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06/10/2009

_Dictionary of literary biography Volume 8 : Twentieth-century american science fiction writers Part 2 M-Z_

Dictionary of literary biography Volume 8 : Twentieth-century american science fiction writers Part 2 M-Z (re-ouf !) : David COWART & Thomas L. WYMERT : 1981 : Gale Resarch Company (série "Dictionary of literary biography" #8) : ISBN-10 0-8103-0918-1 (le même pour les deux parties) : 342 pages (y compris index général de la série) : semble avoir coûté 124USD à l'époque pour deux grands HC illustré et très solide, se trouve d'occasion à des tarifs prohibitifs.

Dictionary of literary biography part 2.jpg

D'une façon évidente, ce volume est donc la seconde moitié du volume 8 du DLB consacré aux auteurs de SF (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/10/05/dictionary-... pour la première moitié). Couvrant les lettres de M à Z il va de John D. MacDonald à (c'était prévisible) Roger Zelazny, soit une quarantaine d'écrivains.

Le vin des rêveurs & Le bal du cosmos (OPTA 1975).jpg

L'ensemble ayant été conçu comme un tout, cette seconde partie comporte, outre les entrées par auteurs (format identique à celui de la première partie), un nombre important d'appendices. Le premier concerne les tendances au sein du genre et rassemble deux articles (une dizaine de pages chacun), l'un sur la New Wave (Sparks) et l'autre sur la Science Fantasy (Attebery). Le deuxième traite des médias utilisés par la SF : l'iconographie (Gary K. Wolfe dans un texte qui préfigure son The known and the unknown), les livres de poche (Coulson) et les films (Hark). Le troisième concerne le fandom et les prix avec un article sur les conventions, un sur les fanzines, un sur la SFWA et un sur les prix Hugo et Nebula. Suivent plusieurs annexes de données : une chronologie (mondiale cette fois) des oeuvres majeures du genre, une liste des magazines et anthologies, une bibliographie secondaire (quatre pages assez aérées). Enfin, signalé par un changement de couleur des pages, se trouve l'index par entrées de l'ensemble des dix volumes.

The known and the unknown.jpg

En ce qui concerne les auteurs abordés, ce volume est la stricte continuation du précédent et présente la même variété. On y trouvera avec plaisir des entrées consacrées à des auteurs oubliés comme George O. Smith (traduit en VF il y a longtemps) ou des "one-hit-wonder" comme George Stewart (Earth abides). Les nombreux articles en appendice offrent un plus indéniable de par leurs côtés synthétiques et maîtrisés, en particulier la tentative d'Attebery de cerner l'élusive Science Fantasy et le (trop) bref historique de l'édition en poche de Coulson. La bibliographie secondaire est complète pour l'époque mais logiquement assez courte faute de matériau suffisant.

La fleur diabolique (RF 1955).jpg

Au total ces deux volumes forment un ensemble cohérent et qui, de par ses annexes, permet de prendre un peu de hauteur par rapport à un simple dictionnaire. Une acquisition obligatoire pour certaines entrées uniques et ce malgré son âge.

Hellflower (Pyramid 1957).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

05/10/2009

_Dictionary of literary biography Volume 8 : Twentieth-century american science fiction writers Part 1 A-L_

Dictionary of literary biography Volume 8 : Twentieth-century american science fiction writers Part 1 A-L (ouf !) : David COWART & Thomas L. WYMERT : 1981 : Gale Resarch Company (série "Dictionary of literary biography" #8) : ISBN-10 0-8103-0918-1 : 305 pages (pas d'index dans ce volume) : semble avoir coûté 124USD à l'époque pour un HC illustré et très solide, se trouve d'occasion à des tarifs prohibitifs.

Dictionary of literary biography part 1.jpg

Cet ouvrage fait partie d'un massif ensemble d'outils biographiques de recherche à destination des bibliothèques universitaires ou d'amateurs fortunés (au vu du prix). Visant à brosser un panorama de la littérature américaine (donc pas de britanniques), ce lot comporte un total de dix volumes dont deux sont consacrés à la SF. Ce tome couvre les auteurs de A (Poul Anderson) à L (Jack London), soit une petite cinquantaine de noms sur les quatre-vingt-dix étudiés dans les deux volumes. On remarquera que les rédacteurs des articles ne sont que rarement issus du sérail, même si l'on reconnaît certains noms (Wolfe, Attebery, Patrouch).

