24/12/2015
_Science Fiction : An Illustrated History_
Science Fiction : An Illustrated History : Sam J. Lundwall : 1978 : Grosset & Dunlap : ISBN-10 0-448-14414-X (la fiche ISFDB du titre) : 208 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 7.95 USD pour un coffee table book largement illustré (essentiellement en n&b) qui existe aussi en hc (14413-1).
En lisant ce livre, je me suis souvent demandé si je n'avais pas par mégarde acheté une deuxième édition de ce livre de Rottensteiner tant les similitudes entre les deux ouvrages sont frappantes : presque le même titre une fois traduit, format identique ("beau livre" à la couverture souple et au format presque carré), structure similaire (un mélange de chapitres soit chronologiques soit thématiques, ceux de Lundwall étant plus longs et moins nombreux), auteur européen dans les deux cas (même si Lundwall est plutôt anglophone), même présentation (grandes images souvent en n&b, rendu plutôt sombre et sources anciennes ou typiquement européennes), même discours sur la SF invention européenne trahie et dégradée par ces méchants américains, mêmes affirmations confinant parfois au ridicule sur les productions SF non anglo-saxonnes (deux des trois meilleurs magazines de SF du monde sont l'espagnol Nueva Dimension et le hongrois Galaktika, je vous passe les louanges tressées au français Spirale).
Ce discours vaguement méprisant vis à vis de la SF anglo-saxonne et essentiellement uchronique sur la SF européenne : s'il n'y avait pas eu la première guerre mondiale, Gernsback, la crise de 29, Campbell, la deuxième guerre mondiale (etc...) alors la SF aurait pu être un genre européen, respecté et d'une autre tenue littéraire que les histoires de calmars dans l'espace, est un phénomène récurrent dans les ouvrages de références écrits par des européens depuis qu'il existe une réflexion sur le genre. On voit souvent poindre l'idée que les américains (et leurs supplétifs britanniques) sont sans doute la pire chose qui ait pu arriver à la science fiction. C'est un peu le fond de commerce de tous ces textes francophones récents (de Vas-Deyres à Lehman en passant par Bréan) qui glosent sur le grandiose avenir virtuel et à jamais perdu de la SFF, une jolie construction uchronique où Renard, Merle, Messac, Bruss (et Limat ?) auraient été les héros adulés et reconnus d'une "anticipation scientifique" (ou un quelconque autre nom) qui se serait appuyée sur la collection Les Hypermondes et/ou le magazine Conquêtes pour renvoyer dans leur pays ces pulps mal écrits, leurs valeurs matérialistes et leurs couvertures criardes. La réalité et l'histoire sont parfois cruelles pour nos illusions ou nos désirs.
Il est dommage que le discours excessif de Lundwall transforme cet ouvrage en une sorte de pamphlet prosélyte au profit de la SF non américaine (même si le livre est pourtant destiné à être vendu aux américains). Ce côté caricatural peut en effet occulter l'intéressant panorama que fait Lundwall d'une science fiction "autre" tant littérairement que graphiquement (ce qui était aussi une des qualités de l'ouvrage de Rottensteiner).
Note GHOR : 1 étoile
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23/12/2015
_Sibilant Fricative_
Sibilant Fricative : Essays and Reviews : Adam ROBERTS : 2014 : Steel Quill Press (#SQ 001) : ISBN-13 978-1-907069-75-8 (la fiche ISFDB du titre) : 269 pages (pas d'index ni bibliographie) : coûte 14.99 GBP pour un tp non illustré produit en POD, disponible chez l'éditeur (là).
Publiés par une des composantes de NewCon Press, la maison d'édition de Ian Whates qui publie pas mal de titres intéressants (et joliment produits comme la série Imaginings) tant en fiction qu'en non-fiction par la nouvelle vague des auteurs britanniques, cet ouvrage est un recueil d'essais et de critiques d'Adam Roberts. Ce dernier est un auteur britannique à la bibliographie conséquente (mais seulement partiellement traduite) qui mêle des parodies (alimentaires ou de commande ?) de séries à succès (Star Wars, Harry Potter, TLOTR, etc.) et des titres nettement plus ambitieux. On lui doit aussi un nombre non négligeable d'ouvrages sur le genre dont certains ont été évoqués sur ce blog (ici, là, ou là).
