13/01/2009
_Science fiction writers (2nd edition)_
Science fiction writers (2nd edition) : Richard BLEILER : The Scribner writers series : Scribner's : 1999 : ISBN 0-684-80593-6 : 1009 pages (y compris index & bibliographies) : prix = quelques dizaines d'Euros pour un HC mais un livre très lourd (le poids d'un Versins) donc prévoir frais de port en conséquence.

Ce livre a pour but de présenter et d'analyser les principaux écrivains SF (il ne traite pas de Fantasy) des XIX & XXème siècles. Une centaine d'auteurs sont donc présentés, avec pour chacun un essai complet d'une dizaine de pages suivi d'une bibliographie basique mais complète qui couvre romans et recueils et d'une liste des études existantes pour l'auteur en question (bibliographie secondaire) que ce soient des ouvrages complets spécifiques à l'auteur ou son oeuvre ou des parties de livres plus généraux.
La trame de chaque essai est globalement constante. Elle commence par une partie biographique (naissance, milieu social, études, travail, mariages...), puis revient sur l'oeuvre d' l'auteur en suivant un ordre globalement chronologique (en s'appuyant parfois sur des citations) afin de dégager l'évolution littéraire de l'écrivain ou de mettre en valeur certaines thématiques structurantes (comme par exemple le mythe chez Zelazny ou le conservatisme chez Wyndham...). Une conclusion replace généralement l'auteur dans l'espace de la SF.
Les essais sont de plusieurs plumes et on arrive presque à savoir qui a écrit quoi tant les approches sont différentes. Les contributeurs principaux sont les "usual suspects" de ce genre d'exercice (Clute, Nicholls, Bleiler, Stableford, Westfahl, Langford, Edwards...). Cette hétérogénéité donne un ton assez varié à l'ensemble mais induit aussi des différences notables de qualité de traitement, où certains spécialistes d'auteurs peu étudiés (Bishop, Serviss) sont parfois un ton en dessous des vieux routiers de l'exercice.

En tout cas, malgré quelques articles un peu trop flatteurs ou manquant (AMHA) de perspective, les jugements sont généralement tranchés et ne carressent pas toujours le fan dans le sens du poil (l'article sur Heinlein par Stableford est à ce titre redoutable de férocité).
Dans ce type d'ouvrage, un des grands plaisirs est de chipoter sur les inclus et les exclus, je n'y dérogerai donc pas.
Pour prendre l'initiale W, on trouvera dans l'ouvrage :
Des indispensables :
Weinbaum
Wells
Williamson
Wolfe
Wyndham
Des heureuses surprises :
Willis
Watson
Des superflus (dans une liste des 100 auteurs de SF les plus importants) :
Waldrop
Wilhelm
Wright (S. Fowler, pas John C.)
Des oublis étonnants :
White
Williams
Mais, ce n'est là qu'un avis personnel, mon top 100 (en terme d'importance pour le genre et non d'affinité) n'étant pas forcément le même que celui du compilateur. J'aurais ôté des gens comme Hoyle, MacLean, Merritt, Shiel ou Serviss (que je placerais comme plus anecdotiques dans l'histoire de la SF) au profit de personnes comme Norton, Resnick, Sheffield ou Swanwick (qui me semblent avoir plus marqué le genre).

C'est donc un excellent ouvrage pour approfondir les principaux auteurs, se faire une idée de leur développement créatif et avoir un avis (généralement) éclairé sur leurs forces et faiblesses. Le tout sur un format suffisamment long et riche pour dépasser la simple entrée dans un dictionnaire tout en n'atteignant pas les niveaux d'exigence d'un ouvrage complet sur un seul auteur.
Note GHOR : 3 étoiles
13:24 | 13:24 | Index, dictionnaires & bibliographies | Index, dictionnaires & bibliographies | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 3 étoiles | Tags : anglais, 3 étoiles
12/01/2009
_12 jours avec la science-fiction_
12 jours avec la science-fiction : Bibliothèque de Clermont-Ferrand : anonyme (et heureusement) : 1982 : 34 pages : 1 Euro (d'occasion) pour un pamphlet agrafé.

Je ne vais pas refaire le massacre de ce fascicule, déjà fait dans L'année 1982-1983 de la SF&F par Claude Eckerman (page 260 pour être précis), mais juste stigmatiser cette habitude des bibliothécaires qui, lorqu'ils traitent de la SF (ou d'autres genres réputés mineurs) oublient toute rigueur et tout auto-contrôle.