Shield (Berkley 1963).jpg

Les entrées, d'une taille variable suivant la production ou l'importance de l'auteur (de deux à vingt pages), suivent un format identique. On trouve d'abord une partie de données qui contient les informations d'état-civil (naissance, décès, mariages(s), diplômes obtenus), les prix reçus et une bibliographie partielle ("selected") qui liste les premières éditions des deux côtés de l'Atlantique. On a ensuite le coeur de l'entrée à savoir un essai complet sur l'auteur qui s'ouvre généralement par une partie biographique et passe ensuite en revue les textes principaux dans l'ordre chronologique. L'article se termine par un autre ensemble de données qui liste les adaptations, les nouvelles non reprises en volume, les interviews de l'auteur et la bibliographie secondaire. Le tout est agrémenté soit de photos de l'auteur, soit de couvertures d'ouvrages voire même de reproductions de pages de manuscrits (en N&B).

Strangers from earth (Ballantine 1961).jpg

Cet ouvrage remplit parfaitement son contrat et a tout à faits a place dans une bibliothèque universitaire. Il n'y a rien a dire quand au choix des auteurs discutés puisque l'on y trouve largement l'essentiel des acteurs du genre, avec bien sur les grands noms (Asimov, Dick, Heinlein), les (un-peu-moins)-grands noms (Anderson, Herbert, Leiber), des oubliés (Cummings, London), des nouveaux pour l'époque (Effinger, Geston) et surtout l'une des grandes forces de cet ouvrage, une évocation de certains écrivains dont on parle habituellement peu (Boyd, Davidson, Harness) et pour lesquels cet article est parfois le premier consacré à leur oeuvre.

The gorgon festival (Bantam 1974).jpg

Bien sûr, on pourra toujours trouver pour certains auteurs des ouvrages nettement plus approfondis (il est vrai que certaines entrées se concentrent parfois un peu trop sur le résumé de l'intrigue), mais ce type d'ouvrage se doit d'être synthétique. Dans la hiérarchie du détail, il se place harmonieusement entre l'encyclopédie et la monographie. Au final, c'est donc un excellent outil auquel ne manque qu'une version actualisée tant le paysage de la SF tel que peint en 1981 n'est plus le même de nos jours.

The Kar-Chee reign (Ace Double G-574).jpg

Note GHOR : 3 étoiles

02/10/2009

_Le détroit de Behring : Introduction à l'uchronie_

Le détroit de Behring : Introduction à l'uchronie : Emmanuel CARRERE : P.O.L. : 1986 : ISBN-10 2-86744-070-X : 122 pages (pas d'index ni de bibliographie) : marqué 72 FRF pour un TP qui semble même pouvoir se trouver en neuf.

Le detroit de behring.jpg

Membre d'une famille de l'intelligentsia française, prodige littéraire devenu cinéaste, Emmmanuel Carrère est un personnage plus associé à la littérature "blanche" qu'au petit monde de la SF. Pourtant, il a toujours affiché clairement un intérêt pour celui-ci, en particulier par cet ouvrage et par sa biographie (sic) de Dick Je suis vivant et vous êtes morts.

Je suis vivant et vous etes morts.jpg

Cet ouvrage reprend le mémoire (de maîtrise ?) rédigé par Carrère au début des années 80. Il s'agit, comme son nom l'indique, d'une introduction à l'uchronie, un sous-genre de la SF qui, même si son nom et son existence sont fort anciens, restait assez peu connu en dehors du cercle des amateurs de SF. En plusieurs chapitres l'auteur nous convie à un tour de l'uchronie en détaillant un certain nombre d'oeuvres appartenant d'une façon plus ou moins centrale (il ne s'agit parfois que de quelques lignes uchroniques au sein d'un roman) à ce genre. Le tout est saupoudré de diverses considérations vaguement philosophiques de l'auteur. On notera la surprenante (pour un mémoire) absence d'index et de bibliographie.