Après une introduction mi-figue mi-raisin de Paul Kincaid et une préface de Roberts où il explique son optique de la critique (franche), cet ouvrage rassemble une cinquantaine d'essais critiques, une majorité étant consacrée à la SF (la partie "Sibilant") et le reste à la Fantasy (la partie "Fricative"). D'une longueur (d'une demie à une quarantaine de pages) et d'une forme (il y a des poèmes, une FAQ, des tweets, des dialogues entre réalisateurs...) variables, ces essais ne semblent pas être inédits (certains viennent du webzine Strange Horizons) et abordent essentiellement des romans même si l'on y trouve quelques films et une série télévisée (Lost). A noter l'absence d'index et de bibliographie.
Une fois évacué dans la préface le classique dilemme de voir un auteur critiquer ses collègues et/ou connaissances, Adam Roberts fait clairement le choix d'une critique acérée (pour le moins). Il y a dans cet ouvrage un certain nombre de massacres à tronçonneuse qui sont, il faut l'avouer, assez jubilatoires. Dans cette catégorie (et pour rester dans l'écrit) on retiendra l'exécution de Titan (Ben Bova), de Willis (avec une fine analyse de sa popularité) et de l'interminable cycle The Wheel of Time de Robert Jordan (dans le plus long essai du livre). Même quand il est méchant, Roberts reste toujours factuel (ses critiques stylistiques sont appuyées par des extraits) et ouvre le débat sur des réflexions de fond, comme par exemple de savoir pourquoi tant de gens achètent Jordan, pourtant un auteur exécrable et ce que cette attitude nous indique sur le lectorat.
Roberts n'est pas que négatif (même si finalement peu de titres sont vraiment encensés) et certaines de ses critiques peuvent inciter à découvrir des textes, même si dans le cas de certains (comme Rajaniemi ou Tidhar) il vole un peu au secours de la victoire. Même quand il n'est que tiède, ses analyses sont toujours pertinentes et leur forme plutôt amusante malgré des cibles parfois un peu faciles comme les divers blockbusters cinématographiques US (Le livre d'Eli, Star Trek -le reboot-). Au final un ouvrage agréable à lire (même si la qualité technique d'impression n'est parfois pas au rendez-vous) et qui augure favorablement du nouvel opus critique de Roberts : Rave and Let Die (chez le même éditeur).
Note GHOR : 2 étoiles
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20/12/2015
_Handbook of Vance Space_
Handbook of Vance Space : Michael ANDRE-DRIUSSI : 2014: Sirius Fiction : ISBN-13 978-0-9642795-7-5 (la fiche ISFDB du titre) : xxviii+187 pages : coûte une vingtaine d'USD pour un tp légèrement illustré disponible chez l'éditeur (là), qui existe aussi en hc (-6-8).
Malgré un léger changement de titre, cet ouvrage est la mise à jour (copieuse) du précédent Vance Space du même auteur (évoqué ici). C'est une sorte du guide touristique des mondes créés par Vance au fil de ses oeuvres. On y trouve la même passion et la même abnégation de la part d'André-Driussi, pour un résultat similaire en ce qui me concerne : un intérêt limité et une plus-value difficile à déterminer pour les amateurs "ordinaires" de Vance.
Note GHOR : 1 étoile (pour la folie de l'entreprise)
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18/12/2015
_Harry Harrison! Harry Harrison!_
Harry Harrison! Harry Harrison! : Harry HARRISON : 2014 : Tor : ISBN-13 978-0-7653-3308-7 (la fiche ISFDB du titre) : 351 pages (y compris bibliographie) : coûtait 27 USD pour un hc avec jaquette non illustré (sauf un cahier central de 16 pages de photographies N&B) disponible en neuf et qui existe aussi en ebook (978-1-4299-6728-0).
Publié par Tor (l'éditeur US habituel de Harry Harrison), cet ouvrage est une autobiographie réalisée avec l'aide de sa fille Moira. Harrison (décédé en 2012) est un de ces auteurs de midlist à la longue carrière (commencée en 1941) et qui restera sans doute seulement connu pour une petite partie de son oeuvre, celle consacré à des séries (Deathworld, Stainless Steel Rat aka Ratinox). Peu traduit en VF, il a été honoré du titre de Grand Maître par la SFWA et est étonnamment très célèbre en Russie et dans les pays de l'est.