En gros, ce livre est bourré d'erreurs et/ou de coquilles (essayez de chercher dans le fonds d'une bibliothèque Paul Anderson, James Blis, Hohn Brunner...) qui fleurent bon le travail bâclé.
Je mentionne cet ouvrage et sa piètre qualité (pour le moins) parce que ce phénomène est assez fréquent. Il existe toujours des personnes qui, lorsqu'elles sont investies d'une mission culturelle (bibliothécaire, organisateur d'expositions...), se pensent automatiquement compétentes pour rédiger sur n'importe quel sujet. A plus forte raison (me souffle mon esprit vicieux) si le sujet est considéré comme peu valorisant (SF, polar, BD, thriller...). Il existe d'ailleurs nombre d'ouvrages de ce type qui prouvent bien (malgré quelques rares exceptions) que la non-connaissance d'un domaine n'est pas rédhibitoire pour en parler.

Une curiosité (malsaine) qui peut faire rire (jaune).
Note GHOR : 0 étoile
09:26 | 09:26 | Ouvrages généraux sur la SF | Ouvrages généraux sur la SF | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : français, 0 étoile | Tags : français, 0 étoile
09/01/2009
_La science-fiction_ (DIFFLOTH)
La science-fiction : Gérard DIFFLOTH : Gamma-Presse : 1964 : 90 pages (+ photos) : un petit format trouvable sur le net pour une dizaine d'euros.

Dans la même logique que Une succursale du fantastique nommée science-fiction, un livre auquel il me semble emprunter beaucoup, il s'agit d'une autre introduction au genre, organisée d'une façon similaire (répondant successivement aux questions : c'est quoi ?, c'est quand ?, c'est bien ?). Cela semble globalement être un peu plus étayé (il y a même les résultats d'un sondage sur les lecteurs de Fiction), mais sans présenter aucune nouveauté, puisque l'on y trouve les mêmes théories, les mêmes exemples et même des têtes de turc identiques. Du coup, cet ouvrage perd le bénéfice de l'antériorité.
On y trouve les mêmes approximations classiques dans perception française de la SF américaine (John W. Campbell ingénieur atomiste, surestimation de l'impact de Unknown sur la SF, Astounding ne s'est appelé Astounding SF que dans les années 40), la seule différence avec Sternberg étant l'établissement d'un lien plus fort entre science et SF.
A noter (voir la couverture) la présence de jolies photos de films SF de l'époque.
Un autre ouvrage d'intérêt historique mais extrêmement peu original.
Note GHOR : 0 étoile
11:05 | 11:05 | Ouvrages généraux sur la SF | Ouvrages généraux sur la SF | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : français, 0 étoile | Tags : français, 0 étoile
08/01/2009
_Les 100 principaux titres de la science fiction_
Les 100 principaux titres de la science fiction : Annick BEGUIN : Cosmos 2000 : 1981 : pas d'ISBN : 30 pages : format A5 agrafé avec couverture cartonnée : trouvable par hasard pour un prix variable (visiblement 10 francs pour mon exemplaire).

Cet ouvrage fait partie d'une catégorie assez fréquente, celle des listes de best-of. Ici, comme le titre l'indique clairement, c'est un listing des 100 meilleurs titres de SF (romans ou recueils, obligatoirement traduits et jusqu'en 1980), un format qui sera par exemple repris sous une forme plus restrictive (romans uniquement) par Andrews et Rennison pour leur 100 must-read SF novels.

Il s'agit donc de la liste personnelle d'Annick BEGUIN qui animait la librairie Cosmos 2000 à Paris (c'était derrière l'arc de triomphe), le haut-lieu de la SF dans la capitale dans les années 80, il a d'ailleurs même existé un prix Cosmos 2000 (IIRC).
Formellement cette énumération des 100 meilleurs livres se présente sous la forme d'une suite de petits (quelques lignes au plus) résumés de chaque ouvrage quasiment sans avis critique (normal ce sont les meilleurs), le tout étant classé par auteur puis par ordre chronologique.
Les informations bibliographiques fournies sont limités à la date de première parution originale (plus ou moins discutable, par exemple pour les fix-ups) et visiblement aux éditions "accessibles" (par exemple pour Fondation n'est mentionnée que l'édition PdF). Pas de numéro dans la collection, pas d'ISBN, pas de titre original, pas d'indication de type (recueil ou roman). L'appartenance à une série et les autres titres dans le même univers sont (parfois) indiqués. Dans le cas d'un recueil, il arrive que les nouvelles qui le compose soient listées, avec un degré de précision variable.