Le son du cor (OPTA 1970).jpg

Comme le reconnaît aisément Carrère, cet ouvrage doit beaucoup à l'encyclopédie de Versins mais il est toutefois bien loin d'en posséder la rigueur. En effet, cet essai manque singulièrement d'une structure discernable (indice = les chapitres ne possèdent pas de titres) et la promenade proposée par l'auteur tourne rapidement au mouvement Brownien. Même si ce que dit Carrère est parfois pertinent, l'ouvrage est trop nébuleux pour donner une idée un tant soit peu nette de l'uchronie à un nouveau lecteur du genre.

Le son du cor (LDP 1978).jpg

Un livre à réserver à ceux que les états d'âme ou les digressions de l'auteur peuvent intéresser (on remarquera une conclusion du style "laissons tomber l'uchronie pour vivre le réel" qui tue littéralement le projet du livre). Un essai qui, faute de mieux, faisait autorité sur le sujet mais qui est heureusement maintenant remplacé par les divers travaux d'Eric Henriet. Une curiosité bien dans l'esprit de ces livres sur la SF écrits par des gens extérieurs au genre où l'absence de connaissance du domaine est masquée par des artifices.

L'histoire revisitée.jpg

Note GHOR : 1 étoile

01/10/2009

_The detached retina : Aspects of SF and Fantasy_

The detached retina : Aspects of SF and Fantasy : Brian W. ALDISS : 1995 : Liverpool University Press (série "Science fiction texts and studies" #4) : ISBN-10 0-85323-299-7 : x + 224 pages (y compris index) : coûtait 12 GBP pour un TP, existe aussi en HC (-289-X).

The detached retina.jpg

Comme d'autres personnages influents dans le domaine, Brian Aldiss est à la fois un auteur de SF réputé (on pensera à Hothouse ou la trilogie "Helliconia") doublé d'un commentateur expérimenté du genre. Il est particulièrement connu pour son histoire de la SF : Billion year spree, révisée comme Trillion year spree, un livre dont la particularité est de faire débuter l'histoire de la science-fiction avec Frankenstein. Outre ces ouvrages massifs, il a aussi écrit de nombreux textes courts autour du genre dont il existe plusieurs recueils (The pale shadow of science, This world and nearer ones, etc...).

This world and nearer ones.jpg

Ce volume contient un grosse vingtaine de courts (souvent moins de dix pages) textes parus globalement entre 1980 et 1995 (certains sont inédits). Une partie d'entre eux se trouvaient déjà dans le duo de recueils parus chez Serconia (The pale shadow of science et And the lurid glare of the comet) mais ont été révisés pour cette parution. En matière de provenance, il y a un peu de tout : des préfaces (The quincunx of time), des postfaces (Orbit SF yearbook two), des articles parus dans divers magazines (Locus, Foundation, Extrapolation), des nécrologies (Sturgeon), des  retranscriptions de discours ou interventions voire des entrées relatives à un auteur écrites initialement pour d'autres ouvrages de référence (celle sur Shelley tirée du Science fiction writers de Bleiler).

The pale shadow of science.jpg

Un des textes du recueil s'intitule Campbell soup (un court article sur Astounding/Analog sous l'ère Campbell), le terme de soupe est tout à fait adapté à l'impression que l'on peut retirer de cet ouvrage. Comme souvent avec ce genre de compilation, il y a vraiment à boire et à manger. Cela va de textes à tendance historique (comme cette intéressante recension de plusieurs des premiers voyages fictifs vers la Lune) à des souvenirs plus personnels en passant par des textes de commande ou de circonstance. Ceci garantit un effet "patchwork" que l'on peut trouver agréable et léger mais qui, en ce qui me concerne, me laisse sur ma faim devant des théories intéressantes ou discutables qui ne sont pas suffisamment approfondies.

The orbit science fiction yearbook 2 (Orbit 1989).jpg

On retrouve quand même bien la plume parfois acérée de Aldiss, un grand monsieur de la SF qui a le mérite d'avoir des positions et un avis tranchés sur le genre même si ils ne sont pas forcément partagées par tous. Il y a quand même chez l'auteur un certain "britannico-centrisme" qui le fait traiter de certains sujets mille fois rebattus (Shelley, Wells, Stapledon) et qui colore parfois ses propos d'un certain mépris pour les autres SF (surtout US). Au final c'est un livre qui offre une lecture agréable mais qui reste un ensemble trop léger pour laisser une impression durable.