Du fait de la fatigue et de la maladie d'Harrison lors de la rédaction de cet ouvrage, il présente une forme un peu particulière. On trouve tout d'abord une classique chronologie de la carrière de l'auteur, puis l'autobiographie proprement dite sur 220 pages. Elle est complétée par une série d'essais que l'auteur n'a pas eu le temps d'incorporer au texte principal. Ces essais couvrent un certain nombre de sujets propres au genre (ses principales séries, l'uchronie, John W. Campbell, etc.). Une bibliographie des premières parutions des oeuvres (romans, nouvelles, essais, anthologies) de l'auteur et un cahier photographique central complètent un ensemble qui ne comporte hélas pas d'index d'où une certaine difficulté à s'y retrouver.
Mon avis sur ce livre est assez proche de celui que j'ai pu écrire pour l'autobiographie de Vance (là) et ce pour les mêmes raisons. En effet, si j'achète cet ouvrage c'est essentiellement en tant qu'amateur de SF. Du coup, le récit détaillé des voyages d'Harrison et de sa vie domestique, même si elle est aventureuse et se déroule sur plusieurs continents, ne sont pas forcément ce que je recherche. Je suis prêt à mettre une trentaine d'Euros pour un texte qui m'éclaire sur le fonctionnement intime du genre mais pas pour le récit des exploits du fils de l'auteur aux commandes d'un cargo.
Ce livre est toutefois moins une mauvaise affaire que le Vance grâce à sa dernière partie qui, même si elle n'est guère copieuse, est clairement centrée sur la SF et sa pratique. Au final un titre plutôt décevant pour un auteur qui aurait sans doute gagné à être plus connu.
Note GHOR : 1 étoile
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17/12/2015
_Ira Levin_
Ira Levin : Douglas FOWLER : 1988 : Starmont (série Reader's guide #34) : ISBN-10 0-930261-25-9 (la fiche ISFDB du titre) : 87 pages (y compris bibliographies et index) : coûtait 10 USD pour TP peu facilement trouvable en occase qui existe aussi en HC (-26-7).
Cet ouvrage fait partie de la série (d'une cinquantaine de volumes) de monographies publiées par Starmont House et/ou Borgo Press. Cet opus est donc consacré à Ira levin, un auteur américain dont les titres de gloire essentiels sont le roman fantastique Rosemary's Baby (et sa suite) ainsi que les nombreuses adaptations cinématographiques de ses quelques romans. Dans le domaine de la Science Fiction, on lui doit la dystopie This Perfect Day (Un bonheur insoutenable en VF), le plus connu The Stepford Wives (Les femmes de Stepford en VF, un roman porté deux fois à l'écran) et le thriller "nazi-génétique" The Boys from Brazil (lui aussi filmé).
Au vu de la faible production de l'auteur (à l'époque) l'ouvrage est à peu près structuré en fonction des œuvres de Levin. On trouve donc par exemple un chapitre (de taille variable suivant la richesse du texte primaire) sur chacun des romans évoqués plus haut. Le tout est accompagné d'une brève partie biographique, d'une réflexion sur le fantastique et d'une évocation des pièces de théâtre composées par l'auteur. Deux courtes (logiquement) bibliographies primaire et secondaire commentées ainsi qu'un index complètent l'ouvrage.
En ce qui concerne les titres proprement SF, l'impression générale est voir Fowler "ramer" du mieux qu'il le peut pour pouvoir dire quelque chose de positif sur les deux romans en question. Il faut dire que ces deux titres ne sont déjà pas d'une originalité folle (pour rester gentil). En effet, si la dystopie uniforme dirigée par ordinateur de This Perfect Day doit par exemple beaucoup à Huxley, que dire du concept des femmes robots, une idée qui est largement aussi vieille que la SF (pensez à Métropolis) voire même plus ancienne (de Coppélia à la mythologie antique). A cela s'ajoute une qualité littéraire assez quelconque et une intrigue aux limites du cliché.
Comme on est là en présence du cas classique d'un auteur mainstream qui utilise (un esprit méchant dirait pille) les outils, thèmes, décors et rebondissements de la SF sans vraiment maîtriser les codes du genre, il est difficile à l'amateur un tant soit peu éclairé de s'extasier sur ces romans et partager un enthousiasme peu communicatif (on notera aussi que Fowler n'est pas vraiment un homme du sérail). Au total un ouvrage sur un auteur franchement mineur pour le genre et donc largement dispensable.
Note GHOR : 1 étoile
09:29 | 09:29 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile, levin | Tags : anglais, 1 étoile, levin