Comme dans tous ces ouvrages, il s'agit d'un choix assumé et qui appelle dès la préface les commentaires sur la sélection présentée.
C'est donc à la fois une sélection pour partie très classique avec sa proportion habituelle d'ouvrages primés (Hugo & Nebula) ou ses classiques reconnus (Demain les chiens, Fondation, Jack Baron et l'éternité,...) ce qui correspond probablement aux titres les plus représentatifs selon l'auteur, et pour partie plus nettement plus personnelle et beaucoup moins consensuelle. Je placerais dans cette catégorie des titres comme Flûte, flûtes et flûtes, Colonie, Polymath, Ose, La naissance des dieux ou Les gardiens, qui sont tous dans mon expérience des titres peu fréquents dans ce genre de palmarès. Le sommet de l'audace étant certainement l'inclusion dans les 100 meilleurs titres de la SF du terrible (à tous les sens du terme) Ténèbres sur Diamondia, peut-être le Van Vogt le plus jouissif mais aussi le plus fumeux.

Plus intéressante est l'exclusion de certains ouvrages ou les choix opérés pour certains auteurs. Par exemple (que je choisis explicitement pour faire de l'audience) seuls deux livres de RAH sont dans ce classement : Marionnettes humaines et En terre étrangère, deux livres que je ne mettrais absolument pas dans les meilleurs de l'auteur même si le second est (littéralement) "culte".

On pourrait aussi s'étonner de l'absence de certains auteurs : Niven, Pohl, Kornbluth, Russell, Harrison, Dickson... dont la typologie laisserait penser à un rejet de ce que l'on pourrait caricaturer comme étant l'école Analog (et pourtant il y a Bova).
Le poids relatif des auteurs est parfois particulier puisque Farmer et Van Vogt ont 5 ouvrages sélectionnés chacun (soit 10% des principaux titres du genre), contre 2 à Heinlein ou 1 seul à Williamson.
En tout cas, une vision de la SF cohérente avec son placement temporel (avant les années 80) et avec les ouvrages disponibles à l'époque. Une sélection peut-être plus intéressante par ce qu'elle laisse entrevoir sur une certaine perception de la SF que véritablement par son contenu.
Note GHOR : 1 étoile
15:21 | 15:21 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : français, 1 étoile | Tags : français, 1 étoile
07/01/2009
_Une succursale du fantastique nommée science-fiction_
Une succursale du fantastique nommée science-fiction : Jacques STERNBERG : Le Terrain Vague : 1958 : 63 pages (+ photos) : un semi-poche pas forcément évident à trouver vu son âge, acheté pour 15 Euros.

Il s'agit là d'un des premiers (si ce n'est le premier, j'ai la flemme de vérifier, voir peut-être La littérature française d'anticipation scientifique de Bridenne qui date aussi de 1958) ouvrage consacré uniquement à la SF, avec le but avoué de faire connaître et apprécier le genre lors de son (re ?) introduction (dans sa variante anglo-saxonne) dans notre pays, à la suite de l'apparition des premières collections clairement estampillées SF (Fleuve Noir Anticipation, Rayon Fantastique, Présence du Futur).
Le livre est assez mince et très aéré, mais avec des jolies photos (en N&B et bizarrement légendées au recto). Structurellement, il se présente d'une façon similaire à ces ouvrages d'introduction. Il commence par tenter de définir la SF (en discutant l'étymologie du terme), chose plus pertinente qu'il n'y parait en 1958, puis il essaie d'en cerner les origines et en montre les qualités (via une suite de résumés des grandes nouvelles de SF).
On notera que la subordination avec le fantastique, implicite dans le titre, est largement ignorée dans le corps du texte.
Vu le peu de matière, il n'y a pas grand chose à dire sur cette étude, si ce n'est qu'elle est cohérente avec l'état de l'art de la réflexion sur la SF des années 50.
En gros, il y a un certain nombre d'erreurs ou d'approximations, une focalisation bienvenue sur les nouvelles (présentées, AMHA à juste titre, comme le coeur du genre) et un certain nombre d'attaques sur des cibles habituelles : Bradbury (à rebours des goûts littéraires prévalants), le FNA (déjà critiqué pour son populisme à l'époque).
J'ai été gêné par les lauriers insistants (2 pages quand même) tressés par Sternberg à la collection Présence du Futur. Un esprit chagrin comme le mien pourrait y voir un lien avec le fait qu'il y ait été publié. Comme quoi le passage de brosse ou le renvoi d'ascenseur (je te publie et tu parles de moi, je t'édite et tu m'édites) est une pratique qui, dans le microcosme de la SF, a toujours été d'actualité.

Un ouvrage qui ne présente qu'un intérêt historique.
Note GHOR : 1 étoile
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