrated History_
Science Fiction : An Illustrated History : Sam J. Lundwall : 1978 : Grosset & Dunlap : ISBN-10 0-448-14414-X (la fiche ISFDB du titre) : 208 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 7.95 USD pour un coffee table book largement illustré (essentiellement en n&b) qui existe aussi en hc (14413-1).
En lisant ce livre, je me suis souvent demandé si je n'avais pas par mégarde acheté une deuxième édition de ce livre de Rottensteiner tant les similitudes entre les deux ouvrages sont frappantes : presque le même titre une fois traduit, format identique ("beau livre" à la couverture souple et au format presque carré), structure similaire (un mélange de chapitres soit chronologiques soit thématiques, ceux de Lundwall étant plus longs et moins nombreux), auteur européen dans les deux cas (même si Lundwall est plutôt anglophone), même présentation (grandes images souvent en n&b, rendu plutôt sombre et sources anciennes ou typiquement européennes), même discours sur la SF invention européenne trahie et dégradée par ces méchants américains, mêmes affirmations confinant parfois au ridicule sur les productions SF non anglo-saxonnes (deux des trois meilleurs magazines de SF du monde sont l'espagnol Nueva Dimension et le hongrois Galaktika, je vous passe les louanges tressées au français Spirale).
Ce discours vaguement méprisant vis à vis de la SF anglo-saxonne et essentiellement uchronique sur la SF européenne : s'il n'y avait pas eu la première guerre mondiale, Gernsback, la crise de 29, Campbell, la deuxième guerre mondiale (etc...) alors la SF aurait pu être un genre européen, respecté et d'une autre tenue littéraire que les histoires de calmars dans l'espace, est un phénomène récurrent dans les ouvrages de références écrits par des européens depuis qu'il existe une réflexion sur le genre. On voit souvent poindre l'idée que les américains (et leurs supplétifs britanniques) sont sans doute la pire chose qui ait pu arriver à la science fiction. C'est un peu le fond de commerce de tous ces textes francophones récents (de Vas-Deyres à Lehman en passant par Bréan) qui glosent sur le grandiose avenir virtuel et à jamais perdu de la SFF, une jolie construction uchronique où Renard, Merle, Messac, Bruss (et Limat ?) auraient été les héros adulés et reconnus d'une "anticipation scientifique" (ou un quelconque autre nom) qui se serait appuyée sur la collection Les Hypermondes et/ou le magazine Conquêtes pour renvoyer dans leur pays ces pulps mal écrits, leurs valeurs matérialistes et leurs couvertures criardes. La réalité et l'histoire sont parfois cruelles pour nos illusions ou nos désirs.
Il est dommage que le discours excessif de Lundwall transforme cet ouvrage en une sorte de pamphlet prosélyte au profit de la SF non américaine (même si le livre est pourtant destiné à être vendu aux américains). Ce côté caricatural peut en effet occulter l'intéressant panorama que fait Lundwall d'une science fiction "autre" tant littérairement que graphiquement (ce qui était aussi une des qualités de l'ouvrage de Rottensteiner).
Note GHOR : 1 étoile
12:29 | 12:29 | Ouvrages généraux sur la SF | Ouvrages généraux sur la SF | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile | Tags : anglais, 1 étoile