Helliconia spring (Granada 1983).jpg

Note GHOR : 1 étoile

30/09/2009

_Démons et merveilles de la science fiction_

Démons et merveilles de la science fiction : Henri GOUGAUD (assisté de Alain LACOMBE) : 1974 : Julliard : pas d'ISBN : 189 pages (pas d'index) : TP grand format abondamment illustré en N&B qui se trouvait en neuf il n'y a pas si longtemps.

Demons et merveilles de la SF.jpg

Henri Gougaud ne fait pas vraiment partie du milieu de la SF. Ce personnage est un poète et un conteur qui nous donne ici un ouvrage inclassable. C'est la fois "coffee-table book" par sa taille, son papier de qualité et son iconographie et c'est aussi une réflexion fleurie sur le genre et une tentative de démontrer les liens entre les archétypes fantastiques et les thèmes les plus couramment abordés par la SF, la thèse de Gougaud étant (semble t-il) que celle-ci n'existe pas, étant une simple réincarnation du Fantastique (une théorie assez courante dans le milieu intellectuel français, cf. Sternberg).

Une succursale du fantastique nommée science-fiction.jpg

Ce livre est divisé en exactement dix chapitres d'une petite vingtaine de pages. Chacun d'eux est consacré à un thème ou à une image soit propre au genre (le robot, le vaisseau spatial, l'extraterrestre) soit tel que traité par la SF (la femme, la ville, le vertige). Gougaud y passe en revue l'historique partiel de ce concept au sein du genre tout en l'entourant de ses propres réflexions. Le tout est illustré de nombreuses images pleine page, des images qui sont essentiellement tirées du cinéma (japonais en particulier) ou de l'illustration fantastique "classique" (Escher, Piranèse, Bosch). D'une façon somme toute assez logique, l'ouvrage ne comporte pas d'index ni de bibliographie.

Planète interdite (RF 1957).jpg

Il faut reconnaître à Gougaud une grande connaissance du genre, le nombre et la variété des exemples qu'il fournit pour illustrer les thèmes étudiés en attestant (de Butler à Smith, de Orwell à Vance, du roman fleuve à la nouvelle isolée, y compris en VO). Malgré tout, le discours n'est pas d'une limpidité évidente et le style parfois surchargé complexifie la lecture inutilement. De toute façon, je ne pense pas qu'il ait été dans le projet de l'auteur d'écrire un ouvrage analytique mais plutôt une sorte d'ensemble quasi onirique crée par associations libres. Cette construction explique aussi un certain nombre d'approximations (dont une : la traduction de "fantasy" dans une citation de Van Vogt par "fantastique", au tout début du livre révèle nettement le parti pris de l'auteur) et d'ellipses (des résumés de texte non attribués qui les rendent non identifiables).

La machine à tuer (OPTA 1969).jpg

L'iconographie souffre d'un nombre de faiblesses plus inquiétant. On passera sur le fait que pour Gougaud (ou pour Lacombe qui semble avoir réalisé cette partie du livre), la SF soit visuellement représentée par des images "acceptables" par un public cultivé soit parce qu'elles n'en sont pas vraiment (il y presque une dizaine de gravures d'Escher), soit parce qu'elles sont aux marges de l'art (Druillet) soit parce qu'elles sont suffisamment exotiques (les films japonais). En tout cas, il n'y a aucune image issue d'un pulp et aucune illustration de couverture, un point paradoxal pour un ouvrage qui traite essentiellement de la SF écrite. Plus inquiétant est le fait que la personne qui a légendé les illustrations ne connaît pas grand chose au genre. En effet, une image (les fameux robots policiers au visage métallique) tirée de THX-1138 est par exemple libellée "Robot cosmonaute", on trouve aussi ce qui semble bien être l'arrivée sur la lune de la navette dans 2001 comme représentant un "extraterrestre machinal" (sic). Tout cela n'est guère sérieux. 

Patrouilles (FN 1984).jpg

Dommage pour ce livre qui est une sorte d'ode à la SF. Un acte courageux (pour l'époque) mais qui est à la fois plombé par une théorie sous-jacente (SF = Fantastique modernisé) largement discutable ou méritant au moins plus de sérieux dans la démonstration et par une iconographie choisie à la va-vite.

 

Note GHOR : 1 étoile